Michel Desjoyeaux remporte la Solitaire 2007

Michel Desjoyeaux Portrair Route du Rhum 2006
DR

Exploit réalisé via un carton plein impressionnant : à chaque étape, « Mich’Desj » est monté sur le podium. Il rejoint ainsi avec trois victoires Jean Le Cam et Philippe Poupon sur les tablettes de La Solitaire. Au classement général avant jury, Michel Desjoyeaux devance le beau vainqueur de cette dernière étape, Fred Duthil (Distinxion) et le vainqueur de la précédente à La Corogne, Corentin Douguet (E.Leclerc-Bouygues Telecom). Intercalé entre eux en Vendée, Gérald Véniard (Scutum), s’offre un podium mérité. Voici les premières déclarations de ces quatre coureurs qui composent d’une part le podium de cette quatrième et dernière étape de 340 milles entre La Corogne et Les Sables d’Olonne et le podium de cette 38eme Solitaire. A 6h04, 27 concurrents avaient passé la ligne d’arrivée. Nicolas Lunven (Bostik), passé en 18e position, remporte le classement des bizuths.

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L’interview du vainqueur de La Solitaire Afflelou Le Figaro 2007

Michel Desjoyeaux (Foncia) : « j’étais venu chercher la bagarre»

Quelle saveur particulière pour cette troisième victoire dans La Solitaire ?
« C’est surtout le niveau de la compétition et l’intérêt qu’il y a eu sur chaque étape qui donne une saveur particulière à cette victoire. Il y a eu des éditions où t’avais l’impression qu’il ne se passait rien, autant, celle là, il s’est toujours passé plein de choses. A tous les moments, ça valait le coup d’y réfléchir pour essayer de mieux faire la prochaine fois. On ne s’est jamais ennuyé. Y’a rien de pire, comme le dit Mouren, que les bords de ‘sanglier’ où tout se fait sur un seul bord, où il ne se passe rien. On n’a pas du tout eu ça cette année. Cela vient des conditions mais aussi du niveau de la flotte, de son homogénéité. Tous les bateaux marchent bien et tous les coureurs sont capables de prendre de bonnes initiatives, de ne pas être seulement des suiveurs. C’était ça que j’étais venu chercher : la bagarre, la confrontation.

Avec nos gros bateaux (les 60 pieds open), on ne navigue pas énormément avec ce niveau de confrontation. Là, vous avez 50 concurrents avec une vingtaine qui sont d’un niveau suffisamment conséquent pour pouvoir se tirer la bourre… Il suffit de regarder la façon de sortir de la baie de La Corogne avant hier, il y avait des bateaux partout. Il n’y a que dans La Solitaire que tu trouves ça. »

Cette quatrième étape…
« Le fait de prendre un mauvais départ et de partir en milieu de paquet, puis d’enchaîner quelques bêtises (j’ai une écoute de spi qui s’est coincée dans un safran), ça a la faculté de développer chez moi des débordements d’énergie. Je n’ai rien lâché tant que je n’étais pas revenu aux avant-postes et ça n’a pas mis longtemps. Je me suis tiré la bourre avec Nico (Bérenger) et j’y ai laissé un spi. J’ai enchaîné 10 à 12 heures de barre complètement trempé… j’ai encore les mains blanches. J’ai mal aux mains à force d’avoir barré parce qu’à ces allures là, ça reste assez physique. »

Une joie intériorisée…
« C’est comme ça, je suis comme ça. Je me suis tellement bagarré pour revenir dans le match que j’ai tous les nerfs tendus. Tous les ‘cunninghams’ sont encore un peu pris. Et puis avec l’après-midi qu’on a passé à se faire rincer la gueule… moi qui n’aime pas l’eau, ce n’est pas très agréable. Enfin, ce qui me déçoit peut-être le plus, c’est que j’osais encore espérer la claquer cette étape. Vu le positionnement que j’avais avant de ne plus voir mes concurrents, à part Koné Ascenseurs, je croyais pouvoir la gagner!»