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Nouveau titre pour Claire Leroy au championnat d’Europe

Claire Leroy
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A peine remise de ses émotions et auréolée d’une superbe médaille d’or, Claire Leroy et son équipage sont parties à la conquête du titre Européen à Vigo (Punta Lagoa) qui s’est déroulé du 16 au 19 Août.
Neufs nations étaient représentées : le Danemark avec la numéro 2 mondial et médaille de bronze aux derniers Mondiaux : Lotte Meldgaard Pedersen et la numéro 17 mondial Camilla Ulrikkeholm ; l’Allemagne avec la numéro 3 mondial Silke Hahlbrock, l’Italie avec l’ex- Championne d’Europe en titre : Sabrina Gurioli, numéro 14 mondial. A ce plateau venait compléter la Portugaise Maria Ramires, la Finlandaise Martina Kalermo, la Polonaise Maja Czerniawska, la Suédoise Anna Kjellberg, l’Anglaise Lucy MacGregor, et deux Espagnoles : Maria Campos et la Vice Championne Olympique de 470 2004 : Nathalia Via Dufresne.

Après une journée d’entraînement sur le support de la régate – des Sun Fast 2000 – les filles ont entamé le round robin. Peu à l’aise sur ce bateau les mermaids ont concédé quelques matchs au début de l’événement avant de prendre bien en main le petit voilier et réaliser un sans faute en fin du round robin.

A l’issu de cette phase, les françaises terminent troisième et sont donc sélectionnées pour les demi-finales où elles ont affronté la Danoise Lotte Meldgareed Pedersen. Et comme la semaine précédente, elles battent la numéro deux mondial, ce qui leur offre le ticket pour la finale. L’autre demi-finale qui opposait celle qui avait remporté tous ces matchs en round robin, la britannique Lucy MacGregor à la Suédoise Anna Kjellberg s’est soldée par la victoire de l’anglaise en 2-0. L’équipage mené par Claire Leroy rencontrait celui skippé par Lucy en trois matchs gagnant pour décrocher l’or.

Avec une pénalité infligée sur le départ pour l’anglaise, les Mermaids remportent facilement leur premier match. Le second fut beaucoup plus disputé mais leur vitesse et leur choix tactiques ont eu raison l’équipage de Lucy. Lors du troisième match, les britanniques prennent trois pénalités ce qui permet à nos Françaises de franchir la ligne d’arrivée avec pratiquement un bord d’avance.

Huit jours après la victoire au championnat du monde, le mermaid sailing team remonte sur la plus haute marche du podium. « Ce sont les deux plus belles semaines de ma vie » confiait Claire Leroy à l’issu de la finale.

Classement :
1. Claire Leroy – France
2. Lucy MacGregor – Royaume-Uni
3. Lotte Meldgareed Pedersen – Danemark

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Michel Desjoyeaux : Un grand Monsieur

G�ant - Michel Desjoyeaux
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A 41 ans, il ne manque rien sur son CV nautique mais il a toujours autant envie de courir les océans.
Il a conformé sa vie à sa passion : inventer, naviguer , se confronter aux éléments. Ce papa attentionné qui adore ses trois enfants ne résiste pas longtemps à l’appel du large. Dans un peu plus d’un an , il sera à nouveau aux Sables au départ du Vendée Globe sur un 60 pieds sous le pavillon de Foncia. Avec Vincent Riou son préparateur qui s’est affirmé à ses côtés , ils seront les premiers vainqueurs à revenir dans cette régate planétaire.

Touche à tout

Michel Desjoyeaux est un personnage.  Derrière son regard rieur , son air malicieux parfois un brin moqueur, le Professeur a toujours quelques " desjoyeusetés " à servir à terre ou en mer.  Ses propos empreints d’un humour décapant dérangent parfois dans le milieu. L’homme aime le parler franc et ne soucie pas forcément de plaire. Le marin lui sait tout faire sur tous types de bateaux. Mini transat, monotype Figaro,  mono ou trimaran de 60 pieds et Hydroptère, il maitrise tous les supports et  y cultive l’excellence. Marin complet et sans faille qui s’est construit à l’école du monotype, ce régatier qui a une formation technique et scientifique est depuis toujours très investi dans la conception et la préparation de ses bateaux. Michel a ( comme ses frères ) hérité de son père un des fondateurs du centre des Glénan, une culture maritime pragmatique et le goût du travail bien fait qui était la marque du chantier familial ancré sur la grève de Port la Forêt.  Il a aussi le sens du travail en équipe et de la mise en commun des idées pour progresser au plan technique. Car sa passion est de cogiter et  d’avancer. En course , il aime le défi technique et sportif. Revenir se mesurer à des figaristes purs et durs était un vrai challenge. Il n’était pas sans risques.  Desjoyeaux le touche à tout de talent a osé et gagné. Chapeau !

Gilbert Dréan

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Préo Qingdao : Xavier Rohart et Pascal Rambeau médaillés de bronze

Xavier Rohart
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Les grandes lignes
« Globalement, et à l’exception de la Medal Race d’aujourd’hui, nous avons rencontré ici les conditions prévues, c’est-à-dire des vents assez légers entre 5 et 8 nœuds, et un fort courant. Le climat est chaud et humide mais ce n’est pas désagréable. Sur les grandes lignes, nous sommes satisfaits du comportement du bateau, du gréement, etc… même si nous ne sommes sans doute pas les plus rapides. Sur cette semaine de régate, nous avons pris pas mal de risques pour nous tester, aussi bien en ce qui concerne les départs, que la navigation et la stratégie. »
 
Les forces en présences
« Pas de surprises concernant les leaders qui étaient tous là où l’on pouvait les attendre. Notre résultat confirme que nous en faisons partie »
 
Les moments forts
« Sans doute pendant  la quatrième journée où nous avons fait 1 et 2 aux deux manches et où nous avons été bien dominateurs. C’est vraiment un sentiment sympa. Je pense qu’on a marqué les esprits ce jour là »
 
Le plus mauvais moment
« La Medal Race bien sur. Le vent avait franchement monté et nous ne nous sommes pas assez bien adaptés. Il y avait beaucoup de courant et nous sommes partis trop loin, pensant que le courant allait nous remonter. Nous nous sommes fait « englober » et il ne nous a pas été possible de contrôler nos principaux adversaires et notamment Scheidt »
 
La chine, l’ambiance, les infrastructures
« La marina de Qindao est une véritable copie de celle d’Athènes. Une très belle copie. Tout est super, pratiquement fini. Les gens sont adorables, même si la communication parlée est très difficile, mais il y a une vraie envie d’aider, beaucoup de respect. Qindao est une grande mégalopole de 14 millions d’habitants, mais contrairement à Changaï ou à Pekin, il n’y a pas beaucoup d’Européens ici »
 
La suite
« Retour en France samedi et reprise du programme de préparation hivernale autour de trois axes : le bateau, avec la question de savoir si il est judicieux de mettre en chantier une nouvelle coque typée « chine » ou de garder le matériel actuel, le travail sur la prise de décision et le mental, avec notamment l’exemple de cette medal race à analyser, et le travail physique. »
 
Classement général final
1 SCHEIDT Robert PRADA Bruno BRA 5 2 (13) 3 4 1 4 (total points 32) Net 19 pts
2 PEPPER Hamish WILLIAMS Carl NZL 4 6 2 1 2 (9) 8 (32) 23 pts
3 ROHART Xavier RAMBEAU Pascal  FRA 3 3 4 (5) 1 2 14 (32) 27 pts
4 MARAZZI Flavio CHRISTEN Christoph SUI 7 1 1 (9) 3 3 18 (42) 33 pts
5 KUSZNIEREWICZ Mateusz ZYCKI Dominik POL (8) 4 8 2 6 4 10 (42) 34 pts
6 PERCY Iain SIMPSON Andrew GBR 2 12 (15) 12 7 5 2 (55) 40 pts
7 SPITZAUER Hans NEHAMMER Christian AUT (14) 9 9 4 10 8 6 (60) 46 pts
8 LOOF Fredrik EKSTROM Anders SWE 1 8 10 (14) 5 6 16 (60) 46 pts
9 PICKEL Marc BORKOWSKI Ingo GER (10) 5 3 8 8 10 20 (64) 54 pts
10 OCONNELL Maurice COOKE Ben IRL 11 7 5 (15) 13 11 12 (74) 59 pts
11 MURRAY Iain PALFREY Andrew AUS 9 (13) 6 13 12 7 – (60) 47 pts
12 DANE John SPERRY Austin USA 6 10 14 7 (15) 13 – (65) 50 pts
13 SUZUKI Kunio WADA Daichi JPN 12 (14) 7 10 11 12 – (66) 52 pts
14 BROMBY Peter WHITE Lee BER 13 11 11 11 (14) 14 – (74) 60 pts
15 PELEKANAKIS Leonidas STILIANOS Georgios GRE 15 15 16 6 9 (18) OCS – (79) 61 pts
16 LI Hongquan WANG He CHN (16) 16 12 16 16 15 – (91) 75 pts
17 NEGRI Diego VIALE Luigi ITA (18) DNS18 DNS18 DNC18 DNC18 DNC18 DNC – (108) 90 pts

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Une Solitaire pour les braves …

Solitaire Figaro
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Etape 1 : Caen / Crosshaven (415 milles) – Tactique dans les courants et les cailloux
« De mémoire de jeune figariste, je crois que je n’ai jamais vu autant de changements de leaders. Dans le style chaises musicales, et bien vous avez la première étape 2007 de La Solitaire Afflelou le Figaro.». Le ‘jeune’ figariste qui s’exprime ce matin du 3 août sur les pontons de Crosshaven n’est autre que Michel Desjoyeaux, arrivé 3e en Irlande, derrière Nicolas Troussel (Financo) et le vainqueur Frédéric Duthil. Le skipper de Distinxion remporte ce premier acte très riche en rebondissements où chaque portion de parcours a été stratégique : le passage à Barfleur, la traversée de la Manche, la navigation sous les côtes anglaises à jongler avec les courants et les zones de calme. jusqu’au ‘nouveau départ’ entre Lands End et les Scilly à la faveur d’un regroupement de la flotte à 140 milles de l’arrivée. Au départ de Caen, sous le soleil normand, un seul solitaire manque à l’appel : le jeune bizuth britannique James Bird (Gfi Group), qui a talonné à la sortie du port, ne rejoindra ses compères que plus tard en Irlande. Tactiquement, les 49 autres ne connaîtront aucun répit tout au long des 415 milles disputés à toutes les allures, dans des conditions de vent qui n’excéderont pas les 20 noeuds. Au moins sept coureurs se sont succédés en tête de course : Fred Duthil à la bouée Radio France, Gérald Veniard (Scutum) à la bouée des Fairways, Michel Desjoyeaux (Foncia) sous les côtes anglaises, Gildas Morvan (Cercle Vert) puis Nicolas Bérenger (Koné Ascenseurs) à la marque de Hand Deeps, Thierry Chabagny (Brossard) au Cap Lizard et enfin Fred Duthil. Le morbihannais de 33 ans, remporte sa toute première étape en quatre participations après 2 jours, 19 heures 49 minutes 55 secondes à la vitesse moyenne de 6,12 noeuds.

Etape 2 : Crosshaven / Brest (344 milles) – Un sprint épuisant
On achève bien les Figaro. ou plutôt les figaristes. Cette 2e étape de 344 milles en direction de Brest, via le Fastnet, va se révéler exténuante. Pendant 41 heures, soit presque deux jours, les marins ne vont pas dormir, rivés à la barre pendant la première partie de louvoyage à flirter sous les côtes irlandaises, puis pendant les 200 milles de glissade sous spi jusqu’à Ouessant. Titubants de fatigue, des récits d’hallucinations plein la bouche, les skippers ont repoussé leurs limites pour tenter de briller à Brest. Michel Desjoyeaux y remporte la sixième victoire d’étape de sa carrière de figariste, devant Frédéric Duthil (encore) et le local de Gildas Mahé (Le Comptoir Immobilier). Pour les 50 solitaires, le départ est lancé le lundi 6 août à midi sous les grains pluvieux de la baie de Crosshaven, dont le skipper de Foncia, en tête à la bouée Radio France, se joue à merveille. Les 10 heures de louvoyage au milieu des paysages féeriques de la côte sud irlandaise sont dominés par Gildas Morvan (Cercle Vert) qui cède ensuite les commandes à Frédéric Duthil, premier concurrent à envoyer son spi au phare du Fastnet. La suite se joue sur le pont, à faire avancer les machines dans 20 nouds de vent et une mer formée. entre plaisir et fatigue. Le 7 août, au pointage de 15h30, Michel Desjoyeaux prend la tête de la course pour ne plus la quitter. Foncia passe la ligne d’arrivée le lendemain à 5h20 du matin, après un ultime jeu du chat et de la souris dans le goulet de Brest en compagnie de Duthil, Mahé, Lebas, Bérenger, Morvan et Chabagny qui vont couper la ligne en l’espace de 10 minutes, dans le tableau arrière du vainqueur.

Etape 3 : Brest / La Corogne via BXA (562 milles) – Corentin Douguet roi de la baston au près
Samedi 11 août, la décision tombe : météo trop exécrable pour envoyer 50 solitaires au Fastnet où on annonce une mer très grosse et des pointes à 55 nouds. La plus longue étape de toutes les Solitaires est amputée de la remontée irlandaise, mais reste un col hors catégorie avec ses 562 milles de Brest à La Corogne, via la bouée BXA, dans l’estuaire de la Gironde. Après un départ nerveux qu’il faut donner à trois reprises, la flotte s’en va dans des airs si légers que certains doivent mouiller dans le raz de Sein. Suit une belle descente sous spi, saluée par une pluie d’étoiles filantes. Michel Desjoyeaux (Foncia), Gildas Mahé (Le Comptoir Immobilier) et Thierry Chabagny (Brossard) sont à leur aise dans un premier temps, mais ce sont Jean-Pierre Nicol (Gavottes) puis Christian Bos (Belle Ile en Mer) qui sortent du chapeau dans la pétole après BXA. Calme trompeur : suivent 300 milles d’une énorme bagarre au près, dans des rafales à 45 nouds et des creux de 5 mètres. Corentin Douguet (E.Leclerc/Bouygues Telecom) est le plus fort dans cet enfer : il vire après tout le monde, sur le cadre comme en régate côtière, et inflige une correction à toute la flotte pour signer sa première victoire d’étape. Seuls Nicolas Troussel (Financo) et l’inévitable Michel Desjoyeaux (Foncia) limitent la casse en se classant 2e et 3e à 24 et 47 minutes, mais ensuite les écarts sont énormes et le classement général s’en trouve bouleversé : Michel Desjoyeaux prend la tête 9 minutes devant Corentin Douguet et 14 minutes devant Nicolas Troussel.

Etape 4 : La Corogne / Les Sables d’Olonne (340 milles) – Deuxième succès d’étape pour Fred Duthil/Troisième triomphe pour Michel Desjoyeaux
Après une baston au près, une baston au portant ! D’abord faible sur le départ de La Corogne donné sous le soleil et dans une belle houle, le vent forcit, forcit, forcit. Il y a d’abord une première phase de positionnement nord/sud au large de Gijon, où chacun se place pour attaquer un long run au portant vers Les Sables d’Olonne. Tout se joue sur cette ultime étape qui devient vite un nouvel enfer : vents de 40 nouds, rafales 50, creux de 5 mètres et tout à fond dans la nuit noire. Les bateaux enfournent, des spis qui rendent l’âme. La guerre, comme ils disent. Certains jettent l’éponge, réduisent la toile et passent en mode survie. Ce n’est pas le cas, entre autres, des deux « sudistes » plus proches de la route directe que sont Gérald Véniard (Scutum) et Fred Duthil (Distinxion), en état de grâce cette année. En véliplanchiste dingue de vitesse, Duthil refuse de prendre le moindre ris. Il s’arrache. En approche des Sables d’Olonne, il double Véniard qui a explosé son spi. Les déferlantes claquent sur les ponts, meurtrissent les bateaux, Jeanne Grégoire (Banque Populaire) démâte à 25 milles de l’arrivée. Douguet, Mahé, Troussel et Desjoyeaux sont partis dans le nord chercher une bascule qui sera finalement trop brève pour inverser la tendance. Fred Duthil signe un splendide deuxième succès d’étape devant Gérald Véniard et. Michel Desjoyeaux, carton plein sur les podiums, qui parvient ainsi à rejoindre Jean Le Cam et Philippe Poupon dans la légende de La Solitaire. Il s’offre un sublime troisième succès général dans l’épreuve. Fred Duthil revient sur le podium à la deuxième place à 26 minutes du vainqueur devant un Corentin Douguet 3e à une heure et trois minutes qui signe une deuxième expérience fracassante dans l’épreuve. Nicolas Lunven (Bostik) s’offre le classement Bénéteau des bizuths devant Vincent Biarnes (Côtes d’Armor) et Aymeric Belloir (Cap 56). Mais le roi du solo, c’est encore et toujours Desjoyeaux !

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Michel Desjoyeaux remporte la Solitaire 2007

Michel Desjoyeaux Portrair Route du Rhum 2006
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Exploit réalisé via un carton plein impressionnant : à chaque étape, « Mich’Desj » est monté sur le podium. Il rejoint ainsi avec trois victoires Jean Le Cam et Philippe Poupon sur les tablettes de La Solitaire. Au classement général avant jury, Michel Desjoyeaux devance le beau vainqueur de cette dernière étape, Fred Duthil (Distinxion) et le vainqueur de la précédente à La Corogne, Corentin Douguet (E.Leclerc-Bouygues Telecom). Intercalé entre eux en Vendée, Gérald Véniard (Scutum), s’offre un podium mérité. Voici les premières déclarations de ces quatre coureurs qui composent d’une part le podium de cette quatrième et dernière étape de 340 milles entre La Corogne et Les Sables d’Olonne et le podium de cette 38eme Solitaire. A 6h04, 27 concurrents avaient passé la ligne d’arrivée. Nicolas Lunven (Bostik), passé en 18e position, remporte le classement des bizuths.

L’interview du vainqueur de La Solitaire Afflelou Le Figaro 2007

Michel Desjoyeaux (Foncia) : « j’étais venu chercher la bagarre»

Quelle saveur particulière pour cette troisième victoire dans La Solitaire ?
« C’est surtout le niveau de la compétition et l’intérêt qu’il y a eu sur chaque étape qui donne une saveur particulière à cette victoire. Il y a eu des éditions où t’avais l’impression qu’il ne se passait rien, autant, celle là, il s’est toujours passé plein de choses. A tous les moments, ça valait le coup d’y réfléchir pour essayer de mieux faire la prochaine fois. On ne s’est jamais ennuyé. Y’a rien de pire, comme le dit Mouren, que les bords de ‘sanglier’ où tout se fait sur un seul bord, où il ne se passe rien. On n’a pas du tout eu ça cette année. Cela vient des conditions mais aussi du niveau de la flotte, de son homogénéité. Tous les bateaux marchent bien et tous les coureurs sont capables de prendre de bonnes initiatives, de ne pas être seulement des suiveurs. C’était ça que j’étais venu chercher : la bagarre, la confrontation.

Avec nos gros bateaux (les 60 pieds open), on ne navigue pas énormément avec ce niveau de confrontation. Là, vous avez 50 concurrents avec une vingtaine qui sont d’un niveau suffisamment conséquent pour pouvoir se tirer la bourre… Il suffit de regarder la façon de sortir de la baie de La Corogne avant hier, il y avait des bateaux partout. Il n’y a que dans La Solitaire que tu trouves ça. »

Cette quatrième étape…
« Le fait de prendre un mauvais départ et de partir en milieu de paquet, puis d’enchaîner quelques bêtises (j’ai une écoute de spi qui s’est coincée dans un safran), ça a la faculté de développer chez moi des débordements d’énergie. Je n’ai rien lâché tant que je n’étais pas revenu aux avant-postes et ça n’a pas mis longtemps. Je me suis tiré la bourre avec Nico (Bérenger) et j’y ai laissé un spi. J’ai enchaîné 10 à 12 heures de barre complètement trempé… j’ai encore les mains blanches. J’ai mal aux mains à force d’avoir barré parce qu’à ces allures là, ça reste assez physique. »

Une joie intériorisée…
« C’est comme ça, je suis comme ça. Je me suis tellement bagarré pour revenir dans le match que j’ai tous les nerfs tendus. Tous les ‘cunninghams’ sont encore un peu pris. Et puis avec l’après-midi qu’on a passé à se faire rincer la gueule… moi qui n’aime pas l’eau, ce n’est pas très agréable. Enfin, ce qui me déçoit peut-être le plus, c’est que j’osais encore espérer la claquer cette étape. Vu le positionnement que j’avais avant de ne plus voir mes concurrents, à part Koné Ascenseurs, je croyais pouvoir la gagner!»

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3ème édition de la Palermo-Montecarlo : Steinlager II, vainqueur en temps réel

Steinlager II
DR

Après un départ sous un temps de demoiselle, entre la Sicile et les îles Eoliennes, ce sont des conditions musclées qui ont été offertes aux 16 concurrents, devant affronter des vents de 35 noeuds avec des rafales orageuses.
 
Steinlager II, skippé par Stefan Detjen a franchi la ligne d’arrivée à 2h01. Une belle victoire pour le maxi néo-zélandais qui avait déjà remporté la première édition de la Palermo-Montecarlo, en 2005, en temps réel. Le bateau a atteint la Principauté après 62 heures de navigation, loin des 55 heures du record établi l’an dernier par Agostino Randazzo, le représentant du Circolo della Vela Sicilia, détenteur du record établi l’an dernier et contraint cette année à l’abandon suite à une avarie au niveau de sa grand’voile.
 
Belle performance du bateau monégasque Out of Reach, qui coupe la ligne 2h30 plus tard, en seconde position. Emmené par Guido Miani, assisté de Gabriele Benussi et de Stefano Spangaro, le maxi qui naviguait sous les couleurs du YCM a livré un véritable bras de fer à Steinlager, au coude à coude jusque dans les derniers milles. Un résultat encourageant pour l’équipage qui prépare le championnat du monde de maxi, organisé début septembre à Porto Cervo.
 
Les deux Vor 60 de la régate Amer Sport One et Amer Sport Two, respectivement, troisième et quatrième du classement général provisoire, ont chacun opté pour des routes différentes pour contourner l’île de beauté ; Amer Sport Two ayant choisi une route à l’Ouest de la Course. Leur arrivée est prévue en fin de soirée et révèlera quelle option tactique s’avèrera être la plus payante.
 
A noter la belle sixième place de Sagittario à Abraham Ohayon, toujours en course, pour qui cette course hauturière constitue une véritable aventure familiale.

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La pression monte avant le sprint

Scutum gerald veniard
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Belle nuit noire étoilée. Mer inconfortable au passage vers les abysses du golfe de Gascogne. Concentration maximum avant la glisse. A 5h30 ce matin, on est en pleine phase de transition : le vent adonne doucement vers le nord-ouest pour 12 à 15 nœuds, et le leader Gérald Véniard (Scutum) vient d’envoyer le spi, au grand large de Gijon. Chacun se prépare à une glisse d’abord agréable avant de devenir musclée et se félicite que depuis le départ de La Corogne hier après-midi, la météo s’est vérifiée au millimètre…

La phase de positionnement – tous au nord de la route mais avec des nuances – est en train de s’achever. On va pouvoir lâcher les chevaux. La flotte ne va faire qu’accélérer. Le vent devrait en effet ce matin poursuivre sa rotation vers la gauche, jusqu’à l’ouest pour une vingtaine de nœuds. Tendance ultérieure : vent d’ouest fort, mer agitée. Ne pas se fier donc aux vitesses inférieures à 8 nœuds au pointage. Elles vont augmenter. « On va pouvoir allumer », se réjouit un Fred Duthil (Distinxion) une fois de plus dans le match, 2e au pointage.

Les écarts ne sont pas significatifs pour le moment mais déjà les choix se dessinent. Le leader du général Michel Desjoyeaux (Foncia, 4e) est remarquablement placé, au nord de tous ses concurrents directs. Nicolas Troussel (Financo, 3e) est à l’affût 2 milles dans son sud, pas très loin du Scutum de Gérald Véniard qui pointe à 271 milles de l’arrivée aux Sables d’Olonne. Corentin Douguet (E.Leclerc/Bouygues Telecom) et Gildas Mahé (Le Comptoir Immobilier), à savoir respectivement les 2e et 4e du général, sont sur la même ligne, un gros mille derrière Financo et Foncia. Thomas Rouxel (Défi Mousquetaires) est encore une fois aux avant-postes (8e, mais un peu dans le sud de la flotte). Dans l’ombre, un sanglier attend son heure. C’est Eric Drouglazet (Luisina), bien placé au vent et connu pour sa capacité à aller vite et loin sous spi serré dans le vent fort. La pression monte avant le sprint. Corentin Douguet résume : « c’est maintenant qu’il va falloir se faire mal ».

A part ça, dans le paquet, un homme a embrassé les étoiles avec un drôle de sourire cette nuit. C’est Armel Tripon, skipper de Gedimat. Hier soir sur le canal de course, Jacques Caraës lui a appris qu’il venait d’être papa d’un petit Edgar et que tout allait bien pour son nouveau fils et sa maman. Toute la flotte a appelé Armel à la VHF pour le féliciter. « Un très beau moment sur l’eau, très émouvant », a commenté le directeur de course. Comme un instant de grâce avant la rude bagarre qui s’amorce.

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Groupe Bel 60´ à l´eau en septembre

Groupe BEL
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Quelques minutes dans l’atelier suffisent pour comprendre l’intensité du travail réalisé. Le gros œuvre est terminé et désormais, chacun se presse, plié en quatre dans le bateau, pour assembler, coller, percer, poncer, dans le bruit et la chaleur (reportage photos de Gilles Martin-Raget sur www.beltchiizztour.com). « Nous avons six nationalités dans l’équipe et tout le monde fait bon ménage. Même s’il y a toujours le problème de la langue, lorsque les gens connaissent leur travail et sont professionnels, les choses se passent bien, » explique Jean-Pierre Gosswiller, manager de l’équipe de construction chez Indiana Yachting. « Ces bateaux sont devenus extrêmement sophistiqués et mobilisent de grosses équipes, » analyse celui qui a travaillé pendant huit ans au chantier JMV, à Cherbourg, et réalisé près d’une dizaine de bateaux de ce type. « Dans les années 90, un 60 pieds Open se construisait en 8 500 heures, il en faut désormais entre 22 et 25 000. »
 « Il reste encore beaucoup à faire, » confie Kito. « Nous sommes dans la phase d’aménagement et d’équipement du bateau, avant la peinture qui débute dans quelques jours. » Sur une telle machine, aucune pièce, ou presque, n’est de série. « Tout est « custom », conçu, réfléchi et fabriqué spécialement pour Groupe Bel, et tout converge maintenant au chantier des quatre coins d’Europe. » Depuis le pontage mi-juillet, chaque élément prend place au fil des jours dans ce gigantesque « Lego ». La quille, les dérives et les systèmes hydrauliques sont fabriqués à Milan, les winches en Angleterre, des parties du gréement en Espagne, les voiles et les safrans à la Trinité, et enfin, le mât à Montpellier. « C’est vraiment colossal. Avec tous les fournisseurs, il y a plusieurs centaines de personnes impliquées aujourd’hui dans le projet, » insiste le skipper qui a hâte de border les voiles « pour voir ce que donnent nos choix. »

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Excès de vitesse sur la route des Sables d’Olonne

Douguet
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Ca y est, les solitaires ont passé la surmultipliée et les speedomètres se sont affolés. En trois heures et demi (entre les pointages de 11h30 et de 15h00), les marins ont parcouru 55,5 milles, une moyenne qui frise l’excès de vitesse sur ces petits monotypes de 10 mètres.

Il faut dire qu’au petit matin, les grands spinnakers sont sortis de leur baille avant de céder rapidement leur place au spi lourd, puis au solent, pour certains. La plupart des bateaux ayant répondu à la vacation de 14h00 étaient dans cette configuration (grand-voile haute et solent) et avaient calmé le jeu, contraints et forcés, avant de décrocher le combiné de leur VHF. C’était le cas de Corentin Douguet (E.Leclerc/Bouygues Telecom), pointé 11e, à 7,8 milles des leaders : « j’ai fait des surfs à plus de 20 nœuds et deux enfournements jusqu’au mât avec 2 départs au lof derrière. J’ai pas attendu le troisième ! Donc le spi est rentré dans son sac. »

Au même moment, Gildas Mahé (Le Comptoir Immobilier), venait juste d’exploser son grand spi en « 10 morceaux ». « J’étais à la poursuite de Mich (Desjoyeaux) et Koné (Nicolas Bérenger). Et ce qui devait arriver est arrivé ! Le truc c’est que ça enfourne d’un coup, le bateau a du mal à tenir sur ses rails. Tout à l’heure, je me suis fait pousser sur le côté par une déferlante… La mer est méchante ». Robert Nagy (Théolia) et Bertrand de Broc (Les Mousquetaires) avaient vécu la même mésaventure (spi déchiré) et dans une douzaine d’heures aux Sables, on connaîtra le véritable bilan technique de cette chevauchée démoniaque dans le golfe de Gascogne.

La Marque de Bourgenay supprimée
A 135 milles de l’arrivée, le tableau dépeint par les coureurs n’avait donc rien de ragoûtant. Plus tôt dans la matinée, la Direction de Course a d’ailleurs décidé de supprimer la marque de passage à Bourgenay, pour des raisons de sécurité. « Avec la météo fraîchissant et une ETA dans la nuit, la marque devenait trop exposée près de la côte, avec une haut fond à 3 mètres. Il était important de pas mettre les coureurs dans un piège où le moindre gars victime d’un problème technique aurait été drossé dans les rouleaux… » commentait Jacques Caraës pour expliquer sa décision. Cette dernière ne change rien à la stratégie actuelle (les bateaux sont tous regroupés, légèrement au nord de la route directe, pour anticiper une bascule du vent à droite) et a été saluée unanimement.

Mode régate ou mode survie ?
Et d’ailleurs y a t-il encore une place pour la régate dans ces circonstances ? Pour les plus aguerris, oui. La différence s’opèrera entre ceux qui auront cassé ou pas, entre ceux qui mettront la pédale douce pendant que d’autres continueront à faire avancer leur frêle embarcation dans le mauvais temps. C’était le cas de Nicolas Bérenger, 3e au pointage de 15h00, encore sous grand spi au moment de la vacation. « C’est très humide, je serre les fesses car avec 35 nœuds, il ne faut pas faire d’erreur. Ce matin, j’ai vu 19,85 noeuds affichés sur mes instruments, c’est mon record. Mais c’est plutôt pas mal parce que depuis, je vois un bateau qui grossit devant moi, et dessus, y’a écrit F.O.N.C.I.A … »

Michel Desjoyeaux, muet à la VHF, était certainement dans la même position, à l’attaque derrière le leader du jour, Gérald Veniard (Scutum), pointé en tête depuis 4 heures ce matin. Ces trois là, auxquels il faut ajouter Frédéric Duthil (Distinxion), 4e à 1,6 milles de Veniard, impriment leur rythme au reste de la flotte qui commençait à serrer davantage le vent en milieu d’après-midi. De petits écarts commencent à apparaître : Vincent Biarnes (Côtes d’Armor), 15e et premier bizuth, accuse désormais 10 milles de retard sur les meneurs.

Mais jusqu’à quand pourront-il tenir à cette cadence ? La nuit n’amènera aucun répit aux marins, bien au contraire. Le vent va forcir temporairement avec 40 nœuds établis et des rafales à 50. La mer va se creuser et les vagues atteindre les 5 mètres. Ce ne sera pas une partie de plaisir et probablement plus une régate. Il faudra temporairement oublier les résultats et penser à soi.

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Desjoyeaux : « la pression, ça me fait doucement rigoler»

Michel Desjoyeaux
DR

Michel, comment vois-tu cette quatrième et dernière étape ?

C’est bien moins « tout droit » que ce que j’entends ici et là. Il y a des choses à faire. On va avoir du vent assez fort, jusqu’à 35 nœuds et ça va être très rapide. Nous n’allons passer que 36 à 40 heures sur l’eau, on sera aux Sables mardi matin. Il faudra d’abord s’extirper des côtes espagnoles et ce n’est pas simple. L’expérience prouve que les départs de La Corogne créent de gros écarts très vite, car dans du vent faible il n’est jamais facile de trouver la sortie, surtout si on a une houle de nord-ouest qui nous colle à cette côte malsaine. Il faudra faire preuve d’une grande vigilance dès le départ. Ensuite, il faudra savoir aller vite et tout va très bien pour moi de ce côté-là aussi.

Y a-t-il tentation de marquer tes principaux adversaires ?

Non. Il s’est montré depuis le départ que ceux qui s’en sortent le mieux et sont en tête aujourd’hui assument une parfaite autonomie dans leurs choix de navigation, sans se soucier des autres. Il n’y a pas de raison de changer, donc. De surcroît, marquer à la fois Corentin Douguet, Nicolas Troussel et Gildas Mahé n’est pas possible. Et de toutes façons nous ne connaissons pas nos positions en mer. Donc le problème est réglé : pas de marquage.

L’état du bateau et du bonhomme ?

Tout va bien. En ce qui me concerne je n’ai pas sacrifié à l’appel du Flamenco et des nuits espagnoles et j’ai très bien récupéré. Pas de souci majeur sur le bateau non plus, on est à 100%. J’ai vu sur les pontons que ce n’est pas le cas pour tout le monde. Si on doit beaucoup utiliser le solent par exemple, comme c’est possible, certains seront pénalisés car leurs voiles ont beaucoup souffert sur la troisième étape..

Neuf minutes et 13 secondes d’avance sur Corentin Douguet, c’est suffisant ?

Je n’ai pas besoin d’écarts, j’ai juste besoin d’être devant. Corentin Douguet et Nicolas Troussel sont évidemment mes deux principaux adversaires et je vais y ajouter Gildas Mahé qui a bien navigué jusque-là, lui aussi. Mais au-delà d’une heure de retard, ça commence à faire beaucoup. Maintenant, tout est toujours possible.

La pression à quelques heures du départ?

Pour quoi faire ? La pression, ça me fait doucement rigoler. Au mieux je gagne ma troisième Solitaire, au pire les autres auront battu MichDesj (rires) ! Je ferai tout pour ne pas perdre évidemment, mais je suis très tranquille. Franchement je ne vois pas bien ce qui peut m’arriver : sur trois étapes je suis monté trois fois sur le podium dont une victoire. Cerise sur le gâteau, je suis en tête des deux classements annexes Radio France et Suzuki. J’ai déjà fait une très belle Solitaire !

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