Un record que le 60 pieds pourrait peut-être même déjà battre, à bord de l’Esméralda, le cargo à bord duquel TEMENOS s’apprête à gagner l’Europe. C’est à bord de l’un des cargos de la "kiwi connection" chargés de ravitailler l’Europe en kiwis néo-zélandais que TEMENOS a été embarqué dimanche 23 juillet.
Avec une petite semaine de retard, l’Esméralda a quitté Tauranga, avec entre autres à son bord deux autres voiliers qui accompagneront TEMENOS durant ce long périple. Le cargo remontera le Pacifique jusqu’au détroit de Panama avant de traverser l’Atlantique Nord et la Manche, il est attendu aux alentours de la fin août à Zeebrugge en Belgique.
En attendant le jour J, TEMENOS a été préparé pour son premier grand voyage. Démâté, puis sorti de l’eau, le monocoque a été posé sur son ber puis solidement arrimé par des dizaines de sangles et de chaînes. Il a été ensuite entièrement recouvert d’une immense bâche de plastique thermoformé, destinée à le protéger des gaz de combustion des moteurs du cargo.
A la barre du 60 pieds, Franck Cammas observe d’un œil attentif le comportement du maxi-trimaran : « Faire naviguer les deux Groupama ensemble me tenait à cœur depuis le baptême de Groupama 3. Les occasions étant rares, nous avons profité de mon retour de qualification pour la Route du Rhum. Le vent était assez faible mais cela nous a permis de nous étalonner. Etonnamment, les performances étaient proches malgré le petit temps qui aurait pu favoriser Groupama 2. Cela m’a aussi permis d’observer les réglages de voiles de Groupama 3 de l’extérieur, tout en ayant les vraies sensations de vent, ce qui n’est pas possible depuis un zodiac. Je crois que cette sortie a procuré autant de plaisir aux équip! ages qu’à moi-même. C’était très sympa. »
Groupama 2 à l’heure de la trêve estivale Ce matin, comme prévu le 60 pieds a été sorti de l’eau. Durant quatre semaines, le team Groupama procédera à une vérification générale du bateau en prévision du dernier Grand Prix de la saison – Fécamp du 8 au 10 septembre – et bien sûr de la Route du Rhum, dont le départ sera donné le 29 octobre prochain à St Malo. Si aucune modification structurelle n’est au programme de ce chantier estival, il consistera cependant à une mise au propre de la plateforme, ainsi que des appendices et de l’antifouling. Puis côté révision, l’hydraulique et le moteur auront droit à une attention particulière. Mise à l’eau prévue au cours de la semaine du 21 août.
Tout le monde était prêt pour ce premier test-match devant les plages des Sables d’Olonne : les soixante-dix solitaires avaient emmené un ou deux équipiers pour ce parcours triangulaire dont le départ était lancé à 13h05 par une brise de secteur Ouest force 2. Mais si la mer était plutôt belle et le soleil de la partie avec de grosses chaleurs, le vent abandonnait progressivement le plan d’eau. Partis au près chercher une bouée au Sud de Nouch, Didier Le Vourc’h au vent et Adrien Hardy sous le vent de la ligne de départ étaient les plus véloces au coup de canon, suivis de près par le jeune Anthony Marchand et Ronan Deshayes. Premier dès la bouée de près, Didier Le Vourc’h ne faisait qu’accentuer son avance pour descendre vers la bouée mouillée devant les plages des Sables d’Olonne. Car l’avantage était donné aux leaders qui profitaient sous gennaker d’une brise certes faible mais encore existante, alors que les calmes s’installaient par le large. Adrien Hardy était le seul à tenir le rythme alors que la flotte se dispersait en un « petit train »… Du côté des voiliers de série, Romain Vidal réalisait un superbe départ et tenait la distance face aux prototypes puisqu’il passait dans les dix premiers à la marque au vent.
Un parcours raccourci à huit milles Alors qu’il fallait ensuite envoyer le spinnaker pour aller chercher la bouée suivante, le vent devenait de plus en plus faible et de moins en moins favorable pour les retardataires : les écarts atteignaient déjà à mi parcours plus de deux milles ! Mais par force 1 et avec trois équipiers à bord, donc avec des bateaux nettement plus chargés que pour la course Les Sables-Les Açores-Les Sables, les vitesses dépassaient rarement plus de trois nœuds… avec moins de trois nœuds de brise. Chaque skipper avait en effet embarqué un enfant des Sports Nautiques Sablais et un bénévole de l’organisation de la course Les Sables-Les Açores-Les Sables. Didier Le Vourc’h (Vecteur Plus) terminait donc en tête cet unique tour de piste après 2h30, puisque le Comité de Course préférait raccourcir le parcours (huit milles) au vu des conditions météorologiques qui n’annonçaient aucun changement de temps. Adrien Hardy (Brossard) le suivait à quelques minutes puis Anthony Marchand (Hinano), David Sineau (Bretagne Lapins) et le Belge Peter Laureyssens (Ecover). Romain Vidal (Bingo) arrivait largement en tête des voiliers de série et même terminait neuvième au scratch, juste devant son père, Jean-Marie Vidal (Jason)… Le classement, même s’il n’est pas révélateur du potentiel des bateaux et des qualités des solitaires, montre tout de même que les favoris de cette épreuve océanique qui partira dimanche 30 juillet, se retrouvent dans le « top ten ». Les concurrents ont donc encore trois jours pour se préparer psychologiquement et surtout analyser les cartes météorologiques pour anticiper les bascules de vent pour sortir du golfe de Gascogne. L’Atlantique s’avère en effet particulièrement perturbé pour ces jours prochains et les soixante-dix solitaires devront négocier le passage d’un front avant même d’atteindre le cap Finistère.
À cinq jours de la dernière course, le classement est plus que jamais disputé. Si le leader DÉFI PARTAGÉ MARSEILLE continue de cumuler de précieux points grâce à des résultats réguliers (3e et 8e), la bataille fait rage entre ses poursuivants. JOE FLY SAILING TEAM qui aurait du ravir la deuxième place à ILE DE FRANCE fait l’objet d’une pénalité de 60% sur la deuxième manche suite à une faute commise sur COURRIER DUNKERQUE. Les Italiens glissent donc à la quatrième place derrière les Suisses de VILLE DE GENÈVE – CARREFOUR PRÉVENTION.
Ils en rêvaient depuis le départ de Dunkerque. L’équipage de MATONDO CONGO – Route de l’équateur décroche sa première victoire depuis le début de ce 29e Tour de France à la Voile. Les hommes de Pierre-Loïc Berthet, champions du monde de Mumm30 et double vainqueurs de l’épreuve en 2002 et 2004, ont fait preuve d’une assez bonne régularité ces dernières semaines, mais n’avaient pas eu l’occasion de concrétiser une victoire. C’est maintenant chose faite. ‘Cela s’est joué progressivement, explique Benjamin Bonnaud, champion d’Europe de 470 et tacticien à bord du bateau ‘congolais’. Nous sommes remontés petit à petit pour prendre la tête de la course. Par contre, nous sommes un peu frustrés de notre deuxième manche. J’ai mal évalué le vent sur le deuxième bord de près et nous terminons 14e. Au général, nous nous rapprochons doucement des autres, mais je suis impressionné par le niveau de la compétition et je crois qu’il y aura du suspense jusqu’au bout’. Notons également la performance de DÉFI BASSE NORMANDIE, qui termine deuxième de cette première manche, devant le Spi Rouge de DÉFI PARTAGÉ MARSEILLE.
Dans la deuxième manche, le vent thermique faiblissant a rendu l’épreuve encore plus tactique, et c’est une nouvelle fois l’équipage de vanUden TUDelft qui tire son épingle du jeu. ‘Nous sommes très satisfaits de notre stratégie et de notre vitesse, explique Mauk Tilanus, régleur de grand-voile à bord du bateau néerlandais. Nous avons parfaitement négocié les bascules de vent cet après-midi et cela nous a permis de terminer devant ILE MAURICE – NAÏADE RESORTS – EBSCO et VILLE DE GENÈVE – CARREFOUR PRÉVENTION. Nous ne sommes pourtant pas habitués à ce type de conditions, car nous naviguons en Mer du Nord dans un vent beaucoup plus soutenu et une mer plus formée. C’est très différent’. Les étudiants hollandais sont donc en très grande forme sur cette dernière partie de Tour de France à la Voile. Toujours troisième du classement étudiant, ils réduisent progressivement l’écart sur MER MONTAGNE – LES SAISIES – INSA et CAP SPORT – HEC – ÉCOLE NAVALE. Ils ne sont plus qu’à 34 points du premier.
Au Général, DÉFI PARTAGÉ – MARSEILLE joue la sécurité en terminant dans les dix premiers. ‘Ce n’est vraiment pas évident d’être régulier sur les parcours banane, mais nous essayons de finir devant à chaque fois, confie le skipper Dimitri Deruelle. Nous sommes très contents de pouvoir maintenir l’écart sur les autres bateaux. C’est plutôt confortable de grignoter encore quelques points à 5 jours de la fin’. Mais derrière, les écarts sont de plus en plus minces et la moindre erreur peut être lourde de conséquences. Suite à une faute sur COURRIER DUNKERQUE lors de la seconde manche du jour, JOE FLY SAILING TEAM écope d’une pénalité de 60% et rate ainsi une occasion de prendre la seconde place à ILE DE FRANCE, 21e et 15e aujourd’hui. Pire, il glisse de la troisième à la quatrième place. ‘Beaucoup de choses peuvent se passer d’ici la fin, déclarait Laurent Pages, tacticien de JOE FLY SAILING TEAM, avant la décision du Jury. Il faudra sans doute une défaillance de DÉFI PARTAGÉ – MARSEILLE pour passer devant. Mais mathématiquement, c’est tout à fait jouable. En fait, nous pouvons finir 5e comme terminer avec 60 points d’avance ! ‘
Les conditions medium et plutôt variées rencontrées par le skipper de Groupama 2 tout au long de sa navigation lui auront permis de prendre doucement ses « marques de solitaire » à bord du plan Van Peteghem – Lauriot Prévost : « Mon départ de Portimão s’est fait au près, à tirer des bords jusqu’à Lisbonne avec une vingtaine de noeuds. Je suis ensuite remonté jusque dans le Sud de l’Irlande, où se situait mon way point. Une fois ce point virtuel viré, Groupama 2 a mis cap au Sud Est en direction de l’estuaire de la Gironde avant de repiquer au Nord. Une remontée au près sur un seul bord en passant à l’intérieur de Belle-Île … Voilà le programme de mes quatre jours de navigations » expliquait Franck avant de poursuivre : « Avec un vent très varié en direction, j’ai pu tester la majorité des configurations de voilure. La situation orageuse et donc instable au large de l’Irlande était également un très bon entraînement en termes de manœuvres. En effet, les nombreux grains présents dans cette zone lors de ma remontée m’ont obligé à beaucoup œuvrer sur le pont dans un laps de temps plutôt court. C’était sportif, tant mieux ! »
Satisfait de ces quelques jours de mer, notre marin solitaire l’était tout autant de sa monture : « C’est clair qu’il n’y a pas photo entre Groupama 1 et Groupama 2 ! En début de saison, j’avais déjà pu constater combien Groupama 2 était agréable et facile à barrer en solitaire. Mes quatre jours au large ne font que le confirmer. »
Dès mercredi, Groupama 2 sera sorti de l’eau et mis en chantier pour près de quatre semaines. Une trêve estivale durant laquelle l’équipe technique du 60 pieds réalisera un révision générale du bateau. Pour autant, Franck n’arrêtera pas de naviguer. A commencer par cette semaine, où des sorties tests à bord de Groupama 3 sont d’ores et déjà programmées au large de l’Ile de Groix.
* Une distance fixée par Sylvie Viant, directrice du Comité de Course, en fonction des expériences de chaque skipper en solitaire à la barre d’un multicoque de 60 pieds.
A peine le mondial de Formule 18 terminé, le Pro Team est déjà reparti à la chasse aux titres. Le titre européen de Tornado, couru actuellement en Allemagne, pour Fernando Echavarri et Antòn Paz (ESP) ainsi que Darren Bundock et Glenn Ashby (AUS) et le titre mondial de Hobie Tiger, à Cangas, pour les Français Jean-Christophe Mourniac et Franck Citeau.
Depuis 1999, ce Championnat du Monde est « l’Evénement de la Classe Hobie » comme le confirme Michel Corigliano de Hobie Cat Europe « D’Afrique du Sud, de Hong Kong, des Etats-Unis, la crème du Hobie Tiger des quatre continents se retrouve ici et le niveau augmente sans arrêt. » Chez Hobie, la notion de « communauté » est très importante. Ces catamarans sont présents sur les plages du monde entier ; chaque pays a son championnat national, chaque continent son titre et le mondial réunit les meilleurs et les plus férus. « L’originalité est qu’il n’y a pas de sélection, tout le monde peut venir se frotter aux cadors de la série. C’est l’occasion de tirer l’ensemble de la classe vers le haut. » Cette semaine, soixantaine équipages de plus de dix nations s’affrontent et l’ambiance à Cangas vaut le détour.
« C’est incroyable, toute la ville vit autour du mondial, le site est fabuleux » témoigne « Kinou » Mourniac, à la barre du "Tiger" aux couleurs du Nissan Pro Team. Avec Franck Citeau, son coéquipier, la moisson de cette première journée a été bonne. Trois courses lancées et déjà une manche remportée (après une 3e puis une 5e place). Le duo monte donc d’emblée sur la seconde marche du podium. « Nous avons régaté dans des petits airs avec 6 à 7 nœuds de vent et un ciel bouché. Les Américains Greg Thomas et Jacques Bernier (en tête ce soir) vont bien dans ces conditions mais dans un temps plus dégagé, le thermique peut vite prendre 5 nœuds et là c’est bon pour nous. » Pas de sélections ni de finales ici, le titre mondial se joue au meilleur des 15 manches. A suivre….
Le démâtage de Gitana 12 la veille du Trophée du Conseil Général des Alpes Maritimes, a totalement perturbé le programme de Thierry Duprey du Vorsent et de son équipage. Ils n’ont pu s’entraîner qu’une journée avant le Grand Prix de Marseille et les conditions de vent très faible subies au Portugal démontre que le trimaran blanc n’est pas très à l’aise au près, en terme de cap et de relance par moins de cinq nœuds de vent. L’équipage a certes encore à découvrir les subtilités de son bateau mais il est indéniable que Gitana 12 est plus au niveau de la flotte dès que la brise souffle plus vigoureusement. Le Grand Prix du Port de Fécamp, couru en septembre et habituellement plutôt venté, devrait confirmer ces premières impressions. Rappelons que l’ex-Bonduelle a été entièrement revisité cet hiver et que sa mise à l’eau n’a pu avoir lieu que deux semaines avant la course Londres-Nice.
Pour Gitana 11 aussi le changement de coque centrale a été un lourd chantier et l’équipage a dû retrouver ses automatismes progressivement. Le Grand Prix de Trapani, très venté avec plus de vingt nœuds et une mer très dure, a tout de même vu une victoire de manche de l’équipage. Lors du rendez-vous marseillais, la brise était nettement moins soutenue et sur mer plate, Gitana 11 a réalisé un superbe parcours côtier, talonnant Géant jusqu’à l’arrivée et dépassant Groupama 2 sous gennaker. Loïck Peyron n’a pas mis longtemps à se réadapter au trimaran puisque le Portugal a été l’occasion de faire cinq manches de second sur six courues, derrière l’intouchable machine de Franck Cammas. Avec de jolis coups tactiques, de superbes manœuvres, l’équipage de Gitana 11 a souvent réussi à redresser la barre lors des situations délicates, dans des conditions de navigation très difficiles avec des vents erratiques. Là encore, le Grand Prix du Port de Fécamp sera l’occasion d’affirmer le potentiel du bateau dans la brise.
Côté classement pour le Championnat Multi Cup Cafe Ambassador, la hiérarchie est déjà établie avant même la première manche du dernier Grand Prix normand (8-10 septembre), mais le Gitana Team aura à cœur d’affirmer ses prétentions et de déstabiliser la suprématie du dernier né des trimarans Orma. D’autre part, à l’occasion du Grand Prix de Marseille, Gitana annonçait l’arrivée de Loïck Peyron, Directeur sportif du team, à la barre de Gitana 11. Frédéric Le Peutrec devenant tacticien du bord. Cependant, d’un commun accord avec la direction du team, Frédéric Le Peutrec a choisi de quitter Gitana après deux ans passés aux commandes de Gitana 11 pour pouvoir se consacrer pleinement à la recherche d’un nouveau projet. Toute l’équipe du Gitana Team lui souhaite beaucoup de succès dans ses démarches.
Frédéric Le Peutrec : "C’est une décision qui n’a pas été facile à prendre mais elle s’est imposée après le Grand Prix de Marseille. Ces deux années passées au sein du Gitana Team ont été riches, j’ai beaucoup appris et je tiens à remercier Benjamin de Rothschild de m’avoir permis de vivre cette expérience. Pourtant, en ce début de saison 2006, la décision a été prise de me retirer la barre de Gitana 11 et s’il m’a été proposé de rester au sein du team en tant que tacticien, je me suis rendu compte que ce ne ce n’était pas ce à quoi j’aspirais désormais. C’est pourquoi d’un commun accord, nous avons décidé que je quitterai le Gitana Team. Les résultats du début de la saison 2006 n’ont pas été à la hauteur de nos espérances et, même si c’est rude, je comprends que les objectifs de victoire du team passent avant tout. Je suis déçu de devoir partir, mais fort de cette expérience je souhaite aller de l’avant, et très vite me lancer dans un nouveau projet et ce n’était pas envisageable en restant sur Gitana 11. Yann Guichard avec qui j’ai beaucoup navigué en Tornado et pour qui j’ai, à la fois, un profond respect et une réelle amitié, a rejoint le team à Portimao. C’est lui qui assurera la tactique sur le bateau. C’est un bon. Il connaît bien Gitana 11, puisque nous avons ensemble terminé seconds de la Transat Jacques Vabre 2005… Je pense que c’est la meilleure option. J’espère donc très vite me retrouver sur le plan d’eau pour en découdre avec la nouvelle équipe du « 11 »."
Classement de la Multi Cup Cafe Ambassador A l’issue de la course Londres-Alpes Maritimes (coefficient 2), du Trophée du Conseil Général des Alpes Maritimes (coefficient 0,5), du Trapani Grand Prix (coefficient 1), du Grand Prix de Marseille (coefficient 1) et du Grand Prix du Portugal-Portimao : 1-Groupama 2 (1er+1er+1er+1er+1er) 27,5 points 2-Géant (3ème+2ème+2ème+2ème+3ème) 19 points 3-Gitana 11 (4ème+3ème+3ème+3ème+2ème) 15,5 points 4-Banque Populaire IV (2ème+4ème+DNC+DNC+DNC) 12 points 5-Gitana 12 (5ème+5ème+DNC+4ème+4ème) 7,5 points
Partie de Saint-Cyprien vendredi vers 10h30, la flotte du Tour de France à la Voile courrait une étape que tout le monde pensait décisive. Mais hormis CÔTES D’ARMOR, qui termine à une belle deuxième place, aucune des grandes équipes ne réalise le coup d’éclat attendu. Au lieu de cela, les étudiants créent la surprise en s’imposant au petit matin devant les îles du Frioul, sous l’oeil bienveillant de Notre-Dame de la Garde. ‘Cela fait trois ans que nous participons au Tour de France à la Voile, et c’est la première fois que nous gagnons une étape, explique le skipper Néerlandais Gert van der Heijden. C’est vraiment incroyable. Nous avons fait une très belle course. Après le pointage au large du Cap d’Agde, nous avons pris une option au large et je pense que nous avons touché un peu plus de vent que les autres bateaux. Vers 3h00 hier matin, nous nous sommes rendus compte que nous étions dans le groupe de tête et ce matin à 5h00 nous avons vu le Spi Rouge !’ Au classement étudiant, vanUden TUDelft reste malgré tout troisième, derrière MER MONTAGNE – LES SAISIES – INSA et CAP SPORT – HEC – ÉCOLE NAVALE qui réalisent eux aussi une jolie performance en terminant 10e et 6e de cette étape.
Au classement général, DÉFI PARTAGÉ-MARSEILLE conserve sa première place et parvient même à grignoter quelques points supplémentaires sur ses deux poursuivants directs, ILE DE FRANCE et JOE FLY SAILING TEAM, respectivement 13e et 15e hier. Mais derrière, les écarts se resserrent. VILLE DE GENÈVE – CARREFOUR PRÉVENTION passe quatrième devant MATONDO CONGO – Route de l’équateur, qui ne devance CÔTES D’ARMOR que de deux points. ‘Nous aurions évidemment préféré terminer premiers aujourd’hui parce que nous commençons à avoir l’habitude des secondes places, mais nous sommes très contents de notre course, a déclaré le skipper costarmoricain Michael Aveline à son retour au port. C’était une belle étape pleine de rebondissements. Nous sommes définitivement dans le coup pour la suite’.
Faute de clarifier les classements, cette manche pourrait toutefois avoir une incidence psychologique sur les concurrents. À cinq jours de la fin des épreuves, la fatigue se fait sentir et dans des conditions météo parfois instables, les équipages entament une véritable guerre des nerfs, accentuée par la pression des résultats. Rater sa sortie après avoir mené la flotte sur une majorité du parcours peut avoir des conséquences non négligeables sur le moral des troupes. ‘Nous sommes vraiment très déçus, confie Maxime Paul à bord de DÉFI PARTAGÉ-MARSEILLE. Nous étions bien positionnés et nous avons tout perdu à l’arrivée, sous le Frioul où nous avons butté dans une molle avant les autres. Nous avions pourtant fait une superbe course en prenant la bonne option à terre sur les premiers milles, puis en revenant devant alors que nous étions de l’autre côté du plan d’eau et que tout le monde passait au large. On est vraiment content d’arriver chez nous à Marseille, mais j’espère que nous allons nous ressaisir dès lundi’.
Aujourd’hui, les 31 Mumm30 sortiront en Rade de Marseille pour courir deux manches à partir de 12h30, dans un vent qui devrait souffler de secteur sud autour de 10 noeuds.
« C’était une mise en route difficile, principalement à cause du clapot, très court et relativement creusé en fin de journée. La combinaison de l’incroyable trafic sur l’eau, la proximité des fonds – les 18 pieds naviguent face à la plage, ndlr – et la force du vent, qui atteignait facilement les 15 nœuds, ont occasionné de nombreux dessalages », commentait Christophe Orion, le skipper du bateau français engagé dans la compétition.
Seuls trois bateaux (LER OLE, GP COVERS et l’Allemand WET PROTECT) sont parvenus à boucler les trois manches validées, sur quatre effectivement courues. Les organisateurs, contraints par le grand nombre de ronds de régates (2600 navigants et 33 catégories représentées !) de n’octroyer qu’une faible surface de navigation aux skiffeurs, ont mis le comité de course dans l’embarras. Surpris par la vitesse des monstres, le « race officer » a oublié de lever le drapeau bleu qui désignait le passage de la ligne d’arrivée…
Ces trois 18 pieds formaient donc logiquement en fin de journée le podium provisoire du Grand Prix d’Allemagne. Avec trois victoires, LER OLE totalise seulement 3 pts. GP COVERS (6pts), victime de soucis de drisse de spi ayant entraîné dessalage et perte de vitesse parvient tout de même a truster toutes les 2èmes places pendant que l’équipage allemand de WATER PROTECT (10 pts) emmené par Werner Gieser, Philipp Nocke et Max Friedrich accroche deux podiums et une quatrième place. Dans la dernière manche du jour, les locaux se sont en effet fait doublé par un équipage français très en forme.
Malgré un dessalage dans la première manche sur le dernier bord de spi, qui les classait hors temps, Christophe Orion, Eric Caiveau et Philippe Vallée terminent 4èmes de cette première journée, avec la satisfaction d’être parvenu à gérer une situation qui sanctionnait la moindre erreur. « La petitesse du parcours obligeait à enchaîner les manœuvres en ayant tout juste le temps de relancer le bateau. C’était assez physique et nous sommes contents d’avoir limité les dégâts malgré le faible poids de notre équipage », ajoutait Christophe Orion.
L’équipage anglais de Pica profitait des régates pour régler son mât en aluminium – il a déjà cassé deux mâts en carbone depuis le début de la saison – un au Grand Prix d’Angleterre de Weymouth et l’autre au Championnat Européen du Lac de Garde, Italie – et assurait deux belles 5èmes places. Les autres bateaux engagés montraient beaucoup plus de difficulté à boucler les parcours et, à cause de nombreux dessalages, se classaient tous DNS (Did Not Start).
La soirée fût à peine moins fatigante et le chemin du retour ponctué de quelques haltes au grès des très nombreuses animations qu’offre le village de la semaine de Travemünde. Ce matin, au briefing de 9 h 30, le comité de course annonçait des conditions de navigation plus calmes…la petite brise du matin prenait cependant un peu de force au fur et à mesure qu’arrivait l’après-midi et la première manche de la seconde journée, lancée à 13 h, se déroulait dans des conditions de vent seulement légèrement plus faibles que la veille. LER OLE remportait une nouvelle victoire devant GP COVERS…et les Français de GROUPE SEFICO se classaient une nouvelle fois 3èmes !
« Pour être devant, dans ces conditions de vent assez compliquées – le vent de terre soufflait hier par rafales, oscillant entre 10 et 20 nœuds avec des changements d’orientation brutaux pouvant atteindre une trentaine de degrés, ndlr -, il fallait commettre le moins d’erreurs possibles et rester très vigilants et réactifs quant à la lecture du plan d’eau. Nous avons eu la chance de pas mal nous en sortir sur ces deux points », commentait modestement Martin Friedrichsen, équipier d’avant de LER OLE.
Et force est de constater que l’outsider danois ne manque pas de maîtrise si l’on en juge par la capacité qu’il a à optimiser la marche de son 18 pieds en tirant le maximum d’un jeu de voile un peu fatigué. Mais c’est surtout dans leurs bons départs et leurs options de trajectoires pertinentes que Jesper Broendum, Jesper Holst et Martin ont brillé, choisissant la plupart du temps le bon côté du plan d’eau. En creusant l’écart dans la remontée au près de la première manche, il finissait la course avec une confortable avance.
Côté français, l’équipage sablais reste à la lutte avec les Allemands de WATER PROTECT, emmené par Werner Gieser. L’annulation de leur manche de DNF les fait recoller à l’équipage local. L’écart s’est réduit à 2 pts (15 contre 17). « L’objectif idéal est maintenant pour nous de passer devant Werner, pour accrocher un podium. Reste qu’il nous semble pour l’instant beaucoup plus réalisable de conserver notre actuelle 4ème place », expliquait ce matin Philippe Vallée avant d’attaquer la dernière journée de régate.
Les conditions légèrement orageuses annoncées pour ce matin rendent difficile tout pronostic. La brise, déjà très changeante mais relativement soutenue a jusqu’ici favorisé les skiffeurs les plus aptes à enchaîner manœuvres et relances des machines sur des parcours très courts et relativement clapoteux. Une brise plus faible et encore plus volatile pourrait permettre aux bateaux les moins aguerris de réaliser, avec un peu de chance, quelques performances.