Les 6 catégories de voiliers se sont ainsi élancées sans coup férir depuis la tour du Portalet en tout début d’après-midi en direction de l’Est. Un grand triangle de 20 milles nautiques leur était proposé, sans piège ni surprise, certes peu propice aux grands mouvements stratégiques mais idéal pour lâcher les chevaux et rivaliser en vitesse pure sur le long bord de portant vers le Lion de mer puis au « reaching » lors du retour. Les longues luges modernes signées des plus grands architectes contemporains, Frers, Briand, Brenta, et autres Farr, cathédrales de carbone kevlar ou titane, ont fait admirer ce que le génie humain réalise de plus efficace et de plus esthétique en matière de performance maritime.
La quête de la perfection
Si d’aucun attendait avec une légitime impatience l’entrée en lice mardi des voiliers de tradition, 155 voiliers Modernes se sont chargés de nous rappeler, si besoin était, que l’imagination créative des architectes de marine ne s’est pas arrêtée avec le tournant du siècle. Le départ peu après 13 heures de 8 Wally, parmi lesquels les « petits nouveaux », Tango à Luca Bassani et J One à Jean-Charles Decaux, suivis quelques minutes après par les grands prototypes IRC (CNB, Swans, Mari-Cha IV, Velsheda…) était comme une ode à la démesure créatrice des récentes années. Lignes tendues, harmonieux mélange des matières, bois et composite, couleurs tout en transparence célébrant fibres et tissus, les bateaux du jour flattaient d’abord le regard avant d’interpeller le sens marin. Mais dans un vent de Sud Ouest de mieux en mieux installé au fil des minutes, s’ouvrait vite le chapitre de la performance. Une première bascule dès le départ à droite du plan d’eau mettait toute la flotte sur orbite, cap sur la balise de la Rabiou à l’orée du golfe. La fin de ce petit bord de largue était alors marquée par la grande éclosion des spis et autre gennakers avant une descente en vitesse pure vers Saint Raphaël. Saint Raphaël et le Lion de mer, caillou posé à quelques encablures des côtes, qui devenait rapidement aussi congestionné que la place de l’Etoile aux heures de pointe, chaque bateau tentant de serrer la marque au plus près tout en gardant son inertie le plus longtemps possible avant l’afalage, ô combien spectaculaire et acrobatique du spi. L’immense Mari-Cha, à la lutte avec Morning Glory (80′ IMS Maxi Boat Reichel/Pugh) était depuis longtemps reparti au près serré vers Saint –Tropez, quand se présentait la flotte des Wally emmenée par Y3K, Magic Carpet et Dangerous But Fun. Dans le sillage du majestueux Velsheda (réplique de 23 MJ) Money Penny, Cuor du Leone II (Swans 601) et le Mean Machine de Peter De Ridder (Brenta 65-2) nous ont donné un avant-goût de l’intensité qu’ils comptent donner aux débats tout au long de la semaine.
Histoire extra-ordinaire
L’homme d’affaires Italien Luca Bassani a créé de toutes pièces en 1994 Wally Yachts. Ce chantier produit depuis toute une gamme impressionante de voiliers haut de gamme mais aussi et plus récemment de bateaux à moteurs. L’histoire des Wally débute lorsque Luca Bassani décide de construire pour ses besoins personnels un yacht de luxe familial, capable des plus hautes performances sportives et cependant facile à manier et très sûr à la mer. Marin de compétition, Luca Bassani désirait conserver les sensations du haut niveau à bord d’un yacht confortable poour les sorties en famille. Il a ainsi développer un certain nombre de concepts nouveaux dans la construction de yachts de luxe, comme l’utilisation à outrance des matériaux composite et des aides à la navigation. Wally est depuis devenu leader dans la construction de yachts d’avant garde aux lignes et aux conseptions résolument futuristes. Pour de nombreux qspécialistes, Bassani a ouvert la voie à des architctes de renom comme German Frers et Luca Brenta, dignes héritiers des Nicholson, Fife ou Herreshoff du siècle dernier. basé à Monaco, Wally Europe dispose de chantiers à Massa carrara en Italie pour la construction des WallyPowers et à Fano pour le composite, avec un four de 50 mètres. les Wally tenders sont fabriqués à Bizerte (Tunisie). Le Groupe Wally emploie 265 personnes dans ses chantiers composites, 60 charpentiers, 42 personnes pour l’électronique, 143 personnes aux finitions et 33 dessinateurs.
Trois nouveaux Wally en préparation :
Extrapolation du redoutable Y3K, le nouveau Wally 100 Y3K devrait être lancé à la fin de l’année sous la signature du cabinet Frers. Attendu également mais en 2007, le sloop Wally 130 signé Javier Soto Acebal. le plus grand wally jamais construit est en chantier à Fano pour un lancement en 2008. Wally 148 sort du carton à dessin du cabinet tripp design. ce superyacht portera 2 700 m2 de voilure.
Les “modernes” ouvrent le bal
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