Pas de pause

Sill et V�olia - Roland Jourdain et Ellen MacArthur
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« Le vent est plus stable, 20 nœuds de Nord Est et la mer plus régulière : on en profite pour dormir dès qu’on peut car on a tiré sur les bonhommes… La lune vient de se coucher, le ciel est clair, mais ça mouille toujours et il faut faire gaffe aux poissons volants ! Nous sommes bien positionnés pour aborder l’archipel du Cap Vert et cette nuit, nous avons forcé le cap pour descendre dans l’axe du vent le plus possible : la brise doit mollir cet après-midi et nous voulons lofer pour passer à raser l’île de Do Sal dans son Est. » indiquait Hugues Destremau (Géant) à la vacation de 5h00. Même son de cloche pour les monocoques : « Physiquement, on commence à être « cramés ». On a l’impression d’être sur une pente de ski depuis quatre jours et ça n’arrête pas de descendre… Pas de pause et on est toujours très toilé pour suivre le rythme car tout le monde va à la même vitesse, sauf Virbac-Paprec qui semble aller un peu plus vite. On est parti à l’abattée vendredi avec 28 nœuds de vent : mât à l’horizontale pendant un bon moment. Le bateau est OK mais les gars… Certes la mer est moins forte et le vent plus régulier mais toujours 25 nœuds. Ca devrait mollir en fin de journée et il va falloir gérer le passage de l’archipel du Cap Vert. On est plutôt parti pour faire l’extérieur pour pouvoir lofer ensuite car le Pot au Noir ne semble pas très actif ni très développé. » précisait Kito de Pavant (Bonduelle). Incontestablement, il n’y a eu « qu’un coup tactique » pour les monocoques Imoca au moment de l’empannage au large du Portugal et ceux qui ont retardé le plus la manœuvre, se retrouvent en tête car leurs poursuivants ont dû se recaler vendredi au large des Canaries, avec un contre-bord très pénalisant puisqu’ils concèdent ce samedi matin plus de 120 milles. Loïck Peyron (Virbac-Paprec) indiquait qu’il naviguait au reaching sous gennaker avec toujours 25 nœuds de vent et que la situation allait encore durer toute la journée, dans des conditions toujours très humides et très rapides. De fait, la trajectoire des deux leaders ne laisse pas de place au doute : ils passeront dans l’Ouest du Cap Vert et c’est seulement après l’archipel qu’ils incurveront leur route pour revenir vers l’Afrique pour un passage du Pot au Noir en fin de week-end vers le 25° Ouest. Pour les trimarans Orma, les conditions ne sont pas tout à fait les mêmes : à 4h00, Banque Populaire leader hésitait à s’arrêter à Do Sal (Cap Vert) et à 6h00, il était clair qu’il continuait sa route vers le Sud. « La fente sur le casque du safran central n’évolue plus même si elle est impressionnante. Comme le vent mollit, les efforts seront de moins en moins importants. On fait juste attention à ne pas trop donner de coups de barre. » précisait Pascal Bidégorry (Banque Populaire) qui naviguait avec quinze nœuds de Nord à Nord Est. Pendant ce temps, Gitana 11 faisait route le long des côtes africaines et naviguait sous trinquette et un ris dans la grand voile avec toujours une mer très dure et plus de 25 nœuds de brise. Et pour les monocoques de 50 pieds, rien de nouveau avec Gryphon Solo qui possède 43 milles d’avance sur Vedettes de Bréhat, tandis que Artforms revient sur la queue du peloton après son arrêt à Lorient. Quant à Crêpes Whaou ! premier multicoque de 50 pieds, son ralentissement aux Canaries pour réparer son rail de grand voile ne l’a pas pénalisé outre mesure : Jean Stalaven est à plus de 550 milles, soit une journée et demi derrière ! Enfin, notons que Acanthe Ingénierie, démâté, fait route vers Villamoura sous gréement de fortune, port espagnol qu’il espère atteindre dimanche. Et Galileo, le monocoque 60 pieds brésilien, est reparti de Vigo avec 1350 milles de retard. Au programme du week-end : la convergence des trajectoires des trimarans pour viser la longitude optimale pour le Pot au Noir (entre 18° et 20° Ouest) et le choix d’un passage à l’Ouest ou à l’intérieur de l’archipel du Cap Vert pour les monocoques Imoca.Source Pen Duick

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