Desjoyeaux : « la pression, ça me fait doucement rigoler»

Michel Desjoyeaux
DR

Michel, comment vois-tu cette quatrième et dernière étape ?

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C’est bien moins « tout droit » que ce que j’entends ici et là. Il y a des choses à faire. On va avoir du vent assez fort, jusqu’à 35 nœuds et ça va être très rapide. Nous n’allons passer que 36 à 40 heures sur l’eau, on sera aux Sables mardi matin. Il faudra d’abord s’extirper des côtes espagnoles et ce n’est pas simple. L’expérience prouve que les départs de La Corogne créent de gros écarts très vite, car dans du vent faible il n’est jamais facile de trouver la sortie, surtout si on a une houle de nord-ouest qui nous colle à cette côte malsaine. Il faudra faire preuve d’une grande vigilance dès le départ. Ensuite, il faudra savoir aller vite et tout va très bien pour moi de ce côté-là aussi.

Y a-t-il tentation de marquer tes principaux adversaires ?

Non. Il s’est montré depuis le départ que ceux qui s’en sortent le mieux et sont en tête aujourd’hui assument une parfaite autonomie dans leurs choix de navigation, sans se soucier des autres. Il n’y a pas de raison de changer, donc. De surcroît, marquer à la fois Corentin Douguet, Nicolas Troussel et Gildas Mahé n’est pas possible. Et de toutes façons nous ne connaissons pas nos positions en mer. Donc le problème est réglé : pas de marquage.

L’état du bateau et du bonhomme ?

Tout va bien. En ce qui me concerne je n’ai pas sacrifié à l’appel du Flamenco et des nuits espagnoles et j’ai très bien récupéré. Pas de souci majeur sur le bateau non plus, on est à 100%. J’ai vu sur les pontons que ce n’est pas le cas pour tout le monde. Si on doit beaucoup utiliser le solent par exemple, comme c’est possible, certains seront pénalisés car leurs voiles ont beaucoup souffert sur la troisième étape..

Neuf minutes et 13 secondes d’avance sur Corentin Douguet, c’est suffisant ?

Je n’ai pas besoin d’écarts, j’ai juste besoin d’être devant. Corentin Douguet et Nicolas Troussel sont évidemment mes deux principaux adversaires et je vais y ajouter Gildas Mahé qui a bien navigué jusque-là, lui aussi. Mais au-delà d’une heure de retard, ça commence à faire beaucoup. Maintenant, tout est toujours possible.

La pression à quelques heures du départ?

Pour quoi faire ? La pression, ça me fait doucement rigoler. Au mieux je gagne ma troisième Solitaire, au pire les autres auront battu MichDesj (rires) ! Je ferai tout pour ne pas perdre évidemment, mais je suis très tranquille. Franchement je ne vois pas bien ce qui peut m’arriver : sur trois étapes je suis monté trois fois sur le podium dont une victoire. Cerise sur le gâteau, je suis en tête des deux classements annexes Radio France et Suzuki. J’ai déjà fait une très belle Solitaire !