« Dans une heure, on sera au vent de l’île la plus ouest de Fernando de Noronha, je pense qu’on verra les deux îles. Les conditions qu’on a en ce moment : on fait du près débridé, avec 18 nœuds de vent et un petit clapot, qui est moins de face que cette nuit mais qui tape un peu. Ce ne sont pas des conditions de vacances idéales, ça cogne. Mais ça fait du bien de voir les milles défiler au compteur. Nous sommes contents d’être devant, mais la route est encore longue. Banque Populaire VIII aurait été un IMOCA 60 normal, on serait tranquille et on gèrerait notre avance, mais quand il va accélérer on ne sait pas trop ce que cela va donner, c’est un peu la surprise à venir.
Dès qu’on va arriver au cabo Frio, on va se dégager de l’influence de l’anticyclone de Sainte-Hélène et rencontrer de petites conditions météos, avec de petites perturbations à gérer pour les 500-600 derniers milles de course. Il risque d’y avoir un peu d’action. Les difficultés seront à l’approche d’Itajaí. La route côtière, le long du Brésil, est assez fréquentée entre 50 à 100 milles des côtes avec pas mal de cargos qui montent et descendent et plus proche de la côte, il faut faire attention aux pêcheurs et à l’approche du cabo Frio, il y a des plates-formes avec un environnement particulier qu’il va falloir traverser, cela va donner encore un peu de piment dans cette course. »
Yann Eliès, skipper de Queguiner-Leucémie Espoir (IMOCA 60)
« Nous sommes dans de l’alizé bien soutenu pour une vingtaine de nœuds avec une petit clapot qui commence à se former, l’alizé n’est pas très fort. Il adonne tout doucement au fur et à mesure qu’on approche du Brésil. On approche de Fernando on va passer au milieu entre l’archipel de Fernando et l’atoll de Das Rodas qu’on va laisser sur notre tribord et voir peut-être plus d’oiseaux et de poissons que d’habitude et croiser peut-être d’autres bateaux. Cette nuit on a croisé un cargo, ça faisait longtemps qu’on en avait pas vu. Il y a 2 ans on avait croisé un voilier, le skipper connaissait mon père. On n’est pas à l’abri de ce genre de rencontre.
Maintenant, on va avoir un long bord monotone. En plus, au bout du 10e pointage et voir notre position, ben c’est long. Donc on essaye de regarder plus loin et de voir si on a l’opportunité de jouer un peu et de se refaire et en fait oui. A environ 30 milles d’Itajaí, il y a une grosse zone complète et sans vent. On s’accroche à ça donc on essaye de ne pas trop se faire distancer.
Du côté de Recife, c’est dangereux de s’approcher trop proche de la côté, car il y a des orages et on l’a vu avec Sodebo qui est resté scotché. Donc je garde la distance réglementaire conseillée par Jean-Yves Bernot qui nous a fait les cours météo à Port La Forêt. On se permettra peut-être d’aller jusqu’à 25 milles des côtes mais pas plus.
On va rester tranquille sur la bouffe, mais on est à peu près là où on pensait être avant de partir. Je vais m’apprêter à téléphoner à Erwan Leroux, car je pense qu’il est en train de nous passer au vent. Donc je vais lui claquer la bise. »
























