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Navigation “en aveugle”

Charles Caudrelier sur Bostik Trophée BPE 2007
DR

C’est la surprise du jour : pas de fichiers Chopper. " Heureusement, ces dernières heures, la situation s’est quelque peu éclaircie. Mais avoir des fichiers météo, c’est tout de même rassurant. C’est toujours bien de savoir où on en est… " lâchait Eric Defert ("Suzuki Automobiles"), ce midi lors de la vacation. " Avec une seule source de données, ça limite beaucoup. Ca nous empêche notamment de faire des comparaisons ", expliquait de son côté Armel Tripon ("Gedimat"), leader au classement depuis maintenant quatre jours. Impossible en effet de faire des simulations – du routage. Les concurrents de ce Trophée Banque Privée Européenne doivent se contenter des cartes de vent et des fichiers de la veille. " Il y a ceux que ça gène un peu et ceux qui s’en passe sans problème. C’est aussi une question de génération. Mais globalement, ce n’est un handicap pour personne. Tous naviguent naturellement à l’estime, selon leur sens marin. Par contre, c’est vrai qu’en ce moment, la situation météo sur l’Atlantique n’est pas stable et que c’est plutôt apaisant de savoir ce qu’il se passe autour de nous quand on est dans une situation délicate " commente Jean Maurel, directeur de la course. " Ceci dit, vu l’allure à laquelle on avance (2-3 noeuds), même si j’avais des données, ça ne changerait pas grand chose " ironise Eric Drouglazet, empétolé depuis ce matin, tout comme Bertrand de Broc ("Les Mousquetaires"). " J’ai très peu de vent et ne sais pas trop comment me sortir de là. Je vois les autres du groupe (A.ST Groupe et Groupe Céléos, ndlr) qui nous ont pris 40 milles en quelques heures. On navigue bien pendant dix jours et en 5-6 heures, on perd tout. C’est un peu dur pour le moral " déplore De Broc qui avance péniblement dans un clapot de 80 centimètres, poussé par deux minuscules noeuds de vent alors qu’à 20 milles sous son vent, Marc Emig et Ronan Treussart dépotent entre 6 et 8 noeuds, sur la route de Marie-Galante. " C’est une vraie cata… Marc et Ronan étaient derrière nous hier soir et ils ont réussi à passer ce matin pendant qu’on se prenait des trombes d’eau ! C’est fou, à quelques milles de décalage, ils n’ont rien pris et ils en ont profité pour filer. Le point positif reste que l’Alizé dans le Sud n’a pas l’air de les pousser tant que ça ! " se consolait Eric Drouglazet à la mi-journée.
Les ultra sudistes continuent néanmoins dans leur option extrême, sous spinnaker, à des vitesses supérieures au reste de la flotte. Charles Caudrelier ("Bostik"), Liz Wardley ("Sojasun") ou encore Thomas

Rouxel ("Défi Mousqueraires") progressent à plus de 9 noeuds et ne vont

plus tarder à mettre enfin cap à l’ouest – au niveau du 20e Nord – dans un alizé de secteur Est à Nord-Est de 10 à 20 noeuds. " Dans les prochaines heures, leur vitesse de rapprochement sera un bon indicateur de leur chance de refaire leur retard. S’ils naviguent entre 7 et 9 noeuds sur la route, ils peuvent revenir sur la fin de course. En tout cas en tant que météorologiste je ne peux que saluer la foi de Nicolas Troussel en la météo et son option qu’il assume jusqu’au bout. En sera-t-il récompensé ? Trop tôt pour le savoir " analyse Louis Bodin, le météorologue de la course. Tous les autres navigueront toujours dans un flux de secteur Sud-Ouest à Ouest qui les obligera à tirer des bords pour gagner vers l’arrivée. Ces vents seront plus forts pour les nordistes et la mer sera plus difficile. " Je vais chercher la deuxième dépression que je toucherai d’ici la fin de journée ou le début de la nuit. Ca risque d’être violent mais ce sera la dernière. Après, bye-bye la dépression et bonjour l’anticyclone ! Ce sera le retour du soleil. Enfin, on va pouvoir enlever le ciré ! ", s’impatiente Armel Tripon. Sudistes et nordistes pourraient ensuite lentement se regrouper, les premiers continuant vers l’Ouest Nord-Ouest et les seconds vers le Sud. " Ce serait sympa, ça relancerait la course et donnerait un nouvel élan " commente Thierry Duprey du Vorsent ("Domaine du Mont d’Arbois").

Classement à 15H00 (heure de paris)
1 – Gedimat
2 – Suzuki Automobiles
3 – Theolia
4 – Domaine du Mont d’Arbois
5 – Art Immobilier Construction
6 – A.ST Groupe
7 – Groupe Céléos
8 – Cercle Vert
9 – Luisina
10 – Les Mousquetaires
11 – Le Comptoir Immobilier
12 – Aquarelle.com
13 – Pays Marie-Galante
14 – Sojasun
15 – Bostik
16 – Défi Mousquetaires
17 – Banque Populaire
18 – Financo
19 – Lenze
20 – Iles de la région Guadeloupe
21 – Belle-Ile-en-Mer
22 – Défi Transat 1
23 – Baïko
24 – France Soir

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+39 Challenge démate, Alinghi remporte les deux courses …

Dématage de +39
DR

C’est sur la deuxième manche du jour que les événements se sont précipités. A la première marque au vent, les 12 Class America arrivent très groupés. Une situation délicate à négocier pour les équipages, avec deux groupes de bateaux, l’un bâbord amures, l’autre tribord, prioritaire. Peu après le croisement entre +39 Challenge et United Internet Team Germany <javascript:show(1,1,11);> , ITA 85 démâte brutalement et GER 89 abandonne sur avarie. C’est le choc pour l’équipage Italien de Iain Percy qui s’était donné tant de mal pour régler et tester son nouveau mât à la veille du coup d’envoi de l’Act 13.

Un sans faute pour le Defender
Le reste de la flotte est alors emmené par Alinghi jusqu’au deuxième passage de la bouée au vent où Chris Dickson et ses hommes, à bord de BMW ORACLE Racing réalisent un coup de maître en virant la bouée en tête au nez et à la barbe des Suisses. A quelques longueurs de l’arrivée, le vent s’écroule et vire à 180 degrés. La flotte se retrouve au près.mais sous spi si bien que les Américains cassent leur tangon dans une risée. Les Class America doivent même tirer des bords pour passer la ligne d’arrivée, qui a plus des allures de ligne de départ ! A cette véritable loterie, c’est Alinghi qui tire le ticket gagnant en remportant sa seconde victoire de la journée. Les Suisses, un moment malmenés par les Américains, ont profité de l’expérience de Brad Butterworth à la tactique et ont su exploiter la moindre bascule. Ajoutez à cela un travail irréprochable dans les manouvres et une bonne vitesse du bateau et voilà le Defender qui s’échappe en tête du classement provisoire avec six points d’avance sur ses concurrents directs BMW ORACLE et Emirates Team New Zealand, moins réguliers dans leurs résultats.

Deux équipes qui montent
La surprise depuis deux jours vient de deux équipes méditerranéennes : le Desafío Español 2007 et Mascalzone Latino – Capitalia Team. Après une journée difficile hier, les Espagnols reviennent en force aujourd’hui en signant deux podiums consécutifs, et ce malgré un départ volé dans la seconde manche. Les Italiens de Vasco Vascotto, très performants dans les bords de près, parviennent quant à eux à tenir tête aux plus grands et sont à égalité de points avec leurs compatriotes de Luna Rossa Challenge au général. Ces équipes montantes, aidées par des moyens à la hauteur de leurs ambitions, font partie des syndicats à deux bateaux et comptent bien continuer de flirter avec les premières places. Mais l’heure des comptes n’est pas encore venue. Avec trois ou quatre manches à courir jeudi et vendredi et des conditions météo toujours instables, ce dernier Acte de la 32e America’s Cup peut encore réserver quelques sensations fortes.

Chez les Français, les résultats de cette deuxième journée ne sont pas à la hauteur des espérances. Areva Challenge termine 10e et 8e des deux manches du jour, mais l’équipage reste positif et préfère prendre du recul face à ce manque de réussite.

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nke équipe le vainqueur des deux premières épreuves de la Velux 5 Océans.

Stamm Poujoulat
Stamm Poujoulat

Petite communication nke à l’issue de la deuxième étape de la Velux 5 Oceans :

"Bernard Stamm, sur le 60’ Open Cheminées Poujoulat, partenaire d’nke, remporte les deux premières étapes du Velux 5 Oceans, cette course internationale autour du monde.  

Le skipper suisse a gagné les deux premières étapes de la course, la première entre Bilbao et Fremantle (Australie Occidentale) et la seconde entre Fremantle et Norfolk (Virginie, États-Unis). Le japonais Kojiro Shiraishi, arrivé deuxième lors des deux épreuves, est lui aussi équipé nke, tout comme l’anglais Sir Robin Knox-Johnston, qui est arrivé troisième à la seconde étape,

Ces trois skippers ont choisi nke pour leur équipement électronique à bord, et notre pilote leur a permis de triompher dans les conditions extrêmes de ces deux premières étapes de la Velux 5 Oceans.

nke est heureuse de participer à la victoire de ces skippers et attend bien sûr avec impatience la fin de la dernière étape de la course, de Norfolk à Bilbao…"

Source nke
www.nke.fr 

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Cap sur Marie-Galante …

Eric Defert sur Suzuki Trophée BPE 2007
DR

« Je me suis bien fait brasser cette nuit, confie Robert Nagy (« Théolia »), pointé quatrième, à 55 milles du leader Armel Tripon (« Gedimat »). J’ai pris 40 nœuds. Cela a été très très fort  pendant une heure, au bon plein. Les fichiers n’annonçaient pas autant de vent. Maintenant cela va mieux, je suis passé de l’autre côté du front, et j’ai retrouvé du vent maniable. Depuis le début de la course, j’ai rarement eu de météo qui correspondait à ce que m’annonçait mes fichiers ! »

Robert Nagy, qui a choisit de passer par le centre du « plan d’eau », est plutôt satisfait de son option. « Hier, j’avais 96 milles de retard sur Armel Tripon. Ce matin je ne suis plus qu’à 55 milles de « Gedimat ». Là haut, ils ont dû prendre cher dans la nuit ! ».
Des Nordistes, Armel Tripon (« Gedimat ») et Eric Defert (« Suzuki Automobiles »), impossibles à joindre à la vacation de ce matin. « Gedimat », sous la route directe, garde les commandes de la course avec une trentaine de milles d’avance sur « Suzuki Automobiles », bien calé sur l’ « ortho ».

Dans le Sud, Jeanne Grégoire (« Banque Populaire »), a retrouvé le moral. « Ca va mieux, maintenant il fait beau, c’est un vrai bonheur, même si le vent est toujours instable et toujours pas établit. Pour moi, cela devrait s’établir en début d’après-midi. Je suis un peu à la bourre par rapport aux Sudistes. Ceux qui ont choisi l’ « option africaine » avant moi ont déjà dû toucher du vent. Il va être temps de commencer à traverser l’Atlantique. Je commence à en avoir assez de n’avoir que le continent africain sur l’écran de mon ordinateur. Il y a trois jours, je voulais démissionner et arrêter la voile ! Le jeu reste toujours grand ouvert. On retrouve  des « bons » sur toutes les options et les trajectoires sont affirmées, preuve que tout le monde a des certitudes sur ses choix. La route est encore longue.  Il va falloir attendre une bonne douzaine de jours pour connaître le dénouement. Tout est encore possible. »

Le petit paquet de coureurs piégés par l’anticyclone des Açores a retrouvé de la pression. Un arrête forcé qui leur coûte un malus de 150 milles. Mais rien n’est encore définitif. Jamais une Transat n’aura été aussi ouverte. Dénouement dans une douzaine de jours.

Classement à 6H00 (heure de paris) :
1 – Gedimat
2 – Suzuki Automobiles
3 – Domaine du Mont d’Arbois
4 – Theolia
5 – Art Immobilier Construction
6 – Luisina
7 – Les Mousquetaires
8 – Groupe Céléos
9 – A.ST Groupe
10 – Iles de la région Guadeloupe
11 – Cercle Vert
12 – Le Comptoir Immobilier
13 – Sojasun
14 – Aquarelle.com
15 – Bostik
16 – Défi Mousquetaires
17 – Financo
18 – Pays Marie-Galante
19 – Lenze
20 – Défi Transat 1
21 – Belle-Ile-en-Mer
22 – France Soir
23 – Baïko
NL – Banque Populaire

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Tripon poursuit sa course en tête…

Gedimat - Armel Tripon
DR

" C’est tranquille ici. Depuis ce matin, je suis sous pilote avec des vents réguliers et dans le bon sens. On glisse doucement. D’ici une journée, je serai bien calé dans les Alizés. Les conditions sont idéales. C’est un peu la belle vie à bord. Je suis en tee-shirt et tongues sur le pont, c’est vraiment le top ! " lâchait Nicolas Troussel, ce midi à la vacation. Et pour cause, le skipper de "Financo" bénéficie d’un flux de secteur Est à Sud-Est qui lui permet de descendre au niveau du 20e Nord – quasiment la latitude de Marie-Galante – lancé à plus de 8 noeuds alors que ses concurrents directs ont nettement ralenti depuis ce matin. Situés à 80 milles dans son Ouest, Charles Caudrelier ("Bostik") ou encore Thomas Rouxel ("Défi Mousquetaires") sont plantés dans la dorsale : " Je suis arrêté avec 0 noeud de vent et c’est parti pour un bon moment… On n’est pas assez Sud ni même assez Nord pour toucher du vent ", déplorait le vainqueur de la Solitaire Afflelou Le Figaro 2004 à la mi-journée.
Egalement victimes de la pétole, 24 heures auparavant, Eric Drouglazet ("Luisina"), Bertrand de Broc ("Les Mousquetaires"), Ronan Treussart ("Groupe Céléos"), Marc Emig (A.ST Groupe") ou encore Gildas Mahé ("Le Comptoir Immobilier") ont pour leur part retrouvé du vent aujourd’hui. Cependant, si Nicolas Troussel poursuit sa route au portant, eux avancent au près. " Ca, ce n’était pas du tout prévu ! Ca cogne pas mal. Je suis un peu inquiet pour les jours à venir. On va avoir le vent dans le nez encore un moment et les fichiers ne sont pas très bons. On fait de l’Ouest mais on n’a pas pris un mille d’avance sur les extrêmes sudistes. On prendrait une sacrée dérouillée si on devait rester longtemps à tirer des bords alors qu’au Sud ils seraient à fond dans les alizés… On verra bien. De toutes façons, on est là où on est et on ne peut plus changer. J’espère néanmoins rapidement trouver un créneau pour descendre au Sud ", commente Drouglazet. Aller au Sud, la mission est identique pour le chef de file des nordistes, Armel Tripon.
Toujours leader au classement de 15h, le Nantais progresse depuis peu au centre d’une dépression. Si dans le Sud, c’est ambiance crème solaire et compagnie, sur la route directe en revanche, on jongle avec les averses, de grêlons et de pluie. " Il reste encore deux petites dépressions à gérer, ensuite il faudra trouver comment réussir à glisser pour accrocher l’alizé derrière l’anticyclone. Pour l’instant, ce n’est pas très net. J’ai bien une petite idée mais j’attends qu’elle se confirme. Les conditions sont très changeantes. Au moins, ce n’est pas monotone ! Je sens que la fatigue s’accumule. Même si je me repose correctement, je me rend compte que je suis plus lent lorsque j’effectue une manoeuvre. Reste que je m’éclate bien. Il reste encore plein de coups à jouer, la partie est loin d’être finie " rappelle Tripon.

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La grande (re)distribution

Louis Vuitton Act 13
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« Nous avons opéré un changement de dernière minute », concède Stéphane Kandler du haut de la terrasse de la base Areva Challenge à Valencia, alors que FRA 93 s’apprête à quitter le quai. Interrogé sur la nature de cette modification, le patron du syndicat français ne cède pas à la mode du « no comment », indiquant qu’il s’agit d’un changement de bulbe de quille pur et simple, avant d’ajouter « je pense maintenant que nous sommes juste derrière les grosses équipes. Même si nous avons effectué une régate d’entraînement officieuse hier, les choses sérieuses commencent aujourd’hui car cet Act 13 est la première confrontation qui compte entre tous les bateaux neufs… » De fait, nous confie un des membres du team Frenchie, l’atmosphère semble particulière sur le port America’s Cup, les équipes ayant hâte d’entrer dans le vif du sujet après de longs mois de préparation hivernale. Voisins d’Areva Challenge, les Suédois de Victory larguent les amarres au son d’un « Back in Black » diffusé à plein volume, ce vieux succès d’AC/DC faisant naturellement référence à la couleur dominante ornant tant la coque que la base des Vikings. De l’autre côté du bassin, BMW Oracle ou Mascalzone Latino prennent le chemin du canal menant au plan d’eau, salués par de nombreuses cornes de brume.

L’affrontement du jour se fera sur le rond nord, par un vent visiblement timide, mais sous un soleil bienvenu – apparemment, ces deux ou trois derniers jours auraient été plutôt maussades, et les impétrants, désormais acclimatés à la douceur de Valence, commençaient à trouver le mauvais temps long. Alors certes, le flux tarde à s’établir en direction et un léger retard est de mise, mais la première manche peut être lancée sous un beau ciel bleu. Ciel bleu que contemple sans doute le numéro 1 d’Alinghi, plutôt que d’être concentré sur sa ligne : SUI91 pointe en effet 5 bonnes secondes en avance, et doit réparer son forfait, ce qui naturellement ne favorise pas son classement sur le premier bord. Côté français, par contre, on est tout de suite dans le rythme, et la marque au vent est avalée en 3ème position, derrière +39 et Mascalzone Latino. Les spis sont de sortie, et derrière, on remarque la belle remontée d’Alinghi, ainsi que le potentiel de descente des scandinaves de Victory Challenge : le bateau suédois semble à l’aise tant en cap qu’en vitesse, et grapille des places tant et si bien que l’on se demande s’il ne va pas inquiéter le trio de tête… malheureusement, une rupture de point d’écoute stoppera cet élan. FRA 93, par contre, ne paraît pas vouloir s’arrêter et s’offre Mascalzone Latino et la place de second du même coup sur la remontée suivante, tandis que les « grosses équipes » sont visiblement à la peine – Luna Rossa traîne en queue de peloton et l’on soupçonne naturellement des ennuis techniques, BMW Oracle et les redoutables Néo-Z ne montrent pas les dents pour l’instant.

Les Defenders prennent une option sur la gauche du plan d’eau pour aborder la marque au vent, on s’achemine vers l’ultime descente et le cours de la régate ne va pas tarder à changer radicalement. FRA 93 est en proie à des ennuis de spi, Alinghi s’empare des commandes sous le vent de la flotte en conservant de la pression… et BMW lui emboîte le pas, laissant littéralement sur place un +39 qui pourtant aura mené la plus grosse partie de la course ! L’équipe de Chris Dickson, dont ce n’est pas le pire jour de malchance, voit SUI 91 tomber dans un vilain trou sans vent, s’arrêter tout à fait, spi en berne – il lui suffit d’éviter le piège, et de s’offrir une victoire aussi inattendue qu’inespérée, sur laquelle peu d’observateurs auraient parié au vu du début de course. Et de fait, l’issue des débats ne ressemble en rien à leur ouverture ! Team Shosholoza, s’étant maintenu dans le milieu du tableau, profite lui aussi des déboires d’Alinghi et termine second, tandis que derrière, les choses vont de mal en pis – à tel point que +39 termine finalement à près de 10 minutes du vainqueur après avoir erré en approche de la ligne ! Les Français terminent à la 9ème place, mais par-delà ce simple chiffre, FRA 93 (barré pour la première fois en course par Sébastien Col) aura bel et bien montré un sérieux potentiel, et c’est un vrai motif de satisfaction pour toute l’équipe.

JB, à Valence

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Armel Tripon et Eric Defert ont repris la tête de la transat…

Eric Defert Suzuki Figaro
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« On a voulu jouer, on s’est fait piéger… », commente un Marc Emig (« A.ST Groupe ») fataliste. Autour de lui, le groupe de Sudistes qui a choisi de flirter avec la bordure de l’anticyclone est collé à l’eau. Ronan Treussart (« Groupe Celeos »), Gildas Mahé (« Le Comptoir Immobilier »), Eric Drouglazet (« Luisina Design »), Bertrand de Broc (« Les Mousquetaires ») et Marc Emig (« A.ST Groupe ») ont vu le piège de l’anticyclone se refermer sur eux. « Les fichiers météo nous indiquaient que cela passait. Mais cette année nous avons à faire à un anticyclone lunatique ! Il est un peu trop descendu et le piège s’est refermé sur nous. Pour le moment, et cela devrait durer toute la journée, c’est très très mou. 2,5 à 3 nœuds de vent qui nous obligent à barrer en permanence, car le pilote barre mal dans ce type de conditions. Du coup j’ai fais les « deux-huit ». L’arrêt au stand est un peu long, j’aurais préféré qu’il soit plus court. »

Nicolas Troussel (« Financo »)  a été le premier skipper à « sentir » le coup. « Je voyais le coup venir, mais j’ai attendu le dernier moment pour plonger dans le Sud. Quatre ou cinq bateau m’ont suivi, sans doute avec un temps de retard. Du coup, j’ai pris un peu d’avance sur l’option Alizé ».

Cette descente le long du continent africain, jusqu’à la latitude du Sénégal, rallonge la route mais garantit aux skippers qui l’ont choisi de toucher du vent frais. « Je me refais le parcours des éditions 2001 et 2003 du Trophée BPE, plaisante Nicolas Troussel, de bonne humeur ce matin après une nuit de repos. Je vais continuer à descendre comme cela, avec le bon angle, sous spi, pendant encore 200 ou 300 milles avant de mettre le cap sur Marie-Galante. »

Au centre du « plan d’eau », a proximité de l’Archipel des Açores, Thierry Duprey du Vorsent (« Domaine du Mont d’Arbois »), fête ce matin son 37ème anniversaire avec une bonne nouvelle. « L’option « centre » fonctionne bien. Je suis troisième ce matin, c’est génial ! Je navigue sous spi dans 13-14 nœuds de vent de Sud-Est et cela devrait se renforcer dans l’après midi. Pour le moment, pas de souci majeur à bord, si ce n’est la perte de mon spi neuf dans les premières heures de course. Du coup, je préserve l’autre spi. Passé 20 nœuds de vent, je préfère renvoyer le génois, affaler le spi, empanner, renvoyer le spi et affaler le génois. C’est plus de manœuvres mais cela me permet de préserver le matériel ! »

Les centristes, Thierry Duprey du Vorsent (« Domaine du Mont d’Arbois ») et Robert Nagy (« Théolia »), sont maintenant biens dégagés de l’Anticyclone des Açores. Ils devraient continuer à avoir du vent dans les prochains jours et venir se recaler sur la route directe.
Sur cette route, Armel Tripon (« Gedimat ») et Eric Defert (« Suzuki Automobiles »), injoignables à la vacation du matin, ont repris les commandes de la course. Ils naviguent dans 25 nœuds de Sud-Est, à 9 nœuds de moyenne, et vont avoir à négocier un talweg dans les heures qui arrivent. Rien ne va plus, faites vos jeux…

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Raid 500 M’îles Xtrem, 3ème édition

Raid 500 milles XTrem
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Le concept est simple : parcourir 150 milles par jour en catamaran de sport, quatre jours de compétition non-stop et zéro assistance. Une formule qui attire chaque année des régatiers aguerris à la navigation hauturière. On comptera cette année sur la présence de skippers de course au large chevronnés, tels Yvan Bourgnon ou encore Fred Duthil. Seront aussi en lice les plus grands spécialistes d’une série qui rencontre un engouement croissant. Le terrain de jeu : un cadre magique concocté entre Le Croisic et la Pointe de Penmarch, avec des passages autour des îles Dumet, Houat, Belle-Île et de l’archipel des Glénan.
 
L’une des principales originalités du Raid 500 M’Îles Xtrem réside dans le fait qu’aucun parcours n’est préétabli. Le passage des marques de parcours est géré en direct par le directeur de course, en fonction des conditions météorologiques. Autant dire que les équipages en double devront plancher sérieusement leur manuel de navigation sous peine de connaître quelques désillusions.
 
En 2006, le tandem Thibaud Vauchel-Camus-Jérémie Lagarrigue (Team Brossard) domina la compétition. Thibaud remettra son titre en jeu lors de cette troisième édition. Une vingtaine d’équipages sont déjà inscrits (voir la liste) dans l’aventure. A noter enfin, le caractère très convivial d’un raid unique en France, qui allie l’endurance à la vitesse. Du spectacle en perspective.
 
Source Raid 500 M’îles Xtrem

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Victor Lanier à pas de géant

Equipage Victor Lanier champion de France Match racing
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Sébastien Col, n°1 mondial de match-racing, est aujourd’hui à la barre d’un Class America : celui du défi français "Areva Challenge". Et il n’a que 30 ans. Victor Lanier en a 23 ans et vient de remporter son premier titre de champion de France. Col en avait glané trois. Mais la comparaison s’arrête là. Car Lanier ne rêve pas. "L’America’s Cup ? je ne suis même pas certain que ce soit mon truc : ce sont de gros bateaux, de grosses équipes avec beaucoup d’argent. Nous, on préfère continuer à s’étriper avec nos petits bateaux".
 
2002, année faste
Membre de l’équipe de France militaire, basé à Lanvéoc-Poulmic depuis 2003, Lanier a découvert la voile sur le tard. A 16 ans. "Pourtant, il y en a des voileux dans ma famille !", dit-il.
Buzz en solo, puis 420 avec Nicolas Pauchet. "Là, on a hésité entre le 470 et l’habitable". Ce sera finalement le First Class 8 mis à disposition par le CN Lorient. "En Class 8, on a rapidement obtenu des résultats, notamment en 2002". Et quels résultats ! Le titre de champion de France Espoirs, un podium (3e) au championnat d’Europe et la victoire lors du National. "Avec Nico à la barre et moi à la tactique". L’aventure se poursuit en Mumm 30 après une rencontre avec un certain Jimmy Pahun : "On a disputé quatre Tours de France, dont une victoire l’an passé avec Jean-Pierre Nicol comme barreur".
 
Dans le top ten
Et le match-racing dans tout ça ? A vrai dire, Victor et ses potes s’y sont mis sérieusement en 2005. Deux ans plus tard, les voilà champions de France seniors : "Comme Nicolas était moins branché par le match-racing, j’ai pris la barre". Pour décrocher, en l’espace de cinq mois, les titres de champion de France espoirs et seniors sur le plan d’eau havrais… Là où Victor est né il y a 23 ans. "On est très fier d’avoir battu Dimitri Deruelle en finale et aussi Pierre-Antoine Morvan, le tenant du titre, qui est aussi un ami. On a commencé ensemble et on s’entraîne toujours ensemble à l’ENV Quiberon et à Pornichet. Nous avons des moyens techniques et humains pour progresser". Pour autant, Lanier et ses équipiers (Nicolas Dore, Julien Falxa et Jean-Pierre Nicol) ne s’enflamment pas. Ce titre n’est pas une fin en soi, l’objectif avoué étant de dans la ranking-list : "Dans les dix meilleurs mondiaux, ce serait bien".
Pour l’heure, Victor Lanier est 52e mondial…
 
Philippe Eliès

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Avantage pour les nordistes …

Armel Tripon Gedimat
DR

 Ca va pas mal. Ca continue d’avancer, le bateau va vite ! ", lâchait Armel Tripon, ce midi lors de la vacation. Et pour cause, les nordistes, toujours sur la route directe, ont profité des dernières heures pour engranger de l’avance, poussés par un vent de Sud est à Sud. Résultat, au pointage de 15h ce lundi, le skipper de "Gedimat", qui comptait hier 41,1 milles d’avance par rapport à la distance à l’arrivée sur Eric Drouglazet ("Luisina"), en possède aujourd’hui à la même heure 169,4 milles ! " Les écarts entre les concurrents sont très importants. Près de 500 milles séparent le leader du dernier de la flotte. C’est très rare sur une course de Figaro. Cependant, cela ne signifie pas pour autant qu’ils n’arriveront pas en paquet à Marie-Galante " tempère Jean Maurel, le directeur de course. En effet, pour l’heure, il est toujours impossible de donner l’avantage à l’une ou l’autre des options. Car si les nordistes sont aujourd’hui en tête, ils vont bientôt connaître des heures de plus en plus difficiles avec un vent de secteur Sud se renforçant 30 à 35 nœuds et une mer de face difficile. " On va se prendre une grosse prune ! " prédit Armel Tripon. Total, leur progression deviendra difficile au près avec une vitesse de rapprochement vers l’arrivée relativement faible.

Concernant les sudistes, ces dernières 24 heures, ils ont un peu trop flirté avec le bord de l’anticyclone. Eric Drouglazet et Bertrand De Broc ("Les Mousquetaires") notamment, ont nettement ralenti. Ils étaient flashés à moins de 2 nœuds ce matin ! " On est dans la pétole depuis 24 heures ! Je ne pensais pas qu’on s’arrêterait comme ça. Par le passé, j’ai déjà vécu des situations difficiles à l’approche de l’anticyclone mais là, c’est assez dur. On a coupé le fromage un peu court. Vraiment, je ne pensais pas caler à ce point ! " commentait ce midi le skipper de Luisina, 6e au classement. De leur côté, les "ultra sudistes" poursuivent vers le Sud pour rejoindre le plus vite possible le 23e Nord, peut-être même le 20e en restant dans les vents les plus forts. Pour l’instant, force est de constater que ça fonctionne pour Nicolas Troussel ("Financo"), Charles Caudrelier ("Bostik) ou encore Thomas Rouxel ("Défi Mousquetaires") qui parviennent encore à naviguer au dessus de 8 nœuds. " Je suis assez content, on avance bien. On se tire un peu la bourre avec Thomas, c’est toujours agréable. L’objectif pour l’instant est de descendre pour trouver un alizé établi. Ensuite il faudra juger du bon moment pour recroiser. D’ici demain soir, on pourra savoir si notre option est payante ou non. De toutes façons, maintenant les dés sont jetés " rappelle Charles Caudrelier.

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