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Route du Rhum. Benjamin Dutreux :” Je vise un top 5!”

Benjamin Dutreux et Alex Thomson. Photo : CAL

Le skipper vendéen Benjamin Dutreux se prépare pour un départ mercredi comme les 137 autres concurrents de cette Route du Rhum. Avec son bateau équipé de foils, Guyot Environnement, il entend bien créer à nouveau la surprise en IMOCA comme il a pu le faire sur le dernier Vendée Globe. Le bateau comme le skipper sont prêts avec un objectif ambitieux : un top 5 à l’arrivée.

A l’annonce du report du départ, Benjamin Dutreux était un peu déçu tout en reconnaissant que c’était la bonne décision à prendre. « Sur le départ de dimanche, j’y serai allé. Pour être honnête je pense que cela nous aurait avantagé puisqu’on a l’un des bateaux les plus fiables de la flotte IMOCA équipé de grands foils. En fait j’avais deux petits démons sur les épaules. L’un me disait que c’était peut-être une opportunité unique de gagner la course et l’autre la façon la plus sûre de détruire le bateau. Je suis finalement content de cette décision parce que je n’ai jamais vécu des conditions météos pareils. Je les ai eues sur le Vendée Globe mais c’était au portant. Là, on partait pour prendre tout de face avec des déferlantes, dans une mer courte où on aurait enfourné avec des vagues qui seraient venues casser sur le bateau. C’était vraiment casse gueule, sans beaucoup d’échappatoire et sur le plan sportif, il fallait aussi penser aux autres classes. »

Son Imoca Guyot Environnement fait partie de la première génération des bateaux à foils de 2015. C’est l’ex-Hugo Boss 2015 d’Alex Thomson devenu par la suite Eleven Hour 1 que l’équipe américaine n’a pas cessé de fiabiliser et qui a servi de laboratoire pour la construction de son deuxième bateau. Le bateau dispose de la 3e génération de foils, les mêmes qui équipent les nouveaux IMOCA mis l’eau cette année : ceux de V&B Monbana de Maxime Sorel et Biotherm de Paul Meilhat. Alex Thomson qui est passé saluer Benjamin a pu mesurer le travail accompli sur le bateau qui paraît aujourd’hui presque neuf.

Après une semaine de village, Benjamin Dutreux et son équipe se sentent prêts. Son partenaire les a bien ménagés évitant de faire des visites incessantes sur le bateau et privilégiant un accès ponton juste pour voir le bateau de près.  « Cette semaine sur le village a été incroyable avec le nombre de bateaux présents. J’ai pris aussi la dimension de la classe IMOCA en montant au mât. J’ai regardé les bateaux en me disant que cela avait vraiment de la gueule avec tous les bateaux neufs et même les plus anciens qui sont incroyables. Le nôtre apparaît neuf, on est fier pour Guyot et pour notre équipe. »

Sur l’aspect sportif et performance, Benjamin ne s’est jamais senti aussi prêt depuis qu’il a le bateau. La caisse à outils a été rangée la semaine dernière. Si cela a toujours été la course avant l’heure pour préparer le bateau sur les courses d’avant-saison, il est arrivé avec son équipe avec un bateau qu’il maîtrise désormais beaucoup mieux. « Depuis le Défi Azimut, on a encore progressé. Le bateau est aujourd’hui beaucoup plus facile à barrer. Je le trouvais dur au début et il a fallu que l’on trouve les bons réglages entre la quille pendulaire angulé à fond, les foils rakés, les voiles très fermées, la tension dans le gréement. Il nous a fallu trouver la bonne concordance de tous ces paramètres en fonction du vent et des allures. ». Benjamin a pu compter sur Sébastien Simon qui a rejoint l’équipe pour participer à The Ocean Race. Son expérience lui a été utile dans l’analyse des données près chaque navigation.

Benjamin s’est entraîné durant 2 semaines pleines en solo. Il a pu également mesurer les performances de son bateau avec le nouveau Maitre CoQ de Yannick Bestaven en naviguant ensemble et en échangeant beaucoup avec lui et son équipe. « Le lien s’est fait avec Etienne Saiz mon ancien entraineur du Team Vendée Formation qui a été embauché à la Rochelle. Les équipe de Maitre coq sont vraiment intéressante. On a des approches différentes et on voit le réel intérêt de s’entrainer ensemble en comparant nos données. On partage beaucoup. » Si l’objectif n°1 de Benjamin Dutreux reste le prochain Vendée Globe, le deuxième est la Route du Rhum avant d’enchainer sur The Ocean Race. « On vise un top 5 sur cette Route du Rhum. Sur les 3 premières courses de la saison, on n’était jamais prêt mais là c’est le cas. Avec des conditions musclées, si une opportunité se présente, je peux jouer ma chance. C’est maintenant qu’il faut tout donner. »

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Route du Rhum. Un départ mercredi 14h15

Ambiance sur le village de La Route du Rhum-Destination Guadeloupe 2022 Alexis Courcoux / #RDR2022

Les 138 skippers de La Route du Rhum – Destination Guadeloupe sont désormais fixés sur l’heure du départ. Ce sera mercredi à 14h15 a annoncé la direction de course ce dimanche à 10h00 à Saint-Malo.

« Sur ce créneau, les conditions météorologiques s’annoncent très maniables avec un vent d’Ouest d’une quinzaine de nœuds, explique Francis Le Goff. La situation sera favorable pour la sortie de la Manche, avec une fiabilité de la prévision excellente, de plus de 90 %. Le début de course sera donc beaucoup moins délicat que si le départ avait été donné ce dimanche. »

Les marins engagés seront convoqués pour un briefing météo à la veille du départ. Les 38 IMOCA et les 8 Ocean Fifty quitteront les bassins de Saint-Malo mardi après-midi (horaires à définir). Les Class40 et les catégories Rhum Mono et Rhum Multi emprunteront l’écluse mercredi matin. Le dispositif sera similaire à celui déployé pour la sortie des Ultim 32/23 vendredi dernier, avec des gradins accessibles au public.
Comme prévu, ce dimanche sera la dernière journée d’ouverture du village d’animation, ouvert à tous jusqu’à 17h00. Il permettra aux visiteurs de venir admirer les bateaux encore présents dans les bassins avant leur sprint atlantique.

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Route du Rhum. Sam Davies : “Il ne faudra pas me juger sur ma performance “

Samantha Davies partira sur cette Route du Rhum avec un bateau neuf à bord de son IMOCA Initiatives-Cœur mis à l’eau mi-août et baptisé ce samedi à Saint-Malo par un jeune enfant sauvé par Mécénat Chirurgie Cardiaque en présence de Thomas Pesquet et François Damiens. Elle a eu à peine le temps de participer au Défi Azimut et de comprendre les principaux réglages de son bateau. Pour autant avec son expérience, il faudra aussi compter sur elle pour la voir aux avant-postes.

Nous avons récupéré le bateau il y a 8 mois mais il y avait encore beaucoup de finitions à faire. C’était dans l’accord que nous avions avec le chantier. On a pu ainsi personnaliser le bateau et c’était plus intéressant en termes de timing de le faire nous-même. On a eu un peu de retard sur la livraison et sur la partie finition. On avait imaginé naviguer en mai mais notre première navigation s’est faite mi-aout. Et la première course était le Défi Azimut. Je découvrais le bateau. On n’avait pas encore fait complètement le check du bateau. Cela s’est tout de même bien passé.

Je me sens plus à l’aise sur le bateau. Il a été fait à ma main. Il est puissant, il va vite. Il n’est pas compliqué au début. Il l’est plus sur la partie pour aller chercher la performance et les bons réglages. Il est léger, son comportement est sympa. Je n’ai pas encore fait les stages à port la Forêt. Je n’ai pas encore mes réglages de changement de voiles ; J’ai beaucoup échangé avec Louis Burton. On est allé chez lui pour dessiner notre roof parce que le moule était perdu. Je rêve de pouvoir naviguer de concert avec le bateau de Louis mais on n’a pas encore eu le temps de le faire avant la Route du Rhum.

Mon objectif sur cette Route du Rhum est de finir. Cela me permettra de me qualifier pour le Vendée Globe. C’est un bateau neuf. Il ne faudra pas me juger au niveau performance sur cette course. Il me manque 10% de performance.

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Route du Rhum. Report du départ mardi ou mercredi, la réaction des skippers

CAL

La décision de la direction de course est tombée. Le départ de la Route du Rhum est reporté à mardi ou mercredi. L’annonce a été faite lors du briefing des skippers samedi à 10h30.

Après un aperçu des conditions météos attendues en Manche, le directeur de course Francis Le Goff a annoncé le report du départ de la course aux 138 skippers présents. ” C’est une bonne décision qui vise à optimiser la sécurisation de la flotte et les meilleures conditions possibles au succès sportif de l’épreuve, pour les marins et le grand public. ”

A la sortie du briefing, si la décision était déjà connu de tous, la majorité des skippers n’ont pas souhaité commenter le choix de la direction de course s’attachant plutôt à s’organiser pour les jours suivants. Une décision confirmée notamment par le passage d’une très violente dépression, accompagnée d’une mer très forte barrant la route dès la première nuit et ne laissant aucune échappatoire aux marins pour sortir de la Manche. Après consultation des prévisionnistes de Météo Consult, OC Sport Pen Duick, l’organisateur de La Route du Rhum – Destination Guadeloupe, et son Directeur de Course Francis Le Goff, ont donc décidé de décaler le départ de la 12e édition de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, en attendant de trouver une prochaine fenêtre plus favorable pour un nouveau départ mardi 8 novembre ou mercredi 9 novembre.

Donner un départ dimanche dans 20 à 25 noeuds de vent d’Ouest, était envisageable. Mais les derniers bulletins météo précis à 48 heures ont montré que les conditions étaient beaucoup plus dures qu’envisagées initialement, et ce dès les premières heures de course. En cause, le passage d’un front froid très actif avec des vents moyens de l’ordre de 40 noeuds et rafales supérieures à 50 nœuds, s’accompagnant d’une très forte houle soulevée par la tempête tropicale Martin. 7 mètres de creux sont prévus en Manche dès lundi. C’est en particulier le timing du passage de ce phénomène qui rend la situation plus complexe encore, ne laissant aucune route alternative pour s’échapper au sud en sécurité.

Et Francis Le Goff d’ajouter : « en concertation avec l’organisation, le départ de dimanche est décalé, vraisemblablement à mardi dans la soirée ou mercredi matin ». Dans la foulée, l’ensemble des skippers et des membres de leurs équipes techniques ont applaudi énergiquement. Une salve d’applaudissements à valeur de soulagement pour les marins.
« C’est la sécurité des marins et de leurs bateaux qui a primé », poursuit Francis Le Goff. Sur scène, Hervé Favre, président d’OC Sport Pen Duick, se veut rassurant : « cette décision s’est imposée à nous et il s’agit d’une péripétie comme il en existe tant en course au large. La course sera magnifique, nous l’attendons depuis 4 ans. Nous saurons patienter 2 jours supplémentaires ». « Nous sommes désormais pleinement mobilisés à ajuster tous nos dispositifs avec la ville de Saint-Malo, la Région Bretagne et la Région Guadeloupe afin de continuer à profiter pleinement de cet événement », abonde Joseph Bizard, Directeur Général d’OC Sport Pen Duick. L’amélioration des conditions, prévue pour le milieu de semaine, permettra donc d’assurer le départ de cette 12e édition. De quoi assurer une belle fête sur l’eau.

Village, veille de fermeture : Le village fermera ses portes demain soir à 17h00 après 13 jours de fête et de partage entre un public nombreux et les 138 concurrents. Les bateaux resteront dans les bassins Vauban et Dugay Trouin (IMOCA, Class40, Ocean Fifty, Rhum Mono et Multis) jusqu’au départ pour finaliser les derniers préparatifs avant le grand saut dans ce monument de course océanique. Seuls les Ultim32/23 seront au mouillage, à l’extérieur du port.

ILS ONT DIT
Armel Le Cléac’h (Maxi Banque Populaire XI, Ultim 32/23) : « On discutait avec la Direction de Course depuis quelques jours. Les conditions sont exceptionnelles. Aucun des marins en Ultim 32/23 n’a déjà affronté ces conditions. Avec les côtes bretonnes sous le vent et le trafic maritime, on allait dans le mur. Le noyau de mer formé par cette ancienne dépression tropicale est une situation très particulière. Ça fera de très belles images lundi à la pointe Bretagne, mais c’est mieux que l’on ne soit pas dedans. Un nouveau départ mercredi promet quand même des conditions engagées. Le vent restera calé à l’ouest mais la houle va se calmer progressivement. »

François Gabart (SVR Lazartigue, Ultim 32/23) : « En partant mardi ou mercredi, on prendra quand même des risques ! Nous sommes très nombreux au départ et c’est un paramètre important qui a sans doute joué. C’est aussi une bonne façon de réfléchir que de ne pas se croire plus fort que la météo et les éléments. On aurait pu renoncer de façon individuelle, c’est courageux de le faire de façon collective. Je n’ai pas trop d’inquiétude sur la préservation de nos bateaux mouillés derrière la pointe de Dinard. Évidemment, nous serons vigilants et il y aura toujours du monde à bord pour le garder en sécurité. »

Kevin Escoffier (Holcim-PRB, IMOCA) : « C’est la bonne décision, tout le monde est d’accord là-dessus, que ce soit nos météorologues, les skippers et l’organisation. C’est un évènement qui est suffisamment beau en soit pour ne pas rajouter d’accidents à l’histoire. Il y avait trop de paramètres qui pouvaient engendrer des accidents, des collisions et ce n’est souhaitable pour personne. Si on veut être responsable, c’est la bonne décision. »

Boris Herrmann (Malizia – Seaexplorer, IMOCA) : « C’est un gros soulagement. Cela donne un peu plus de temps pour travailler sur les derniers petits détails. La météo aurait été éprouvante. Ce sont les deux premières heures de course qui m’inquiétaient le plus. L’idée de louvoyer dans un petit couloir avec 138 bateaux m’a empêché de dormir. »

Yoann Richomme (Paprec Arkéa, Class40) : « Cette décision a été une petite surprise pour moi parce que j’étais concentré sur un départ de course demain. Je pense que c’est une décision correcte de la direction de course qui doit juger selon de nombreux critères de sécurité et d’organisation pour toutes les classes. Et ce n’est que partie remise pour un départ mardi ou mercredi. »

Aurélien Ducroz (Crosscall, Class40) : « Plus ça allait, plus les voyants étaient au rouge. On allait au carton. Ce sont les éléments qui dictent notre sport, et là ils nous disaient clairement non. Je n’ai jamais connu cette situation en bateau mais en montagne, j’ai passé ma vie à réduire les risques, à ôter les doutes, à trouver des solutions quand il y avait des dangers. Là, on se trouve dans une situation d’alerte d’avalanche 5/5. Pour être sincère, je savais que j’allais partir avec quasiment la certitude de faire demi-tour. Cette décision est normale. »

Philippe Poupon (Flo, Rhum Multi) : “C’est une sage décision ! C’est évidemment ce qu’il fallait faire. Ma philosophie, c’est que c’est le directeur de course qui décide du départ. Libre à chacun ensuite de suivre sa voie.”

Marc Guillemot (METAROM MG5, Rhum Multi) : “C’est la meilleure option que Francis Le Goff pouvait prendre. On est bien conscient que ce n’est pas un choix facile à prendre dans une organisation telle que la Route du Rhum – Destination Guadeloupe ! Nous avions déjà pris la décision entre Rhum Multi de prendre le départ, de rentrer après la Bouée de Fréhel et de repartir avec un départ collectif mardi soir ou mercredi matin. “

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Route du Rhum. Thomas Ruyant en quête d’une belle trajectoire

Thomas Ruyant fait partie des favoris en IMOCA à bord de LinkedOut, un bateau qu’il maîtrise parfaitement. Il nous a accueilli à bord à quelques jours du départ.

« Toute l’équipe est convaincue qu’une belle performance est à notre portée. On a cherché l’excellence dans les moindres détails. LinkedOut est ultra prêt ! On le maitrise dans toutes ses subtilités. Nous savons tous que le niveau de jeu a fortement augmenté au sein de la Classe Imoca, et tout le monde navigue plus vite, avec plus d’engagement. Chacun a progressé. Il y a énormément de clients sérieux, aboutis comme nous, ou qui arrivent avec des voiliers dernier cri. Il est certain que la bonne connaissance et la fiabilité feront la différence. Mais tout le monde travaille fort dans cette classe. Nous sommes nous aussi montés en puissance, grâce entre autre à Morgan Lagravière. Nous sommes sur une fin de cycle avec notre plan Verdier, indiscutablement l’un des meilleurs bateaux de la flotte. Toute l’équipe et moi-même voulons absolument bien finir l’histoire, boucler le cycle, avant de passer à notre nouveau foiler, Advens 2 actuellement en construction. On a jamais été aussi prêt, jamais eu autant de cartes en mains pour bien faire les choses. »

Pas de train-train à venir

« La météo annoncée pourrait offrir pas mal d’option dès le départ, et donc une course assez dispersée. Pour la première fois, on aura du mal à anticiper, à savoir où mettre les curseurs de l’exigence. Des écarts peuvent se faire selon les aptitudes à attaquer d’emblée dans des conditions annoncées ardues. On s’attend à une entrée en matière difficile. Il faudra savoir quand accélérer, mais aussi quand ralentir. Au près, au reaching, nos bateaux s’emballent vite. Il est important de savoir maitriser sa machine. Les foilers permettent d’aller vite dans le gros temps, tout en amortissant certains chocs. »

Une équipe météo structurée et à sa main

Thomas s’est entourée pour cette dernière course de LinkedOut d’une équipe complice, soudée et complémentaire, pour l’aider à tracer sa route météorologique vers Pointe à Pitre. « On a une équipe qui se connait parfaitement, qui me connait et maitrise les points critiques du bateau. Ma cellule météo sera ainsi composée de notre spécialiste Christian Dumard, qui échangera avec notre boat captain Ronan Deshayes, lui-même très au fait des problématiques météo et qui apportera sa parfaite connaissance du bateau. Morgan Lagravière est toujours très proche de nous et ses conseils seront précieux. »

Au programme…

« Nous quitterons samedi les pontons de Saint Malo pour une dernière nuit au mouillage devant Dinard. Mes supporters arrivent, du Nord, de la Région Parisienne et de Bretagne. Ils vont mettre le feu aux écluses (Rires). J’attends ce moment avec impatience. Je ne rejoindrai le bord que dimanche matin, pour rallier l’immense ligne de départ devant la pointe du Grouin. Cette ligne est séparée en segments pour chaque classe, qui s’élanceront toutes à 13 heure s 02. Il y aura du vent, 25 noeuds de secteur Sud Ouest, avec des grains, des virements de bord à réaliser pour toute la flotte, des croisements avec les autres classes dans un étroit couloir d’évolutions vers la marque du cap Fréhel. Ce sera tendu. »

Une quête de trajectoires

« Très vite, l’état de la mer, dans la nuit de dimanche à lundi et toute la journée de lundi, va se dégrader, avec des creux de 6 mètres et plus, avec une fréquence assez courte. Ce sera viril, au près, avec des trajectoires Ouest Sud Ouest à gérer au mieux. De l’intensité dès le départ, mais à savoir maitriser avec le bon curseur de vitesse et la meilleur trajectoire. »

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Route du Rhum. Julien Villion décrypte les premiers jours de course

Julien Villion, responsable performance au sein de TeamWork, épaule Justine Mettraux sur la partie météo et stratégie en amont des courses. Il décrypte la situation météo de dimanche et des premiers jours de course et l’état d’esprit de Justine : « Il y a un gros train de dépressions qui arrive et un Atlantique un peu copieux qui attend les concurrents. La première dépression arrive dès dimanche mais les cueillera surtout lundi avec du vent fort, jusqu’à 50 nœuds dans les rafales, et une mer très formée, jusqu’à 8 mètres de creux. Ça ne sera pas facile à négocier car il n’y a pas vraiment d’itinéraire B, même des routes qui s’échapperaient par le sud seraient presque plus compliquées. Et comme au début on ne fait pas de sud, on reste dans le train des dépressions. Un deuxième front assez copieux viendra barrer la route des concurrents en milieu de semaine prochaine, mercredi ou jeudi.
En résumé, le départ sera maniable, vent fort mais grâce au flux de sud-sud-ouest la mer sera plate, ce qui est toujours un peu plus simple à gérer. Ensuite ils auront du vent fort dès la pointe Bretagne et au moins une semaine à gérer les dépressions.
Je trouve que Justine cache bien son anxiété, mais qui ne le serait pas. Je suis navigant et je ne serai pas moins anxieux à sa place,
d’ailleurs quand on fait le tour des discussions avec les skippers plus expérimentés, ils ne sont pas nombreux à avoir subi 50 nœuds et 8 mètres de creux au près. Ce n’est jamais confortable d’être dans une situation où tu ne sais pas comment tu vas pouvoir dérouler ta partition. »

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Route du Rhum. Louis Burton: une énorme envie de bien faire

Louis Burton à bord de l'Imoca Bureau Vallée © Benjamin Sellier

Louis Burton prendra le départ de sa 4e Route du Rhum avec une énorme envie de bien faire… Le skipper de Bureau Vallée a les crocs et se sent prêt et concentré pour mettre toute l’énergie possible sur ce run atlantique de 3 542 milles (6 000 km) jusqu’à Pointe-à-Pitre !

La troisième place de Louis Burton sur le Vendée Globe 2020, une belle avant saison et sa forte détermination ont suscité de l’admiration, et sur le village de la course, le public est là pour soutenir le skipper malouin. Malgré toute cette attention positive et diablement porteuse de belle énergie, le skipper de Bureau Vallée sait que pour la réussite de la célèbre transat en solitaire, il faut gérer l’émotion. « Je crois que j’ai un peu de stress qui commence à monter. Le village est impressionnant de taille, de fréquentation, j’en profite mais je reste très concentré. J’essaye de me reposer au maximum. On a beaucoup bossé avec toute l’équipe pour que le bateau soit prêt. Je suis plutôt serein, j’ai le couteau entre les dents. L’idée est de mettre toute l’énergie possible, pour faire quelque chose de chouette sur la Route du Rhum – Destination Guadeloupe. » confie le Malouin d’adoption.

Vers une transatlantique d’une rare intensité
Rarement le plateau des IMOCA au départ de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe n’aura été aussi quantitatif et qualitatif. Louis analyse : « C’est dingue qu’il y ait autant de bateaux et autant de projets sérieux compétitifs avec des marins exceptionnels. Il y a une dizaine de bateaux qui peuvent gagner, c’est une première dans la classe IMOCA. C’est un peu stressant, il faut trouver sa place. Je pense qu’il va y avoir beaucoup de pression du fait de ce tableau de concurrents au niveau de jeu très élevé. Même si tu arrives à être devant, ce ne sera pas avec beaucoup d’avance, cela risque d’être hyper intense. »

Au front !
A 48h du départ, Louis Burton étudie les fichiers météo avec Christian Dumard (météorologue) et Davy Beaudart. Le skipper de Bureau Vallée sait que le début de course promet d’être mouvementé. Davy explique la situation : « Ce sera 20-25 nœuds pour le départ avec un vent qui devrait monter progressivement dans l’après-midi. Au milieu de la nuit, les premiers IMOCA seront à la pointe Bretagne et là ça va se corser avec une grosse mer, des talus de 6 m et un vent pour 30-40 nœuds dans les rafales. Ce sera une entame très tonique, difficile à gérer car les coureurs auront à peine le temps de s’adapter. »
Fort de nombreuses navigations cette année, impatient de prendre le large, porté par son équipe, Louis Burton fera tout pour que sa 4e Route du Rhum soit une belle réussite…

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Route du Rhum. Une météo plus dure qu’en 2018 pour le départ

A 48h du départ, la tension commence à se faire sentir sur les pontons de St-Malo pour les 138 skippers de la Route du Rhum. Les prévisions météos s’affinent et ne laissent guère de doutes sur le programme musclé qui attend les concurrents.

Les premiers jours de la course devraient être plus durs qu’en 2018. Ce n’est pas tant la force du vent qui pose problème mais l’état de la mer qui s’annonce chaotique avec des hauteurs de vagues supérieures à 6 m avec des périodes assez courtes ! ” nous confiait Pascal Bidégorry, membre du team Holcim-PRB de Kevin Escoffier. Dans ces conditions, tous les bateaux seront mis à rude épreuve y compris ceux de la Classe Ultime qui devront trouver les bon compromis entre vitesse et préservation du bateau. Les premières 24H s’annoncent difficiles et dans ce scénario Francis Joyon avec son IDEC-Sport éprouvé, véritable 4×4 des mers pourrai mieux s’en sortir.
En Ocean Fifty, cela s’annonce clairement plus difficile mais il n’est pas question de se tromper de route. “On ne part pas pour faire la Route de l’oignon et s’arrêter à Roscoff. On va y aller. Ce sera surement très engagé mais on s’est préparé à cela” confiait Thibaud Vauchel-Camus, skipper du trimaran Solidaires en Peloton.

Les derniers fichiers laissent peu de doutes sur la teneur du début de course. Ce sera costaud, et assurément rugueux. Avec un système dépressionnaire bien installé sur l’Atlantique, c’est au rythme d’une succession de fronts qu’il faudra plonger dans le grand bain. Du près musclé d’entrée de jeu et un golfe de Gascogne fidèle à sa réputation composent un scénario météo qui pourrait se dégrader nettement lundi sous l’effet d’une dépression creuse générant un front froid très actif. De quoi laisser planer la menace « de vents de 50 à 55 nœuds dans le nord de la perturbation et des creux de 6 à 7 mètres vers lle arge pour la journée de lundi, » indique Cyrille Duschene de Meteo Consult dans son bulletin du jour. Et « mettre les marins à rude épreuve, » ajoute ce matin le prévisionniste. « Dès Ouessant, et même avant, il y a de la mer et des conditions de vent qui sont celles d’un mois de novembre. Il n’y a pas de surprise. La Route du Rhum – Destination Guadeloupe a écrit son histoire avec ces conditions. Je souhaite à tous les concurrents le meilleur, j’aurais préféré une meilleure météo, il n’empêche que je ne suis pas inquiet de leur savoir-faire, » complète de son côté Francis Le Goff, directeur de course.
Impatience, peur, etc.
Pour autant, quelle que soit l’intensité de ce coup de chien, c’est bien sous le signe d’une navigation au louvoyage dans la brise et sur mer très formée que débutera cette 12è Route du Rhum – Destination Guadeloupe. « Dès la première nuit, il faudra faire face à la tempête. Je me sens prêt pour ça. J’attends avec impatience d’avoir une idée plus précise des options qui s’offrent à nous afin de faire les bons choix, ne pas casser le bateau et tout donner. Il faut parfois savoir ménager nos multicoques et donc ralentir pour bien gérer, » indique Éric Peron (Komilfo). Pour sa première participation, ce fin expert de la navigation en solitaire compte aussi sur son bateau « le plus marin, le plus 4X4 avec ses coques les plus volumineuses. Dans du vent fort et de la mer formée, c’est un atout, » se rassure-t-il à quelques jours du coup d’envoi dans la classe des huit Ocean Fifty, la plus engagée de toute la flotte hétéroclite. « J’ai peur, mais je vais être à 200% dimanche et faire un beau départ parce que j’adore ça. J’aurai tous ces marins que j’admire autour de moi, je viens pour ça, » souligne quant à lui Arthur Le Vaillant (Mieux), paré à faire son plongeon à bord de son Ultim 32/23 dans cette course qui a bercé son enfance.

Ils ont dit :
Francis Joyon (Idec Sport, Ultim 32/23) : « La concurrence est plus relevée avec plusieurs bateaux qui existaient il y a quatre ans et ont été mis au point et les nouveaux qui ont tiré les enseignements. La concurrence sera plus rude. Par rapport aux conditions attendues, j’ai de la curiosité plus que de l’appréhension. Est ce que ce sera plus fort que ce que j’ai déjà connu au près ? Ce sera intéressant à voir ! Entre casser, parce qu’un bateau est trop neuf et pas assez éprouvé comme peuvent l’être mes concurrents, et casser parce qu’il est trop vieux et que le matériel est d’origine comme le mien, la question reste ouverte… »
Sacha Daunar (Bateau Cit’Hôtel – Région Guadeloupe, Class40) : « Les 48 premières heures de course s’annoncent très sportives. Certains pourraient se mettre à l’abri si les conditions se dégradent pour attendre que le gros passe avant de reprendre la mer. Je vais attendre de voir comment je me sens sur le bateau et comment les conditions sont fortes avant de savoir si je préfère attendre, ou y aller. »
Sacha Daunar (Bateau Cit’Hôtel – Région Guadeloupe) – © Team Right
Olivier Nemsguern (ELORA / Rhum Mono) : « Je me doutais qu’il y allait avoir des moments pas faciles, j’aurais préféré commencer par deux jours plus relax. J’improviserai de toute façon ! Je ne partirai pas pour aller prendre 50 nœuds, ce ne serait pas marin, d’autant qu’il y a les rails, les pêcheurs, etc… J’espère que ce ne sera que plus fort que ce qu’ils ont annoncé pour le premier front, sinon j’ai mon port fétiche, Camaret, où j’adore m’arrêter. Je sais qu’ils font d’excellentes crêpes ! Je verrai… Mon premier objectif c’est de traverser et d’arriver de l’autre côté. »
Baptiste Hulin (Rennes / Saint-Malo / Mer Entreprendre, Class40) : « Ça va être costaud, ça va même être viril. Je pense qu’il va falloir être bien prêt et que le mental va devoir prendre le dessus à un moment donné. On va surtout essayer d’être concentré, de ne pas faire de grosse bêtise, de ne pas avoir peur de souffrir. Mais je suis content ! Je préfère partir dans de l’air, même fort que dans pas trop de vent. Ma hantise, c’est de repartir comme sur la transat l’année dernière dans du petit temps. Je suis plutôt content, ça va être une sacrée aventure. »
Roland Jourdain (We Explore / Rhum Multi) : « Les conditions au moment du départ seront toniques, mais pas dramatiques. La première après-midi devrait bien se passer. Le questionnement, c’est sur le passage de la pointe bretonne. On devrait avoir 6 mètres de houle assez rapprochée, avec un fort courant de marée. Globalement, les coureurs pensent tourner à gauche à ce niveau-là pour aller chercher le moins de mer possible dans le golfe de Gascogne. We Explore n’a pas encore affronté ce type de conditions mais je me poserais les mêmes questions si je naviguais sur n’importe quel autre bateau de la catégorie Rhum. Je vais rester à l’écoute des éléments et d’un éventuel consensus avec les coureurs de la catégorie. On verra bien comment les choses évoluent d’ici dimanche ».
Manuel Cousin (Groupe Sétin / IMOCA) : « C’est La Route du Rhum, nous allons encore écrire une page de son histoire. La météo va être difficile dans les premières 48 heures au moins. La Route du Rhum a toujours été un peu compliquée au départ. C’est l’Atlantique nord en novembre, on ne peut pas vraiment espérer autre chose. C’est logique que les dépressions passent. A nous de les gérer, nous avons des bateaux faits pour mais il ne faut pas faire de bêtises car le moindre problème technique peut vite être compliqué à gérer. Après ces premiers jours difficiles, on devrait pouvoir se faire bien plaisir. »
Paroles de marin – François Gabart : « Il risque de ne pas y avoir d’échappatoire »
À l’occasion d’un point presse ce jeudi matin, les journalistes retrouvaient François Gabart (SVR Lazartigue) comme s’ils l’avaient quitté il y a quatre ans à Pointe-à-Pitre. Moins fatigué sans doute qu’après sa Route du Rhum – Destination Guadeloupe d’anthologie, perdue pour 428 secondes… Le skipper est toujours disponible, affable, avec son regard clair derrière lequel perce une détermination intacte. De quoi aborder avec sérénité et une concentration extrême le départ, dimanche prochain.

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Route du Rhum. La dérive du trimaran SVR-Lazartigue réparée, François Gabart confiant

François Gabart est apparu détendu en conférence de presse ce jeudi. Son équipe a pu réparer et réinstaller la dérive centrale sur son trimaran qui a été cassée à l’occasion du convoyage aller.

Heureux d’être au départ, François Gabart affichait un air détendu ce jeudi lors d’un point presse à 48h du départ. La première question était de savoir s’il partirait avec un bateau à 100% de son potentiel. Cela devrait être le cas même s’il est admis que les équipes conservent parfois certaines informations pour eux. La nouvelle dérive abimée par une bille de bois lors du convoyage pour rejoindre Saint-Malo a été réparée à Concarneau et réinstallée sur le bateau. Le skipper également patron de l’écurie Mer Concept aura à cœur de montrer les qualités de son bateau face à une concurrence qui ne l’a pas ménagé. Il part déterminé sans pour autant ne pas oublier de rappeler qu’il dispose d’un bateau récent qui n’est pas aussi fiabilisé que les autres.

Alors que le scénario du départ de cette Route du Rhum commence à se profiler, François Gabart se projette déjà sur la ligne de départ rêvant d’un départ en vol avec les autres ultimes. Il devrait y avoir du près, allure à laquelle les bateaux volent désormais mais la direction du vent devrait contraindre les bateaux à quelques virements avant d’atteindre des vitesses optimales pour voler au large.

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Route du Rhum. Xavier Macaire : Du figaro au Class40, un favori discret

Photo : Claire Sellier

Xavier Macaire se fait discret mais à bord de son Pogo S4, Groupe SNEF, il fait clairement partie des favoris même si la liste est longue en Class40. Entretien à quelques jours du départ.

Ton bateau a été mis à l’eau en mars dernier. Comment s’est déroulée ta préparation ?
Je me sens prêt aujourd’hui même si j’aurai aimé faire plus de courses préparatoires cette année. J’en ai fait 2 sur les 3 que j’avais prévu. J’ai participé à la Normandie Channel Race avec Achille Nebout où on a terminé 5e puis à la Drheam Cup que j’ai remportée. Cela a été très positif. J’ai encore beaucoup de choses à découvrir avec ce bateau. Ce sera ma première Route du Rhum mais j’ai déjà participé à 4 transat en course, une en Mini, une sur l’Ag2r et deux Route du Café.

Cela te change du Figaro. Le Class40 c’est mieux ?
J’adore ce bateau. C’est un bon compromis. Ce n’est pas trop compliqué à gérer. Il est fun, rapide et puissant. Les performances sont impressionnantes pour sa taille et avec lequel on peut bombarder à 15-20 nds. Le Figaro est aussi sympa parce qu’il y a du match au contact avec les autres mais en Class40 c’est vraiment de la course océanique.

Quels sont les atouts de ton Pogo S4 ?

C’est le 4e de la série que j’ai mis à ma main. J’ai rajouté un 5e winch pour avoir plus de capacité de manœuvre. J’ai modifié les bannettes, j’ai cloisonné le grand ballast avec 3 compartiments au lieu de 2. J’ai des voiles plates North et Incidences pour les voiles de portant. Le bateau a des points forts dans le portant et des vents médium. Il sera bien dans les Alizés. Mais chaque bateau a ses atouts. Le Max évolue bien au portant dans la brise avec une mer formée quand le Lift40 est très rapide au reaching. Il y aura une belle concurrence. J’espère que cela sera un beau match jusqu’au bout. Il y a 4 ans il y a eu une supériorité de Yoann qui avait un bateau plus puissant. Là il y a une quinzaine de scow capable de gagner.

As-tu commencé à regarder la météo du départ ?
Les premières prévisions météo donnent une Route du Rhum assez classique avec un ou deux fronts à passer et du près quelques jours. La porte n’est pas encore identifiée pour basculer au portant. Je vais préparer la météo avec Dominique Vittet qui me fait le routage du départ. Il m’a fait une première analyse mais avant j’ai suivi une prépa spécifique avec Jean Yves Bernot.





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