"Après Vela & Motore (Italie), Sailing, (USA), Val Nautika (Slovénie), et le prix de « Chantiers de l’année » décerné par un collège de magazines européens des plus représentatifs, Bénéteau et le First 50 reçoivent un quatrième titre de « Voilier de l’Année ».
En Norvège, parmi 7 voiliers nominés dont deux Bénéteau (First 50 et Océanis 40), le First 50 a été désigné « Voilier de l’Année ». Dans la catégorie des bateaux à moteur (5 nominés), le MonteCarlo 37 était parmi les nominés. C’est une grande reconnaissance de Bénéteau par la presse Scandinave.
Le jury était composé de Ole Henrik Nissen-Lie, Seilas (Magazine spécialisé), Johan Petersen, Redningsskøyta (Organisation pour la Sécurité et le Sauvetage en Mer), Axel Nissen-Lie, Seilas Ronald Toppe, Nettavisen (site Internet news).
Design sportif, solutions originales, vitesse du bateau, importance accordée à la manoeuvrabilité sous voiles et l’engagement de Bénéteau dans le respect de l’environnement ont été les raisons principales de l’élection du First 50 au titre de « Voilier de l’Année » en Norvège.
Le First 50 est définitivement « Voilier de l’Année » !"
Le jeu est grand ouvert. La flotte des 26 solitaires du Trophée BPE – Banque Privée Européenne – s’étale sur l’Atlantique Nord. 790 milles séparent Christian Bos (« Belle-Ile-en-Mer »), le skipper le plus au Sud, d’Eric Defert (« Suzuki Automobiles »), le skipper le plus au Nord, pointé en troisième position au classement de 6 heures.
Au Nord de l’archipel des Açores, les deux échappés avaient ressorti leurs spis, dans une vingtaine de nœuds de vent d’Est-Sud-Est, avant de les affaler à l’aube. Eric Defert (« Suzuki Automobiles ») et Armel Tripon (« Gedimat ») comptent sur les prochaines 48 heures pour continuer d’engranger les milles avant de venir buter sur une dépression. « Le vent devrait refuser dans les prochaines heures, mais nous allons continuer à bien marcher. Je pense que nous pouvons reprendre la tête de la course dans les prochaines heures, analyse Eric Defert. Après, cela va être beaucoup moins sympa… Mardi, au petit matin nous serons au près dans 40 nœuds de vent… Le bateau est archi prêt à affronter la dépression et moi aussi. Physiquement ça va. Je suis surpris parce que je dors quasiment plus et je ne suis pas fatigué pour autant. Je me force à aller me reposer, de peur de le payer plus tard. »
Dans le Sud de l’archipel Portugais, à égale distance des Nordistes et des Sudistes, Robert Nagy (« Théolia »), cinquième, navigue encore sous spi au petit matin. « les conditions sont parfaites, l’anémo annonce 18 nœuds d’Est-Nord-Est. J’en profite pour avancer car moi aussi je vais être confronté à la dépression qui va secouer les Nordistes, même si cela devrait être moins costaud pour moi. »
Dans l’Ouest de Madère, sur la route qui contourne l’anticyclone des Açores par le Sud, la bataille continue de faire rage entre Bertrand de Broc (« Les Mousquetaires ») et Eric Drouglazet (« Luisina Design »). « La nuit a été plutôt calme, avoue Bertrand de Broc. Avec une dizaine de nœuds de vent sous spi. C’est motivant d’avoir un concurrent sérieux à vue. Tu ne peux rien lâcher. Mais les conditions, du vent stable permettent de se reposer. De toute façon, j’en ai besoin. Je me suis installé une couchette dans le carré avec un tas de sacs à voile et un matelas installé dessus. Je fais des petites poses de 20 minutes toutes les deux heures. Pour l’instant le vent est sympa avec moi. Hier, mon spi avait fait plusieurs tours autour de l’étai, il m’a suffit d’un empannage pour tout remettre en ordre ». A quelques longueurs du skipper de Sainte-Marine, Eric Drouglazet (« Luisina Design ») est admiratif de la pugnacité de Bertrand. « Il ne lâche rien l’ancien, plaisante Eric. Il va falloir que je compte sur la canicule des prochains jours pour pouvoir me faire la belle. Je suis content d’être au contact avec Bertrand. Pour le moment c’est plus une course d’équipe où chacun bénéficie de l’expérience de l’autre et prend des repères sur l’autre pour faire marcher le bateau. Mais j’aimerai bien le passer quand même… »
Nicolas Troussel (« Financo »), spécialiste des « coups météo, » a profité de la nuit pour tenter de plonger plein Sud et aller chercher un peu plus de pression dans l’Ouest des Canaries. Une option « osée mais jouable », selon Bertrand de Broc. La semaine qui débute s’annonce pleine de rebondissements…
Ce dimanche matin, tous ces bateaux participeront à l’unveiling day : les bâches qui masquent les coques seront retirées ; les appendices et les carènes seront dévoilés aux yeux de tous. Chaque équipe est autorisée à déclarer jusqu’à deux bateaux. Pour être autorisés à courir dans la 32e America’s Cup, ces derniers doivent absolument avoir été construits dans le pays d’origine du syndicat. Victory Challenge qui n’a qu’un seul nouveau Class America, a quand même eu la possibilité d’en déclarer deux : SWE 96 et SWE 73 (ce dernier ayant été conçu pour la précédente Coupe à Auckland, mais construit en Suède). En revanche, China Team ne peut présenter que CHN 95, car CHN 69 et CHN 79 avaient été réalisés en France pour la dernière Coupe.
Les équipes qui déclarent deux bateaux: – Alinghi SUI 100, SUI 91 – BMW ORACLE Racing USA 98, USA 87 – Luna Rossa Challenge ITA 94, ITA 86 – Emirates Team New Zealand NZL 92, NZL 84 – Desafío Español 2007 ESP 97, ESP 88 – Victory Challenge SWE 96, SWE 73 – Mascalzone Latino-Capitalia Team ITA 99, ITA 90
Les équipes qui déclarent un seul bateau : – +39 Challenge ITA 85 – Team Shosholoza RSA 83 – Areva Challenge FRA 93 – United Internet Team Germany GER 89 – China Team CHN 95
Deruelle-Morvan, une demi-finale sous le signe de la revanche 12 équipages issus des sélections mises en place en Méditerranée, Atlantique et Manche se sont 4 jours durant affrontés en duels à un contre un et à armes égales à bord de Bénéteau 7.5. Les Round Robins avaient sans grande surprise permis l’émergence d’un quatuor de ténors, emmené par le Costarmoricain Vincent Biarnès, talonné par le Vannetais et champion de France en titre Pierre-Antoine Morvan. Le Marseillais Dimitri Deruelle accompagnait le champion de France Espoir de la discipline, Victor Lanier, en demi finale. C’est sur un plan d’eau faiblement venté mais rendu terriblement tactique par la puissance du courant sous le cap de la Hève que les 4 hommes ont pu en découdre. Victor Lanier ne laissait aucune chance à Vincent Biarnès en l’emportant deux manches à zéro. Plus accrochée en revanche la demi finale qui opposait Deruelle à Morvan. C’est finalement Deruelle qui s’imposait au meilleur des deux manches par deux victoires à une, prenant ainsi sa revanche sur la finale perdue de l’an passé à Quiberon.
Lanier impitoyable Dimitri Deruelle rencontrait donc le jeune Victor Lanier en finale au meilleur des deux matches. Le vent se faisait plus régulier en force, à défaut de direction et c’est dans une bonne douzaine de noeuds, et sous le chaud soleil Havrais (et ce n’est pas un 1er avril ndlr) que la Direction de course placée sous la vigilance de Marc Bouvet, lançait la finale. Lanier prenait à deux reprises l’ascendant dès la phase de "circling" et contrôlait avec une grande maturité son adversaire tout au long des deux courses. Un adversaire malheureux puisqu’à l’affalage du spi lors du premier bord de portant, l’équipier N°1 Thomas Deplanque tombait à l’eau. "C’est une grande satisfaction pour l’équipage et pour moi-même; "explique Lanier. "Ce titre constituait sans contexte mon objectif prioritaire de l’année. Tout mon travail d’avant saison était axé sur ce rendez vous. Dimitri (Deruelle) nous a donné beaucoup de fil à retordre. La lecture du plan d’eau, avec ses bascules à répétition, ont rendu les régates très difficiles. Je suis heureux pour l’équipage. Même dans les moments de forte tension, l’ambiance est toujours restée très décontractée à bord."
L’équipage vainqueur : Victor Lanier Nicolas Dore Julien Falxa Jean Pierre Nicol.
Classement général du Championnat de France 2007 : 1- Victor Lanier (CN Lorient, équipe de France Militaire) 2- Dimitri Deruelle (YC Pointe Rouge) 3- Pierre-Antoine Morvan (Vannes) 4- Vincent Biarnès (SN St Quay-Portrieux) 5- Michel Cohen (YC Antibess) 6- Yannick Leclech (SR Perros Guirrec) 7- Claire Leroy (SN St Quay Portrieux) 8- nicolas Heintz (YC Mèze)
Des options très différentes Rien de révolutionnaire, mais une grande variété dans les configurations des appendices au sein des 12 équipes. Certains s’attendaient à ce que cette 5e version de la jauge des ACC donne naissance à des formules identiques. Les architectes et les membres des équipes qui ont circulé de base en base, dans une atmosphère bon enfant, carnet de notes et appareils photos à la main, n’ont pu que constater le contraire.
« On va s’apercevoir qu’il n’y a pas de vérité. Certains ont dépensé des fortunes pour une carène, une quille, des ailettes et on pourrait s’attendre à ce qu’ils arrivent au même résultat, mais pas du tout » prévenait Pierre Mas, le skipper de China Team, dont le bateau, CHN 95 faite partie des modèles les plus radicaux.avec celui de Luna Rossa Challenge (ITA 94).
Dimitri Despierres, qui fait partie de la cellule appendices chez BMW ORACLE Racing : « je m’attendais à ce que ce soit plus proche comparé à la précédente Coupe, en fait, on est loin d’avoir une monotypie en Class America. Je suis étonné qu’encore aujourd’hui, on arrive à des options aussi éloignées les unes des autres.» L’équipe de BMW ORACLE a étudié une centaine de configurations et testé une quinzaine d’entre elles sur l’eau.
A ce titre, les gros syndicats sont avantagés. Ceux qui présentaient deux bateaux (Alinghi, Emirates Team New Zealand, BMW ORACLE Racing, Luna Rossa, le Desafío Español 2007, Mascalzone Latino, Victory Challenge) ont la possibilité de les ‘typer’ pour être performants dans les petits airs ou dans des conditions plus ventées. Certains ont également les moyens de modifier la configuration de leurs appendices pendant les régates (dans le cadre d’une stricte règlementation) afin de s’adapter aux conditions météo du moment.
« La force d’une équipe est d’avoir plusieurs bulbes sur ses étagères. La rumeur dit que BMW Oracle en aurait 18. Il faut peut-être diviser cette rumeur par deux. Nous, on arrive tout juste à avoir deux bulbes » déclarait Bernard Nivelt, l’architecte d’Areva Challenge, dont le bateau venait justement de recevoir un nouveau bulbe.
La tendance générale est à l’étroitesse des bateaux et certains ont poussé assez loin ce raisonnement. Des équipes comme Luna Rossa ou China Team montraient des coques aux flancs très droits et aux formes abruptes. On a également vu des bulbes particulièrement longs et fins (certains dépassant les 7 mètres de long, soit presque un tiers de la longueur du bateau) comme chez Shosholoza, BMW ORACLE Racing et dans une moindre mesure Emirates Team New Zealand et Alinghi. Mais malgré les différences de conception ou de choix techniques, tous les designers, réunis en conférence de presse en début d’après-midi, se sont accordés pour dire que les performances des ACC seront probablement très proches.
Affluence dans les bases Au-delà de l’intérêt technique de cette cérémonie d’unveiling, la journée revêtait aussi un caractère festif. Ce 1er avril, plusieurs animations, restaurants et bars ouvraient leur portes dans le Port America’s Cup. A 16 heures, 40 000 visiteurs étaient comptabilisés dans le Park. Ce soir, à 21h15, un grand spectacle son et lumière organisé par Endesa servira de conclusion aux festivités du jour.
Prochain rendez-vous important : le lancement des régates en flotte du Louis Vuitton Act 13, le 3 avril.
Depuis ce matin, les Sudistes se séparent clairement en deux groupes : l’un mené par Bertrand de Broc ("Les Mousquetaires") et Eric Drouglazet ("Luisina") qui privilégie un cap vers l’Ouest, l’autre, surommé les "ultra sudistes" par Louis Bodin, le météorologue de la course, qui continue vers le Sud. Chef de file de ce dernier peloton, Nicolas Troussel sur "Financo". " Ce sont deux cas d’école. Si l’on considère la théorie, il vaut mieux rentrer un peu dans l’anticyclone, comme le fond De Broc et Drouglazet. Avantage : les angles de vent sont meilleurs. Inconvénient : le vent est un peu moins fort. Pour ceux qui sont dans l’extrême Sud, c’est l’inverse. On le voit d’ailleurs avec les vitesses de Troussel qui restent constamment au dessus de 10 nœuds depuis le lever du jour " analyse Bodin. Liz Wardley ("Sojasun"), qui a également choisi de descendre vers le Sud confirme : " pour le moment, tout se passe bien. Je touche pas mal de vent, 15 noeuds environ, l’angle est bon et pour ne rien gâcher, il y a un grand soleil. Autant dire que la course est agréable. " A tel point que certains regrettent de ne pas l’avoir fait plus tôt, à l’image de Charles Caudrelier, skipper de "Bostik" : " J’ai eu plusieurs fois l’opportunité de descendre au Sud et ne l’ai pas fait. Je n’ai pas été capable de me lancer tout seul. Je suis resté dans le paquet… A présent, j’ai décidé d’y aller et il ne va pas falloir rater le petit couloir à prendre. J’avance à 8 nœuds mais Nicolas Troussel avance avec 3 nœuds de plus ! " Alors Sud ou extrême Sud ? On pourra probablement faire un premier bilan d’ici 24 ou 36 heures. Une certitude, ce qu’ils cherchent tous, c’est à descendre sous le 25e Nord pour être sûr de conserver l’alizé. C’est d’ailleurs pourquoi les "ultra sudistes" passent si proche des Canaries. Il n’y a qu’à cette latitude que l’on peut être sûr que l’alizé restera régulier.
Concernant les centristes, le fait est qu’ils s’en sortent bien même si leur option laissait paraître quelques doutes il y a peu. Robert Nagy, 3e au classement de 15 heures ce dimanche, navigue dans des vents de Sud-Est qu’il devrait finalement pouvoir conserver. " J’ai l’impression d’être dans les alizés mais on en n’est pas encore là. Le temps est super avec 20 nœuds dans les fesses ! C’est un peu les vacances et j’en profite un maximum. Je n’ai pas beaucoup de visibilité quant à la suite des évènements car je n’ai pas reçu les derniers fichiers. J’ai toujours les mêmes que vendredi, à croire que les américains ne bossent pas le week-end ! " ironisait le Hyèrois ce midi à la vacation.
De leur côté, les Nordistes, suivent une route directe vers l’arrivée dans un vent de Sud-est à Sud qui commence à se renforcer en tournant vers le Sud. " Aujourd’hui, ils mangent leur pain blanc. Il faut vraiment qu’ils engrangent un maximum d’avance. Les conditions actuelles sont idéales, ils sont au reaching ce qui leur permet d’atteindre des vitesses intéressantes et de creuser un peu l’écart au classement. Mais dès ce soir, ils vont devoir affronter des vents de secteur Sud assez forts – entre 25 et 35 nœuds – avec une mer contraire très formée. La progression deviendra difficile ", explique Louis Bodin. Et pour cause, ils auront encore des fronts à traverser avant de pouvoir descendre franchement vers le Sud. " Il va falloir négocier. C’est encore l’inconnu au delà de 4/5 jours ", avoue Armel Tripon ("Gedimat"). Au nord comme au Sud les pièges sont encore nombreux !
Les 26 solitaires du Trophée BPE – Banque Privée Européenne – entretiennent le suspens. Les écarts entre les partisans de la route Nord et ceux de la route Sud se réduisent de pointage en pointage.
Les Nordistes, Eric Defert (« Suzuki Automobiles »), en tête de la course ce matin et Armel Tripon (« Gédimat »), second, sont séparés de plus de 600 milles en latéral ( plus de 1 100 kilomètres) de Bertrand de Broc (« les Mousquetaires »), leader au Sud. Mais en distance par rapport au but, seuls 8 petits milles, en faveur de la voie du Nord, font encore la différence au petit matin. Le jeu est grand ouvert et aucune des deux options n’a encore pris le pas sur l’autre.
« Cela va pas mal. Je suis encore dans la dorsale et j’aimerai bien en sortir le plus vite possible, raconte Eric Defert, à la première vacation de la journée. Je pense que j’en ai encore pour la journée. Ensuite, je vais entrer dans un flux de Sud-Sud-Est, de 25-30 nœuds. « Suzuki Automobiles » sera alors au reaching, une allure que le bateau affectionne particulièrement. Cela devrait aller vite, même si cela devrait aussi mouiller. » Eric reste toujours aussi confiant dans son option sur la route directe mais garde un œil de plus en plus attentif sur la flotte de Sudistes emmenée par Bertrand de Broc. « Je pensais que l’anticyclone aller leur tomber dessus et qu’ils seraient obligés de contourner Madère par le Sud. Mais là, je les vois tous passer par le Nord de Madère, sous spi avec 15 nœuds de vent… »
Eric Drouglazet (« Luisina Design »), cinquième, navigue à vue avec Bertrand de Broc, et confirme que dans les dernières heures, la situation des Sudistes s’est largement améliorée. « En début de nuit, le vent n’était pas encore établit, explique Eric. Mais maintenant, le bateau marche bien, sous spi et sous pilote, dans une quinzaine de nœuds de vent. Cela permet de souffler un peu. Après la longue descente le long du Portugal, j’ai passé la nuit de jeudi à vendredi à « chasser » Bertrand de Broc. Par expérience, je sais que dans ces conditions, cela part toujours par devant. Il faut savoir s’arracher pour rester dans le peloton de tête ! » Les dernières évolutions météo rassurent le Finistérien. « Même si j’ai eu quelques doutes hier, ce matin, je pense que cela devrait aller. L’anticyclone évolue très vite. Il peut se déplacer de 100 milles d’une carte à l’autre. Mais je reste confiant… »
Christian Bos (« Belle-Ile-en-Mer ») est le solitaire pointé le plus au Sud. « Ma route m’emmenait directement sur Madère, confie Christian. Hier, soir, j’ai préféré continuer de descendre plein Sud plutôt que d’empanner au vent de l’Ile. Ensuite, il a fallu continuer de descendre pour me dégager du dévent de Funchal. Je viens d’empanner à 6 heures ce matin. J’ai plus de pression que mes camarades qui ont mis le cap sur Marie-Galante hier. Une fois que je serai bien dégagé du dévent de l’île, je pourrais lofer et accélérer pour tenter de leur faire « la cuillère » par dessous… »
Classement à 6H00 (heure de Paris) 1 – Suzuki Automobiles 2 – Gédimat 3 – Les Mousquetaires 4 – Aquarelle.com 5 – Luisina 6 – Bostik 7 – Défi Mousquetaires 8 – Financo 9 – Groupe Céléos 10 – A.ST Groupe 11 – Sojasun 12 – Theolia 13 – Banque Populaire 14 – Domaine du Mont d’Arbois 15 – Cercle Vert 16 – Le Comptoir Immobilier 17 – Art Immobilier Construction 18 – Iles de la région Guadeloupe 19 – Lenze 20 – Défi Transat 1 21 – Baïko 22 – Belle-Ile-en-Mer 23 – Pays Marie-Galante 24 – France Soir 25 – Docteur Valnet – Aromathérapie 26 – GFI Group
" Depuis Madère on a du vent. Ce n’est pas très fort, c’est entre 17 et 20 nœuds réels. Il y a moins de mer, le bateau glisse bien et on fait une route directe sur Marie-Galante pour l’instant ", explique Bertrand de Broc ("Les Mousquetaires"), en tête des tenants de la route Sud et nouveau leader au classement depuis le début d’après-midi. " On sait que lorsque l’on traverse l’Atlantique dans ce sens là, très souvent ça part par devant. D’autant que nous allons être confronté à un front d’ici une soixantaine d’heures. On s’y prépare déjà en positionnant le bateau au meilleur endroit par rapport à ce qu’annoncent les fichiers météo mais aussi par rapport à la position des autres concurrents ". Et pour cause, dans ce groupe du Sud, la bagarre fait rage, comme en témoigne Eric Drouglazet, skipper de "Luisina" : " Bertrand est à 200 mètres devant moi, il a plutôt intérêt d’être bon s’il veut me garder derrière ! ". L’heure est donc à la tactique. Et le jeu très ouvert. Au passage du front il y aura des changements de vent, des changements de voiles : " en somme, pas mal de boulot tout en gardant l’œil sur les adversaires. Il va falloir être bon ! ", analyse Gildas Morvan ("Cercle Vert"). Chacun profite donc des conditions plutôt agréables de ce samedi – entre 10 et 20 noeuds de vent portant – pour recharger les batteries en s’octroyant un bon repas et du repos. " Ce matin, je n’ai pas arrêté de dormir : quatre heures de sommeil au total par tranches de 30 minutes ", lâchait Eric Drouglazet ce midi à la vacation. " J’étais une loque, à présent, ça va vraiment mieux et c’est important car il va falloir être lucide pour la suite. D’ici quatre ou cinq jours, la situation risque en effet de se corser un peu ".
Du côté des Nordistes, les premiers sont sortis ce matin du front chaud qui leur permettait d’avancer assez vite depuis hier et de résister au classement face aux tenants de la route Sud. Résultat, ils traversent de nouveau la dorsale et progressent par conséquent dans des vents relativement faibles. Une situation qui n’inquiète cependant pas Eric Defert ("Suzuki Automobiles") : " J’attends un flux du Sud Sud-Est qui va me permettre de retrouver une allure rapide. Probablement cette nuit, au pire demain. Il risque cependant d’être assez fort : plus de 30 noeuds si l’on en croit les fichiers. Heureusement, on sera au reaching. Ca va aller vite et sur la route directe ! " Rien n’est donc joué, le supens reste total. Et c’est tant mieux.
« On se croirait au large de Penmarc’h, plaisante Armel Tripon (« Gedimat »), de nouveau leader au classement de ce matin. Je tire des bords, sous un petit crachin qui pourrait être breton. Je crois toujours fermement à mon option Nord, mais il est encore trop tôt pour faire un état des lieux. Il faut attendre quatre ou cinq jours pour savoir si j’ai fait le bon choix. Mais à mon avis, dans le Sud ils doivent s’arracher les cheveux. Pour l’instant je fais marcher le bateau, et je vais me reposer dès que possible. Il est indispensable de rester lucide. »
Eric Defert (« Suzuki Automobiles »), second et pointé le plus au Nord de la flotte du Trophée BPE, est lui aussi toujours aussi confiant dans son choix. « Pour le moment, je suis content de moi… mais il y a encore beaucoup, beaucoup de route. Si tout va bien, après les Açores, on devrait croiser devant les Sudistes, au reaching, alors qu’ils seront au près au milieu de l’Atlantique. Mais attention, ce n’est que le début de la course et rien n’est encore gagné. »
Dans le Sud, on joue avec la bulle. Marc Emig (« A.ST Groupe ») la « coince », Gildas Morvan (« Cercle Vert ») la fuit, Robert Nagy (« Théolia »), la traverse. « Cette nuit, je me suis vengé des deux nuits précédentes, confie Marc Emig, cinquième au classement de ce matin. Je me suis couché à 21h35, et là, je viens d’être réveillé par le téléphone. Mais il ne faut pas dormir bêtement. Je me suis réveillé toutes les deux heures pour vérifier la marche du bateau. L’angle est idéal, à 120° du vent, avec 15 nœuds de vent sur une mer praticable. Dans ces conditions, il ne faut surtout pas hésiter à déléguer. Le pilote barre mieux que moi, et surtout après les journées d’hier et d’avant hier il fallait bien ça ! »
Pas très loin de Marc, légèrement décalé vers le Nord, Gildas Morvan (« Cercle Vert »), flirte avec la bordure de l’anticyclone des Açores, avec une seule peur : s’y faire coincer. « La bulle n’arrête pas de faire le yoyo, analyse le Brestois. Un coup dans le Sud, un coup dans l’Est, cela n’arrête pas de changer. J’ai passé la nuit à la surveiller et à enchaîner les empannages pour m’en éloigner. Le bateau est beaucoup plus agréable que ces deux derniers jours, mais il faut tout le temps rester aux réglages, relancer le bateau, choquer, abattre, brasser du tangon, en gardant en permanence un œil sur le baromètre… » Et, selon Gildas, l’exercice devrait encore durer quelques jours. Les alizés sont bien installés, là bas, à plus de 300 milles, loin dans le Sud au niveau des Iles Canaries. Pour le moment, il faut donc continuer à descendre, mais rapidement il va falloir faire de l’Ouest pour ne pas trop rallonger la route.
Robert Nagy (« Théolia »), qui a déjà fait le choix de couper à travers l’anticyclone des Acores, a retrouvé du vent au petit matin, après une nuit de pétole. « Je viens de toucher 8 nœuds de vent de Sud-Ouest. Ca redémarre et je marche à 6,5 nœuds. J’ai barré toute la nuit, sous un ciel dégagé, au milieu des dauphins, c’était magnifique. Je pense que je tiens le bon bout. Le plus dur est passé, je pense que la zone de calme est maintenant derrière moi. Le vent devrait monter et adonner dans les heures qui arrivent… »
Classement du vendredi 30 mars 2007 (les 10 premiers) : 1 – Armel Tripon / Gédimat 2 – Eric Defert / Suzuki 3 – Gildas Morvan / Cercle Vert 4 – Marc Emig / AST Group 5 – Yannick Bestaven / Aquarelle 6 – Robert Nagy / Théolia 7 – Eric Drouglazet / Luisina 8 – Bertrand De Broc / Les Mousquetaires 9 – Thomas Rouxel / Défi Mousquetaires 10 – Nicolas Troussel / Financo
Lorsque les jupes tomberont ce week-end, la moindre innovation un peu radicale attirera donc forcément l’attention. Mais comprendre ce qui se cache derrière ces idées novatrices promet d’être aussi difficile qu’avant. Pour beaucoup, le caractère plus abouti de cette cinquième version de la jauge ne laissera pas ou peu de place à des tentatives architecturales très radicales. Les observateurs devront sans doute y regarder de plus près pour découvrir les moindres variations dans la forme des coques et le positionnement des appendices, et comprendre l’approche technique de chaque équipe.
Comment va se dérouler l’Unveiling Day ? Samedi 31 mars, chacune des équipes devra déclarer au Comité de Course un maximum de deux bateaux choisis pour participer aux régates de la saison. Le lendemain à 9h30, un puissant signal sonore marquera le début de l’Unveiling et les bases des équipes ouvriront leurs portes aux journalistes, aux membres des autres équipes et à toute la « famille de l’America’s Cup ». A 11h30, les bases seront ensuite ouvertes au public.
Programme de l’Unveiling Day – 09:00 – Feu d’artifice marquant le “réveil” du Port America’s Cup et le début du compte à rebours. Déflagrations toutes les cinq minutes jusque 9h20. – 09:30 – Puissant signal sonore et nouveau feu d’artifice marquant le début de l’Unveiling. Les bases sont alors ouvertes aux journalistes, aux membres des équipes et à la famille de l’America’s Cup. – 11:30 – Nouveau feu d’artifice pour marquer l’ouverture des bases au public. – 13:00 – Conférence de presse avec les architectes dans la salle de conférence, à côté du Centre de Presse. Chaque équipe doit envoyer un représentant de son design team pour discuter des Class America et des innovations de l’actuelle génération. De nombreuses équipes ont également prévu leur propre conférence de presse. – 13:45 – Les équipes ont la possibilité de fermer leur base et de sortir naviguer pour l’après-midi. Un feu d’artifice de 15 minutes environ marquera la fin de l’Unveiling. – 20:30 – Light show Endesa pour accompagner l’Unveiling du Foredeck Club.