L’écurie Gitana a créé une mini-série autour de la construction de son nouveau bateau. En parallèle, un autre chantier occupe les esprits des membres du Gitana Team ; celui de la nouvelle identité graphique du maxi-trimaran. Un travail passionnant et une œuvre des frères Florian et Michael Quistrebert qui s’annonce magnifique.
Initiée avec Gitana 17, cette nouvelle collaboration avec le Palais de Tokyo était une évidence. Mais pour marquer une nouvelle étape, mais aussi une nouvelle réflexion sur la peinture contemporaine et propulser Gitana 18 dans une nouvelle dimension, le choix d’Ariane de Rothschild s’est alors porté sur un duo. Suite aux recommandations d’Hugo Vitrani, Florian et Michael Quistrebert se sont imposés pour leur rapport cinétique à la matière et succèdent ainsi à Cleon Peterson. Découvrez ce nouvel épisode de NDA qui souligne l’incroyable travail collectif nécessaire à la mise en peinture de la vision des artistes. Au cœur de cette mise en scène, il y a un personnage central : Jean-Baptiste Epron.
Ultim. La nouvelle identité de Gitana 18, épisode 3
Class40. Glisse de rêve en Class40, Legallais en tête
Depuis leur départ samedi des Sables d’Olonne dans des conditions estivales, les 27 Class40 engagés sur Les Sables – Horta – Les Sables ont du vent et accélèrent à 17 nds à 500 milles de l’arrivée qui s’annonce stratégique avec un anticyclone qui oblige les concurrents à affiner la courbe idéale dans leur trajectoire finale.
Après un début de course marqué par un passage délicat du cap Finisterre – vent faible et très changeant à la clé – la flotte est désormais étirée, mais toujours aussi compacte en tête. Moins de 10 milles séparent les dix premiers ! « Ce sont des écarts insignifiants », souligne Denis Hugues, directeur de course. « Les bateaux naviguent à vue. »
À l’avant du peloton, Legallais mène la danse après avoir accéléré devant Eora le duo franco-australien avec comme co-skipper Antoine Carpentier, vainqueur de l’édition 2021, bien décidé à jouer les premiers rôles :
« Quelle course ! On se régale à bord d’Eora. Nous avons encore été accompagnés par des dauphins toute la nuit, et hier après-midi, nous avons même eu la chance d’apercevoir une baleine. […] La bagarre est belle avec deux équipages français, un Italien et un Espagnol… Qui a dit que la Class40 n’était pas internationale ? »
Les conditions sont idéales pour ces monocoques conçus pour le large : « de vraies luges », selon le skipper, qui savoure cette longue glissade au portant.
Derrière lui, la course bat son plein. Seafrigo – Sogestran, VSF Sports et Maccaferri Futura sont au coude à coude dans un groupe de tête très dynamique.
« On est un petit groupe de quatre bateaux. Ça file sous spi ; on attend une transition pour passer sous gennaker. Tout va bien à bord », explique Fabien Delahaye, skipper de Legallais. « On n’a pas été très inspirés au Cap Finisterre, avec pas mal de manœuvres hier soir pour éviter d’entrer dans le DST. Maintenant, c’est un long bord vers les Açores.»
Sur VSF Sports, les Espagnols Pep Costa et Pablo Santurde confirment l’intensité de cette étape : « Depuis le passage du Cap Finisterre, on va tout droit vers les Açores. C’est intense. Il va falloir tenir. » Le duo est en confiance, malgré une nuit difficile : « Il fallait rester concentrés sur les réglages, avec un vent très changeant. On s’en sort bien, car on suit le plan que nous avions en tête. »
Au Nord de la flotte, Alternative Sailing / Constructions du Belon est deuxième malgré un léger contretemps. « Nous avons déchiré notre grand spi hier, ça nous a pénalisés, mais maintenant ça va un peu mieux », indique Guillaume L’hostis. Le duo a opté pour une trajectoire plus nord pour « ouvrir le jeu », dans une zone moins encombrée par le trafic de concurrents.
D’autres équipages tentent de recoller à la tête de flotte, comme Vogue avec un Crohn, actuellement autour de la 11e place : « On essaie de trouver les manettes pour rattraper les copains de devant… Ce n’est pas facile, ils vont vite ! », témoigne Pierre-Louis Attwell, qui navigue dans un petit groupe de poursuivants. « Le contournement du Cap Finisterre n’a pas été simple avec des zones de vent faible. »
À l’arrière, les conditions sont plus capricieuses. Certains bateaux sont encore au large du cap Finisterre et accusent un retard significatif. C’est le cas de ESATCO, qui a fait le choix de contourner le DST par le nord : « Il n’y avait pas de vent au sud, nous ne pouvions pas y aller », explique Nicolas Guibal. « On a pris un peu de retard, mais on retouche du vent après une journée d’hier qui a été un peu longue. »
Alors que les conditions devraient rester stables et soutenues dans les prochaines heures, la flotte devrait continuer de progresser rapidement vers l’archipel des Açores. Les premiers bateaux sont attendus jeudi matin à Horta. Et à ce rythme, les écarts risquent de rester minimes jusqu’au bout.
Course des Caps. La flotte toujours groupée dans des petits airs
Le début de cette course des Caps en IMOCA ressemble à une étape de la Solitaire du Figaro tant les vitesses en 24h ont été proches et la flotte groupée. Sam Goodshild et son équipage Macif sont en tête ce mardi matin avec un écart infime devant la flotte qui a longé les côtes anglaises hier au portant, en tirant habilement parti des zones de vent et des courants.
Les onze équipages de la Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord ont connu un net, mais plutôt bref ralentissement en début de nuit, empêtrés dans une phase de transition entre deux systèmes météo, marquée par un col barométrique entre Start Point et Lizard. Une fois cette zone franchie, ils ont retrouvé un flux de nord, puis de nord-ouest, et progressent désormais au près en direction de l’archipel des Scilly qu’ils s’apprêtent à contourner par le sud. Ils mettront ensuite le cap sur le mythique phare du Fastnet, qu’ils devraient atteindre tôt demain matin, portés par un vent allant forcissant. Côté classement, bien que la flotte reste très compacte – moins de 35 milles séparent le premier du dernier –, l’équipage de MACIF Santé Prévoyance mené par Sam Goodchild a réussi à creuser un très léger écart et mène la danse ce mardi matin, avec 1,9 mille d’avance sur ses poursuivants.
Une transition délicate, mais une flotte toujours groupée
La journée d’hier a mis les nerfs des marins à rude épreuve. Pascal Bidegorry (Association Petits Princes – Quéguiner) a démontré toute la maîtrise nécessaire pour naviguer dans ces conditions exigeantes le long des côtes anglaises : « On a vraiment bien géré le courant, qui joue un rôle majeur dans ces parages. Jusqu’à Start Point, on était au portant, en enchaînant les bords pour aller chercher la pression, en naviguant en zigzag selon les variations. Ensuite, le vent est passé plein arrière et on a continué sur le même principe. » Au cours de la nuit, la flotte a dû négocier une phase de transition délicate, qui a nettement ralenti sa progression durant deux heures. Anne Beaugé (Holcim – PRB) confiait ce matin : « Ça s’est plutôt bien passé, je m’attendais à pire ! L’ambiance à bord est excellente, et c’est agréable de profiter de conditions clémentes, avec du soleil et même des dauphins. »
Au près pour rejoindre le célèbre Fastnet
Depuis la sortie de cette zone piégeuse, les équipages progressent au près dans un flux de nord-ouest, cap sur l’archipel des Scilly qu’ils s’apprêtent à contourner par le sud. Bien que la flotte reste extrêmement compacte, il convient de souligner la belle performance des IMOCA à dérives droites, New Europe de Szabolcs Weöres et FDJ United – Wewise de Fabrice Amedeo, qui restent au contact des foilers. Le Hongrois insiste cependant sur la nécessité d’une navigation attentive : « Réagir vite, travailler en continu et garder le bateau en mouvement, c’est la clé. Nous allons continuer d’évoluer du près jusqu’en Irlande, ce qui est une bonne nouvelle pour nous afin de limiter nos pertes face aux autres bateaux, plus rapides aux allures portantes ». Lorsqu’on lui demande quelles pourraient être les prochaines difficultés sur la route, le navigateur ne se perd pas en hypothèses. Il résume, avec une lucidité qui en dit long sur la nature imprévisible de l’épreuve : « Ne pas savoir quel sera le prochain défi, c’est justement le plus grand défi ! »
Une histoire de gagne-petit
Pour l’heure, avec un vent encore modéré oscillant entre 10 et 14 nœuds, la flotte s’apprête à négocier le passage des Scilly avant d’entamer la remontée vers le Fastnet. Tom Dolan (Charal) prévient : « Il va falloir composer avec de nombreuses accélérations du vent. Ça risque de se jouer à la manière d’une régate de Figaro Beneteau, avec de petits décalages. En somme : du gagne-petit. Il faudra vraiment tirer les bons bords. » Avec un groupe toujours aussi compact et un vent qui devrait se renforcer progressivement, la course promet de rester passionnante et disputée jusqu’au passage du célèbre phare, qu’ils pourraient atteindre dès demain matin à l’aube, avant la longue montée vers le nord qui les mènera jusqu’aux Shetlands, théâtre de nouveaux enjeux stratégiques.
Ocean Fifty Series. Erwan Le Roux (Koesio) s’impose à nouveau sur l’Act2
L’Act 2 des Ocean Fifty Series a sacré une nouvelle victoire pour Erwan Le Roux et son équipage Koesio après celle de l’Act 1 à Saint-Malo. Mais il s’en est fallu de peu. Sébastien Rogues (Inter Invest) occupait la première place jusqu’à samedi en milieu de journée, avant que le Rochelais remporte la dernière manche, hier, avec un coefficient 2. Erwan Le Draoulec (Lazare), qui n’a jamais fait moins bien que 4ème, complète le podium. Avec un vent qui n’a cessé de faiblir, la direction de course à annulé la course du jour.
Audrey OGEREAU, co-skipper de Koesio : « On est trop contents que l’équipage tourne aussi bien, il y a une bonne ambiance, on a bien navigué et ça paie sur la toute fin. La régularité est notre force, on n’a jamais fait de grosses erreurs. Nous avons pris des risques mesurés. Quant à la mixité à bord, elle n’apporte que du bon, elles appaise les tensions et apporte une vision différente ».
Hélène NOESMOEN intégrée à l’équipage de Koesio depuis le début de la saison, n’avait jamais navigué en Ocean Fifty. Tacticienne, elle a d’emblée pris une grosse responsabilité à bord : « J’ai une chance énorme d’être dans cette équipe. Avec un planning d’entrainement, cela m’a permis d’arriver sereine et en confiance. On m’a laissé les pleins choix de la tactique. La relation de confiance s’est établie très vite. Si j’ai pu faire quelques erreurs, elles ont été assumées par tout le monde. A bord l’ambiance est sérieuse, appliquée et humainement super. Embarquer une fille à bord permet d’ouvrir des opportunités” .

Estelle GRECK, équipière de Inter Invest : « Je n’avais jamais fait d’Ocean Fifty avant l’Act de St Malo. je viens de la Mini Transat, la Class40, le Figaro. C’était vraiment génial. Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de régate. On est vraiment au contact. Il y a très peu de points entre chacun. Ça joue ! je suis arrivée dans un équipage déjà constitué, ils se connaissaient tous très bien mais l’intégration s’est très bien passée. Le quota est une très bonne idée pour nous intégrer dans un équipage. A terme, les équipages nous appelleront pour nos qualités de marins. Merci aux organisateurs sinon je n’aurai pas eu cette opportunité. Le résultat est un peu frustrant mais on sait pourquoi on a perdu notre première place. On sait ce qu’on a mal fait hier. C’est plus facile à encaisser. Nous avons fait une très belle journée jeudi, une belle journée vendredi, et hier on s’est trompés de parcours. Les points sont tellement serrés qu’à la moindre erreur, tu redescends. ».
Colombe JULIA, équipière de Lazare : « Je n’avais fait que 2 entrainements en Ocean Fifty, au début de la semaine ! C’était mes premières courses. Je viens de l’olympisme en dériveur, et je fais du double en Figaro. Les Ocean Fifty sont incroyables, je n’avais jamais régaté à ces vitesses. En termes de sensations c’est très différent du Figaro… C’est un gros bateau mais quand-même assez maniable. J’ai trop kiffé ! J’aimerais bien continuer à naviguer sur ces bateaux ! A bord je me suis sentie à l’aise tout de suite. L’équipage m’a fait confiance. On a progressé tout au long des régates. Le principe du quota, au début, est une bonne chose. Cela permet de former des femmes en régate., de les faire monter en compétences et à terme, de se passer de quota ».
Série Olympiques. Tim Mourniac et Aloïse Retornaz en Or en Nacra 17 à Kiel
Tim Mourniac et Aloïse Retornaz ont remporté leur première médaille d’or alors qu’ils ont formé leur duo il y a à peine 6 mois. En remportant cette médaille trois semaines après avoir remporté la médaille de bronze au Championnat d’Europe, Tim et Aloïse confirment leur position de challenger face aux références internationales.
La semaine de Kiel s’est déroulée dans un vent bien soutenu, avec du clapot, de quoi plaire à Tim et Aloïse qui ont excellé dans ces conditions très physiques. Ils ont couru les 12 régates de sélection de cette compétition aux avant postes oscillant entre la 1ère et la 3è place. Ils se sont présentés sur la ligne de départ de la Medal race avec 3 points d’avance sur leurs concurrents britanniques, (Gimson/Burnet). Dès le départ, Tim et Aloïse ont parfaitement contrôlé ces adversaires pour terminer 4è. Au classement général, Tim et Aloïse ont creusé l’écart avec 23 points tandis que le tandem britannique totalise 30 points.
Tim Mourniac : “On a une très bonne dynamique depuis le début de l’année. On ne fait que progresser et notre médaille de bronze au Championat d’Europe nous a donné confiance dans nos capacités. A Kiel, nous avons eu des conditions que l’on affectionne. On a été plutôt à l’aise dès la 1ère journée et on a joué plutôt devant toute la semaine. Nous n’avons fait que progresser avec toujours un peu d’avance sur les anglais et les australiens. On a terminé le boulot en medal race.
Toute la semaine, on a bataillé à trois et c’était super intense. Les anglais qui sont LA référence en Nacra, ont été invaincus toute l’année. On va essayer de garder cette dynamique et cette méthode de travail avec Gildas (Gildas Philippe, entraineur ndlr) et Aloïse. L’été sera studieux en Bretagne pour préparer le Championnat du Monde. Nous allons maximaliser nos atouts. Avoir à nos côtés Gildas à quasiment 100% c’est incroyable. Il s se connaissent très bien avec Aloïse. Il connait son fonctionnement et cela nous permet de passer de grosses étapes de communication pour être bien en phase. C’est un super régatier, il nous aiguille bien, et moi, j’apporte ma connaissance du Nacra.“
Aloïse Retornaz : ” Après le Championnat d’Europe où les conditions étaient plus légères, nous avons rencontré des conditions très différentes. Avec seulement quelques mois de navigation commune, on est encore en phase de travail. Toute la semaine, nous avons eu de super conditions, un vent irrégulier de terre. C’était dur, il fallait tactiquer et faire voler le bateau en même temps. Mais nous avons trouvé le bon fonctionnement, nous avons un petit ascendant en vitesse au près sur les autres concurrents et Tim a fait de nombreux beaux choix tactiques. Il y a encore beaucoup à apprendre pour moi, notamment sur les bords de portant. Il manquait quelques concurrents, notamment les italiens… Il faut garder les pieds sur terre !“
Carto. Suivre la Course des Caps
Suivre la course des 11 IMOCA engagés sur le tour des îles britanniques
Carto. Suivre course Les Sables – Horta – Les Sables
Suivre la course des 27 équipages engagés dans l’édition 2025 de la course Les Sables – Horta – Les Sables
Ordre de passage à la bouée de dégagement :
1. 212. Maccaferri Futura (Luca Rosetti / Mattéo Sericano)
2. 199. Legallais (Fabien Delahaye / Pierre Leboucher)
3. 169. Eora (Rupert Henry / Antoine Carpentier)
4. 197. Seafrigo – Sogestrans (Guillaume Pirouelle / Alexis Loison)
5. 181. VSF Sports (Pep Costa / Pablo Santurde)
6. 195. Vogue avec un Crohn (Pierre-Louis Attwell / Maxime Bensa)
7. 208. Zeiss (Thimothé Polet / Pierrick Letouzé)
8. 204. Les Invincibles (William Mathelin – Moreaux / Pietro Luciani)
9. 205. Bleu Blanc Planète Location (Quentin Le Nabour / Thierry Chabagny)
10. 196. Alternative Sailing ) – Constructions du Belon (Guillaume L’hostis / Antoine Le Manchec)
11. 193. Influence Two (Andréa Fornaro / Alessandro Torresani)
12. 176. Yelcho (Milan Kolacek / Pierre Brasseur)
13. 190. Trim control (Alexandre Le Gallais / Thomas Lurton)
14. 206. Swift (Greg Leonard / Jack Trigger)
15. 211. Ekinox (Benoit Sineau / Alberto Riva)
16. 186. Alderan (Sasha Laniece / Susann Beucke)
17. 178. #Empowher (Pamela Lee / Jay Thompson)
18. 203. Pierreval (Vincent Riou / Yann Doffin)
19. 153. Belgium Ocean Racing (Djemila Tassin / Kevin Bloch)
20. 173. Viranga (Emmanuel Hamez / Mickael Mergui)
21. 162. KPLER (Jérôme Lesieur / Stéphane Le Diraison)
22. 164. Interaction (Yannig Livory / Erwan Livory)
23. 133. Gustave Roussy (Christophe Rateau / Sylvain Pontu)
24. 141. ESATCO (Nicolas Guibal / Arnaud Kwaka)
25. 147. Belco (Louis Mayaud / Alexandre Bellangé)
26. 163. Association Neurofibromatose (Stéphane Bodin / Loeiz Cadiou)
27. 177. Ocean Connect (Yves Courbon / Jean-BaptisteTernon)
Imoca. Départ à 14h de la course des Caps ce dimanche à Boulogne-sur-mer
La direction de course a confirmé le tracé définitif de la Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord. Le départ sera donné ce dimanche 29 juin à 14 heures, dans le sens horaire autour des îles Britanniques. Dans un scénario marqué par des vents instables et un courant soutenu, les onze IMOCA en lice devront rapidement trouver la meilleure trajectoire pour s’extirper de la Manche, un sujet épineux tant le risque de rester piégés dans des zones de calmes reste élevé. Et la suite du parcours s’annonce tout aussi incertaine : un anticyclone pourrait s’installer durablement sur la région, laissant présager une course qui s’étire en longueur, les premiers routages envisageant, pour l’heure, une durée de sept jours, voire plus, pour venir à bout des 2 000 milles de ce tracé exigeant.
« La situation s’annonce délicate », indique Jacques Caraës, directeur de course. « Une légère brise de sud-ouest à ouest pourrait toutefois permettre aux bateaux de progresser malgré un courant soutenu. » Dans ces circonstances, le choix d’un parcours dans le sens horaire prend tout son sens : il a été conçu pour permettre des ajustements si la course devait s’éterniser. « Si la flotte devait rester bloquée trop longtemps, il serait possible de raccourcir le tracé en évitant les Shetland, ce qui permettrait de gagner près de 24 heures. Cette décision serait prise au passage du Fastnet, grâce à une porte située entre le rocher et la côte. » Il précise également : « Dans l’éventualité d’un blocage anticyclonique à l’approche de l’arrivée, notamment avec l’obligation de contourner le DST, il pourrait également être envisagé de juger l’arrivée au large de Douvres avant de rejoindre Boulogne-sur-Mer. » Un peu comme décider de couper une file d’attente interminable en empruntant la sortie de secours, cette option permettrait de ne pas prolonger inutilement la course. Pour l’instant, en tous les cas, le tracé complet est maintenu tel qu’annoncé ce matin aux équipages, même si le petit parcours côtier initialement prévu pour le départ pourrait être annulé au profit d’une simple marque de dégagement.
Pour Sam Davies (Initiatives Cœur), la complexité de la situation ne laisse aucun doute : « Les conditions s’annoncent particulièrement délicates pour les premiers milles, avec un vent à la fois faible et instable. Combiné au fort courant dans la Manche, cela soulève de nombreuses questions sur la meilleure stratégie à adopter dès les premiers milles. » Elle insiste sur la nécessité d’anticiper : « Ça fait longtemps qu’on n’a pas navigué dans des conditions si molles. On se moque souvent, mais c’est la mer qui décide. Il faut se mettre en mode “petit temps”, adapter le bateau, penser à tous ces détails comme le mouillage, qu’on n’avait pas eu à gérer depuis quatre ans. » La Britannique évoque aussi l’importance des choix techniques : « Il faut réfléchir à la sélection des voiles : il y a des questions sur le spi, surtout qu’à bord, on a une voile en moins depuis l’année dernière (soit six au total, ndrl), ce qui limite encore les options. Personnellement, je n’ai pas encore finalisé ma déclaration pour optimiser ce dossier au maximum, car on connaît les conditions au départ, mais on a beaucoup de doutes sur le retour. Le scénario météo est très changeant et incertain à long terme, donc il faut décider et ensuite assumer ces choix. »
Des options décisives dès la sortie de Boulogne
Jérémie Beyou (Charal) abonde dans ce sens et rappelle que le début de course sera déterminant : « Le départ et toute la sortie de la Manche vont être compliqués, jusqu’à ce que le Nord-Ouest revienne avant les Scilly. Il va vraiment falloir réussir à s’extirper au plus vite de ces conditions erratiques. » Pour lui aussi, la première décision clé réside dans le choix des voiles : « Faut-il tout miser sur un jeu optimisé pour sortir en tête de la Manche, ou anticiper les vents plus forts qui arriveront ensuite ? » Un dilemme stratégique qui peut changer le destin de la course. Il insiste aussi sur le choix de trajectoire : « Aujourd’hui, les routages proposent soit la côte anglaise, soit la côte française. Et ça peut vraiment faire une différence, donc il va falloir rapidement choisir son camp. D’après les simulations, le groupe qui sortira en tête pourrait prendre une avance intéressante pour la suite. »
Un début de course éprouvant et une incertitude sur la durée
Élodie Bonafous (Association Petits Princes – Quéguiner) confirme la difficulté annoncée : « Le début de course s’annonce très mou, très calme, pas simple du tout. Même la météo pour la première partie de la Manche est compliquée : on sera à peine aux Scilly mardi après-midi, alors qu’on part dimanche… Il nous faudra donc deux jours pour couvrir une distance qu’on ferait en une journée en Figaro Beneteau, c’est assez fou ! » Elle note l’importance de la précision tactique : « Il faudra vraiment être attentifs, analyser les effets de site, l’angle du courant, et choisir la meilleure voile et le bon endroit pour avancer efficacement. Ce ne sera pas une mince affaire ! » Comme ses concurrents, la Finistérienne pointe para ailleurs l’incertitude sur la durée : « Initialement, on comptait cinq jours de mer, mais maintenant on parle plutôt de sept ou huit jours. Nous réfléchissons donc à embarquer plus de nourriture pour ne pas risquer de manquer » Un élément logistique qui pourrait rapidement peser sur la performance et le moral de l’équipage. Ces incertitudes renforcent l’idée qu’avec des conditions exigeantes, cette première édition de la Course des Caps -Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord s’annonce comme un défi hors normes, où chaque option tactique et chaque manœuvre seront déterminantes jusqu’au dernier mille.
Comment suivre le départ ?
Le départ de la Course des Caps sera donné ce dimanche 29 juin à 14 heures. Pour profiter de ce spectacle, il sera possible d’admirer les IMOCA depuis le Calvaire des Marins, la plage de Boulogne-sur-Mer ou la digue de Wimereux. Par respect pour la biodiversité locale, certaines zones resteront interdites, notamment la pointe de la Crèche, la digue Carnot et la gare maritime. Ceux qui souhaitent plonger dans l’ambiance pourront se rendre dans la fan zone du village de course, où le départ sera retransmis en direct sur grand écran. Enfin, la course sera diffusée en direct sur France 3, de 13h à 15h, avec les commentaires des navigateurs Pierre Leroy et Armel Le Cléac’h, et sur la chaîne YouTube officielle. À noter : les pontons seront fermés dimanche matin et ne rouvriront qu’à partir de 13h. La mise en scène du départ débutera à 11h30, et le dernier bateau quittera le ponton à 12h30. Chaque équipage larguera ensuite les amarres toutes les trois minutes, après un passage sur la scène du village.
Le programme complet – Village de La Course des Caps
Dimanche 29 juin – Grand départ de La Course des Caps
10h00 – Ouverture du village d’animations et ouverture du bar “La Trinquette”
10h00-11h00 – Accès au ponton
11h30-12h30 – Présentation des équipages et scénarisation du départ
13h00-15h00 – Diffusion en direct du départ de la course sur France 3
14h00 – Départ de la course
16h00-20h00 – Fête du Départ by BJ Baptiste Mouchon
19h00 – Concert sur la scène du village
20h00-00h00 : Thé dansant électronique
Du lundi 30 juin au samedi 5 juillet
18h00-12h00 – Village ouvert : diffusion des nouvelles de la course
Animations suspendues en semaine
Concerts les soirs de week-end
Dimanche 6 juillet – Arrivée & remise des prix
10h00 – Réouverture des stands d’animation
11h00 – Remise des prix sur la scène principale
19h00 – Concert de clôture
Class40. Départ des 27 duos pour Horta

Les 27 équipages engagés en Class40 sur la course Les Sables – Horta – Les Sables ont pris le départ ce samedi à 12h avec des vents modérés et une mer maniable. La Flotte évolue ce dimanche matin en approche du Cap Finisterre menée par le Class40 Legallais de Fabien Delahaye et Pierre Leboucher. La course se joue en 2 étapes avec un aller en duo et un retour en solo.
« Beau temps, belle mer. Comme d’habitude, tout est parfait aux Sables d’Olonne. Il y a 10 à 15 nœuds de vent et du soleil. C’est la belle vie », souriait Vincent Riou (Pierreval – Fondation GoodPlanet) quelques heures avant le coup d’envoi. Même son de cloche du côté de l’Italien Luca Rosetti : « Cette première étape s’annonce très bien. Ce sont des conditions sympas et on a envie d’aller sur l’eau, de prendre le départ avec les copains, d’être côte à côte, de se tester. C’est un parcours magnifique, avec un départ des Sables-d’Olonne, le passage du cap Finisterre, puis l’arrivée à Horta. C’est génial. » Un état d’esprit partagé jusque sur la ligne de départ, où la tension laissait place à la concentration.
Dès les premiers bords, les Italiens Luca Rosetti et Mattéo Sericano (Maccaferri Futura), à bord de leur voilier flambant neuf, ont pris un départ canon, en tête à la bouée de dégagement. « Nous partons avec un bateau neuf. C’est un bateau qui n’est pas encore fiabilisé mais c’est génial d’arriver ici et de commencer la saison avec un bateau tout neuf. C’est la deuxième course du bateau mais c’est le premier vrai test dans l’océan, au large », expliquait Luca, ravi de leur mise en action.
Derrière eux, un duo très expérimenté : Fabien Delahaye et Pierre Leboucher (LEGALLAIS) considérés comme les grands favoris de cette édition, un statut que Pierre prend avec du recul : « C’est une course où il va y avoir du jeu, tout peut arriver. Techniquement ça ne sera pas très dur. Comme il n’y a pas beaucoup de vent, il n’y aura pas d’écrémage. Il va y avoir beaucoup de bateaux à pouvoir jouer », confiait Pierre, à quelques minutes de quitter le ponton.
Le trio de tête est complété par un tandem pro-am : l’Australien Rupert Henry et le Français Antoine Carpentier (Eora), qui réussissent une très belle entame de course. Tous auront à négocier un premier passage technique au large du Cap Finisterre, prévu dans les 24 heures. Là, les conditions devraient se corser avec un vent plus soutenu et une mer plus formée.
Les premiers bateaux sont attendus à Horta, sur l’île de Faial, dans la nuit de jeudi à vendredi. En attendant, la flotte glisse tranquillement vers le large, portée par l’envie et l’enthousiasme d’une belle traversée.
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INTERVIEWS
« La belle vie aux Sables-d’Olonne »
Vincent Riou et Yann Doffin (Pierreval – Fondation GoodPlanet)
« Beau temps, belle mer. Comme d’habitude, tout est parfait aux Sables-d’Olonne. Il y a 10 à 15 nœuds de vent et du soleil : c’est la belle vie. Ce sont de vraies conditions estivales. Comme à chaque départ, on a hâte d’être ce soir. La première journée est toujours un peu importante : c’est la mise en route ! »
« Le binôme fonctionne bien »
Alexis Loison et Guillaume Pirouelle (Seafrigo – Sogestran)
« Ça a beaucoup bougé ces derniers jours, mais depuis hier, les prévisions sont plus stables. Sur la route, il va y avoir pas mal de travail, notamment au cap Finisterre. Il y a des petits pièges sur une trajectoire assez directe. Il va falloir se creuser la tête.
Avec Alexis, nous n’avons pas beaucoup navigué ensemble cette année, mais on se connaît bien. Le binôme fonctionne bien. »
« Le premier vrai test dans l’océan »
Luca Rosetti et Mattéo Sericano (Maccaferri Futura)
« Cette première étape s’annonce très bien. Ce sont des conditions sympas et on a envie d’aller sur l’eau, de prendre le départ avec les copains, d’être côte à côte, de se tester.
C’est un parcours magnifique, avec un départ des Sables-d’Olonne, le passage du cap Finisterre, puis l’arrivée à Horta. C’est génial.
Nous partons avec un bateau neuf, pas encore totalement fiabilisé, mais c’est formidable d’arriver ici et de commencer la saison avec ce nouveau support. C’est seulement la deuxième course du bateau, mais le premier vrai test en haute mer. »
« Le jeu va s’ouvrir au cap Finisterre »
Pierre-Louis Attwell et Maxime Bensa (Vogue avec un Crohn)
« C’est l’heure de prendre les derniers fichiers météo et de faire les dernières analyses. On part dans des conditions plutôt sympas, c’est chouette.
Il y aura un peu de jeu stratégique : il faudra travailler la vitesse et le positionnement. On imagine que les premiers à atteindre le cap Finisterre, et à attraper le flux le long des côtes portugaises, pourraient s’échapper. »
« Parfaits pour une mise en jambe »
Christophe Rateau et Sylvain Pontu (Gustave Roussy)
« Il y a toujours plein de choses à faire en dernière minute, qu’on repousse et repousse. Depuis hier, on commence à barrer des choses qui ne seront finalement pas faites, mais l’essentiel est bon.
On a du monde à bord ce matin pour le petit-déjeuner et les derniers approvisionnements.
Les conditions sont réunies, c’est parfait pour une mise en jambe. On est ravis.
On part avec des ambitions très raisonnables par rapport au bateau et à l’équipage, mais avec la volonté de bien naviguer et de donner le maximum. »
« Tout peut arriver »
Pierre Leboucher (Legallais)
« Les conditions météo sont plutôt clémentes : pas plus de 20 nœuds tout au long du parcours. Ce sera plutôt sec, mais stratégiquement, ce ne sera pas si simple. Il faudra bien se positionner, notamment au cap Finisterre.
Je ne connais pas Horta, ce sera une première pour moi.
C’est une course où il va y avoir du jeu : tout peut arriver. Techniquement, ce ne sera pas très dur. Comme il n’y a pas beaucoup de vent, il n’y aura pas d’écrémage. Beaucoup de bateaux vont pouvoir jouer. »
« Je suis super content d’être là »
Mickael Mergui (Viranga)
« C’est toujours un peu stressant, un départ. On quitte le confort de la terre pour se retrouver à deux dans trois mètres carrés.
Ce qui est bien, c’est que les conditions sont chouettes, avec une belle météo et un vent sympa.
C’est une longue histoire avec Emmanuel. On s’est retrouvés un peu par hasard à naviguer ensemble sur une Normandy Channel Race en 2021. On ne se connaissait pas, on s’est rencontrés la veille du départ, et au final, on s’est bien entendus.
Il y a un peu moins de dix jours, son équipier s’est blessé et il m’a proposé d’embarquer. Je suis super content d’être là. J’aime beaucoup cette course. »
POINTAGE
Class40. A la dérive depuis 11 mois, le Class40 Acrobatica retrouvé sur une plage au Maroc
Le skipper Alberto Riva et ses deux équipiers, l’Italien Tommaso Stella et le Français Jean Marre, ont eu la surprise de retrouver leur Class40 échoué sur une plage au Maroc, alors qu’ils pensaient le bateau définitivement perdu. Après plus de onze mois à la dérive, Acrobatics est revenu s’échouer sur le rivage. « Tellement excitant de la revoir ! »
Depuis l’incident survenu le 9 juillet 2024 lors de la course Québec–Saint-Malo, le bateau a parcouru plus de 1 300 milles, poussé par les vents et les courants, avant de toucher terre sur la côte marocaine, près de la plage d’El Ouatia, à la latitude des Canaries.
Le skipper Alberto Riva, qui s’apprête à prendre le départ de la course Les Sables–Horta–Les Sables ce samedi, a réagi :
« Après tout ce temps, c’est comme retrouver une partie de moi. La voir là-bas, attachée aux rochers pour éviter qu’elle ne reparte avec la marée suivante, m’a bouleversé. Dès que nous avons appris la nouvelle, toute l’équipe d’Acrobatics s’est mobilisée pour gérer au mieux ce qu’il restait de la coque.
Maintenant, je me prépare à repartir : samedi, je serai au départ des Sables–Horta, à bord du “vaisseau frère” d’Acrobatics. Un retour aux Açores, là où nous avons débarqué après l’accident, il y a presque un an.
La pensée est forte, mais je dois aussi me concentrer sur la régate. Je vous tiendrai au courant, étape par étape. Et si mes engagements me le permettent, je compte retourner au Maroc dès que possible. »