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1ère nuit et matin en mer sur la Solo Normandie

Les quinze figaristes ont, comme prévu, rapidement avalé les 30 mn pour virer en fin de journée la bouée Banchenou, 1ère marque de parcours, située dans le large de St-Malo.
La soirée débute avec un long bord de louvoyage, objectif Guernesey, des choix sont à faire. Toujours en tête à Banchenou, les leaders du départ, Alexis Loison et Pierre Quiroga se ‘séparent’ ; SKIPPER ESPOIR CEM fait cap au Nord et se décale à l’Est de la route tandis que le reste de la flotte emmené par GROUPE FIVA poursuit dans l’Ouest avant de renvoyer une heure plus tard.

Les heures s’égrennent, les classements sur la cartographie changent mais c’est à la marque que l’on pourra savoir quelle option était la plus judicieuse.
Sur l’eau, la visibilité est terriblement mauvaise, heureusement les Figaro Bénéteau 2 sont équipés de l’AIS, petit boîtier électronique magique permettant de voir les bateaux… Et d’être vu !
Toute la flotte est en route bâbord amure, le vent est un peu plus à gauche que prévu et permet une route directe vers les Têtes d’Aval (Lower Head)!
Alexis Loison enroule premier cette deuxième marque, avec une petite avance sur Damien Cloarec en pointe d’un “groupe de chasse” qui bataille ferme… Simon Troël, a préféré une route médium, proche de l’orthodromie. GROUPE FIVA, SAFERAIL et SOFINTHER forme le trio de tête.
La visibilité ne s’est pas beaucoup améliorée et la veille est permanente à bord avec le ‘traffic’ présent sur la zone, ce qui signifie peu de sommeil ! Pierre Quiroga, second hier en fin d’après midi, a laissé des plumes dans une option “Est” qui n’a pas vu venir le vent annoncé.
Au petit matin, les solitaires arrivent sur les Minquiers qu’ils doivent contourner avant de mettre cap au Nord-Ouest vers la Basse Jourdan (à proximité de la côte). Alexis Loison ‘caracole’ en tête, il est suivi d’un groupe de six skippers : Damien Cloarec, Arnaud Godart-Philippe, Simon Troël, Justine Mettraux (bizuth), Will Harris, Alan Roberts qui sont à la bagarre.
Légèrement derrière, Aymeric Decroocq et Claire Pruvot naviguent bord à bord, dans la ligne de mire de Sophie Faguet. 0,7 mn derrière suit le duo Mary Rook et Andrew Baker. Pierre Quiroga et Hugh Brayshaw ferment la marche.
En ce début de seconde journée de la Solo Normandie, la flotte navigue avec un peu d’avance sur le timing prévu !
Après les Minquiers, le vent est au Nord Nord-Ouest ; les premiers peuvent donc tracer directement en bâbord amure jusqu’à la marque. Mais la rotation prévue s’opère, et la brise prend de la droite pour finir en secteur Nord-Est… Obligeant les Figaro Bénéteau 2, au louvoyage, à tirer des bords.
Ainsi la remontée vers la Basse Jourdan modifie encore le jeu ; si Alexis Loison sur GROUPE FIVA domine toujours, derrière lui les affaires sont moins claires. Des petits groupes se présentent : Alan Roberts (TBD) et Arnaud Godart-Philippe (FAUN Environnement) sont un peu décalés à gauche, Simon Troel (SOFINTHER) et Damien Cloarec (SAFERAIL) à droite, avec Justine Mettraux (TEAMWORK) 1ère bizuth au centre et Will Harris (ARTEMIS 77) en embuscade.
Au passage de la marque, la flotte est étalée en particulier pour la deuxième moitié des concurrents, à noter la belle remontée de Pierre Quiroga (SKIPPER ESPOIR CEM).
Les 15 figaristes évoluent maintenant sous spi au largue serré en direction du phare des Casquets, point de passage prévu ce soir.

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Enda O’Coineen sur le Vendée Globe

Les organisateurs du Vendée Globe en quête d’internationalisation devrait se réjouir d’avoir un irlandais sur le prochain Vendée Globe. En l’occurrence le skipper Enda O’Coineen, âgé de 61 ans qui vient d’annoncer sa participation. Ce personnage haut en couleurs possède son bateau, l’ex Gamesa de Mike Golding, avec lequel il s’est déjà qualifié puisqu’il avait terminé troisième de la dernière Transat St Barth Port-la-Forêt. Un marin du Connemara sur l’Everest des mers ? Hier soir, une réception pour présenter son projet était donnée en son honneur à l’Ambassade d’Irlande à Paris.

Autodidacte ayant bien réussi dans les affaires, Enda O’Coineen est un personnage aux facettes multiples. Un caractère bien trempé qui tient mordicus à une devise héritée de son défunt père et qu’on pourrait traduire par quelque chose comme : « n’oublie pas de redonner à la vie ce qu’elle t’a apporté, participe toi aussi ». Ce qu’il fait, notamment par l’intermédiaire de l’Atlantic Youth Trust, un programme d’éducation par la mer qu’il a fondé et qui embarque chaque année des centaines de jeunes sur de grands voiliers classiques, et avec qui il sera évidemment en relation étroite pendant le Vendée Globe 2016.
S’il est peu connu en France, le marin irlandais n’est pas né de la dernière pluie d’Erin. Il a beaucoup navigué sur des Maxis et des monotypes et sa troisième place sur la Transat St Barth Port-la-Forêt en décembre dernier était là pour valider les milliers de milles courus l’an dernier en solitaire. Enda O’Coineen le dit tout net, en ce qui concerne le Vendée Globe, « finir sera gagner ». Sur ce dossier, on peut compter les yeux fermés sur son sens aigu du célèbre ‘fighting spirit’ irlandais.

L’homme du Connemara
Pour donner une idée du tempérament de cet Irlandais bon teint, on peut citer une anecdote incroyable : dans sa prime jeunesse, il travaille un été dans une usine de bateaux gonflables (on ne disait pas encore « semi-rigides » à l’époque) aux Etats-Unis… et fait avec son patron le pari qu’il peut traverser l’Atlantique à bord ! Un gréement de fortune et vogue la galère, il part et gagnera ce pari fou ! Très connu en Irlande (il est également le patron de la Fédération Internationale des Pubs Irlandais) Enda O’Coineen a réussi dans les années soixante-dix en allant créer un annuaire économique au-delà du mur de Berlin, à Prague et dans ce qu’on appelait alors les Pays de l’Est. Mais entre autres affaires, il fondera aussi « Afloat », le magazine nautique leader en Irlande !
Le monde de la course au large connaît bien Enda pour avoir été à l’origine du premier projet irlandais sur la Whitbread 1987, le tour du monde en équipage. Puis pour avoir beaucoup œuvré, vingt ans plus tard, sur le projet Green Dragon dans la Volvo Ocean Race. Enfin sur les escales de cette même course à Galway, chez lui, puisqu’Enda O’Coineen est homme du Connemara. Enda O’Coineen : «Je suis très heureux d’être au départ de cette course de rêve avec un bateau qui porte le nom de l’Irlande. Nous portons beaucoup d’enthousiasme et d’expérience à travers ce projet. Nous ne chercherons pas à réinventer la roue, mais nous sommes déjà très impliqué dans le projet, avec deux skippers de réserve, futur espoir du Vendée Globe, Andy MacArthur, et David Kenefick, un skipper Figaro talentueux. Notre objectif principal est de mener le bateau en toute sécurité autour du monde dans cette cette grande aventure ! ”

Team Ireland est l’ex bateau de Mike Golding
Son bateau n’est autre que l’ex Gamesa – auparavant Ecover 3 – de Mike Golding, plan Owen Clarke de 2007, sistership d’Aviva, et qui a déjà couru les deux derniers
Vendée Globe. Une très belle machine. Marcus Hutchinson, le plus Français des Irlandais, qui « donne un coup de main au projet» explique: « le bateau et le skipper étant déjà qualifiés, nous avons profité que la grande majorité de la flotte des IMOCA soit en mer en ce moment pour mettre le bateau en chantier, chez Mer Agitée. On le fait bénéficier d’un refit complet. Nous le remettrons à l’eau au mois de juin. La première course d’Enda à bord après ce chantier sera le Défi Azimut à Lorient, puis tout s’enchaînera jusqu’au départ du Vendée Globe.»
En effet, même s’il devra passer par la liste d’attente, Enda O’Coineen et son « Team Ireland » (le nouveau nom de son bateau) sont persuadés qu’ils iront au bout.

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Delher 34 Une coque unique pour un voilier innovant

La semaine dernière, la première coque du Dehler 34, d’une longueur de 10,30 m par 3,60 m de large a été démoulée. Elle va maintenant entrer dans la chaîne d’assemblage du chantier naval Dehler à Greifswald, en Allemagne. Ce moment représente une étape importante dans la production de chaque voilier nouvellement développé, il a été étroitement surveillé par l’équipe Dehler.

La coque du nouveau Dehler 34, comme d’habitude pour Dehler, est construite intégralement avec une âme en sandwich. Elle se différencie des autres coques traditionnelles par des caractéristiques spéciales.

La construction intégrale en sandwich offre une plus grande rigidité et une très bonne isolation. De plus, une coque en sandwich est beaucoup plus légère que celles qui adoptent d’autres méthodes de construction. Lorsque la construction en sandwich est étudiée de près, la première couche de l’extérieur est celle dite de gel coat, ce qui représente l’enveloppe de la coque.

La ligne de flottaison des voiliers Dehler n’est pas collée à la coque, mais intégrée dans le gelcoat, pour assurer sa durabilité. La première couche derrière le gelcoat, la «peau extérieure» d’une construction en sandwich, consiste en fibre de verre imprégnée de résine vinylester. L’avantage de cette résine est sa résistance à l’osmose, ce qui assure une longue durée de vie au bateau. L’âme en sandwich de 16 mm d’épaisseur est constituée de bois de balsa. Elle offre une isolation optimale et rend la coque aussi légère que possible. La dernière couche, la «peau interne», complète la méthode de sandwich.

La structure des fonds est alors mise en place, c’est elle qui répartit les forces sur la coque. Là encore, Dehler se différencie des autres producteurs de voiliers de série avec le Dehler Carbon Cage.
Dans l’étape suivante, les composants intérieurs sont installés avant que le pont
soit assemblé à la coque. Le nouveau Dehler 34 sera terminé juste à temps pour la saison des salons nautiques d’automne.

Dehler_34_Hull Dehler_34_Hull_02 Dehler_Carbon_Cage

Le Dehler Carbon Cage, qu’est-ce que c’est ? Et comment fonctionne-t-il?
Ce qui fut une structure en acier dans le premier Dehler 34 dans les années 80 est devenue le Dehler Carbon Cage. Mais comment est-il construit et quels sont les avantages comparés aux méthodes de construction classiques?
Nous aimerions utiliser le nouveau Dehler 34 pour répondre à cette question dans les moindres détails. Le Dehler Carbon Cage (en rouge) a été développé en collaboration avec Judel / vroljik & Co et donne le Dehler 34 une plus grande rigidité. La structure des fonds, qui est l’épine dorsale d’un voilier, est renforcée avec de la fibre de carbone unidirectionnelle à des points stratégiques. Le Dehler Carbon Cage augmente ainsi la rigidité de la structure des fonds de 20%. La base du mât est renforcée de 50%, garantissant une répartition des efforts optimale. Une structure rigide pour un voilier est particulièrement avantageuse car elle influe directement les performances en navigation.
Cette démarche unique dans la construction des voiliers de série yacht permet au Dehler 34 de mieux remonter au vent que ses concurrents car la tension de son gréement reste forte et constante, même dans les mers agitées. Cela profite non seulement aux skippers ambitieux, mais augmente également le plaisir de naviguer à bord du nouveau Dehler 34 dans toutes les conditions. Sans oublier que la confiance du propriétaire dans la longévité de son Dehler 34 est renforcée par cette innovation.

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Voyage transatlantique

Le lancement du Voyage Transatlantique, parrainé par les Editions Gallimard, a été donné le 4 mai du Grand Prix Guyader à Douarnenez. Depuis, chaque jour, sont publiées sur le site du Voyage Transatlantique les textes des auteurs et ceux des marins. Sous l’œil attentif de François Seruzier, le directeur maritime de cette transat culturelle. Huit écrivains de la maison Gallimard et huit skippers, qui sont engagés sur le Vendée Globe, auront alors croisé leurs regards. Tous ces textes seront publiés chez Gallimard à l’occasion du départ du Vendée Globe

Quelle aventure !
L’exercice proposé par Antoine Gallimard et les organisateurs du Grand Prix Guyader n’était pas des plus simples pour les marins du Vendée Globe qui, s’ils doivent maîtriser des dizaines de métiers, marin, météorologue, électricien, chasseur de budget, gérant d’entreprise, DRH, stratège…, n’ont jamais eu, en plus, à relater leurs épopées de manière ‘sensible’.
Certains d’entre eux, comme Fabrice Amedeo ou Kito de Pavant, aiment écrire, d’autres sont moins à l’aise… Et c’est tout l’intérêt de ce projet original, les inviter à se livrer davantage et différemment, dépasser les codes de communication classiques auxquels ils sont habitués. Et le résultat est là ! Au travers leurs textes, ils se sont dévoilés et ont partagé un peu de leur histoire personnelle, de leurs craintes, de leurs rêves, de ce qui les conduits à affronter un tour du monde en course, seul, à la barre de leur bateau.

Extrait de mer…
Tanguy de Lamotte à bord d’Initiatives-Cœur : “Tout va bien à bord d’Initiatives-Coeur”… C’est une phrase que l’on entend souvent en course, pour commencer ou finir une communication avec la terre… Élément de langage à l’attention des concurrents ? Pas seulement. Pas vraiment. J’aime partager ce que je vis en mer, les bons moments comme les plus durs. J’ai conscience de la chance que j’ai de faire ce métier, de sentir le souffle de milliers de supporters fidèles à la cause de Mécénat Chirurgie Cardiaque qui me touche depuis tant d’années.
Alors oui, en course ou en convoyage, en transat performance ou littéraire, en solitaire ou accompagné de mon équipe, “tout va bien à bord d’Initiatives-coeur”.

Jérémie Beyou à bord de Maître coq : « Que faire ? Qu’écrire ? Qui suis-je ? D’où viens-je ? Oooooh ! C’est donc cela le syndrome de la page blanche ! L’expérience, le concept sont concluants !Je passe vraiment par ce terrible état vécu par chaque auteur devant sa page désespérément blanche, entre 35 relances de la maison Gallimard qui attend son prochain best seller ? ».

Fabrice Amedeo à bord de Newrest-Matmut : « Après avoir traversé la Baie de Quiberon en famille, puis la Manche avec des amis, et enfin l’Atlantique en course à 10 reprises, j’ai eu envie de repousser un peu plus loin mes limites, d’aller voir un peu plus loin ce qui se cache derrière cette ligne d’horizon qui m’appelle sans cesse. L’heure est venue de larguer les amarres pour l’aventure de ma vie : le Vendée Globe, le tour du monde en solitaire. L’océan me réserve sans doute à nouveau des obstacles, des déconvenues mais je sais que de magnifiques récompenses m’attendent aussi au fil des milles parcourus. Le large peut être douloureux et impitoyable
mais gouter à ses charmes en rend immédiatement dépendant. Le large est une drogue dure. Le gouter c’est l’aimer. Voilà sans doute pourquoi, tant que la vie m’en donnera la force, sans relâche, je repartirai ».

Kito de Pavant, à bord de Bastide Otio, revient sur ses premières navigations d’adolescent : « Nous étions en liberté, vraiment libres. La vie nocturne de Ciudadela nous fascinait. Mais nous étions redevables, conscients de la chance inouïe que nous avions à notre âge, et donc, au final, très responsables.
Notre croisière continua vers la grande île de Majorque et sa capitale Palma mais le temps passa si vite que bientôt, il fallut repartir vers Port Camargue. Nous étions revenus très fiers d’avoir accompli ce périple sans problème particulier et je pense que nous avions tous beaucoup grandi pendant ces deux semaines… ».

Depuis la Terre…

Les écrivains qui ont accepté de participer à cette aventure ont également livré des textes très personnels, inspirés par le voyage, la mer, les marins.
Olivier Frébourg : «… La France, paraît-il vieillit, doute d’elle même, s’enfonce dans le pessimisme. Pour conjurer cette dépression, mettons à la barre cette jeunesse olympique à laquelle appartient Morgan. Son palmarès impressionne. Malgré son jeune âge, il se trouve toujours dans le peloton de tête des courses auxquelles il participe : solitaire du Figaro ou Fastnet Race. Il sera l’un des plus grands espoirs lors du prochain Vendée Globe. Mais ce n’est pas l’essentiel c’est sa détermination qui compte, son éthique, son sens de la fraternité maritime. Je l’accompagnerai pendant sa traversée entre la Cornouaille et Newport en pensant que la vraie vie est à son bord et que l’aventure est intacte, renouvelée en mer, jamais épuisée. Il prend la suite à la barre de Safran du Quimpérois héroïque Marc Guillemot. Ce n’est pas rien de succéder à cet amiral de la course en solitaire. Longtemps bizuth dans les courses, devant se mesurer aux plus expérimentés, Morgan Lagravière s’apprête à entrer dans la légende de la voile. Car il a dans son tempérament, son attention aux détails, la force de caractère des marins transatlantiques. J’aime à penser que son prénom rappelle l’une des courses de légende de la Morgan Cup remportée en 1967 par Eric Tabarly. À son bord, je serai son compagnon secret, celui qui le soutient dans les coups durs et les quarts solitaires. Les marins sont des hommes d’action de contemplation et de silence. Ce sont eux nos derniers poètes. Je pressens de futurs triomphes chez Morgan Lagravière. Pourquoi les marins prennent-ils la mer ? Pour tourner le dos à la mesquinerie des hommes et affronter les dieux ».

Eric Fottorino : «…Il fallait bien qu’un jour ou l’autre j’aille au delà des simples présentations de politesse. Que je grimpe à bord d’un voilier sortant du Vieux Port de La Rochelle pour me rendre compte par moi-même. Ça faisait quoi, de quitter le plancher des vaches pour le tapis mouvant des vagues ? Je n’ai pas tardé à être fixé. Nous avons mis le cap sur l’île de Ré qu’un pont n’avait pas encore rattachée au continent. C’était le grand bleu. L’eau calme n’est jamais si calme qu’elle en a l’air. En moins d’une heure j’ai su que mon pied était moins marin que mon cœur. Le roulis me donnait le tournis. Je rêvais d’un port et d’un quai. À jamais est née ma fascination pour les marins, les bourlingueurs, ces nomades des océans pour qui rien n’est plus naturel qu’une mer démontée. Je suis rentré instruit d’un mystère et d’un secret. Des hommes – et des femmes – durs au mal savaient dompter les éléments sans le crier sur les toits. La mer était leur amie même si elle abusait parfois de ses droits pour avaler l’un ou l’autre. J’ai depuis toujours regardé ces héros comme les détenteurs d’une vérité rare : la liberté se gagne au fil de l’eau ».

Christophe Ono-dit-Biot : « …Je n’étais pas un skipper, ni un cachalot, mais je sentais la collision venir. Ça n’a pas manqué. « Il m’a proposé de partir avec lui. » Et bien voilà, on y était. L’irrésistible appel de l’océan, le rêve de liberté qui va avec et le charme taiseux, misanthrope mais pas misogyne, hélas, du navigateur à la peau tannée, aux yeux azur et aux appétits sauvages. Alors si en plus il parlait le langage des baleines, je faisais le poids comment ? On s’est quittés là, et je n’ai plus jamais vu son corps mat briller dans la nuit estivale. Au lieu dit du “Bout du monde”, jusqu’auquel j’ai marché, dans ce bar sous la falaise dont les véliplanchistes ont fait leur royaume, un transat me tendait les bras. Elle me manquait, la gueuse. Je me suis étendu, j’ai bu plus que de raison, et les yeux braqués sur l’océan j’ai repensé à ce bon vieux vers de Baudelaire, que j’étais en train de parodier malgré moi ».

Pour en lire davantage : http://voyagetransatlantique.grandprixguyader.com/

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Gilles Lamiré toujours leader à deux jours de l’arrivée

La Transat des Multi50 aura été à mi-chemin entre celle des Ultim et celle des Imoca. ENtre route nord et route sud. A moins de deux jours de son arrivée à New York, Gilles Lamiré et son trimaran La French Tech Rennes Saint Malo auront vécu une course complexe mais cadencée.

En choisissant une route Sud aux Açores dans les méandres de ses anticyclones, le malouin aura tenu une vitesse moyenne de 14 nœuds, soit la plus élevée de la flotte des 50’. Ces six derniers jours d’option rudement bien tracée par son routeur Yvan Bourgnon, ont permis au trimaran la French Tech Rennes Saint-Malo de s’installer en tête de la course depuis 4 jours. Le bateau n’a cessé de creuser l’écart sur son adversaire de taille, Arkema skippé par Lalou Loucayrol dont l’option Nord lui aura été très pénalisante.

Après avoir perdu plus d’une heure à s’extraire d’un filet de chalutier pris entre la coque et les safrans dans la nuit de mardi, Gilles Lamiré sait, que même en tête avec une avance confortable de plus de 200 milles gagnés sur Arkema avant son avarie sur sa dérive, tout peut arriver sur les derniers milles de la gagne !

Gilles Lamiré, comment vivez-vous la pression de leader de la flotte en Multi 50 ?
« C’est plutôt une pression positive, je préfère être devant que derrière. Après plus on se rapproche de l’arrivée et plus je fais attention au matériel, ce serait trop bête de casser près du but et si bien positionné. Donc la pression se transforme plus en gestion de la cadence du bateau. On gère aussi les écarts et la météo, le but étant d’arriver devant. Ça ne sert à rien d’attaquer comme un sauvage si l’enjeu n’en vaut pas la peine. »

Pour Gilles Lamiré et son routeur Yvan Bourgnon, remue-méninges et feeling sont au menu de leur arrivée à flux portants vers la victoire à New York.

Les 2 derniers jours de The Transat bakerly s’annoncent comme les plus compliqués, comment les abordez-vous ?
« On continue à bien travailler avec Yvan. Il y a eu beaucoup de systèmes météo difficiles à gérer et ça continue. Nous avons une petite molle à passer ce midi ensuite on devrait avoir du vent portant ce qui sera plutôt sympa. Je vais pouvoir ressortir le gennaker, notre beau gennak Caraïbos. L’arrivée s’annonce compliquée car au portant on va devoir réfléchir avec Yvan à se positionner le mieux possible et garder un peu d’angle et de pression. Complexe mais toute The Transat bakerly l’a été donc on continue à faire marcher nos méninges. »

A 600 milles de l’arrivée, la fin de parcours de The Transat barkely s’annonce aussi difficile que prometteuse d’espoirs de victoire. Gilles Lamiré est à quelques encablures de remporter sa première course au large en solitaire. Le skipper et son trimaran la French Tech Rennes Saint Malo sont attendus pour une arrivée triomphale aux pieds des gratte-ciels de Manhattan dans la nuit de vendredi à samedi selon le côté de l’atlantique.

PALMARES en Multi 50’ de Gilles Lamiré :
3ème – Route du Rhum 2014
3ème – Transat Jacques Vabre 2013
2ème – Québec Saint Malo 2011

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Yves Le Blévec à New York

NEW YORK, NY - MAY 11: Yves Le Blevec onboard his Actual ‘Ultim’ trimaran, shown here celebrating after finishing 3rd in the solo transatlantic yacht race. The race started in Plymouth, UK on Monday May 3rd. May 11, 2016 on the Hudson River in New York City. (Photo by Lloyd Images)

Le troisième Ultim est arrivé. Si François Gabart et Thomas Coville ont fait la course en tête dans un duel épique, il n’en n’est pas moins vrai qu’Yves Le Blévec a lui aussi le mérite d’avoir su mener son trimaran en solitaire de l’autre côté de l’Atlantique. Une performance qui n’est pas donné à tous le monde.

Une belle récompense du travail accompli, la confirmation de sa grande maîtrise et de la qualité de préparation de son programme Ultim réalisée pourtant en un temps limité.
Épilogue de cette transat en solitaire sur laquelle le skipper Actual a réussi à pousser son bateau à 100% de son potentiel, voire plus : une performance remarquable pour une première…
« C’est drôle de voir plein de monde à bord et les manivelles de winches qui tournent toutes seules ! Je suis ravi ! Nous sommes tous ravis dans l’équipe, cette transat a confirmé ce que j’avais imaginé. Tout s’est super bien passé. Nous avons fait connaissance avec le bateau, c’était une belle mise en contact. Nous avons eu des conditions météo clémentes, mais la course a été rythmée, intense, on n’arrête jamais sur ces bateaux. J’ai appris beaucoup sur ce trimaran et je me sens vraiment en phase avec lui. C’est très positif ! »

Le ton est enjoué, le skipper souriant, heureux. Heureux du travail accompli, heureux d’avoir bouclé sa première transat en solitaire en Ultim. Heureux du déroulé de cette phase fondatrice du programme Actual Ultim qui va permettre de l’asseoir et d’en poursuivre le développement.

Cette transat était une découverte de son Ultim pour Yves Le Blevec. Pourtant, il a tout de suite réussi à pousser son bateau à son maximum. Pendant 10 jours, il fut presque tout le temps à 100%, voire au-dessus, de ses polaires (vitesses maximums calculées en fonction de la force du vent).
L’expérience et la maîtrise de ce double recordman du Trophée Jules Verne (tour du monde en équipage sans escale sur le maxi catamaran Orange de Bruno Peyron) n’y sont bien sûr pas pour rien, mais sa capacité à apprendre et à repousser ses limites, toujours avec humilité, restent ses deux moteurs principaux. Et c’est performant…

Cette première transat te permet-elle de te projeter déjà sur ton futur tour du monde ? Yves Le Blevec : « Le plus dur sur ce bateau ce sont les virements de bord, c’est vraiment pénible. Et ça tombe bien parce que sur un tour du monde il n’y a pas beaucoup de virements de bord. Et le mauvais temps, tant que c’est au portant, ça ne m’inquiète pas. Cette transat me conforte dans ce que j‘avais imaginé. Il y a avait pas mal de questions avant le départ, j’ai aujourd’hui beaucoup de réponses. »

Y a-t-il des évolutions techniques prévues sur l’Ultim Actual ?
Yves Le Blevec : « Nous travaillons déjà depuis plusieurs mois sur un nouvel ensemble mât – voiles – gréement moins puissant et plus polyvalent. Comme le bateau est assez étroit, il ne supporte pas trop la « charge » (d’être très toilé, ndlr). En revanche, il accélère vraiment bien dès qu’on le soulage. Nous allons travailler en ce sens. Ce sera aussi plus cohérent avec le programme de courses en solitaire d’Actual Ultim. »

Physiquement, c’est tenable ?
Yves Le Blevec : « C’est engagé, il y a beaucoup de travail, c’est intense. On manœuvre en permanence sur ces machines et chaque manœuvre est longue et coûte très cher en énergie humaine ! Mais il n’y a rien qui m’ait effrayé. Je m’étais bien préparé cet hiver et je vais continuer. »

Tu as eu peu de temps pour t’entrainer, c’était une inquiétude au départ, mais finalement le bateau et toi étiez prêts…
Yves Le Blevec : « Tout le monde a super bien travaillé au sein de l’équipe. Je n’ai eu aucun souci technique important. Tout s’est bien passé. Je suis extrêmement content de l’équipe. »

Un Team Actual* qui, au grand complet et sans son skipper, va convoyer l’Ultim Actual sur sa transat retour vers la France. Une belle, et la meilleure, des façons d’apprendre à leur tour les secrets de ce trimaran et nourrir ainsi leur travail.

Yves retrouvera la barre de son Ultim Actual à l’occasion du Record SNSM, le 17 juin, à St Nazaire.

* Le team Actual Ultim
Yves Le Blévec, skipper
Gaël Ledoux, boat captain et coordination technique
Sandrine Bertho, responsable logistique
Christophe Gouineau, responsable systèmes mécaniques et hydrauliques, accastillage
David Cano, responsable chaîne électrique, électronique et informatique
Cynan Roze, responsable gréement

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La Solo Normandie c’est parti

Ils sont 15 skippers à s’aligner pour cette 7ème édition de navigation en Manche, ce “Channel” que la Normandie partage avec le Royaume Uni entre autres… 6 coureurs britanniques sont inscrits, issus de l’Artemis Offshore Academy régulièrement présente, c’est un record pour la Solo. Pour leur faire face, 3 normands seront à l’œuvre. Toutes “classes confondues”, nous avons donc : 3 femmes, 4 bizuths, 1 précédent vainqueur…

Ce matin, le briefing des skippers a confirmé le choix du parcours 5 ; des figaristes très concentrés pour écouter le directeur de course Benoît Charon les mettant en garde quant aux casiers et bateaux de pêche présents sur la zone de départ. Il distribuait un ‘avis urgent aux navigateurs’ signalant que la cardinale Sud-Ouest Minquiers, inscrite au parcours, n’était pas tout à fait à sa place…

Cette édition 2016 partira sur un régime stable de Nord Nord-Est entre 8 et 18 nœuds, donc des vents contraires pour rallier Le Havre.
Avec ce parcours 5, on abandonne les Hanois après Banchenou (près de St Malo) pour l’Est de Guernesey et Lower Head, ensuite la flotte repart dans le ‘Sud’ pour virer les Minquiers, il y aura donc un grand bord de spi.
On aura à suivre deux bords de louvoyage très intéressants vers la Basse Jourdan puis en direction du phare des Casquets, que les solitaires devraient atteindre vendredi après-midi. A ce moment, les Figaro Bénéteau² feront face au courant ; il y a aura probablement un tassement de la flotte devant Aurigny en attendant la marée du soir.
Cap sur Cherbourg-en-Cotentin, avec le courant, pour un passage en Rade et un pointage officiel à l’heure où les noctambules changent d’établissement…
Pour finir, les skippers devraient doubler Barfleur, toujours avec le courant favorable, et tracer, au près, vers Le Havre pour une arrivée tôt samedi matin.

Parcours N° 5 [2061663]
Attention aussi, au large de Diélette (avant le cap de la Hague), il faudra être en veille attentive car des bateaux de relevés “géodésiques” travaillent à l’implantation de futures hydroliennes.
Les conditions pour le départ à 14h30 : petite bruine et un vent de secteur Nord-Ouest à 10 nœuds, s’orientant Nord en fin de nuit.
A 17h, Alexis Loison menait la flotte devant Pierre Quiroga.

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L’agence Milbox s’occupera d’Eric Bellion CommeUnSeulHomme

Depuis le 1er mai 2016, Eric Bellion, skipper du bateau COMMEUNSEULHOMME, qui prendra le départ du Vendée Globe 2016, a confié sa communication et ses relations presse à l’agence Milbox.

L’édition 2016 du Vendée Globe sera une nouvelle occasion pour Eric Bellion de porter un message sur la richesse de la différence, notamment dans le monde du travail, en mettant en avant l’importance de promouvoir la différence dans les entreprises françaises.

L’agence Milbox est une agence de communication et de relations presse indépendante créée en 2009 par Géraldine Dalban-Moreynas. Elle est spécialisée sur la construction d’image et l’élaboration des messages d’institutions et d’entreprises, afin d’élaborer des stratégies de communication et des stratégies medias en adéquation avec leurs valeurs, leur personnalité et leurs ambitions.
L’agence Milbox travaille aux cotés d’acteurs qui évoluent dans des domaines aussi divers que les secteurs institutionnel, économique, médiatique, environnemental ou sportif.

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Arrivée d’Actual dans moins de 24h

Yves Le Blevec est attendu la nuit prochaine (heure française) à New York. Impossible encore de donner un créneau plus précis tant la météo est incertaine et les accélérations de ces bateaux fulgurantes. À la mi-journée, ce jeudi, l’Ultim Actual file à 18 nœuds vers le but, à la faveur d’une petite brise. Mais, à l’approche des côtes le vent s’essouffle très franchement. Ces zones de calmes pourraient retenir le grand trimaran de longues heures.

Affaire à suivre donc, mais pour l’heure Yves exploite toujours à 100% son temps passé en mer. Désormais privé d’adversaires potentiels, il lutte contre le chrono et ses routages : une excellente manière de tirer toujours sa performance vers le haut. Et lorsqu’il n’est pas à la manœuvre, il prépare l’avenir…

Yves Le Blevec, skipper Actual : « J’avais beau ne pas être à la lutte directement contre les deux premiers Ultim, depuis qu’ils ont franchi la ligne d’arrivée, la donne n’est plus la même. Psychologiquement, une course est terminée. Je continue la mienne bien sûr, mais ça change assez sensiblement la façon d’appréhender la course. Ca devient une course contre la montre. Il n’est d’ailleurs pas rare que je me surprenne à batailler contre le bateau virtuel de mes routages ! C’est un bon lièvre. D’ailleurs celui de cette nuit, je l’ai laissé loin derrière ! (Rires)

Ce matin, c’était magique, la mer était parfaitement lisse, blanche, de l’huile… mais il y avait encore une dizaine de nœuds, le bateau glissait. C’est d’ailleurs toujours le cas, avec un 11-12 nœuds, ça file sans forcer à 18 nœuds, sous gennaker, il fait grand beau.

Je profite de ce calme relatif pour mettre en place une job-list en vue des saisons à venir… »

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Phil Sharp revient dans la course

C’est le neuvième jour de course et Phil Sharp est à nouveau susceptible de revenir à la tête de la Transat bakerly. Après avoir payé sa pénalité dimanche dernier, ce qui lui a coûté la première place et 62 milles, Phil a une fois de plus démontré son talent de marin : de la troisième il est vite passé à la deuxième place et il n’a qu’une hâte… Revenir à la tête du classement : d’autant plus aujourd’hui car c’est le jour de son anniversaire!

“La dernière nuit j’ai réussi à récupérer pas mal de milles : je n’ai pas beaucoup dormi et j’ai passé mon temps à régler le bateau. De me retrouver deuxième a été le plus beau cadeau ce matin » déclarait Phil.
A 14h Phil a fêté son anniversaire sous un nouage noire et de la pluie… en continuant, en même temps, à faire tout le possible pour regagner des milles !
“Je suis actuellement sans vent, avec un gros nouage sur moi, il pleut. Je dois me retrouver dans un système météo légèrement différent par rapport aux autres… C’est inconstant et imprévisible !” déclarait Sharp.

La vie à bord a été complexe en ces derniers jours de navigation : des petits problèmes techniques ont empêché Phil de regarder les fichiers météo pour 24h. De plus, un mystérieux bruit l’avait inquiété… mais finalement tout a été résolu et le bateau avance bien.

En ce moment Phil est en train de lutter contre l’ancienne ministe Isabelle Joschke sur Generali. Toute la flotte est en train de se préparer à des conditions complexes et éprouvantes, avec des vents instables qui ne favorisent pas la performance des concurrents.

“On dirait que la météo restera instable jusqu’à l’arrivée à New York. Avec encore 1300 milles à faire tout est tellement imprévisible” ajoutait Sharp.

Hier Armel Tripon sur le Class 40 Black Pepper signalait son abandon de la Transat bakerly, à cause des dommages subis en début de weekend durant la tempête. Il ne reste donc que 8 Class 40 en lice.

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