Elle n’arrive que tous les quatre ans, et se trouve naturellement au cœur des préoccupations des amateurs de compétition hauturière : la Route du Rhum s’élancera de Saint Malo dans moins d’un mois, et votre magazine favori lui consacre bien évidemment un dossier spécial de 20 pages. Historique détaillé, revue de troupes, focus sur l’explosion des Class 40, sujets techniques, sans oublier un portrait de Loïc Caradec à l’occasion du 20ème anniversaire de sa disparition : tout pour aborder la huitième édition de la plus mythique des transats ! Côté Imoca, les nouveaux 60 pieds Farr de Jérémie Beyou et Vincent Riou effectueront sur cette épreuve leur baptême du feu, il nous a donc paru indispensable de vous les détailler, sans oublier de faire le point sur les nouveaux projets actuellement en gestation. Nous nous penchons également dans ce numéro, en compagnie des principaux acteurs du circuit, sur l’avenir des multicoques 60’ – avenir qui ne manque pas de susciter quelques interrogations. Le monde des records étant par ailleurs en ébullition, Course Au Large N°20 lui ouvre ses pages : huit nouveaux temps de référence ont en effet été établis depuis janvier, et sur le front du solitaire, Thomas Coville et Francis Joyon nous dévoilent leurs trimarans géants respectifs ! Sans oublier le projet de maxi-hydroptère tourdumondiste conçu par l’équipe de l’infatigable Alain Thébault. Enfin, vous retrouverez naturellement dans Course Au Large N°20 toute l’actualité en images et vos rendez-vous habituels… bonne lecture !
Trois super-maxis figurent déjà parmi les participants, dont les bateaux, qui ont récemment pris les deux premières places lors de la Maxi-Yacht Rolex Cup : Alfa Romeo, vaiqnueur de la Goraglia en temps réel, et Morning Glory, le tenant du record sur la Transpac. Troisième maxi à s’aligner, le géant Néo-Z Thuraya-Maximus, gagnant du challenge Transatlantique Rolex en 2005. L’équipe italienne de Filippo Molinari et Damiano Lipani se trouve renforcée par la présence de Paul Cayard, le gagnant de la Whitbread, qui a participé aussi à la finale de la Coupe de l’America, aux JO et à de nombreux championnats mondiaux. Mike Sanderson, vainqueur de la Volvo Ocean Race 05/06 à bord d’ABN AMRO I a également annoncé sa participation.
Carlo Puri Negri sera de retour pour défendre son titre remporté l’année dernière, son bateau Atlanta II ayant remporté l’épreuve en temps réel l’an passé, ce qui semble hors de sa portée cette fois étant donné la présence massive des Maxi. Parmi les autres grands bateaux déjà inscrits, les italiens Damiani Our Dream et Steinlager II, les Swan 601, Spirit of Jethou (GBR) et Moneypenny (Etats-Unis), le tenant de la Coupe Rolex Swan, et le Volvo 60 AAG Big One (CRO).
Départ de la Rolex Middle Sea Race 2006 du port de Marsamxett, sur l’île de Malte, le samedi 21 octobre prochain.
Les 6 catégories de voiliers se sont ainsi élancées sans coup férir depuis la tour du Portalet en tout début d’après-midi en direction de l’Est. Un grand triangle de 20 milles nautiques leur était proposé, sans piège ni surprise, certes peu propice aux grands mouvements stratégiques mais idéal pour lâcher les chevaux et rivaliser en vitesse pure sur le long bord de portant vers le Lion de mer puis au « reaching » lors du retour. Les longues luges modernes signées des plus grands architectes contemporains, Frers, Briand, Brenta, et autres Farr, cathédrales de carbone kevlar ou titane, ont fait admirer ce que le génie humain réalise de plus efficace et de plus esthétique en matière de performance maritime.
La quête de la perfection Si d’aucun attendait avec une légitime impatience l’entrée en lice mardi des voiliers de tradition, 155 voiliers Modernes se sont chargés de nous rappeler, si besoin était, que l’imagination créative des architectes de marine ne s’est pas arrêtée avec le tournant du siècle. Le départ peu après 13 heures de 8 Wally, parmi lesquels les « petits nouveaux », Tango à Luca Bassani et J One à Jean-Charles Decaux, suivis quelques minutes après par les grands prototypes IRC (CNB, Swans, Mari-Cha IV, Velsheda…) était comme une ode à la démesure créatrice des récentes années. Lignes tendues, harmonieux mélange des matières, bois et composite, couleurs tout en transparence célébrant fibres et tissus, les bateaux du jour flattaient d’abord le regard avant d’interpeller le sens marin. Mais dans un vent de Sud Ouest de mieux en mieux installé au fil des minutes, s’ouvrait vite le chapitre de la performance. Une première bascule dès le départ à droite du plan d’eau mettait toute la flotte sur orbite, cap sur la balise de la Rabiou à l’orée du golfe. La fin de ce petit bord de largue était alors marquée par la grande éclosion des spis et autre gennakers avant une descente en vitesse pure vers Saint Raphaël. Saint Raphaël et le Lion de mer, caillou posé à quelques encablures des côtes, qui devenait rapidement aussi congestionné que la place de l’Etoile aux heures de pointe, chaque bateau tentant de serrer la marque au plus près tout en gardant son inertie le plus longtemps possible avant l’afalage, ô combien spectaculaire et acrobatique du spi. L’immense Mari-Cha, à la lutte avec Morning Glory (80′ IMS Maxi Boat Reichel/Pugh) était depuis longtemps reparti au près serré vers Saint –Tropez, quand se présentait la flotte des Wally emmenée par Y3K, Magic Carpet et Dangerous But Fun. Dans le sillage du majestueux Velsheda (réplique de 23 MJ) Money Penny, Cuor du Leone II (Swans 601) et le Mean Machine de Peter De Ridder (Brenta 65-2) nous ont donné un avant-goût de l’intensité qu’ils comptent donner aux débats tout au long de la semaine.
Histoire extra-ordinaire L’homme d’affaires Italien Luca Bassani a créé de toutes pièces en 1994 Wally Yachts. Ce chantier produit depuis toute une gamme impressionante de voiliers haut de gamme mais aussi et plus récemment de bateaux à moteurs. L’histoire des Wally débute lorsque Luca Bassani décide de construire pour ses besoins personnels un yacht de luxe familial, capable des plus hautes performances sportives et cependant facile à manier et très sûr à la mer. Marin de compétition, Luca Bassani désirait conserver les sensations du haut niveau à bord d’un yacht confortable poour les sorties en famille. Il a ainsi développer un certain nombre de concepts nouveaux dans la construction de yachts de luxe, comme l’utilisation à outrance des matériaux composite et des aides à la navigation. Wally est depuis devenu leader dans la construction de yachts d’avant garde aux lignes et aux conseptions résolument futuristes. Pour de nombreux qspécialistes, Bassani a ouvert la voie à des architctes de renom comme German Frers et Luca Brenta, dignes héritiers des Nicholson, Fife ou Herreshoff du siècle dernier. basé à Monaco, Wally Europe dispose de chantiers à Massa carrara en Italie pour la construction des WallyPowers et à Fano pour le composite, avec un four de 50 mètres. les Wally tenders sont fabriqués à Bizerte (Tunisie). Le Groupe Wally emploie 265 personnes dans ses chantiers composites, 60 charpentiers, 42 personnes pour l’électronique, 143 personnes aux finitions et 33 dessinateurs. Trois nouveaux Wally en préparation : Extrapolation du redoutable Y3K, le nouveau Wally 100 Y3K devrait être lancé à la fin de l’année sous la signature du cabinet Frers. Attendu également mais en 2007, le sloop Wally 130 signé Javier Soto Acebal. le plus grand wally jamais construit est en chantier à Fano pour un lancement en 2008. Wally 148 sort du carton à dessin du cabinet tripp design. ce superyacht portera 2 700 m2 de voilure.
Comment s’est déroulé le National ? Nous avons couru 5 manches dans des conditions de vent puissant (20 à 30 nœuds). Vendredi, 3 courses ont été lancées. Samedi, nous avons attendu le passage de l’orage pour courir 2 manches en fin de journée. Enfin, hier nous n’avons pas navigué car il y avait un bulletin météo spécial. Jean-Yves Jaffrezic gagne l’épreuve, il est suivi de « Nantes Saint-Nazaire » et de l’anglais Kévin Sproul. Et la coupe de France J80 ? Chaque année, le National J80 permet de connaître le vainqueur de notre coupe de France. Vendredi, l’Equipe de France Militaire partait véritablement favorite du fait de son très bon début de saison (victoire au Spi Ouest France, à Pornic et à l’Européen Grand Prix de l’Ecole navale) mais elle termine neuvième. Eric Brezellec, l’un des piliers de la classe l’emporte. Nous avons vécu une très belle coupe de France avec de nombreux nouveaux équipages et au moins 25 équipages à chaque événements. On peut observer que le niveau de la flotte est de plus en plus homogène au regard des manches gagnées par des teams différents. Les J80 naviguent très groupés. Je remarque aussi que nous avons connu toutes les conditions et que les meilleurs assurent aussi bien dans le petit temps, le médium et le gros temps. En résumé, cette saison aura été très complète.
Pouvez-vous nous parler de 2007 ? La classe française J80 va continuer sa progression en 2007. On se rend compte que de plus en plus d’amateurs de sensations fortes passent au J80. C’est un voilier vraiment ludique et vous pouvez être sûre de naviguer avec beaucoup d’adversaires sur les lignes de départ (50 voiliers le week-end de Pâques !). Nous organisons le Mondial J80 en France du 1 au 7 juillet à la Trinité-sur-Mer. Cela va être, sans aucun doute, l’apogée de la saison 2007. On sera aussi présent comme chaque année au Spi ouest France. Le Championnat de France monotype et la Pornic JCup seront aussi sur les tablettes de la coupe de France J80.
A ce jeu-là, c’est Khayyâm qui a encore une fois tiré son épingle du jeu durant le week-end du Grand Pavois à La Rochelle. Le départ donné au portant dans près de 20 nœuds de vent a tout de suite vu les plus grandes unités prendre les devants de la flotte. Seuls Viola et Sinbad, jouant les berniques, se sont agrippés un long instant au plus grands, avant de laisser Khayyâm, Petite Lande et Merry Dancer s’envoler vers le podium.
Respirant également à leur aise dans cette belle brise de suroît, Griffon et Christina II, les anciens admiralers, ont profité des longs bords de débridé pour dépasser les deux vieux écossais et s’intercaler derrière nos trois navires amiraux, mais sans pour autant les inquiéter vraiment… d’ailleurs, comment auraient-ils pu rivaliser à ces allures avec ces trois coureurs des 7 mers ? C’est en tout cas ce qui se disait le samedi soir autour des cocktails composés spécialement pour les équipages, leurs amis et leurs invités, par nos amis de Hennessy, venus en voisins retrouver la flotte des classiques de l’Atlantique.
Pour des raisons de météo et d’encombrement du Port des Minimes pendant ces journées météorologiquement agitées (seule relâche possible des yachts en cas de gros problèmes) de dimanche n’a pas pu être le théâtre du Trophée Philippe Harlé. La régate prévue s’est du coup transformée en grasse matinée suivie d’un brunch des équipages accueillis au Musée Maritime de La Rochelle. Une réussite de plus à mettre à l’actif de l’excellente ambiance du Yacht Club Classique !
e chant des sirènes a su rappeler la fine fleur des marins pour la finale du Challenge Julius Baer ce week-end. Outre le plan sportif, la concentration de talents omniprésente sur chaque régate a démontré que le succès et la réputation de la série ont largement dépassé nos frontières. Avant tout pour le plaisir de la régate et dans l’espoir d’être au top au classement général, Loïck Peyron, Ernesto Bertarelli, Alain Gautier, Franck Cammas, Yvan Ravussin ou Pierre Pennec s’étaient donnés rendez-vous à Versoix (Genève) pour clôturer la saison 2006. Chacun d’eux avait à cœur de se retrouver pour naviguer une fois encore dans la bonne ambiance lémanique qui règne au sein de la classe de ces multicoques de compétition de 35 pieds.
Trois belles manches ont pu être courues dans la journée de samedi. Le lendemain, pluie et absence de vent ont malheureusement condamné les concurrents à une longue attente. A l’issue du week-end, Alain Gautier s’impose vainqueur de l’épreuve avec FONCIA. Une place qui les porte au 3ème rang du Challenge Julius Baer. Belle récompense pour le marin français qui avait très tôt affiché son envie de bien figurer au palmarès. Ce dernier en tire un bilan plutôt positif : « Humide mais très content de la fin du championnat. C’est la sixième course d’affilée où nous sommes dans le coup. Mathématiquement, nous avions encore des chances de passer devant ALINGHI au classement général et tout laissait augurer une journée palpitante. Hélas, la météo en a décidé autrement et le classement est resté figé. Sportivement, ce challenge est très intéressant et d’un bon niveau. Notre équipage, composé pour moitié de professionnels, a parfaitement fonctionné. L’an prochain, nous commencerons la saison comme nous venons de la terminer pour jouer la gagne avec les autres. »
Flash-back sur les moments forts de la cuvée 2006. L’intensification des programmes d’entraînements et l’arrivée de skippers renommés sur le circuit, ont eu pour conséquence d’élever d’un cran la compétition. En mai, le championnat démarrait avec le Grand Prix Chopard à la Société Nautique de Genève. Nicolas Grange, président de la série, skipper et propriétaire d’OKALYS, l’avait pressenti lorsqu’il confiait : « Ce nouveau championnat va être très serré et le niveau moyen des équipages en forte hausse ». En rade de Genève, OKALYS marquait d’entrée de jeu les esprits en remportant le premier grand prix de la saison, talonné de près par son grand concurrent ALINGHI. Dernier arrivé sur le circuit, Alain Gautier sur FONCIA ne cachait pas ses ambitions : « En 2005 nous avons dû apprivoiser notre bateau. Cette année, c’est différent. Nous avons pour ambition de venir nous imposer sur le Léman ».
Deux semaines plus tard, c’est Ernesto Bertarelli sur ALINGHI qui l’emportait dans les conditions soutenues de la HP Cup La Réserve. CADENCE, de Jean-François Demole, et JULIUS BAER, de Philippe Cardis et François Mordasini, venaient compléter ce podium en bons outsiders toujours dans le coup. La Genève-Rolle-Genève voyait ensuite OKALYS rafler la victoire à ALINGHI. Une semaine après jour pour jour, l’équipage de BANQUE GONET & CIE emportait haut la main le Bol d’Or Rolex avec Russel Coutts à son bord. Puis, faisant preuve de nerfs d’acier jusqu’à la dernière bouée pour négocier au mieux les zones de vent et de calme plat, c’est JULIUS BAER qui reprit le flambeau pour s’imposer vainqueur à l’issue de la TransMajestic, au mois de juillet.
Venait ensuite la trêve estivale. Bien décidé à regagner du terrain, ALINGHI parvint à claquer la Régate du Joran pour revenir à trois points seulement d’OKALYS. La compétition était relancée. C’est à Lausanne en septembre, pour Grand Prix Beau-Rivage Palace, que FONCIA surgit en première position. Fidèle à son concept, le traditionnel rendez-vous accueillait parallèlement une pléiade de marins prestigieux dont cinq des skippers de l’America’s Cup amusés à l’idée de venir s’affronter dans le cadre du Trophée Marco Landolt aux côtés de Karine Fauconnier, Pascal Bidégorry, Franck Cammas et Stève Ravussin.
Ultime étape, l’Open Cadillac de Versoix reflète une nouvelle fois l’extraordinaire bagarre qui caractérise la série. FONCIA devance alors JULIUS BAER. BANQUE GONET & CIE, barré pour l’occasion par Franck Cammas, se distingue en troisième position. Heureux invité, ce dernier raconte : « Bien dans le match tout du long, le plan d’eau était toutefois suffisamment tordu pour présenter quelques pièges. Dans l’ensemble, nous avons été bons même si nous n’avons pas toujours fait ce que nous voulions au départ ». Moins d’un mois avant le départ de la Route du Rhum, le multiple champion français se plait encore à relever : « Ce bateau léger et très évolutif offre de belles sensations. Très vivant, il se conduit comme un Formule 18, vire bien, s’arrête peu et redémarre en force. La régate en elle-même m’apporte énormément de plaisir ; raison pour laquelle je suis là aujourd’hui. J’y retrouve des figures connues – Alain et Loïck que je connais très bien – avec des équipages bien rôdés et sur un terrain de jeu idéal. Priorité au 60 pieds mais comme Loïck Peyron, j’ai bien envie mettre du D35 dans mon calendrier de l’année prochaine… »
1er octobre, 17 heures, le rideau tombe sur la scène du Challenge Julius Baer. Les formidables oiseaux de carbone rentrent au port. La remise des prix regroupe concurrents et passionnés pour une dernière cérémonie arrosée au champagne, comme il se doit. Pour la deuxième année consécutive, OKALYS remporte le trophée. Rayonnants, chaque membre de son équipage affiche sa joie à sa manière, tantôt réservée pour certains, plutôt démonstrative pour les autres. Il faut dire que l’esprit d’équipe et la fraternité qui les lie aujourd’hui a su « payer ». A commencer par Malko Pasteur, qui par sa fonction de préparateur, a su dans l’ombre des autres apporter un précieux travail. Véritable cheville ouvrière du bateau, Alain Marchand, Kristoffer Jonsson, Pierre-Yves Bolli, Eric Monnin et Fabien Froesch ont contribué au succès par leur total efficacité dans la tactique et la manœuvre, tout comme l’intrépide duo des co-skippers Nicolas Grange et Loïck Peyron. « Une réussite basée essentiellement sur trois critères. En premier, le fait que nous naviguons ensemble depuis deux ans déjà. Avoir réussi à fidéliser un équipage nous mène à des remises en questions évidentes et ce, en tous temps. Par conséquent, le bateau est toujours parfaitement préparé. Deuxièmement, mon expérience de course au large permet de démarrer rapidement en début de saison. Et à un niveau plus personnel, ma manière d’envisager la navigation dans une totale tranquillité. Certainement la condition impérative à l’efficacité ! », témoigne ce dernier. En tant que président de la classe, Nicolas Grange ajoute : « La série a largement fait ses preuves. Tous se battent et sont passés par des places de premiers et de derniers dans les manches de cette saison, y compris nous… Les différences de points démontrent que quatre bateaux sont largement en mesure de gagner l’an prochain. Si les deux nouvelles unités trouvent acquéreurs, la flotte risque d’être plus spectaculaire encore». Sur la deuxième marche du podium, Ernesto Bertarelli déclare que ce n’est que partie remise pour la saison prochaine. Malgré un calendrier quelque peu chargé en 2007, America’s Cup oblige, ALINGHI sera coûte que coûte prêt à prendre sa revanche.
Les navigateurs ont su prendre confiance en leur bateau pour révéler toute la quintessence de cette formidable série. Vice-président de l’AMC – Association des Multicoques de Compétition et co-propriétaire de JULIUS BAER, Philippe Cardis relève : « L’évolution du Challenge Julius Baer est formidable. La classe attire du beau monde, preuve que la formule est juste. C’est ce qu’il y a de plus encourageant. Le niveau est en hausse. En tant qu’amateurs, espérons que l’on arrivera à suivre le rythme !». Son complice et co-propriétaire François Mordasini approuve : « Nous terminons avec une 4ème place et sommes contents. Ce qui nous aurait paru être une mauvaise place il y a trois ans est devenu plus difficile à atteindre aujourd’hui. Tant qu’il y a de l’intérêt pour cette série, nous sommes sur la bonne voie. Quitte à faire évoluer la monotypie ».
La première étape de Velux 5 Océans est longue de 11730 milles (Près de 22 000 kilomètres). Bernard envisage un mois et demi de navigation avec une sérénité toute relative, dès lors qu’il s’agit avant tout d’une course. « C’est une régate autour du monde, il faudra être à fond tout le temps d’autant plus que la concurrence est rude. Les adversaires sont de taille et certains bateaux sont plus récents que le mien, en particulier celui de Mike Golding. Mais je pars serein parce que Cheminées Poujoulat est prêt et je ferai mon métier, c’est à dire naviguer et non pas commencer par terminer ce que je n’aurai pas eu le temps d’achever avant le départ. Nous avons une équipe qui fonctionne bien et qui est relativement autonome ce qui me permet de me dégager de temps en temps pour m’occuper de ma préparation personnelle ». Pour preuve, Cheminées Poujoulat a quitté La Rochelle vendredi soir pour rallier Bilbao avec à son bord Jean François Quéméneur et Xavier Briault.
Un bateau optimisé «On partira dans de bonnes conditions» se réjouit Bernard, «Je me sens bien et j’ai envie d’y aller. Le bateau est optimisé, il reste toujours deux trois petites choses à régler avant le départ, mais c’est la première fois que je peux me permettre de quitter le bateau quelques jours en amont d’une course. Et ça, c’est appréciable». Le skipper de Cheminées Poujoulat a en effet décidé de prendre une petite semaine «off», en famille. «Je ne me déconnecte pas totalement bien sûr, j’ai du travail administratif à faire et des choses aussi banales qu’aller chez le dentiste contrôler tout ça, ce serait idiot d’avoir une rage de dents pendant la course. Je serais bien capable de m’arracher la dent tout seul avec les outils du bord… Je dois aussi faire mon sac tranquillement, pour une fois, et surtout passer du temps avec Catherine et les filles. Durant toute la semaine, considérez que je suis au Yémen, même si je suis en Bretagne nord… » Dont acte.
Pendant huit jours, comme au temps de La Nioulargue, le port va redevenir matin et soir cet incroyable alignement des plus beaux yachts classiques et modernes, avec parfois à peine la place de glisser une défense entre chaque unité. Sur les pontons, comme dans les rues, la population de l’été fait place à un autre monde : celui des navigants, propriétaires de yachts ou simplement équipiers, célébrités ou anonymes. Bienvenue au Voiles de Saint-Tropez 2006.
NEWS DES VOILES
Course au large : Péan, tous les jours 20 ans
A l’occasion des Voiles de Saint Tropez, entouré de son équipage au grand complet, Lionel Péan fêtera les 20 ans de sa victoire historique avec l’Esprit d’équipe dans la course autour du monde en équipage, la célèbre Whitbread, en 1986. Pour l’occasion, le seul équipage français à avoir réussi à remporter cette course naviguera à bord du 12 M JI Sovereign, avec lequel il se frottera à son sistership, Ikra, l’un des deux bateaux fondateur de la Nioulargue.
America’s Cup : IdeaArgo, première apparition sur l’eau à Saint-Tropez
L’association ideaArgo (basée en Italie) fera sa première apparition sur l’eau aux Voiles de Saint-Tropez à bord du bateau French Kiss, avec pour objectif de participer à l’édition 2010 de l’America’s Cup avec un groupe de marins handicapés. Le skipper Brésilien, Lars Grael (frère de Torben Grael), est plusieurs fois médaillé olympique mais a été amputé d’une jambe à la suite d’un accident en régate. Le projet a été officiellement présenté à Turin le 14 mars dernier et obtient chaque jour plus de soutien international. Il a reçu récemment le label "welcome" de l’ONU. L’équipe a acheté l’ancien 12mJI French Kiss et Marc Pajot, qui sera à bord de Pen Duick VI, a accepté de naviguer quelques jours à bord pendant les Voiles.
Nouveauté : Rolex crée un Trophée pour les voiliers de tradition
Traditionnellement présent dans de nombreuses courses à la voile de prestigieuse, et notamment la Giraglia Rolex Cup, le célèbre horloger suisse renforce son partenariat avec la Société Nautique de Saint-Tropez en faisant son entrée dans le "Club des Partenaires" des Voiles de Saint-Tropez. C’est à cette occasion qu’a été créé le « Trophée Rolex » qui sera attribué au voilier de "Tradition" de plus de 16 mètres qui aura cumulé le plus de points sur l’ensemble des régates. Le vainqueur se verra également remettre une Rolex Submariner, partenaire emblématique de tout exploit nautique.
Ville de Saint-Tropez : le port décoré du "Trophée de l’Escale 2006"
La fédération française des ports de plaisance et l’Association nationale des maires des stations Classées et des communes touristiques ont décerné à la Ville de Saint-Tropez le Trophée de l’Escale 2006. Cette distinction récompense les efforts et les investissements réalisés par les ports de plaisance français en matière de respect de l’environnement et de qualité des services offerts aux navigateurs en escale. Le choix du port de Saint-Tropez a été retenu par un jury présidé par Jean-Pierre Saunier, Secrétaire général du Conseil Supérieur de la Navigation de Plaisance, et composé de journalistes et de professionnels de la mer sur la base de plusieurs critères complémentaires : qualité de l’accueil, qualité environnementale, qualité des services sur le port, proximité des services et qualité de vie.
PROGRAMME
VOILIERS MODERNES
Samedi 30 – Dimanche 1 Octobre : Accueil et contrôle
Lundi 2, Mardi 3, Mercredi 4, Vendredi 6 et Samedi 7 Octobre : Parcours côtier, 1er départ 11h30
Jeudi 5 : journée J. Laurain, Journée Wally, Journée des défis, à partir de 12h00
VOILIERS DE TRADITION
Samedi 30 – Lundi 2 Octobre : Accueil et contrôle
Dimanche 1 : arrivée de la Coupe d’Automne du Yacht Club de France en provenance de Cannes
On les a vu courir, faire du vélo, fréquenter les salles de sports et la salle de kiné ; les "frenchies" ont pu largement goûter aux joies et aux supplices de la vie "west coast", en parallèle des séances de navigation sur le plan d’eau du mondial. Une activité sportive intense qui a permis d’assurer leur acclimatation tout en permettant à l’équipage champion du monde en titre de prendre ses marques.
"C’est comme ça qu’on va qualifier notre préparation et notre entame du championnat" explique le barreur soutenu par la Banque Populaire Provençale et Corse et le Groupe Legris Industries, et qui vient de rejoindre la Ville de Marseille sous les couleurs du club La Pelle "On sait qu’il va falloir puiser dans nos ressources profondes". Une recette qui a montré ses preuves dans le palmarès inédit des deux Français."On est à fond, on ne lâche rien !"
"Depuis plus de 70 ans, le Star incarne la série reine de la voile olympique. Cette réputation est construite sur la notoriété de beaucoup de ses champions du monde, tels Paul Elvström, Dennis Conner ou Lowel North. Le Star est vraiment une série de champions " a déclaré Paul Cayard, membre du très célèbre St Francis Yacht Club – club organisateur- et barreur America’s Cup, également inscrit à ce mondial. Le rendez-vous fait effectivement le plein des ténors de la classe, comme les australiens Iain Murray et James Spithill, les Brésilien Torben Grael et Robert Scheidt, le néozélandais Hamish Pepper, le suédois Fredrik Loof ou encore les américains Andy Macdonald ou Mark Reynolds.
Pour disputer ce championnat du monde les Français ont choisi un bateau de 2005, déjà testé sur ce plan d’eau puisqu’il avait gagné toutes les épreuves courues à San Francisco comme à Miami, avant de rentrer en Europe pour servir de moule pour la construction d’une nouvelle coque.
Bilbao, port de départ et d’arrivée de la VELUX 5 OCEANS, est prêt à accueillir la plus ancienne course autour du monde en solitaire encore organisée aujourd’hui.
Les deux navigateurs britanniques Robin Knox-Johnston et Alex Thomson ont quitté leur port d’attache, Gosport (près de Portsmouth au Royaume-Uni), sous les acclamations de la foule venue saluer le départ des marins pour l’Espagne. Le troisième skipper britannique, Mike Golding, a quant à lui déjà accosté dans le Porto Deportivo de Gexto à Bilbao le week-end dernier. De son côté, Kojiro Shiraishi, le seul concurrent japonais de la course, qui a également participé à la dernière édition, apporte les derniers réglages à son bateau dans le port de Bilbao, tout comme Unai Basurko, le héro local de Bilbao. Ce dernier, qui vit depuis toujours au Pays-Basque, espère devenir le second navigateur espagnol à terminer un tour du monde en solitaire.
Le défenseur du titre, Bernard Stamm, qui a remporté la dernière édition de la VELUX 5 OCEANS, est actuellement en mer à bord de Cheminées Poujoulat Landolt. Il a quitté La Rochelle pour rejoindre Bilbao où il devrait arriver vendredi.
L’Américain Tim Troy et le Néo-Zélandais Graham Dalton sont au milieu de l’Atlantique et font également route vers Bilbao. Le deuxième skipper américain inscrit, Doug Hoffman, a malheureusement été contraint de se retirer de la course faute de sponsor pour finaliser son projet. Tous les bateaux devront être amarrés devant le Village de la Course avant le 1er octobre. Les choses sérieuses pourront alors commencer pour toutes les équipes.
Le Village Course de la VELUX 5 OCEANS ouvrira officiellement ses portes au public jeudi 12 octobre prochain. Les visiteurs pourront alors découvrir de près les huit bateaux qui s’élanceront de Bilbao le 22 octobre pour la première étape de cette course autour du monde en solitaire.