dimanche 14 septembre 2025
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La chronique de Capian : Les Açores, nous voilà !

Capian Roi du matelas
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Pas mal de boulot depuis mon arrivée.
Avec dans l’ordre, autoroute toute la nuit pour réceptionner les bateaux vendredi matin avec dans la foulée mâtage et mise à l’eau, transfert au ponton du Vendée Globe qui accueille nos 72 bateaux pour l’épreuve et toutes les tâches inhérentes à la remise en mode course d’un bateau qui a voyagé (sans encombres, ouf!).

Ajoutez à celà la visite sécurité et vous vous réveillez lundi matin avec devant vous encore pas mal de boulot pour etre opérationnel mercredi pour le prologue.
Nos finirons comme toujours assez tard mardi soir. Pour le prologue, en baie des Sables d’Olonne, il était proposé d’embarquer un enfant du club de voile de la ville.

Me souvenant des nombreuses heures passées à rêver devant les minis avec mon cartable sur le dos, J’ai donc embarqué Clovis, 14 ans, champion d’optimist, qui lui aussi rêve de mini Transat. Celà a été amusant de le voir réaliser le premier pas vers son rêve en sortant le bateau du chenal des Sables, à la barre.

Le prologue étant en équipage, nous étions trois et le troisième était un autre Matthieu, de mon âge celui là qui a le même bateau que moi. nous ne nous sommes jamais parlés qu’au téléphone mais je devais courir le Mini Fastnet cette année. Celà n’ayant pas été possible, c’était l’occasion de lui renvoyer la balle en l’invitant à bord, lui qui, non encore qualifié, rêve de s’inscrire à la transat 6.50 2007.

L’ambiance était donc bonne à bord avec un petit loup qui clignotait des yeux, un ami tout frais et moi, trop content de lâcher la caisse à outils pour hisser pour la première fois mes voiles nouvellement décorées.

Vendredi a largement été phagocyté par les multiples essais de montages de panneaux  solaire complémentaire avant qu’in finisse volant, dans la trappe. Samedi météo et derniers briefs et checks.
Pour finir ce matin à taper ma chronique face à l’océan. Avec au programme départ à 13h02 et passages de fronts successifs jusqu’au cap Finisterre, et peut être une longue glissade jusqu’aux Açores ensuite.
 
Allez, faut que j’y aille, le décollage est imminent et les avions n’attendent pas.
 
 
A bientôt, aux Açores!

Matthieu Girolet

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Résultats du Championnat d´Europe à Medemblick

rolex Miami OCR yngling
DR

Championnat d’Europe de Yngling : Une dernière journée qui remet tout en question
C’était à l’issue de la journée de jeudi soit deux jours avant la fin du championnat. Anne, Catherine Lepesant et Marion Deplanque menaient alors la flotte, un point devant la toute récente championne du monde Monica Azon. Malheureusement, la journée de jeudi et celle d’hier ont été défavorables pour les filles de l’Atlantique. Avec un OCS hier pour un départ anticipé, elles étaient hier matin 4ème.  Mais les deux manches d’hier disputées dans un vent faible et très oscillant ont redistribué les cartes. Avec une place de 20 et une place de 12, Anne Le Helley et son équipage n’ont pas trouvé la combinaison gagnante et quittent Medemblick très déçues. Les autres françaises engagées sur l’épreuve, Anne-Claire Le Berre, Julie Gerecht et Alice Ponsar terminent quant à elles 13ème. Les jeunes tricolores se disent satisfaites de leur résultat et de leur travail sur les départs pour ce championnat qui vient clôturer une saison bien chargée.
C’est l’espagnole Monica Azon qui remporte le championnat, ajoutant un titre européen après celui remporté sur le championnat du monde de La Rochelle. La jeune hollandaise Mendy Muller prend la deuxième place et c’est l’équipage de l’allemande Ulrika Schuemann qui monte sur la troisième marche du podium.

Classement du championnat d’Europe de Yngling 2006 :
1 – Monica Azon (ESP) = 41 pts
2 – Mendy Muller = 57 pts
3 – Ulrika Schuemann (GER) = 57 pts

12 – Anne Le Helley / Marion Deplanque / Catherine Lepesant (SRRochelaises / SNO Nantes-Equipe de France Militaire / SRRochelaises) = 74 pts
13 – Anne Claire Le Berre / Julie Gerecht / Alice Ponsar (USAM Voile / SN Saint Quay Portrieux / CVB Erquy) = 77 pts

Interview de Catherine Lepesant :
«Hier, cela a beaucoup brassé dans le classement. Nous sommes très très déçues. Nous avons fait une belle régate et là, c’est le coup de massue avec cette dégringolade. Depuis Medemblick, nous tirons les enseignements de chaque régate et avons fait de belles choses. Nous étions 4ème hier matin et même si les régates sont toujours serrées en Yngling, on y croyait. On voulait se rattraper du mondial – elles avaient terminé 12ème, ndr -, surtout ne pas finir sur une note négative. Le point positif dans tout cela, c’est que nous progressons vraiment. C’est d’ailleurs la première fois que nous accrochons la tête de flotte. »
 
Interview de Anne Claire Le Berre :
« Nous avons travaillé les départs, ce qui explique notre irrégularité. Nous avons fait de très bonnes manches mais également de très mauvaises en fonction des départs réussis ou non. La régate a été très longue car il y a eu beaucoup d’attente. Nous sommes contentes car nous avons pu voir des choses intéressantes. Nous avons eu une saison chargée donc nous ne nous attendions pas à faire des miracles. C’est pour cette raison que nous sommes globalement satisfaites de ce championnat d’Europe. »

Championnat d’Europe de 49er : déception chez les français
Le championnat d’Europe de 49er s’est achevé hier à Weymouth en Angleterre sur la victoire des « locaux » Stevie Morrison et Ben Rhodes. Les danois Peter et Soren Hansen prennent la deuxième place à égalité de points et ce sont les allemands Wicke / Jeschonnek qui complètent le podium. Les meilleurs français Manu Dyen et Yann Rocherieux se classent 21ème. Les jeunes Alexandre Monteau et Damien Guilloux, non qualifiés pour le rond or, terminent quant à eux 3ème du rond argent.
Après un championnat du monde difficile pour les tricolores –aucun d’entre eux ne s’était sélectionné pour le rond or-, l’objectif était de terminer dans les 10 premiers sur ce rendez-vous européen. Les résultats sont donc peu satisfaisants selon Guillaume Chiellino, l’entraineur des deux équipages. Pourtant, Manu et Yann ont réussi de jolis coups dans les manches de qualification disputées dans du petit temps avec notamment deux victoires. La suite du championnat leur a été moins favorable puisque le duo qui est passé in extremis en finale, n’aura pas réussi à se hisser dans la tête du classement. Ce championnat terminé, les deux équipages sont d’ores et déjà tourné vers un nouvel objectif : le test pré-olympique. Ils décolleront le 11 août pour la Chine à la découverte cette fois du terrain de jeu des prochains jeux olympiques.     

Résultats du championnat d’Europe de 49er 2006 :

Rond or :
1 – Stevie Morrison et Ben Rhodes (GBR) = 62 pts
2 – Peter et Soren Hansen (DEN) = 62 pts
3 – Gabriel Wicke et Wolf Jeschonnek (GER) = 68 pts

21 – Manu Dyen et Yann Rocherieux (CNV Aix les Bains / CN de Sciez) = 146 pts

Rond Argent :
3 – Alex Monteau et Damien Guilloux (CN Lorient / CN Lorient) = 92 pts
 
Interview de Guillaume Chiellino, entraîneur :
«Nous avons eu du petit temps pour débuter puis du medium de 8 à 19 nœuds sur les finales. Le championnat s’est déroulé à l’intérieur du port qui est délimité par de grandes digues. A priori, pour les Jeux de 2012, il devrait y avoir un rond là où nous avons couru. Tout était possible sur ce championnat, terminer premier comme dernier. Le jeu était très ouvert. Nous n’atteignons pas notre objectif, ce n’est pas très satisfaisant. Cependant, nous avons fait du bon travail avec Manu et Yann notamment sur les lancements sur départs, la tactique et les placements. Nous rentrons en France pour 10 jours de repos. Nous irons ensuite en Chine découvrir un plan d’eau qui ne s’annonce pas aussi peu venté que prévu. »

Championnat du monde de Hobie Tiger : carton plein chez les français !
Trois équipages français sur un podium : ce scénario idéal n’est pas une fiction. C’est sur le championnat du monde de Hobie Tiger que les tricolores se sont distingués. Jean-Christophe Mourniac (CN Ste Maxime) et Franck Citeau (YC Grande Motte), après leur récente 4ème place sur le mondial de F18, sont cette fois sur le podium et sur la marche la plus haute. Les champions du monde se sont offert à Cangas une victoire sans appel avec 7 victoires de manches les 16 disputées. Franck Citeau, qui avait du mal à digérer le chiffre 4 à l’issue du mondial F18, savoure cette fois sans modération le goût de la victoire. « Vendredi, il suffisait de se faire disqualifier sur un seul départ et on prenait 80 points dans la vue. Nous aurions encore pu finir quatre ! Plus sérieusement, cette semaine est dans la ligne de celle de Hyères où nous étions devant mais je pense qu’à Cangas, nous avons progressé dans le petit temps. » explique t-il. Derrière le duo Mourniac/Citeau, on retrouve les jeunes Moana Vaireaux (SR Brest) et Romain Petit (YC Carnac). Eux aussi se sont distingués par leur régularité avec notamment deux victoires de manche. Enfin, Christophe Renaud de Malet et Alban Rossollin complètent le podium. Cocorico !

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« Ile-de-France » remporte le Tour de France à la Voile 2006

Ile de France
DR

Jean-Pierre Nicol, skipper du voilier « Ile-de-France », vainqueur du Tour de France à la voile 2006 : « C’est un grand bonheur de gagner le Tour au classement général suite à notre victoire en amateur en 2005. Nous avons travaillé pour ça toute l’année. Aujourd’hui, on a rien lâché, preuve du professionnalisme de notre équipage. Tout le monde était concentré, « dans sa bulle ». Il y a de la magie dans cette victoire. Que le sport est beau lorsqu’il se termine comme ça, avec 5 voiliers capables de gagner. On avait prévu que cette édition allait être difficile. La compétition s’est jouée à peu de points. On a réussi à trouver une formidable cohésion tout au long de l’épreuve et Jimmy Pahun a cru en nous et a su nous dire les mots justes dans les moment difficiles ».
 
Jimmy Pahun, capitaine d’armement des voiliers Franciliens : « C’est une grande satisfaction. Cette victoire leur appartient. Ils ont été vraiment forts jusqu’à la fin. Je rends hommage à « Défi Partagé » qui a été un magnifique adversaire. Cette année avec la Région « Ile-de-France » nous avons rempli complètement notre contrat : performance avec la victoire du voilier « Ile-de-France », formation avec le très bon parcours des espoirs et découverte avec la venue de jeunes en difficulté entre la Roche Bernard et Royan ».
 
Retour sur un des Tour de France à la Voile les plus disputé de l’histoire :
La moisson des deux voiliers Franciliens sur le TFV 2006 a été très bonne. Partis de Dunkerque le 1 juillet, les 14 équipiers ont réalisé un parcours de toute beauté. « Ile-de-France » a débuté en trombe l’événement. Bien préparé, l’équipage emmené par Jean-Pierre Nicol a tenu, tout de suite, la dragée haute à ses adversaires les plus coriaces en prenant rapidement la tête du classement général. Dans le petit temps, les pros d’Ile-de-France on fait des merveilles. La « pétole » n’était pourtant pas l’une de leur spécialité mais ils ont clairement réussi à tirer toute la quintessence de leur bête de course entre le Nord de la France et les étapes Bretonnes. Pendant ce temps, les espoirs dirigés, au début, par le Francilien pur jus Benoit Hochart, connaissaient quelques difficultés à appréhender les astuces du Plan Farr, une unité très pointue, et les paramètres d’une épreuve au long court.
Au fil du Tour, les concurrents se sont affûtés et les Marseillais de Dimitri Déruelle, équipage chevronné, volaient la vedette à « Ile-de-France » en arrivant à La Roche Bernard (Morbihan). Un véritable duel pouvait commencer, un match OM / PSG sur la grande boucle nautique qui tournait longtemps à l’avantage de « Défi Partagé ». Mais la pugnacité de Jean-Pierre Nicol, Pierre-Yves Collet, Nicolas Pauchet, Victor Lanier, leur régularité aussi leur permettait de rester à la fin du parcours Atlantique à une deuxième position enviée par les Congolais, les Italiens, les Genévois en embuscade.
Mathieu Roynette, régatier de Saint-Quentin en Yvelines prenait la barre d’Espoir Ile-de-France à la Roche Bernard. L’objectif affiché par le skipper : intégrer le top 20 ! Accumulant les performances dans les 10 premiers, les jeunes espoirs ont été à la hauteur des espérances du capitaine d’armement Jimmy Pahun. Avant un grutage des bateaux pour la « Med », 5 jeunes en difficulté de Trappes côtoyaient à Royan les deux équipages Franciliens. Heureux Omar d’avoir tiré des bords sur les Mumm 30, content d’avoir découvert la Mer sur des bateaux de croisière !
 
Arrivée dans le Roussillon, tension, pression sur les visages des Franciliens habitués au courant de la Manche et de l’Atlantique mais souvent fébriles sur la Belle Bleue, une place de second à garder, voir chatouiller la première. Le ralliement entre Saint-Cyprien et Marseille fût le plus beau, le plus fort. Bataille d’empannages en tête de la flotte, match racing entre les premiers : tu vires, je vire… Sainte-Maxime, Nicol soutenu par ses guerriers d’équipiers revient à 17,5 points des Marseillais. Ces derniers reçoivent une pénalité du Jury pour avoir plongé et enlevé une algue alors que le règlement l’interdit. Sainte-Maxime – Hyères, 8,75 points, le couteau entre les dents pour un final d’anthologie !  Une manche est courue le 28 juillet. « Ile-de-France » passe à la troisième place mais paradoxalement n’est jamais aussi proche de la première (4,25 points). 29 juillet, dans des conditions de vent soufflant à 10 nœuds, comité de course décide de faire naviguer les 32 voiliers hors de la rade de Hyères. « Ile-de-France » frappe fort d’entrée de jeu en gagnant la première manche ce qui les amène à 0,75 points du nouveau leader « Défi Partagé ». Le combat final pouvait débuter. Comme depuis le début de la compétition, Marseillais et Franciliens allaient se disputer le titre. Cette fois-ci sur une course, la dernière ! « Ile-de-France » coupe la ligne d’arrivée à la 10ème place. « Défi Partagé » en 21ème, première victoire d’un voilier « Ile-de-France » sur le Tour de France à la Voile !

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Jean-Christophe Mourniac et Franck Citeau Champions du Monde de Hobie Tiger !

Citeau - Mourniac
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Ayant participé en 2006 à quatre épreuves majeures du circuit F18 sous les couleurs du Pro Team, Jean-Christophe (CN de Sainte-Maxime) et Franck (YC de la Grande Motte) concluent parfaitement la saison. Le sourire dans la voix, Kinou ne cache pas sa satisfaction : « J’ai le sentiment du travail bien fait » lâche-t-il « nous avions le statut de favoris cette semaine, il ne fallait pas décevoir. » De ce point du vue, le duo a été plus qu’à la hauteur. Avec 7 victoires et 4 podiums, les Français ont conforté manche après manche leur option mise sur le titre dès les premiers jours.
 
« Nous avons fait de beaux départs, bien navigué, tout en maîtrisant le jeu dans les petits airs » poursuit Kinou. Si le spectre de la dernière journée du mondial de Formule 18*, le 14 juillet à Hyères, rodait encore dans la mémoire des marins, il s’est envolé à Cangas. Réguliers jusqu’au bout, Franck et Kinou n’ont fait qu’accroître leur avance pour finir en beauté avec une victoire et une place de 3e le dernier jour. « Vendredi, il suffisait de se faire disqualifier sur un seul départ et on prenait 80 points dans la vue. » explique Franck Citeau « nous aurions encore pu finir quatre » s’amuse-t-il avec ce second degré qu’il manie si bien, « plus sérieusement, cette semaine est dans la ligne de celle de Hyères où nous étions devant mais je pense qu’à Cangas, nous avons progressé dans le petit temps. » Jean-Christophe savoure lui ce moment et pense déjà à l’avenir : « Cette victoire conjure le sort mais c’est surtout important d’arriver à être le meilleur dans une série, de valider son travail et son expérience. Psychologiquement, c’est complètement différent après dans ta tête et je suis convaincu que cela permet d’être plus confiant dans d’autres séries. »
 
Au même moment, en Allemagne, les deux autres équipages du Nissan Hobie Cat Pro Team faisaient également parler d’eux sur le Championnat d’Europe de Tornado. Décidemment aussi  brillants en Hobie Tiger qu’à bord du catamaran olympique, les Australiens Darren Bundock et Glenn Ashby terminent seconds du rendez-vous européen (tous pays confondus) derrière les Autrichiens Roman Hagara et Hans Peter Steinacher. Les Espagnols, Fernando Echavarri et Antòn Paz, se classent eux 11e (et 9e européens), un joli résultat pour cet équipage qui ne s’est pas beaucoup entraîné en début de saison puisque Fernando était jusqu’en juin à bord de Movistar sur la Volvo Ocean Race.
 
* Alors qu’ils étaient toute la semaine en tête de la compétition, la pétole et le clapot du dernier jour avaient eu raison des espoirs de Franck et Kinou qui s’étaient contentés d’une quatrième place.

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Un plateau bien diversifié …

Départ de la Transat 6.50
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Retour aux sources ou phénomène de mondialisation ? Lors qu’en 1977, un Britannique un peu fou, Bob Salmon, crée la Mini Transat, il y a déjà un Polonais, un Espagnol, deux Anglais, un Allemand, un Belge, une armada de Français… sur les vingt-trois partants. Et au fil des éditions et des courses Mini qui vont étoffer le circuit grâce à Jean-Luc Garnier dès 1984, le phénomène fait boule de neige et les solitaires viennent de Tchécoslovaquie, des Etats-Unis, de Suède, d’Israël, du Brésil, du Cap Vert, de Finlande, du Canada, de Nouvelle Zélande… Car la taille de ces bateaux de 6,50 mètres, le coût pour concourir, la dimension humaine, le parcours océanique en solitaire, attirent tous les marins du monde.
 
Il faut rappeler qu’à ces époques (lointaines ?) il n’y avait que la transat anglaise (Ostar) qui permettait en solitaire, de traverser l’océan Atlantique et la course de l’Aurore (devenue La Solitaire du Figaro) qui autorisait les étapes semi côtières le long des côtes de France, d’Irlande et d’Espagne. La Route du Rhum n’existait pas encore (1978), les tours du monde en solitaire non plus (BOC Challenge ou Vendée Globe 1989), les multicoques en étaient encore aux balbutiements, les grands monocoques créaient la polémique (le Club Méditerranée d’Alain Colas mesurait 72 m !).
 
C’est d’ailleurs pour cette raison que Bob Salmon avait créé la Mini Transat, pour proposer un périple solitaire pour un budget raisonnable. Près de trente ans plus tard, tout a évolué… mais rien n’a changé chez les Minis : les bateaux sont devenus de plus en plus performants, de plus en plus sûrs, de plus en plus sophistiqués, mais les hommes sont toujours animés du même esprit. L’esprit Mini ! Celui qui crée cette ambiance si particulière qui trouve sa pleine expression aux Sables d’Olonne, entre coureurs, organisateurs, bénévoles, spectateurs, enfants, commerçants… Un mariage de compétition de haut vol, d’aventures personnelles, de découvertes d’horizons nouveaux et de personnages haut en couleurs.
 
Quatorze nations représentées
Mais il fallait être sacrément motivé pour arriver jusqu’au ponton des Sables d’Olonne, car sans être un parcours du combattant, les candidats à l’océan doivent tout de même consacrer trois mois ou plus pour préparer leur machine, faire les qualifications, s’essayer au solitaire… avant d’espérer conquérir l’horizon. Le bouche à oreille, les revues nautiques, l’Internet maintenant, ont provoqué des vocations Mini. « Je viens de Singapour où je faisais du Mumm-30 et Farr 40, des monotypes très techniques menés en équipage. C’est une amie qui m’a parlé de ces bateaux : je suis allé à La Rochelle et j’ai découvert les Minis… J’ai adoré l’ambiance, parce que tous les skippers sont comme une grande famille. J’ai choisi un bateau de série construit en Espagne pour la course Les Sables-Les Açores, ce qui va me permettre de me préparer pour la Mini Transat l’an prochain, car la saison dernière, je découvrais tout : les Minis, les gens, le solitaire, l’océan… » indique Elaine Chua.
 
Pour l’Australien Mark Bloom, tout vient d’un voyage autour du monde avec ses parents : en arrivant en Europe, il découvre ces minis bolides en mer, puis décide de se lancer dans l’aventure en Méditerranée à l’occasion de la Course des Lions 2005 : « Comme j’aime la compétition, j’ai décidé de m’investir dans cette série qui permet en plus, de naviguer loin en solo. J’ai fait une première expérience l’an passé en Méditerranée et j’ai acheté un prototype pour cette saison. J’ai surtout pratiqué le dériveur et partir pour les Açores est une première. Je suis officier de Marine Marchande et donc je connais bien la mer et je vois souvent des voiliers qui croisent… Cette fois, j’inverse les rôles ! »
 
Plus focalisé sur la découverte et l’envie de naviguer au large, le Belge Alexis Hupin a abandonné sur prototype half-tonner acheté en Croatie à l’occasion d’une mission des Nations Unis, pour prendre le temps de s’initier au solitaire, même s’il doit quitter provisoirement sa femme, installée en Suède et tout juste mariée il y a deux semaines :  « Le Mini permet surtout d’apprendre autre chose que la navigation : il faut se débrouiller tout seul en électricité, en bricolage, en voilerie, en réparation… Et il faut en plus mener son projet, trouver des financements (ce que je n’ai pas réussi). Cela va être ma première longue traversée en solitaire, mon premier passage du cap Finisterre, ma première visite aux Açores. Une belle découverte ! Avec évidemment un peu d’appréhension de savoir comment cela va se passer et comment je vais me comporter… »
 
Autre cheminement pour les deux inséparables Slovènes qui naviguent ensemble depuis des années et travaillent dans la même société, Adria spécialiste de la caravane et du camping-car. Andraz Mihelin et Kristian Hajnsek décident d’abord de se tester en rachetant le vieux prototype d’Yves Parlier construit en 1985 ! En 2002, ils participent ensemble à deux courses du circuit Mini, puis convainquent leur employeur de partager leur temps entre compétitions et développements de projets. Ils construisent ensemble deux bateaux strictement identiques puis se lancent dans la Mini Transat 2005, leur première expérience océanique : « Les courses Minis proposent un bon niveau de compétition, avec une aventure personnelle, et tout ça pour peu d’argent. J’ai commencé à naviguer sur de gros voiliers en Adriatique et maintenant que je suis plus âgé, je fais du Mini… C’est paradoxal ! L’an passé, nous avons fait la Mini Transat mais nous manquions de préparation. La course Les Sables-Les Açores-Les Sables va nous permettre de progresser car le format mélange course hauturière et sprint. Il va falloir pousser les machines à fond dès le départ ! Car la première fois, vous faîtes tout pour que le projet survive, et la seconde saison, il faut faire des résultats… »
 
Sur la ligne de départ, dimanche 30 juillet à 12h30, ils seront donc vingt-quatre étrangers représentants quatorze nations : deux Australiens, trois Espagnols, deux Britanniques, un Polonais, deux Slovènes, trois Allemands, deux Américains, deux Belges, deux Néerlandais, deux Tchèques, une Singapourienne, un Portugais et un Suisse… Un plateau bien diversifié qui montre que le Mini est aussi une fenêtre sur le monde et sur les autres, tout en restant une porte qui s’ouvre sur soi-même. La richesse est dans le métissage des genres, des personnes, des passions, des métiers, des origines, et de ce point de vue, la course Les Sables-Les Açore-Les Sables propose autant d’histoires que de femmes et d’hommes engagés pour cette aventure.

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Le premier Open 60 canadien touchera son élément fin août

Open 60 Spirit of Canada
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Au bénéfice de celles et ceux qui ne demandent qu’à se familiariser avec le projet, notons que Spirit Of Canada est un Open 60 de dernière génération. L’équipe a utilisé les toutes dernières technologies de pointe appliquée à la construction de ce type de bateau qui est, soit dit en passant, un plan du cabinet d’architectes Owen-Clarke proche en caractéristiques du célèbre 60 pieds ECOVER du skipper britannique Mike Golding.

Skipper bien connu et initiateur du projet, Derek Hatfield a du batailler ferme pour rendre possible cette aventure qui, avant même de naviguer, a été un défi de tous les instants. En effet, dès le départ, il s’est avéré que l’expertise canadienne dans ce domaine était carrément inexistante. Les matériaux de construction ont donc du être importés d’Europe ou des Etats-Unis. Quant aux équipements, ils ont été amenés de Nouvelle Zélande, ce qui a supposé une logistique très importante et bien évidemment, les délais qui vont avec. Le savoir-faire technique qui s’est relayé tout au long de la construction afin d’encadrer l’ossature canadienne a été internationale. Depuis trois mois une équipe venu de France a d’ailleurs pris en charge la construction et œuvre à plein temps sur le chantier. Leur mandat prendra fin lors de la mise à l’eau du bateau.

Aujourd’hui le premier objectif  est en passe d’être rempli. Le premier Open 60 canadien touchera son élément fin août. S’en suivra une longue période de préparation et d’optimisation nécessaire à ce type d’engin. Ce sera une étape importante qui fera honneur aux efforts de toutes celles et  ceux qui supportent ce projet depuis le début.

Daniel Lévesque

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Deux manches pour départager … les six premiers !

Ville de Genève - Carrefour Prévention (SUI)
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Les 31 équipages se sont élancés en rade de Hyères ce matin après 11h00 dans des conditions orageuses et instables qui ont contraint le Comité de Course à annuler la manche après le passage de la première bouée au vent. Un coup dur pour DÉFI PARTAGÉ – MARSEILLE qui menait alors la flotte loin devant les autres prétendants à la victoire et pouvait ainsi saisir l’opportunité de creuser son avance en tête du classement général. Lorsque le Comité a pu lancer un nouveau départ, une heure après l’annulation, les Marseillais ont eu des difficultés à retrouver leur concentration. L’équipage suisse de VILLE DE GENÈVE – CARREFOUR PRÉVENTION en a alors profité pour saisir sa chance. Après la réduction de parcours à la deuxième bouée au vent, suite à une rotation de vent, les Helvètes s’imposent devant CÔTES D’ARMOR et DIEPPE SEINE-MARITIME.

‘Nous n’avons pas pris un très bon départ, confie le skipper Loïc Fuhrer à l’arrivée, mais nous sommes ensuite partis du côté que nous avions choisi et cela a payé. Demain, nous essaierons de naviguer comme à notre habitude, sans pression. Les équipages sont tellement proches en nombre de points que cela se joue avant tout dans la tête’. Les Suisses passent ainsi de la troisième à la première place du classement général et devancent maintenant les Marseillais de 0,5 point et ILE DE FRANCE de 4,25 points. ‘Les Suisses sont vraiment à la leur place, précise le skipper du bateau francilien, Jean Pierre Nicol. Ils maîtrisent bien ce genre de manche. Demain, nous assisterons une fois de plus à un nouveau départ. L’ordre des places au classement ne compte pas vraiment. Il faut surtout regarder les écarts de points. Mentalement, nous pouvons faire abstraction de ces classements, mais tactiquement, nous avons envie d’être devant l’adversaire qui nous précède. Nous sommes donc contents d’avoir repris des points sur DÉFI PARTAGÉ – MARSEILLE, mais nous avions un peu oublié les Suisses. Pas facile de contrôler cinq adversaires en même temps !’

Dans ses conditions trop instables, le Comité de Course a finalement décidé de reporter les deux autres manches à demain et de faire rentrer les bateaux au port. À l’issue de cette journée haute en rebondissements, le classement général est totalement modifié. Les six premiers bateaux se tiennent ce soir en 20 points, contre 35 hier. Grâce à sa belle deuxième place aujourd’hui qui fait suite à deux victoires consécutives, CÔTES D’ARMOR est maintenant quatrième du classement général, devant MATONDO CONGO – Route de l’équateur et JOE FLY SAILING TEAM. Si tout peut encore se jouer demain pour les équipages professionnels, la victoire du classement Amateur est d’ores et déjà acquise par ILE MAURICE NAÏADE RESORTS – EBSCO. ‘Nous sommes vraiment très heureux car nous étions confrontés à de grosses équipes comme VILLE DU PORT – BRED – LA RÉUNION et DIEPPE SEINE-MARITIME, alors que notre projet était plutôt tardif, a déclaré le skipper Sylvain Chtounder à son retour au port. Mais nous attendrons demain pour faire la fête avec les autres équipages car on aimerait bien gagner quelques places au général sur les deux manches à venir’. Avec 96 points d’avance et 80 points à gagner demain sur les dernières manches de l’épreuve, ILE MAURICE NAÏADE RESORTS – EBSCO est certain de remporter le classement Amateur.

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Soixante dix partants et soixante dix histoires

Depart sous Spi
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On peut avoir soixante quatre ans ou vingt-et-un, et avoir les mêmes passions, les mêmes ambitions, les mêmes envies. Sur les pontons des Sables d’Olonne, l’éventail des professions représentées est pour le moins varié : coureurs professionnels bien sûr (même si les budgets et les rémunérations sont parmi les plus faibles du milieu nautique), mais aussi préparateurs, gréeurs, moniteurs ou convoyeurs de bateaux, ingénieurs, chefs d’entreprise, officier de marine marchande, étudiants, programmeur, consultants, architectes, commerciaux, techniciens, éducateurs sportif, professeur, organisateur d’évènement, journalistes, expert comptable, éditeur, ostéopathe, stratifieur, spécialistes composites, économiste… Une diversité qui correspond à la Classe  Mini qui propose toute la saison, une large gamme de courses, en solitaire ou en double, à la journée, pour une semaine ou un mois, avec un budget qui reste raisonnable et un accès relativement facile pour qui aime la voile, la glisse, le large et la découverte.
La course Les Sables-Les Açores-Les Sables répond de ce point de vue parfaitement aux attentes de nombre de coureurs car elle se déroule en été, elle consiste en un aller-retour qui permet de diminuer sensiblement les coûts de la logistique (pas de retour par cargo), elle ne dure qu’un mois, elle fait escale à Horta (une escale peu fréquentée par les courses), elle est ouverte aux professionnels avertis comme aux amateurs éclairés, elle permet de naviguer en solitaire pendant plusieurs jours sur un parcours océanique. Un mélange des genres qui offre une grande richesse de rencontres, d’échanges, d’apprentissages avec un projet solitaire. Surtout avec un accueil comme celui réservé par les Sports Nautiques Sablais, organisateurs de l’épreuve avec le soutien de la mairie des Sables, des commerçants, des Sablais et des nombreux touristes venus en vacances. Une ambiance conviviale où chaque skipper échange les autres, coureurs ou spectateurs, ses impressions, ses espoirs, ses galères, ses joies, ses expériences…
 
La valeur n’attend point le nombre des années
Le plus ancien des solitaires, déjà organisateur et coureur Mini, n’est autre que Jean-Marie Vidal, troisième de la transat anglaise 1972 sur trimaran Cap 33, derrière Alain Colas et Jean-Yves Terlain, mais aussi double vainqueur de la Solitaire du Figaro à quinze années d’écart. Cet ancien responsable de la marina de Port Camargue est depuis plus de dix ans, passionné par ces Mini bolides de 6,50 mètres : « Les Minis sont une classe de bateau que j’ai toujours appréciée. Elle n’a pas encore trop évolué et naviguer avec des coureurs de tout âge, permet de se remettre en question ! Rien n’est jamais établi et c’est intéressant de voir leur approche, en même temps très décontractée et très sérieuse. Et je ne connais pas les Açores. Ce sera l’occasion de découvrir un pays, des paysages : c’est aussi l’avantage de ces courses en Mini qui nous emmènent dans des coins nouveaux… Le choix de mon bateau est aussi lié à ma façon de naviguer : c’est un ensemble de clins d’œil. C’est un peu pour offrir l’occasion à des gens que j’aime de s’exprimer, comme avec l’architecte Etienne Bertrand, je le connais depuis trente ans. Mon trimaran de la transat 1972 avait été construit à Sète, voilé par Véga, et mon Mini d’aujourd’hui aussi. Ce sont aussi des anniversaires : si je fais la Mini Transat l’an prochain, ce sera 35 ans après l’Ostar, à 65 ans sur un voilier de 6,50 mètres avec le numéro 650… »
A l’opposé, si on peut dire, l’un des plus jeunes concurrents de la course Les Sables-Les Açores-Les Sables, garde le même état d’esprit, le même enthousiasme, et finalement la même vision. Anthony Marchand, troisième lors du prologue devant Les Sables d’Olonne mercredi, à bord d’un prototype moins performant que les dernières machines mises à l’eau, est directement passé du lycée à la préparation de bateaux de compétition : « Je sors tout juste du dériveur, de la filière olympique avec le pôle France de Brest : Optimist, Laser, 470. J’ai arrêté en septembre dernier parce que mon équipier partait sous d’autres cieux. Et le Mini, cela me permet de découvrir le grand large. J’ai emprunté à la banque pour acheter le bateau qui a fait la Mini Transat 2003 et qui n’était pas trop cher parce qu’il n’a pas trop bien marché et que l’architecte, Thomas Seitz n’est pas connu. Ce n’est pas un Mini très puissant, car il est plutôt typé petit temps au portant… Mais on fera avec ! Le parcours des Sables-Les Açors-Les Sables va me permettre de naviguer au large et en solitaire pendant plusieurs jours, ce que je n’ai jamais fait. Et c’est une bonne préparation pour la Mini Transat l’an prochain. Et les Açores seront une découverte…Ce n’est pas du tout le même état d’esprit que les régates que j’ai l’habitude de faire, rester tout seul au milieu de l’océan, c’est super ! »
De tous les horizons pour un même horizon : celui du grand large, du solitaire, de la course à échelle humaine, du plaisir et de la surprise. A dimanche 30 juillet à 12h30 pour le grand départ vers l’archipel perché au milieu de l’océan Atlantique, pour Horta le port de l’île Faïal, à plus de 1 500 kilomètres du continent…

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Un fauteuil pour six …

Tour Voile Mumm 30 au près
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La dernière étape de ralliement ne déroge pas à la règle. Elle s’est déroulée dans le même type de conditions que toutes les précédentes : vent faible à modéré entre 6 et 12 noeuds, mer belle, grand soleil. La flotte a couvert les 33 milles du parcours entre Sainte-Maxime et Hyères au près, dans un vent tournant progressivement de sud-est à sud-ouest, qui n’a pas laissé beaucoup de places aux options. ‘C’était avant tout une course de vitesse, confiait à l’arrivée le skipper de CÔTES D’ARMOR, Michaël Aveline. Ce n’était pas facile de garder notre première position, car les Suisses n’ont pas cessé d’attaquer. Mais nous avons su contrôler les autres concurrents comme en Match Racing. Nous sommes très contents de notre performance sur ce TFV. Nous avons bien travaillé en avant saison grâce au département des Côtes d’Armor qui nous a offert un deuxième Mumm pour nous entraîner davantage. Nous allons nous donner à fond sur les trois dernières manches car le podium est encore jouable. Ce serait une belle récompense pour toute l’équipe’.

Grâce à leur belle seconde place, les Suisses de VILLE DE GENÈVE – CARREFOUR PRÉVENTION gagnent deux places au classement général et remontent sur la troisième marche du podium provisoire. ‘La victoire va être difficile à atteindre, pense le skipper Loïc Furher, mais il reste trois parcours et beaucoup de choses peuvent encore se jouer. Nous n’avons pas de stratégie particulière. Nous allons juste naviguer au maximum, comme d’habitude’. Les étudiants d’ALFA LAVAL réalisent la performance de la journée en s’adjugeant la troisième place après un très beau début de course : ‘nous avons pris un bon départ en partant sur la gauche du plan d’eau, précise le skipper Yoann Richomme. Le vent prenait de la droite donc nous avons pu faire la cuillère et revenir sur les premiers. Nous sommes vraiment content de ce résultat car nous n’avons pas fait un très bon TFV cette année. Mais nous ferons mieux l’année prochaine’.

Tout pourrait donc se jouer aujourd’hui, si le vent suffit à lancer les trois dernières manches de l’épreuve. Mathématiquement, six bateaux peuvent prétendre à la victoire, mais les deux grands favoris restent bien-sûr DÉFI PARTAGÉ – MARSEILLE et ILE DE FRANCE, qui occupent la première et la deuxième place du classement général depuis deux semaines. Hier soir, seuls 8,75 points séparent les deux leaders. ‘Notre tactique est d’attaquer, explique le skipper francilien Jean-Pierre Nicol. Nous sommes là pour gagner. Il faudra être meilleur que les autres’. Mais les Marseillais ne se laisseront pas faire. Ils l’ont encore prouvé hier sur le ralliement. Vingt-troisième au premier pointage hier matin, DÉFI PARTAGÉ – MARSEILLE est parvenu à remonter la flotte et a franchi la ligne d’arrivée en 11ème position. ‘Nous sommes partis à droite sur le bord de dégagement et nous avons persisté dans cette erreur, reconnaît le skipper Dimitri Deruelle. Il nous a fallu du temps pour se remettre dans le train, mais c’était une course de vitesse et nous avons joué sur la rotation de vent à droite. Tout va se jouer demain. Nous allons faire un Tour de France à la Voile complet en trois manches !’

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Gwen Catherine

Skippers d´Islande
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Combien de Class 40 étaient engagés dans la course ?
8 bateaux, tous forcément récents, des Pogo 40 et des Jumbo 40 menés en équipage de 4 personnes et un A40 modifié. Pour la première étape j’avais à mes côtés François Lucas, Pascal Michaillas et Mathis Prochasson. Parmi nos compétiteurs les plus coriaces sur le papier, j’avais noté l’Azawakh 3 de Jean-Pierre Amblard accompagné d’Olivier Rabine et Marc Lepesqueux (tous trois sont engagés dans la Route du Rhum), Destination Calais, et Cinéma Cinéphile qui comptait à bord deux représentants de la voilerie Elvström en plus de l’équipage de base (en tout 6 personnes).

Vous avez mené les 1200 milles de l’étape ?
Oui, sauf au départ de Paimpol où le Jumbo 40 de Jean-Pierre Amblard nous précédait.

Qu’est ce que vous avez eu comme conditions ?
Du près petit temps, medium jusqu’au Fastnet. Ensuite une zone de pétole au SW de l’Irlande avant qu’une belle dépression arrive et stagne sur zone. Elle a fini par s’évacuer au bout de deux jours. On en a profité pour larguer nos concurrents en passant par l’Est. On a eu des vents portants et forts, jusqu’à 40 nds. Ca allait très vite. Le record de vitesse du bateau au GPS en vitesse fond, c’est 23 nds ! En tout il nous a fallu 6 jours et 12 heures pour parcourir l’étape.

Des problèmes avec le bateau ?
Non rien de particulier si ce n’est le ragage de la grand-voile sur les barres de flèche qui sont proéminentes et angulées et aussi la fixation avant du bout-dehors qui sollicite le pont en cet endroit.

Et la régate de ralliement entre Reykjavik et Grundarfjördur (105 milles) ?
C’était magnifique. La ligne d’arrivée est située près d’un village superbe abrité entre de hautes montagnes sauvages. La régate a duré une vingtaine d’heures. On a été constamment bord à bord au louvoyage avec Destination Calais. Mais une erreur de manœuvre peu avant la fin nous a contraint à lui céder la place de leader.

Pour l’étape retour vers Paimpol, nombreux ont été les Class 40 à rentrer en solitaire et ainsi se qualifier pour le Rhum ?
Effectivement il y avait cinq bateaux en solitaire, un en double (celui de Jacques Fournier) et deux en équipage (au moins 4 personnes) le Jumbo 40 belge Merena et le nôtre. J’avais à mes côtés Vincent Aillaud, qui fait une P.O. en 470, Sébastien Toupet, vainqueur du dernier Spi au poste de barreur en First 31.7 et Pascal qui était de la première étape (aussi classé second du Championnat de France universitaire de match racing).

Il semblerait que vous ayez eu beaucoup de vent pendant ce retour en France ?
Oui et non. On est parti le 12 juillet comme prévu. Mais le lendemain matin, alors qu’on possédait environ 5 milles d’avance sur Destination Calais, mené en solitaire, rappelons-le, Merena annonce par VHF avoir reçu des infos météo en provenance du plat pays indiquant des conditions exécrables, avec des vents de force 10 et des creux de 10 m, sur zone pour les 24 heures à venir. Mes infos et celles d’autres skippers étaient loin d’être aussi alarmistes (plutôt du 25/30 nds et une mer de 4 m). Mais en final, on a décidé d’aller s’abriter dans un petit port de la côte sud de l’Islande. On a passé la nuit au port. Seuls quelques IRC sont restés en mer au large et ont d’ailleurs eu… des conditions tout à fait gérables. Nous mêmes sommes repartis dès le lendemain dans l’après-midi, et les autres Class 40 ont attendu plus longtemps avant de tailler la route.

Et alors la météo sur le retour ?
On a eu les conditions anticipées, c’est-à-dire relativement agréables ; du près sur 70% du parcours. On a fait un slalom géant en Atlantique Nord contre des vents oscillant du S au SE. On a évolué en lisière d’une dépression. La mer était croisée, on n’a pas forcé sur le bateau. Ensuite on a été chercher une seconde dépression en approche de la côte SW irlandaise.

Les Solitaires ont trinqué à cet endroit ?
Effectivement, les conditions se sont aggravées par la suite pour eux qui étaient derrière.

Et la fin ?
… Au bon plein depuis le Fastnet. Accompagné d’une forte remontée des températures, ça fait du bien. Il faut savoir que là haut, les températures oscillent entre 10/15° de jour et 5/10° la nuit, certes brève. C’est pas la canicule ! On a été le premier des Class 40 à franchir la ligne d’arrivée. Il nous aura fallu un peu moins de 10 jours de navigation en comptant l’escale imprévue. (Ndlr : Destination Calais, le Jumbo 40 mené par Pierre-Yves Chatelin s’impose en Solitaire)

Quel bilan ?
On a eu beaucoup de plaisir à naviguer sur un bateau très sympa, marin, rapide. La course est super, le parcours est exigeant. C’était un bon test avant la Route du Rhum. Et au niveau météo, routage, acquisition de polaires, nous avons beaucoup appris.

Et votre programme maintenant ?
Un peu de repos car j’ai beaucoup navigué depuis la mise à l’eau du bateau mi-mars. D’ailleurs le loch indique près de 6000 milles au compteur ! Le bateau va faire un petit tour au chantier. Et puis je reprendrais une préparation spécifique pour le Rhum à Lorient avec d’autres Class 40.

Une dernière question. Que signifie Tchuda Popka, le nom du bateau ?
C’est un nom russe que j’ai découvert quand je travaillais en Azerbaïdjan. Je cherchais un nom pour le Pogo 2, mon premier bateau. En décrivant les formes larges et puissantes du bateau à mon entourage, un de mes voisins locaux m’a proposé Tchuda Popka, ce qui signifie « merveilleux petit cul ». Voila vous savez tout !

Propos recueillis par Patrice Carpentier

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