dimanche 16 novembre 2025
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GGR. Abandon pour Damien Guillou sur PRB

220426 - Lorient - Entrainement pour la Golden Globe Race 2022, skipper : Damien Guillou ©Yann Riou - polaRYSE / PRB

Après la perte de son pilote, Damien Guillou, skipper de PRB est arrivé à Cap Town d’où il a annoncé son abandon après 70 jours de course.

Samedi alors qu’il évoluait au large de l’Afrique du sud, Damien Guillou a perdu la pelle de safran de son régulateur d’allure. Privé de « pilote » indispensable pour poursuivre le tour du monde, le skipper de PRB a été contraint de faire route vers Cape Town. Arrivé ce matin aux alentours de 8h30 (heure française) à la marina, Damien a été accueilli par l’organisation. Très affecté par ce retour à terre, c’est avec une grande émotion que le Finistérien a annoncé sa décision de ne pas repartir, ne pouvant plus jouer le classement après cet arrêt forcé. La Golden Globe Race s’arrête donc à Cape Town pour le skipper de PRB après 70 jours de course.

Parti le 4 septembre des Sables d’Olonne, Damien Guillou aura connu un début de course contrarié tout en faisant preuve d’une sacrée résilience. Obligé de rentrer au port trois jours après le départ pour réparer son régulateur d’allure, le skipper de PRB était rapidement revenu au contact de ses concurrents malgré ses six jours de retard. Et c’est en douzième position qu’il avait franchi le « drop point » de Lanzarote le 22 septembre dernier. En osmose avec son bateau, bien dans sa course, Damien avait poursuivi sa remontée spectaculaire saluée par tous et notamment le vainqueur en titre Jean-Luc Van Den Heede. Mais alors qu’il continuait de pourchasser la tête de flotte, Damien a de nouveau été confronté à un problème technique un mois plus tard avec la casse de sa mèche de régulateur d’allure juste au-dessus du safran. Disposant de toutes les pièces de rechange à bord, le skipper de PRB avait pu effectuer sa réparation en mer profitant d’une fenêtre météo plus calme. Avec un bateau à 100% de son potentiel, Damien abordait le prochain « drop point » de Cape Town sereinement avec le plaisir retrouvé de naviguer sans souci technique comme il l’avait confié à l’occasion d’une vacation, « Tout va bien à bord de PRB. Le bateau est en super état, aucun souci à déplorer donc ça c’est top ! Et moi ça va vraiment super aussi, je n’ai pas de problème avec la durée ou la solitude. Je suis bien dans ma course, bien dans mon bateau. » C’est au soleil couchant, jeudi dernier, que le Breton avait fait son arrivée à Granger’s Bay. Abrité dans la baie sud-africaine, Damien visiblement en pleine forme avait pu échanger quelques minutes avec l’organisateur. Très content du parcours déjà réalisé, le solitaire n’avait qu’une hâte, découvrir les mers du sud. Mais samedi, deux jours seulement après son passage à Cape Town, Damien a perdu la pelle de safran de son régulateur d’allure. Dans l’impossibilité de poursuivre le tour du monde sans son « pilote » il a alors fait route vers le port sud-africain qu’il a rallié ce matin. C’est le cœur très lourd et sans pouvoir retenir ses larmes que le skipper de PRB a retrouvé les membres de l’organisation à qui il a annoncé qu’il ne reprendrait pas la mer, ne se sentant pas capable de poursuivre la course sans jouer le classement. En effet les règles de la Golden Globe Race sont claires : toute escale technique met automatiquement le concurrent hors course. Une décision très difficile à prendre pour Damien qui a tenu à remercier tous les gens qui l’ont soutenu dans ce projet et particulièrement l’ensemble des équipes de PRB.

C’est donc à Cape Town, après deux mois et demi de navigation que le tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance s’achève pour le Breton. Si la déception l’emporte aujourd’hui, le parcours remarquable de Damien et l’engagement total dont il a fait preuve auront marqué sans nul doute tous les esprits.

Les déclarations

Damien Guillou, skipper de PRB
« Le fait de débarquer, d’arrêter là ce n’est pas facile. J’étais bien dans ma course, je me bagarrais pour essayer de revenir, je me sentais bien avec le bateau. J’avais le sentiment d’être en osmose avec le bateau, tout fonctionnait bien à part mes problèmes de pilote. Je pensais que c’était réglé après avoir changé le système et finalement non. C’est dur psychologiquement à accepter car c’est un problème mécanique et je me dis que ça aurait pu être évitable… Je me doutais que j’étais dans une bonne option avec ce que j’avais fait en repartant de Cape Town ça semblait plutôt bien. La route était encore longue mais ça me fait vraiment mal que ça arrive là. Après on peut aussi se dire heureusement que ça arrive là et pas dans les mers du sud c’est sûr. Je ne m’y attendais pas, j’ai été surpris de voir que je n’avais plus de safran. J’ai eu le temps de digérer sur mon retour, ça m’a pris un peu de temps pour rentrer ici. J’ai fait du mieux que j’ai pu. Je suis déçu pour moi et pour tous les gens qui ont participé au projet, qui m’ont aidé et forcément pour PRB. C’est très dur… Ça fait trois fois que j’ai ce problème, je ne peux pas repartir sans jouer le classement, je n’y arriverai pas. Il ne faut pas forcer le destin, être raisonnable. La course va s’arrêter là pour moi. »

Olivier Troussicot, Directeur général de PRB
« Savoir Damien à Cape Town, contraint à l’abandon est vraiment difficile. Damien avait préparé avec beaucoup d’engagement son projet. Il a eu aussi à coeur de le partager avec l’ensemble des équipes de PRB. La Golden Globe Race est l’une des courses les plus difficiles ! La porte s’est refermée cette fois pour Damien et nous comprenons sa déception. Mais il a pleinement raison, il faut être raisonnable. Damien est un marin compétent et il a réussi à prendre le recul nécessaire pour choisir la décision qui s’impose. Ce n’est pas envisageable de poursuivre dans les mers du sud sans un bateau au maximum de la sécurité. C’est une décision sage que nous respectons. Notre priorité est vraiment l’intégrité du marin. L’ensemble des collaborateurs de PRB apporte tout son soutien à Damien. »

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Route du Rhum. Nouveau démâtage en Class40, François Jambou skipper d’A l’Aveugle – Trim Control

Alors en proie avec pas mal de difficultés techniques depuis le début de sa première Route du Rhum – Destination Guadeloupe, François Jambou, skipper du Class40 A l’Aveugle – Trim Control, a démâté cet après-midi. Le navigateur concarnois va bien et est en train de faire le ménage à bord. Il va tenter de rallier la terre sous gréement de fortune.

François réalisait pourtant un bon début de course en adéquation avec son Class40 « première génération ». Au moment des faits, il était 23ème au classement général et venait d’essuyer un énième front !  

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Route du Rhum. En IMOCA, Dalin poursuit son cavalier seul

Benjamin Ferre - Monnoyeur - Duo for a job - Imoca

Charlie Dalin sur Apivia poursuit sa chevauchée fantastique, seul en tête avec plus de 80 milles d’avance sur un groupe de 5 bateaux qui tentent de suivre son rythme.

Les conditions météos au passage de l’archipel des Açores n’est pas simple pour la flotte IMOCA qui doit composer avec une mer formée et des vents qui varient en force fortement. Les premiers IMOCA emmenés par Charlie Dalin l’ont déjà passé et font route au sud. Un premier groupe de 5 bateaux derrière Apivia s’est détaché où l’on retrouve Thomas Ruyant sur LinkedOut et quatre IMOCA mis à l’eau récemment dont Jérémie Beyou sur son Charal 2 qui pointe à la deuxième position suivi de Paul Meilhat, Kevin Escoffier et Maxime Sorel.

« On est toujours au près serré, sur une mer grosse » souligne Thomas Ruyant qui est en quête d’alizés. « Il sont là, pas très loin » murmure Thomas, « Peut-être pour demain. Il nous faut glisser dans un trou de souris, entre centre anticyclonique et dorsale en notre Sud. J’ai beaucoup cogité hier quant à mon choix de route. L’Ouest était tentant, mais aller une fois de plus face à la mer m’a fait mal au coeur pour mon bateau qui tape si violemment face à la houle depuis des jours. C’est fou comme on oublie vite cet inconfort absolu, cette violence. Tant mieux, car on aurait du mal à y retourner. On a tous bien allumé hier derrière le front, tous y compris les bateaux neufs. Ils me surprennent car ce que l’on encaisse est gratiné. Je m’attache à rester au contact de la tête de course (Thomas, 3ème ce matin ndlr) car il y a énormément de jeu à venir. Aujourd’hui est malgré tout le bon moment pour récupérer. J’ai dormi une heure, un luxe ! Il va y avoir des zones de transition à négocier, et des petits airs. Des conditions plutôt favorables à LinkedOut ! »

La zone de transition à venir dans la journée devrait permettre de resserrer les écarts en tête. La bonne performance de Charal 2 est prometteur pour Jérémie Beyou tout comme Biothem pour Paul Meilhat qui a eu très peu de temps pour se préparer.

13/11/22 – 15h59 : Vacation / IMOCA – Paul Meilhat / Biotherm – © 6ème Sens

Derrière ce premier groupe, à 56 mn, Benjamin Dutreux à bord de son foiler Guyot Environnement revient fort après un départ un peu difficile où il a mis du temps à trouver sa vitesse. Une habitude chez le vendéen qui avait cette fâcheuse tendance à faire de même en Figaro. 7e au classement général, il navigue devant Yannick Bestaven, son partenaire d’entrainement qui dispose d’un bateau neuf. Décalé à l’est à 20mn, Romain Attanasio tient également la cadence même s’il est a des soucis d’énergie à bord. Ils peuvent espérer recoller au groupe de tête dans la journée.

A hauteur des Açores, Nicolas Troussel sur Corum L’Epargne peine à trouver de la vitesse sur son plan Kouyoumdjian. Il navigue à hauteur de Boris Hermann et de Sam Davies en proie à quelques soucis techniques.

A noter la belle performance de Benjamin ferré, Eric Beillion et Tanguy Le Turquais qui à bord de leur bateau à dérives mettent derrière eux de nombreux foilers.



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Route du Rhum. Une météo compliquée sur cette édition

Justine Mettraux - TEAMWORK.NET - IMOCA © Justine METTRAUX / TEAMWORK.NET

Tous les skippers de chaque catégorie le soulignent. La météo est compliquée sur cette 12e édition de la Route du Rhum et met les concurrents à rude épreuve. Le dernier bulletin météo pour ces deux prochains jours ne va pas leur laisser de répit.

Après une accalmie entre deux perturbations ce dimanche, une grande partie des IMOCA, Class40, Rhum Multi et Rhum Mono, affronte l’ancien cyclone Nicole, ou plutôt son front froid associé qui engendre des rafales tempétueuses. En début d’après-midi des vents de sud-ouest entre 30 et 35 nœuds sont attendus à l’avant de ce front, avec des rafales à plus de 50 nœuds au nord du 42e parallèle. La queue de course subira elle des conditions nettement plus fortes que ceux arrivant près des Açores, qui seront en bout de front. La mer sera très forte à grosse et croisée, avec des vagues atteignant 5 à 6 mètres. En soirée, les premiers des Class40, Rhum Multi et Mono, devront négocier la bascule du vent au nord-ouest, à l’arrière du front, et pourront mettre du sud à leur route pour gagner les Açores. Ils retrouveront une mer toujours forte, avec une houle venant du nord-ouest. Néanmoins, une barrière de vent faible se présentera rapidement devant eux, les freinant dans leur progression vers les alizés.
La tête de course, menée par les ULTIM 32/23, a déjà rejoint le régime instable des alizés. Les vents soufflent d’est-nord-est de 15 à 20 nœuds en moyenne, avec des rafales sous grains orageux jusqu’à 35 nœuds. Le caractère instable de l’alizés devrait les obliger à effectuer régulièrement des empannages et rallonger leur route vers l’arc antillais.

Mardi 15 novembre
Les ULTIM 32/23 auront bien progressé dans la nuit, en direction de l’arc antillais sous un alizé d’est-nord-est, toujours aussi instable de 15-20 nœuds en moyenne. Ce sera une véritable course de vitesse que les ULTIM 32/23 se disputeront, tout en ayant à négocier le passage de grains orageux jusqu’à 30-35 nœuds. Les divers empannages que certains seront amenés à effectuer rallongera un peu leur route initiale. Les leaders de ce groupe devraient atteindre l’arc antillais dans la soirée. Les poursuivants Ocean Fifty auront dû naviguer, pendant la nuit, en bordure est de l’anticyclone des Açores, dans un flux de nord irrégulier avec des zones de molle à éviter. Le jeu sera ouvert pour cette catégorie, entre ceux qui auront trouvés le trou de souris avec suffisamment de vent et ceux qui auront été considérablement freinés dans les zones de déventes. Ce sera au tour du reste de la flotte composée des IMOCA, Class40, Rhum Multi et Mono, de progresser toujours au près dans le flux d’ouest-nord-ouest instable au nord de l’anticyclone des Açores avant de se heurter à cette même barrière de hautes pressions avec des vents faibles et irréguliers. Les marins, situés en queue de course devraient évoluer, au large du Portugal où les vents d’ouest auront faibli durant la nuit, entre 15 et 20 nœuds en moyenne mais avec une mer toujours forte de 5 à 6 mètres.

Mercredi 16 novembre
L’arrivée des leaders des ULTIM 32/23 devrait se faire entre la nuit de mardi à mercredi et la matinée de mercredi. Les 70 milles restant jusqu’à Pointe-à-Pitre seront comme toujours délicats, dans des conditions de vents très variables entre les calmes près des hauts reliefs et les accélérations proches des bas reliefs, sans omettre la gestion importante des courants. Les Ocean Fifty évolueront dans le régime d’alizé toujours aussi instable avec des vents d’Est-Nord-Est de 15-20 nœuds et des rafales de 35 nœuds sous grains. A l’arrière, de ces deux premières catégories, tout se jouera dans la négociation du passage de la dorsale, avec certainement une flotte devenant plus éclatée. Les skippers en queue de course évolueront dans une route plus est, le long des côtes Portugaises, sous un vent d’ouest faible à modéré de 10-15 nœuds et à l’avant de la zone de molle proche de Madère.

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SailGP. Les Français manquent de peu de gagner à Dubaï

France SailGP Team helmed by Quentin Delapierre, Australia SailGP Team helmed by Tom Slingsby and Great Britain SailGP Team helmed by Ben Ainslie in action on Race Day 2 of the Dubai Sail Grand Prix presented by P&O Marinas in Dubai, United Arab Emirates. 13th November 2022. Photo: Chloe Knott for SailGP. Handout image supplied by SailGP Chloe Knott for SailGP

L’équipe française de SailGP a terminé 2e à Dubaï manquant de peu de remporter la finale et conforte sa position de 3e au championnat.

Le Grand Prix de Dubaï, assez léthargique la première journée avec peu de vent s’est réveillé dimanche en offrant 3 belles manches et une superbe finale dans un vent plus fort et régulier permettant de voler. Les Français ont pu gagner une nouvelle fois leur place en finale, aidés par la collision entre les Kiwis et les Suisses qui ont perdus des points.
Mais c’est la finale qui aura été magnifique à suivre où les 3 bateaux ne se sont jamais quittés sur un parcours relativement court avec 7 bords. Les Français auront menés jusqu’à la 6e marque avant de se faire passer au dernier moment par ses deux adversaires. Heureusement, une erreur des Britanniques sur la dernière marque leur laissera la 2e place.

Quentin Delapierre, Kévin Peponnet, François Morvan, Matthieu Vandame, Amélie Riou, Olivier Herledant et Timothé Lapauw sont semble-t-il entrés dans un cercle vertueux. Car non contents de disputer leur troisième finale de la saison, ils ont bien failli la gagner !Le F50 bleu blanc rouge s’élance donc en tête et prend les commandes devant ses rivaux australiens et anglais. Dès lors, avec un niveau de concentration impressionnant, malgré l’intensité de l’enjeu et l’enchaînement des manœuvres qui laisse les wincheurs le souffle court, l’équipage de Quentin Delapierre va dérouler sa partition et maintenir son avance pendant les 4 premiers bords. On pense alors qu’ils ont course gagnée. Mais à la fin du dernier louvoyage, une rotation de vent moins favorable puis un virement de bord approximatif des frenchies offrent à Slingsby et Ainslie la possibilité de revenir au contact. A l’approche de la porte au vent, les Français croisent juste derrière les Australiens. Ce sont pourtant les Anglais qui enroulent la bouée les premiers, en se glissant dans un trou de souris. Dans le dernier portant, la bagarre entre les trois F50 est énorme. Les Français sont troisièmes mais s’accrochent. « C’est pas fini ! » lance Kévin Peponnet pour motiver les troupes. Il faudra attendre l’ultime manœuvre à la dernière porte sous le vent pour départager les trois concurrents. Les Australiens s’imposent – leur cinquième finale et troisième victoire de la saison ! – devant les tricolores et les Britanniques.

Au classement général après 7 Sail Grand Prix, les Français confortent ainsi leur 3e place derrière l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Les 14 et 15 janvier, après une bonne trêve hivernale, les neuf équipes internationales de SailGP se retrouveront en Asie, à Singapour pour le 8e acte de la saison.

Ils ont dit :

Quentin Delapierre, pilote du France SailGP Team : « Être en finale avec une OCS en qualification (départ anticipé, pénalisé dans la course 5), cela prouve que nous sommes capables de pas mal de choses ! Nous sommes un peu déçus de notre résultat en finale, vu l’avance que nous avions, mais ce n’est qu’une toute petite frustration comparé au fait de monter une fois de plus sur le podium ! C’est vraiment génial !
Dubaï, c’est clairement le plan d’eau le plus difficile sur lequel nous ayons eu à régater depuis que je suis sur SailGP. Le fait qu’il soit si étroit engendre beaucoup de manœuvres très rapprochées. C’est la première fois que je vois les wincheurs Timothé (Lapauw), Matthieu (Vandame) et Olivier (Herledant) dans le rouge comme ça. Bravo à eux car ils ont répondu présent dans l’intensité, dans l’état d’esprit… Cela a été le cas pour toute l’équipe d’ailleurs. Tout le monde était engagé à fond, concentré, sans jamais prendre feu !
En tout cas, je trouve impressionnant le niveau atteint aujourd’hui par la flotte. Quand on voit les Espagnols, derniers du classement général qui remportent une manche aujourd’hui, cela veut dire que tout le monde peut gagner. La fin de saison va être incroyable. Tout le monde est dans un mouchoir. C’est génial de voir une flotte aussi compacte et je crois que les choses vont surtout se jouer à la confiance et à l’envie. »

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Route du Rhum. Pas de répit en Ultime

Charles Caudrelier - Maxi Edmond de Rothschild - Ultim 32/23 Eloi Stichelbaut/polaRYSE/Gitana S.A.

La bataille se poursuit en Ultime. Caudrelier impose son tempo sous la pression de Gabart et Coville prêts à profiter de la moindre défaillance du Maxi Edmond de Rothschild qui fait un quasi sans faute jusqu’à maintenant. Il reste encore 3 jours de course et cela promet une arrivée magnifique prévue mercredi.

Charles Caudrelier a réussi à augmenter un peu son avance cette nuit mais l’écart reste infime, seulement deux heures d’avance alors que l’arrivée et le tour de la Guadeloupe se profile pour mercredi.

14/11/22 – 05h55 : Vacation / Ultim – Charles Caudrelier / Maxi Edmond de Rotschild – © 6ème Sens


François Gabart, à bord du Trimaran SVR-LAZARTIGUE a reconnu avoir eu un problème sur un foil qui l’a contraint à quasi s’arrêter deux heures pour effectuer une réparation. Mais il disposerait désormais d’un bateau à 100% de son potentiel et se réjouit à la perspective de lutter jusqu’au bout avec ses adversaires pour aller chercher la victoire. « Les dernières 24 heures ont été intenses et denses, raconte François. Il s’est passé pas mal de choses. Samedi soir, aux Açores, on a eu un passage très très joli au ras de ces bouts de terre, mais assez technique avec du vent et un virement de bord. Dans la traine, il faut aller vite et on a fait un bord assez dingue avec plus de 40 nœuds pendant plusieurs minutes voire même plusieurs heures. C’était une super sensation même si c’était un peu chaud avec du vent et des grains. »
Depuis la nuit de samedi à dimanche, après un formidable match-race entre les îles des Açores, les bateaux de tête, qui ont tous opté pour partir rapidement vers le sud, ont enfin réussi à toucher les alizés et les vents portants. Si François a perdu quelques milles suite à un problème de foil finalement réparé, il aborde avec une grande détermination les derniers jours de course.
Comme il y a quatre ans, où il avait seulement échoué de sept minutes face à Francis Joyon, les dernières journées et sans doute même les dernières heures de course risquent d’être particulièrement intenses et indécises. « Je suis vraiment super content d’avoir réussi à bricoler et à repartir. Le bateau va bien et va vite. Le Trimaran SVR-LAZARTIGUE est à nouveau 100% opérationnel. » De quoi se projeter avec beaucoup d’envie sur les derniers jours de traversée vers la Guadeloupe avec notamment le contournement de l’île et tous ses pièges. « Maintenant que tout est réparé, je vais essayer de rattraper le retard. Il reste encore plein de choses à faire jusqu’à la ligne d’arrivée et ça va être top. » L’arrivée est pour le moment estimée à mercredi midi TU (13 heures, en métropole) soit autour de 7 jours de course, une marque qui serait alors inférieure au record de Francis Joyon et IDEC Sport établi il y a quatre ans en 7 jours 14 heures 21 minutes et 47 secondes. SON DU BORD

Des manœuvres particulièrement nombreuses et éprouvantes
La première partie de course essentiellement disputée face aux vents a obligé les skippers à effectuer de très nombreuses manœuvres. Sur le Trimaran SVR-LAZARTIGUE, François Gabart a par exemple effectué 19 virements avec à chaque fois la nécessité de changer la configuration de voiles (grand-voile/J2, puis grand-voile/J0, puis grand-voile/J1, puis grand-voile/J2 puis 1 ris/J2). Si les prochaines heures devraient être un peu plus calmes avec des vents portants, le contournement de la Guadeloupe pour rejoindre Pointe-à-Pitre nécessitera à nouveau de multiples manœuvres.

Morgan Lagravière, talentueux équipier du Maxi Edmond de Rothschild et skipper remplaçant de Charles sur la Route du Rhum revenait sur la journée d’hier qui, si elle n’a pas bousculé la hiérarchie établie au sein des Ultims, restera dans les esprits comme un passage clé de ce millésime 2022 : « Au-delà des vitesses qui génèrent du stress et demandent une attention accrue, c’est une phase de course très engagée pour les solitaires. Hier, ils ont dû laisser beaucoup d’énergie dans le passage du front qui était bien tonique mais aussi dans le fait de devoir adapter un nouveau plan de route. Ils étaient partis vers le Sud en direction des alizés mais comme la porte s’est refermée, il a fallu refaire de l’Ouest et se reconditionner pour aller affronter du vent fort au près. Physiquement et émotionnellement, c’était une grosse journée avec l’enchaînement du passage du front associé à des hautes vitesses. Depuis, on rentre un peu dans une nouvelle course avec de nouvelles conditions sous J0, au portant VMG. C’est l’allure qui va prédominer jusqu’à l’arrivée. Il faudra trouver le bon compromis entre la vitesse et l’angle. »

14/11/22 – 05h55 : Vacation / Ultim – Charles Caudrelier / Maxi Edmond de Rotschild – © 6ème Sens

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Route du Rhum. Problème sur un foil de SVR-Lazartigue, Gabart répare

François Gabart s’est fait une belle frayeur samedi en fin de journée. « Alors que je dormais, pam ! Un gros bruit me réveille »
« Après le passage des Açores, je mets ensuite toute la toile pour descendre au portant, j’étais super content des réglages avec un bateau qui fonctionnait super bien. Je fais alors une petite sieste parce que je n’avais pas beaucoup dormi depuis 24 heures et alors que je dormais, pam, un gros boum me réveille et le bateau ralentit d’un coup. Je pensais que c’était la dérive car le bruit était le même que lorsque nous avions eu le problème pendant le convoyage vers Saint-Malo. Mais non, la dérive était là en parfait état. C’est le foil sous le vent qui est remonté. Pour accrocher le foil au vérin, on a une estrope (anneau en cordage) assez grosse et elle a cassé. Le foil était toujours là mais était remonté de façon assez violente dans un gros bruit mais heureusement sans se casser. Sans foil, le bateau allait 5 ou 6 nœuds moins vite. On a échangé avec l’équipe pour voir si c’était réparable et si ça valait le coup sachant qu’il ne restait plus que 15 heures de tribord avant de repasser principalement en babord. L’équipe à terre est en partie en Bretagne, en partie en Guadeloupe, et une partie était même à l’aéroport. On a brainstormé et finalement décidé de réparer. J’ai passé deux heures le bateau arrêté car il fallait rentrer dans le flotteur sous le vent, ouvrir pas mal de trappes, repasser un messager, ce qui est compliqué car il n’y a pas beaucoup de place, remettre une nouvelle ligne, la refixer sur le foil et tout ça en mer, à trois mètres de haut. Et comme je ne mesure pas trois mètres, il a fallu faire un peu d’escalade. C’était un peu de la bricole mais tout s’est remis en place. Je renavigue sur le foil, ça tient. »

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Route du Rhum. Chavirage de Brieuc Maisonneuve, secouru par Jean-Pierre Dick

Ce matin aux alentours de 8h (heure Paris), le pilote du catamaran CMA île de France – 60000 rebonds de Brieuc Maisonneuve a décroché dans une rafale brutale entraînant un violent départ à l’abattée. Le marin n’a rien pu faire pour éviter le chavirage.
Jean-Pierre Dick, dérouté sur zone par la direction de course, a pu récupérer Brieuc Maisonneuve à son bord. Le marin va bien malgré quelques contusions. Les deux hommes vont faire route vers les Açores et l’équipe met tout en œuvre pour récupérer le bateau.




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Route du Rhum. Thibaut Vauchel-Camus secouru

Route du Rhum 2022

Après le chavirage survenu hier peu avant 20h00 de l’Ocean Fifty Solidaires En Peloton – ARSEP skippé par Thibaut Vauchel-Camus, alors leader de la flotte OCEAN FIFTY de la 12ème édition de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, à 240 milles au nord des Açores, le sauvetage de Thibaut a eu lieu ce dimanche.
Il va bien et le Merida, bateau de sauvetage mené par Adrien Hardy et affrété pour l’occasion, est sur zone. L’équipe sécurise actuellement l’Ocean Fifty dans le but de le remorquer vers les Açores.

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Route du Rhum. Avis de tempête à venir pour l’arrière de la flotte

Le dernier bulletin météo annonce la couleur pour les derniers bateaux de cette Route du Rhum. Il est rouge et critique pour la majorité des Rhum Mono qui n’auront pas mis assez de sud dans leur route.

La journée du 14 novembre sera critique pour les marins qui auront tardé à prendre la route vers le sud, ralenti par des avaries, où par des vents moins forts dans le régime de traine. Les conditions se dégraderont très nettement après minuit avec une dépression, prévue à 983 hPa vers 1hTU, auquel sera associé un front froid très actif. La queue de flotte pourrait donc rencontrer des vents moyens de 40 nœuds et des rafales jusqu’à 55-60 nœuds sous le passage de ce front. Cette situation de tempête sera associée à une mer grosse à très grosse avec de vagues de 6 à 9 mètres et une mer souvent croisée. La plus grande vigilance s’imposera aux skippers. Ce front froid gagnera dans l’après-midi le Cap Finisterre, où certains peut-être se seront abrités.
La tête de course, quant à elle, continuera sa route vers les alizés, que les Ultim 32/23 atteindront avant la mi-journée. Ils seront amenés à multiplier la fréquence des empannages, par rapport à la veille, en raison de l’alizé très instable autour de 15 nœuds.

Mardi 15 novembre
La dernière ligne droite sera lancée pour les Ultim 32/23. Ils progresseront au portant sous un alizé toujours instable mais qui prendra de la droite en tournant vers l’Est-Nord-Est. Les Ocean Fifty suivront de près et progresseront également dans cet alizé très instable. Cette une période instable qui débute avec des grains orageux et des rafales parfois bien supérieures à 25 nœuds. Ce sera au tour des IMOCA, des Class40 et des Rhum Multi et Mono d’être très nettement ralentis dans leur progression. La dorsale anticyclonique leur coupera la route avec de larges zones de molle. Néanmoins, les conditions s’amélioreront rapidement et ils quitteront les grosses conditions de mer, au nord des Açores.

Ce dimanche

Durant la nuit, les trois premiers des Ultim 32/23 ont fortement progressé à des vitesses moyennes de 30-35 nœuds, les plus fortes depuis le départ, grâce aux vents portants récupérés après avoir négocié samedi après-midi le passage d’un front froid très actif. Ils évoluent désormais, entre l’anticyclone des Açores et la précédente perturbation, dans un vent qui a pris de la droite en tournant vers le nord. Cette évolution les contraint à des empannages, plus ou moins fréquents, vers un cap moyen au sud-ouest. Le vent va continuer de prendre de la droite au cours de cette journée, les obligeant cette fois-ci à mettre du sud dans leur route.
Ils sont suivis par les Ocean Fifty qui évoluent toujours dans un régime de traine de nord-ouest, au nord-est des Açores. Ils ont dû négocier, avec les IMOCA et les Class40, le front froid avec des rafales de sud entre 40 et 45 nœuds, dans une mer croisée très difficile. Ce fort coup de vent assez bref a provoqué le chavirage de l’Ocean Fifty de Thibaut Vauchel-Camus, puis les démâtages des Class40 d’Aurélien Ducroz et d’Amélie Grassi. Une partie de la flotte de Rhum Multi et Mono naviguait encore sous ce front froid qui perd peu à peu en vigueur. Ils bénéficieront dans les prochaines heures de la bascule du vent à l’ouest, pour mettre du sud dans leur route, en direction des Açores.
Ce dimanche, les Ultim 32/23 puis les Ocean Fifty seront très nettement freinés en arrivant dans une zone de molle, assez étroite, liée à la dorsale qui prolonge l’anticyclone des Açores. Cela les ralentira dans leur course pour récupérer au plus vite le régime des alizés. Le reste de la flotte va progresser dans le régime de traine instable d’ouest modéré. Pour les premiers, ces vents leur permettront de filer assez rapidement vers les Açores et s’assurer d’être à l’abri de la tempête Nicole, la nuit suivante. Cette situation de tempête débutera la nuit prochaine, au nord du 42e parallèle avec cet ex ouragan, qui deviendra une bombe météorologique avec en son centre une baisse très rapide de la pression de plus de 24 hPa en moins de 24h.

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