Paul Meilhat a hérité du monocoque de Francois Gabart, vainqueur de la dernière édition du Vendée Globe. Ce dernier est venu saluer Paul Meilhait aux Sables. Un passage de témoin symbolique qui braque les projecteurs sur ces 18 mètres de carbone et de haute technologie qu’est un voilier du Vendée Globe. Seul autour de la planète, le marin n’est rien sans la confiance qu’il place en son bateau. Le 60 pieds SMA a un pédigrée exceptionnel. Paul a eu deux ans pour l’envisager, l’apprivoiser et former avec lui un couple équilibré. Un gage de sérénité à 48 heures du départ.
« Il faut bien couper le cordon ombilical ! » s’amuse François Gabart dans le cockpit de SMA, quelques heures avant de confier symboliquement « les clefs du camion » à Paul. Conçu en 2011, ce plan VPLP-Verdier à la mode Mer Agitée a mené François au firmament de son premier Vendée Globe. « C’est un bateau important pour moi. Je suis ravi de voir que toute l’équipe s’en occupe parfaitement et ravi qu’il soit désormais entre les mains de Paul. J’espère qu’ils vivront ensemble une belle aventure ».
« Il y a des bateaux faciles. Celui-là en fait partie. Quand tu agis sur les commandes, sa réaction est immédiate. C’est un bateau avec lequel on peut naviguer au feeling, presque sans regarder les compteurs, et il est très sain dans ses trajectoires », explique Paul. « Dans le cahier des charges, à la conception, nous avions une ambition de performance, évidemment, mais aussi la volonté de ne pas faire quelque chose de trop compliqué, précise François. C’est un bateau idéal pour un premier Vendée Globe. Il est sain, il parle bien. Il donne des sensations. Ce dont il a besoin, c’est qu’on l’écoute, qu’on le ressente, qu’on le pousse à son potentiel. De toute façon, un bateau n’est heureux que s’il est bien réglé ».
Pour rendre heureux son bateau, il faut le connaître parfaitement, une relation que Paul a réussi à construire ces deux dernières années et qu’il juge indispensable pour la performance. « Etre le mieux placé possible au sein du groupe de tête », tel est l’objectif qu’il s’est fixé. Aujourd’hui, une force tranquille émane de Paul Meilhat. A deux jours du départ, le marin de 34 ans qui fait partie des 14 bizuths de ce Vendée Globe, s’élance en confiance, à bord d’un voilier qu’il maîtrise. Un sentiment de sérénité nourri par une météo favorable annoncée pour les premiers jours de course : des vents portants modérés pour traverser rapidement et sans drame le golfe de Gascogne.
Paul Meilhat, à propos du Vendée Globe et de ses objectifs : « Dans cette course tout est PLUS : plus loin, plus dur, plus longtemps, plus seul. C’est l’accomplissement d’une démarche de course au large : on fait notre marathon à nous. J’y vais pour découvrir. Avec un bagage, de l’expérience mais sans certitude. On sait que statistiquement, un bateau sur deux termine la course. Donc, il faut d’abord finir. Parallèlement, depuis le début du projet, on s’est inscrit dans une démarche de performance. On a un bateau qui a un sacré palmarès et qui est rapide. Je m’entraîne au Pôle Finistère Course au large avec les meilleurs. Ici, il y a 10 bateaux qui partent pour faire des résultats. J’y vais aussi avec une ambition sportive : le mieux placé possible dans le groupe de tête ».
François Gabart : « Si j’avais un conseil à donner à Paul ? Vivre cette aventure à fond. Un premier Vendée Globe, il n’y en a qu’un. Quoi qu’il se passe derrière et quelle que soit l’issue de cette course, ce sont des moments de vie énormes. Il faut qu’il ne se prenne pas trop la tête, qu’il ne fasse pas des choses trop compliquées, qu’il prenne soin de lui et de son bateau ».