Sébastien Col, n°1 mondial de match-racing, est aujourd’hui à la barre d’un Class America : celui du défi français "Areva Challenge". Et il n’a que 30 ans. Victor Lanier en a 23 ans et vient de remporter son premier titre de champion de France. Col en avait glané trois. Mais la comparaison s’arrête là. Car Lanier ne rêve pas. "L’America’s Cup ? je ne suis même pas certain que ce soit mon truc : ce sont de gros bateaux, de grosses équipes avec beaucoup d’argent. Nous, on préfère continuer à s’étriper avec nos petits bateaux".
2002, année faste
Membre de l’équipe de France militaire, basé à Lanvéoc-Poulmic depuis 2003, Lanier a découvert la voile sur le tard. A 16 ans. "Pourtant, il y en a des voileux dans ma famille !", dit-il.
Buzz en solo, puis 420 avec Nicolas Pauchet. "Là, on a hésité entre le 470 et l’habitable". Ce sera finalement le First Class 8 mis à disposition par le CN Lorient. "En Class 8, on a rapidement obtenu des résultats, notamment en 2002". Et quels résultats ! Le titre de champion de France Espoirs, un podium (3e) au championnat d’Europe et la victoire lors du National. "Avec Nico à la barre et moi à la tactique". L’aventure se poursuit en Mumm 30 après une rencontre avec un certain Jimmy Pahun : "On a disputé quatre Tours de France, dont une victoire l’an passé avec Jean-Pierre Nicol comme barreur".
Dans le top ten
Et le match-racing dans tout ça ? A vrai dire, Victor et ses potes s’y sont mis sérieusement en 2005. Deux ans plus tard, les voilà champions de France seniors : "Comme Nicolas était moins branché par le match-racing, j’ai pris la barre". Pour décrocher, en l’espace de cinq mois, les titres de champion de France espoirs et seniors sur le plan d’eau havrais… Là où Victor est né il y a 23 ans. "On est très fier d’avoir battu Dimitri Deruelle en finale et aussi Pierre-Antoine Morvan, le tenant du titre, qui est aussi un ami. On a commencé ensemble et on s’entraîne toujours ensemble à l’ENV Quiberon et à Pornichet. Nous avons des moyens techniques et humains pour progresser". Pour autant, Lanier et ses équipiers (Nicolas Dore, Julien Falxa et Jean-Pierre Nicol) ne s’enflamment pas. Ce titre n’est pas une fin en soi, l’objectif avoué étant de dans la ranking-list : "Dans les dix meilleurs mondiaux, ce serait bien".
Pour l’heure, Victor Lanier est 52e mondial…
Philippe Eliès
Victor Lanier à pas de géant
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