Tout dépend du retour du vent sur la zone. Bruce, qui se trouve à la latitude de l’île d’Oléron, n’était plus qu’à 63 milles à 16h00 jeudi, mais progressait lentement vers Les Sables (3,8 nœuds de vitesse de rapprochement). Assez ému de terminer son tour du monde, Bruce a eu la surprise d’entendre sa maman, venue spécialement de Seattle, à la vacation du jour. De nombreux amis du skipper californien ont également fait le déplacement des Etats-Unis et de toute l’Europe pour venir acclamer demain le premier Américain à finir un Vendée Globe.
Première manche dans un mois …
Les fidèles et les nouveaux.
Parmi les fidèles de l´épreuve, le First Class 8. Ce bateau, aujourd´hui encore, très sportif, est apparu au début des années 80 et demeure, plus de vingt ans après, le monotype le plus représenté sur le “Spi””. Ils seront cinquante First Class 8 sur la ligne de départ. Les marins qui mèneront ces petits bolides sont en majorité de jeunes coureurs issus du dériveur. Le First Class 8 restant un bon tremplin pour aborder et faire ses preuves en régate sur voilier habitable. La jeune série, Grand Surprise, du chantier Archambault, est en pleine expansion. Ils seront 26 sur la ligne de départ cette année. Autre participation remarquable, celle des J 80, monotypes américains de 8 mètres construits en France par J Boats. En effet, cette année, ils seront 40 concurrents à s´affronter en baie de Quiberon.
L´organisation sur l´eau:
Cette affluence réjouit partenaires et organisateurs, pour autant, elle nécessite une organisation pointue, notamment sur l´eau. Pour permettre aux 500 bateaux (monotypes et IRC 1 à 5) de régater dans de bonnes conditions, trois ronds de régate, A, B et C sont prévus en baie de Quiberon. Le « Spi » réunit trois comités de course et trois jurys plus qu´aguerris.”
Yves Parlier mise sur les records en solitaire
Pour accomplir cette nouvelle aventure, Médiatis Région Aquitaine a passé une bonne partie de l’hiver au Chantier Naval de Larros. Résultat : un nouveau plan de voilure pour mieux passer au près et glisser au portant, un redan revu et corrigé pour faciliter le passage au planning, et sur la balance, 700 kg de moins….
Médiatis Région Aquitaine sortira du chantier mardi 1er mars et restera tout le mois en Aquitaine pour effectuer quelques essais sur le Bassin d’Arcachon, afin de tester et de vérifier les modifications. Yves Parlier, qui cette année est le parrain de l’année de la physique, associe cette période à celle d’une validation scientifique : « le programme de recherche n’est pas terminé, nous avons encore à apprendre, à tester et à valider le concept… ».
Orange II prépare son approche musclée au Cap Horn
Bruno Peyron à la vacation radio du 23 février à 15h00 :
Les deux tiers du parcours : « Aujourd’hui c’est un peu plus violent que ces derniers jours, on est entre 29 et 33 nœuds. On a empanné il y a une heure. On a une mer de travers un peu pourrie et cela ne va pas arrêter d’ici le cap Horn. A chaque fois, ces manoeuvres sont des prises de risque et on va éviter d’en faire de trop. mais c’était prévu et on va assumer…. Le jour s´est levé au moment où on faisait un empannage. On a commencé la manœuvre en fin de nuit et quand on l’a finie, il faisait jour.
Fatigue : On a un niveau de fatigue contrôlé depuis les Kerguelen. Ca se voit sur les visages, la fatigue globale est bien équilibrée. La vitesse du bateau est dosée en fonction du niveau de fatigue du groupe.
Changement de quart : A chaque changement de quart, il y a un petit quart d’heure d’inquiétude. Régulièrement, il y a une connerie de prise en main. La dernière fois, on a fait un petit planté de la coque au vent et la coque est allée un peu trop haut. En monocoque, on sent mieux les vagues, mais là, on a deux trucs qui bougent à 20 mètres l’un de l’autre et c’est dur de sentir venir la vague.
Les albatros : Ils sont toujours derrière nous, mais quand ils le veulent, ils passent devant. Ce sont les seules machines à créer du vent qui soient parfaites. Ils peuvent rester des heures sans battre des ailes. Quand on arrive, ils trouvent que l’on est un terrain de jeu intéressant. Ils font 3,80 mètres d’envergure. On a fait la course avec cette bande de fous ! Maintenant il n’y a plus que des oiseaux plus petits. Les albatros, c’était une menace pour les clippers car si quelqu’un tombe à l’eau ce sont des charognards.
Bruce Schwab, demain aux Sables d´Olonne
De la neige pour Schwab !
La neige qui tombe sur toute la France depuis deux jours est également allée faire un tour au milieu du golfe de Gascogne. Cette nuit, l’Américain Bruce Schwab (Ocean Planet) a eu le droit, lui aussi, à des petits flocons de neige sur le pont de son monocoque 60 pieds ! Salué ce matin par un bâtiment de la Marine Nationale, Bruce Schwab est toujours attendu aux Sables d’Olonne jeudi après-midi, si les conditions ne faiblissent pas trop. A moins de 183 milles de l’arrivée à 16h00 mercredi, le compte à rebours est lancé pour l’Américain qui doit entrer dans le chenal avant 20h00 s’il ne veut pas rater la marée. Nul doute qu’une nuit de plus en mer par le froid actuel ne doit guère enchanter le skipper d’Ocean Planet…
Benoît passe Madère
Le prochain candidat à l’accueil sablais après Bruce Schwab est Benoît Parnaudeau (Max Havelaar-Best Western) qui vient de franchir la latitude de Madère. Benoît, qui profite de bonnes conditions pour aligner des journées de 240 milles, n’est pas attendu aux Sables avant le milieu de semaine prochaine. Moins de 500 milles derrière, Anne Liardet (Roxy) profite également de ces mêmes conditions de portant pour afficher de belles moyennes. Comme Benoît, Anne espère conserver ce vent portant le plus longtemps possible, peut-être jusqu’à l’entrée du golfe de Gascogne. En queue de flotte, Raphaël Dinelli (Akena Vérandas) et Karen Leibovici (Benefic) remontent toujours au près dans l’alizé de nord-est. Ça tape ! C’est long ! Mais au moins il fait chaud… Pour l’instant, Raphaël et Karen remontent du mieux possible vers le nord pour aller chercher les vents des dépressions qui leur permettront ensuite de faire route directe vers l’Europe.
2005, l´année du Mumm 30
La Californienne Deneen Demourkas, bien connu des régatiers français pour avoir flirter avec la première place du Tour de France à la voile 2004 (finalement troisième), se fait une joie de venir naviguer à la Trinité sur Mer. Son équipage est déjà très en « place » avec une victoire fin janvier à la mythique semaine de Key West.
L´Americain Jim Richardson, champion du monde de Farr 40 vient d’annoncer aussi la constitution d’un équipage pour ce rendez-vous. Il compte participer à la grande boucle nautique de Juillet. A suivre…
Nelson Stephenson, originaire aussi de la grande puissance, compte être sur la ligne de départ le 1er juin. Il vient de terminer avec ses 6 équipiers, en troisième position de Key West. Son Mumm 30 « Team Bold » fera parti des favoris à la semaine de Miami qui se déroulera du 10 au 13 mars.
“Décision dans quelques heures …”””
«Nous nous sommes arrêtés pour une avarie grave, en réalité elle est très grave » confiait Olivier de Kersauson à 8 heures (française) ce matin. L´exploration du bras de liaison est encore en cours, mais d´ores et déjà le constat est clair : «Nous avons eu une chance inouïe de pouvoir gagner Perth avec un bateau qu´on ne peut pas considérer comme navigable. Si nous avions dû nous appuyer sur tribord, je ne pense pas que nous aurions tenu plus de 20 heures. Ce qui signifiait une perte de Geronimo. Nous avons eu cette chance parce que les conditions météo nous l´ont permis. En descendant plus sud pour faire un arc de cercle et remonter vers Perth, nous avons pu rester sur le même bord. La vie est ainsi faite, il peut nous arriver de gros pépins et, en parallèle, bénéficier de coups de pouce du destin. Nous aurions pu aussi avoir ce problème au milieu de nulle part et être en perdition. C´est comme avoir une attaque cardiaque à proximité de l´hôpital américain. A posteriori, ça fait froid dans le dos, mais on est sauf».
Bollé et Bushnell avec Ellen MacArthur
A 23h29 lundi 7 février dernier, Ellen MacArthur battait le record du Tour du monde en solitaire sans escale, détenu précédemment par Francis Joyon. En franchissant la ligne d’arrivée après 71 jours, 14 heures, 18 minutes et 33 secondes en mer, Ellen MacArthur est assurément devenue le plus grand skipper féminin de l’histoire. Partie le 28 novembre dernier, Ellen MacArthur a compté jusqu´à quatre jours d´avance sur le record au passage du Cap Horn mais a failli tout perdre, victime d´une avarie, dans la remontée de l´Atlantique sud. Retardée puis fatiguée début février, Ellen était repassée derrière le temps de référence de Joyon mais a finalement arraché, dans un sprint final, ce nouveau record. « Nous sommes vraiment fiers de soutenir Ellen. Nous ne pouvons rêver d’un meilleur ambassadeur. Elle est l’incarnation de l’ambition et de l’humilité en même temps. Nous sommes ravis de l’avoir soutenue dans ce nouveau record » déclare Arnaud Van Robais, Président Europe de Bushnell Performance Optics.
Charles Hedrich l´a fait !
– Avez-vous souffert de votre circumnavigation "hors course" du Vendée Globe ?
C.H. : " En réalité non. Bien sûr, j´aurais préféré faire partie de la course. Cependant, l´essentiel pour moi était de faire un tour du monde à la voile et j´ai atteint mon objectif. "
– Dimanche dernier, Humphreys et Seeten, arrivés 7e et 8e du Vendée Globe, ont été accueillis pas un nombreux public sablais. Pas trop déçu d´arriver à Lorient dans l´anonymat ?
C.H. : " Je suis arrivé dans un anonymat relatif car de nombreuses personnes sont venues m´accueuillir au ponton. Il est certain qu´une arrivée aux Sables aurait été plus magique. Lors de ce dernier mois de navigation, j´ai reçu énormément de mails m´encourageant à rejoindre Port Olona mais il est toujours difficile de prendre une place autour d´une table à laquelle on n´est pas invité. Toutefois, je n´ai aucun regret. "
– On imagine que vous avez subi votre lot de galères et d´avaries.
Dans quels états rentrent le bateau et son skipper ?
C.H. : " Sans exagérer, je pense pouvoir affirmer que je suis en forme bien que j´aie perdu près de dix kilos. Au final, je crois que ça me fait le plus grand bien ! (rires). J´ai hâte de retrouver une alimentation variée. J´avais fait mes courses un peu précipitamment avant de partir. Résultat, ce dernier mois, je n´ai avalé que des pâtes et du miel. C´est bon et sain mais ça lasse ! Côté matériel, lors des deux premiers tiers du parcours, je n´ai connu aucun problème. En revanche, sur la fin, j´ai eu quelques soucis variés (problème de pilote, d´étai de solent…) mais rien de capital. "
– Quelles images garderez-vous de votre tour du monde ?
C.H. : " Un souvenir "tranquille" malgré la hantisse de la casse technique. Cette pression a été permanente et accentuée par le fait que je sois parti hors-course. Celà m´a conduit à naviguer particulièrement prudemment. L´autre raison était mon inexpérience. Il ne faut pas oublier qu´avant de partir, mon compteur n´affichait que 35 jours de navigation en solitaire en tout et pour tout. "
– Après le Paris-Dakar à moto en 2002, votre tour du monde à la voile en 2005, votre 3e et dernier objectif consiste à gravir l´Everest : vous y songez vraiment ?
C.H. : " Absolument. J´ai déjà réalisé les deux défis qui semblaient le plus invraisemblables compte-tenu de mon inexpérience en moto et en voile. L´alpinisme est un sport que j´ai depuis longtemps l´habitude de pratiquer. Les gens qui me connaissent ne doutent pas que j´arrive au bout de ce dernier objectif même si l´Everest reste l´Everest… "
– Avez-vous d´autres projets maritimes en tête ?
C.H. : " J´ai l´ambition et l´espoir d´établir des records en multicoques en solitaire. Je sais que ce ne sera pas chose facile mais j´aime la difficulté. "
Propos recueuillis par Perrine Vangilve / Le Télégramme
Doha 2006 continue sur sa lancée …
Ce matin à l´aube, Geronimo progressait tant bien que mal en direction de Fremantle en Australie Occidentale. A bord, le skipper Olivier de Kersauson semblait quelque peu abattu lors de la conversation avec son équipe à terre, via le téléphone satellite. «Le vent souffle très fort aussi nous faisons tout pour arriver en journée, a t-il déclaré. « Cela va devenir très difficile de manœuvrer le bateau. Une équipe est prête à nous aider à réparer le bateau et à repartir dans la course. Mais je ne sais pas combien de temps cela va prendre. Nous devons d´abord ouvrir la structure et évaluer les dégâts ». L´équipage espère arriver dans la journée et commencer aussitôt les réparations. Ce sera une course contre la montre… Ses rivaux filent à pleine vitesse dans les Mers du Sud.