L’équipage de Biotherm a décidé de ne pas repartir avant l’arrivée de la nouvelle dépression qui sévit au large et sur les côtes bretonnes. Paul Meilhat et Mariana Lobato ont pris la décision de ne pas repartir en course. Un choix douloureux mais dicté par le bon sens, l’objectif étant de préparer la saison 2024 dans la sérénité.
Suite à la rupture du lazy-jack qui a entrainé des déchirures dans la grand-voile, Biotherm a été contraint d’effectuer une escale technique, les conditions de mer rencontrées depuis le départ de la Transat Jacques Vabre ne permettant pas de monter dans le mât pour réparer. Biotherm est arrivé à Brest hier (mercredi) soir à 20h00. Le plan d’origine était de reprendre la route vers la Martinique le plus rapidement possible. Malheureusement, au fil des heures, Paul et Mariana ont vu la fenêtre météo se refermer devant eux.
« Nous n’aurions pas pu repartir avant vendredi soir, trois jours derrière la flotte, et dans des conditions de vent et de mer encore compliquées. Après une année particulièrement dense sur l’eau pour nous avec The Ocean Race, faire la course ‘en convoyage’ sans objectif de performance n’avait plus trop de sens. C’est un choix difficile pour moi parce qu’abandonner une course ne fait pas du tout partie de mes valeurs. Mais il faut se rendre à la raison et ne pas perdre de vue l’ensemble du projet qui est tourné vers la saison 2024 et le Vendée Globe » confiait Paul ce matin depuis Brest.
« Je suis contente de notre départ et de nos 30 premières heures de navigation, même si on a bien galéré avec notre problème de grand-voile. On a essayé de résoudre le problème en mer, mais c’était chaud, il y avait 40 nœuds de vent, on ne pouvait pas monter au mât pour réparer et on n’aurait pas pu continuer comme ça. Quand on prend le départ d’une course, on a forcément envie de la terminer, alors c’est dommage, c’est sûr, mais c’est une sage décision. C’est la vie, c’est le sport, il faut rester pragmatique » soulignait la navigatrice portugaise Mariana Lobato.
Biotherm est toujours en stand-by à Brest dans l’attente de meilleures conditions météo pour pouvoir regagner sa base à Lorient.
Après avoir contourné dans la nuit l’île de l’Ascension, dernier waypoint de cette Transat Jacques Vabre avant l’arrivée à Fort-de-France, Thomas Rouxel nous envoie quelques nouvelles du bord.
Après 11 jours de course, Sodebo Ultim 3 a retrouvé des allures au portant et avance à plus de 30 noeuds en direction des côtes brésiliennes. « Salut tout le monde, c’est Thom Roux. 11 jours à bord de Sodebo Ultim 3. On a contourné l’île de l’Ascension cette nuit..C’était de nuit, on n’a pas vu le paysage et c’était un peu plus compliqué pour la manoeuvre et les réglages. Mais c’était tout de même sympa, une ambiance en passant au ras de l’ile, de nuit, avec 20-25 noeuds.. on s’en souviendra. On est actuellement au portant, il y a 20-25 noeuds de vent toujours, ça déboule dans de la mer. On n’a pas beaucoup dormi cette nuit. Sinon, il fait chaud, plutôt beau et on s’est fait embarquer dans un vent refusant assez fort, dans une option un peu différente de nos adversaires. On a l’impression de se rapprocher, c’est du portant, donc c’est plus sympa qu’au près. Quand il y a 20-25 noeuds sur ces bateaux là, on se fait bien secouer et ça tartine, mais c’est vraiment cool de prendre la direction de la Martinique et se rapprocher. On est sur la dernière semaine en mer à venir. On a croisé nos petits camarades hier, c’était bien sympa de les voir, de près en plus. On est passé à 1 mille de Banque Populaire, à 2 milles de SVR Lazartigue, on a eu Edmond de Rothschild et Actual à l’AIS aussi. On est un peu loin du trio de tête, mais il y a encore 5 jours et demi de course. On voit que dans les alizés, c’est encore loin d’être calé. Il va se passer beaucoup de choses donc tant qu’on peut faire marcher le bateau à fond, c’est ce qu’on fait, et on verra bien à la fin ce qu’il se passe. Après 10 jours, on est un peu fatigué. Ces 10 premiers jours de mer ont été éprouvants. Et les prochains à venir jusqu’en Martinique le seront tout autant probablement. Les bateaux ont monté en niveau de performance et d’exigence donc c’est plus dur physiquement. On essaye d’être au niveau du bateau, des adversaires, et on ne lâche rien.»
Après 72h en mode machine à laver, les concurrents en Class40, Imoca et Ocean Fifty peuvent entrevoir un peu de soleil ce matin. C’est l’heure de sécher et de profiter d’un temps plus calme en se concentrant sur la météo.
Pétole en Class40 Les leaders de la flotte sont désormais englués dans la pétole et naviguent à moins de 2 nds alors que la flotte est scindée en deux groupes. Une pétole qui risque de durer au moins 24h et qui devrait permettre aux retardataires de recoller. Les plus à l’ouest devraient pouvoir repartir plus tôt comme Achille Nebout et Gildas Mahé sur Amarris à contrario des deux bateaux italiens IBSA et Alle Grande Pirelli avec Ambrogio Becarria partis plus au sud. Un moment de répit avant de réattaquer de plus belle.
A bord de Crédit Mutuel dans le paquet d’avant: “Ça va très très bien depuis cette nuit, le vent s’est calmé et on a envoyé le spi. Il fait meilleur, on a pu sécher le bateau. Quand je me suis réveillé en fin de nuit, il y avait plein d’étoiles, ça glissait et là c’est le bonheur quoi, avec les deux nuits qu’on vient de passer ça fait trop du bien. C’était parti un peu sur les chapeaux de roue et avec le mât qu’on venait de remettre, on était un peu sur la retenue au début. Moi, je redoutais pas mal le passage du cap Finisterre avec le front mais on n’a pas eu de gros dégâts donc ça sent bon les alizés. La vie à bord est très sympa avec Antoine, on se connaissait. On fait un peu de bricolage mais, ni lui, ni moi, sommes des grands spécialistes donc on fait avec les moyens et les compétences du bord.“
EN IMOCA Les Imoca commencent aussi à ralentir dans des conditions de vent et de mer plus maniables. Charal reste en tête et a un positionnement plus à l’ouest qui devrait lui permettre de mieux traverser la dorsale qui barre le passage. Arkea-Paprec et For People ne sont pas loin à moins de 40 mn. Derrières, Sam Goodshild et Antoine Koh après un problème de GV sont bien revenus et devraient en profiter pour recoller. Idem pour Groupe Dubreuil et Sébastien Simon qui dispose d’un bon bateau et qui évolue à moins de 80 mn des premiers avec Guyot Environnement, V&B Monbana, L’Occitane, Teamwork et Initiatives Coeur. Un Top 10 qui derit être rejoint par Malizia qui a également connu quelques problèmes.
Les Imoca en ont bien bavé et l’heure est aux réparations comme sur l’Occitane en Provence comme l’expliquait Clarisse Crémer : “On est dans une période bricolage. On a des petits soucis mais rien, ça nous prend pas mal de temps depuis quasiment la première nuit. Tout va bien à bord. C’était assez fort et on a eu des problèmes de grand-voile, de poches d’eau dans la grand-voile, qui nous ont demandé beaucoup d’énergie à dépenser, dehors, pendant le passage du front, ça nous a un peu achevé avec d’autres petits soucis techniques et un problème de moteur.“
Côté Bureau Vallée, Louis Burton, qui a fait le choix d’une route plus près des côtes que ses camarades, s’active aussi : “On n’a pas de pépins techniques et ça c’est quand même chouette. Avec la pénalité (de 5h au moment du départ), on est resté plus longtemps près des terres donc on a moins navigué dans le front. C’était l’objectif de faire la pénalité à cet endroit là, donc on a passé très vite le front et là les conditions sont plutôt maniables. On passe à l’intérieur du DST (au large du cap Finisterre) car on était beaucoup plus positionné à l’est à cause de la pénalité.“
Et dans cette flotte IMOCA, les bateaux à dérives sont bien dans le match, à l’image de Louis Duc (Fives Group – Lantana environnement) :
“Ça va pas mal, c’est relativement humide, on se fait pas mal secouer mais on arrive près du cap Finisterre. On peut espérer que les températures vont remonter un petit peu. On est dans un petit groupe bien serré (bateaux à dérives), on a été assez vite cette nuit. Ça se passe pas mal, on n’est pas embêté par des problèmes techniques à part 2 ou 3 bricoles. On se repose assez régulièrement.“
En ULTIM Dans l’hémisphère Sud, Actual ULTIM 3 est le dernier à avoir passé la dernière marque de parcours autour de l’île de l’Ascension, moment particulier pour Anthony Marchand : “On a bien vu l’île, c’était chouette, mais c’est désertique. On a vu pas mal de bâtiments un peu scientifiques. À ce moment-là, il y avait un grain, on était assez concentré sur le bateau donc c’était pas évident de profiter mais ça avait l’air assez désertique. On remonte enfin. Ils sont toujours un peu longs ces allers-retours en ULTIM mais on est quand même bien en mer. Il reste encore une petite semaine, des milles à parcourir et des embûches devant nous. Là, on essaye de se battre pour revenir dans le match et continuer la bataille avec Sodebo.“
Et hier lors du contournement de cette marque, les 5 ULTIM se sont tous croisés, l’occasion d’échanger quelques mots à la radio : “Thierry a réussi à discuter à la VHF avec Jojo (Sébastien Josse sur Maxi Banque Populaire XI), avec SVR Lazartigue, même si ça captait pas très bien. C’est sympa de croiser les copains comme ça, ça crée des moments d’excitation.” En tête, le mano à mano entre Banque Populaire XI et SVR-Lazartigue continue. Le premier a repris la tête de la flotte et dispose de 47 mn d’avance alors que Gitana17 reste en embuscade à 150 mn sans parvenir à aligner les mêmes moyennes dans ce range de vent. 4e Sodebo Ultime 3 accuse un retard de 450 mn.
A nouveau leader ce matin et en pleine bataille avec SVR-Lazartigue, Sébastien Josse sur Banque Populaire XI revient sur cette bataille. ” Entre 15 et 17 nds, au portant on avait un bon réglage et on était à l’attaque ! L’adrénaline nous tient à ces vitesses. Il fut rester bien concentré jusqu’à l’arrivée. C’est loin d’être fini.”
Il y a du sport, de l’intensité ! On est vraiment dessus depuis l’île de l’Ascension. Un duel comme cela, il n’y en a pas tant que cela. On est à la barre et on se relaie. On est entre 35-40 nds de moyenne. Ce n’est pas de tout repos. Il faut être vigilant.
En peine pour suivre SVR Lazartigue au près dans le medium et sans doute piqué au vif de l’avoir vu enrouler en tête l’île d’Ascension hier, Banque Populaire XI a charbonné toute la nuit. Les deux leaders sont repartis au portant après leur dernière marque de parcours en navigant à plus de 35 noeuds de moyenne de longues heures ! Et ce matin, Banque Populaire XI a repris la tête et contrôle désormais son concurrent par dessous. « On avait déjà trouvé le bon réglage sur la descente de l’Atlantique au portant et là ça va bien confirmait Sébastien Josse ce matin à la vacation. L’adrénaline nous maintient après ces douze jours de course, ce n’est pas tous les matins que tu vis un duel comme celui-là !»
Le vent va se renforcer sur l’avant de la flotte des ULTIM aujourd’hui, alors qu’à 600 milles derrière, Sodebo Ultim 3 et Actual Ultim 3 qui vient d’enrouler Ascension, se retrouvent dans une autre course. Toujours à l’affût à 140 milles des leaders, Maxi Edmond de Rothschild peut encore espérer recoller, notamment si les deux échappés ne maintiennent pas leur machine à 100%.
Les 2500 milles qui restent à courir ne vont d’ailleurs pas être de tout repos avec beaucoup de manoeuvres le long de la zone d’exclusion brésilienne et l’entrée dans l’alizé de l’hémishère Nord au programme demain : « Quand je vois le nombre d’empannages qu’il nous reste le long du Brésil, la ligne droite n’est pas pour tout de suite. Ça peut se jouer sur chaque manoeuvre, chaque petit grain » confiait le co-équipier d’Armel Le Cléac’h déterminé à ne rien lâcher. ETA toujours le 12 novembre pour ce match dont l’issue peut se jouer jusqu’en baie de Fort de France…
Toujours en tête, Jérémie Beyou et Frank Cammas sur Charal sont là où ils voulaient être avec un bateau un peu abimé par les conditions difficiles de ces premières heures de course.
Jérémie et Franck sont à fond dans ce début de course intense où ils bataillent dur en tête de flotte. Après le passage d’un front en sortie de Manche, l’heure est maintenant à la stratégie pour choisir la meilleure route vers les Antilles. Leur positionnement le plus à l’ouest semble le plus pertinent pour passer la dorsale en fin de journée et cette nuit.
Thomas Ruyant regarde la météo. Cela fait du bien d’avoir un bateau qui ne siffle plus !
48 heures après leur départ, les IMOCA entrevoient le bout du tunnel infernal.On ne se rend pas compte à terre mais depuis mardi matin, les duos IMOCA de la Transat Jacques Vabre ont été vraiment malmenés par le vent fort – très fort à certains moments soufflant en rafales 35-45 nds, mais aussi par la mer formée, résidu des tempêtes successives.
À bord de leurs foilers surpuissants, les marins ont été chahutés, un peu comme dans un shaker. Hier, à deux reprises via des écrits ou encore en vidéo, Max et Chris, V and B – Monbana – Mayenne, se réjouissaient de pouvoir s’assoir ! Le skipper en chef cancalais indiquait d’ailleurs en toute franchise avoir eu du mal à entrer dans la compétition physiquement ne dormant pas, s’alimentant avec difficulté. Le passage du mode terrien à marin est brutal, c’est peu dire.
Ce matin, malgré quelques soucis techniques qui entachent la performance mais solutionnables à moyen terme, le Dragon des Océans pointe en dixième position au classement général provisoire. Le vent va se faire peu à peu moins fort après le passage du cap Finisterre. La tension dans les écoutes sera également moins électrique et le voilier rouge, blanc et noir sera plus plat au vent de travers, de quoi faire une inspection technique et surtout se reposer, reprendre peu à peu une routine en mer, s’amariner définitivement. Cela sera aussi le moment de faire des choix de route et réfléchir à comment traverser l’anticyclone qui barre la route de la flotte en direction de la marque obligatoire açorienne à laisser à tribord. Cap au Sud ou à l’Ouest au contact, toujours au contact tant le jeu transatlantique est serré…
Yoann Richomme à bord d’Arkéa Pparec : «On oublie que les conditions de mer sont épouvantables et c’est vraiment délicat pour les bateaux. C’est plus raisonnable de faire cap au sud». Fidèle à lui-même, Yoann Richomme revient avec clarté et honnêteté sur cette 2e journée en mer, au cœur du golfe de Gascogne. Les conditions toniques, la mer croisée et les vitesses moyennes, à plus de 20 nœuds, ont particulièrement éprouvé les hommes et les machines. Yoann et Yann ont tenu bon et ils ont fait un peu mieux que ça. Cette Transat Jacques Vabre, débutée sur le tard (après une semaine à laisser passer deux tempêtes) n’offre aucun répit. Les IMOCA semblent lancés dans une course contre-la-montre effrénée sans temps mort comme si le marathon attendu devenait un sprint interminable. Hier soir, Yoann Richomme reconnaissait que cette 2e journée à bord a une nouvelle fois « été très intense ».
« Mercredi matin, on a dû passer le front comme prévu. Le vent a tourné très rapidement, on a dû faire une grosse manœuvre. Après, ça a bombardé toute la journée ». La vitesse – plus de 23 nœuds de moyenne au cœur de la journée – et l’état de la mer obligeaient donc à redoubler d’attention. « C’était assez violent. Parfois, on essayait de calmer le bateau pour éviter le risque de casser ». Plusieurs autres skippers se sont fait surprendre et ont dû faire face à des avaries. Entre des voies d’eau, des voiles déchirées, des dégâts structurels, on compte un abandon (Stand as One) et six retours au port (Be Water Positive, Lazare, MACSF, Groupe APICIL, Biotherm, Oliver Heer Ocean Racing). « C’est vrai qu’on pouvait facilement faire des bêtises, reconnaît Yoann. Même en faisant tout avec minutie et sérieux, ça tapait très fort, à la limite de l’insoutenable ». Une nouvelle fois, il fallait faire preuve de patience et d’un sacré sens du dévouement pour tenir et résister sans réduire l’allure. Yoann et Yann s’y sont employés, enchaînant les quarts sans broncher. Par ailleurs, les regards étaient rivés sur les fichiers météos afin de déterminer la bonne route à emprunter. « Finalement, tout le monde a opté pour aller dans le sud, décrypte Yoann. On oublie que les conditions de mer sont épouvantables et c’est vraiment délicat pour les bateaux. C’est plus raisonnable de faire cap au sud ». La décision s’est faite dans la matinée. En fin de journée, une légère accalmie a permis de se reposer, enfin, et de faire le tour du bateau pour vérifier que tout était en ordre. « On arrive à se reposer même si nos deux bannettes se sont cassées… Le matelas fonctionne bien ! »
Dans le ‘top 5’ la veille, Yoann et Yann se sont hissés sur le podium provisoire en cette 2e journée et ont pris la 2e place pendant la nuit. Au classement de 7 heures, le duo Richomme-Eliès n’avait que 26 milles de retard avec celui formé par Jérémie Beyou et Franck Cammas et comptait 7 milles d’avance sur Thomas Ruyant-Morgan Lagravière (For People). Surtout, le trio se détache : le 1er poursuivant, Teamwork.net (Justine Mettraux et Julien Villion) pointe à près de 20 milles. « Après le front, on a réussi à s’extirper pour se placer dans le bon wagon », apprécie Yoann.
La suite, c’est une progression vers les côtes portugaises. « On va avoir 24 heures un peu plus tranquilles pour descendre au vent de travers, poursuit le skipper. Ensuite, on va aller chercher l’anticyclone au sud du Portugal pour se faufiler et aller chercher l’alizé. » En somme, un programme beaucoup moins éprouvant que le début de course et ce n’est pas plus mal. « Des départs comme celui-là, ça use beaucoup, s’amuse le skipper de Paprec Arkéa. Ça tire sur le système… Mais on a réussi à bien se reposer pour la suite ! »
Benjamin DUTREUX(GUYOT environnement – Water Family) : Les premières 36 heures ont été très intenses. On n’a pas donné beaucoup de nouvelles car nous étions pas mal occupés. Le passage du front a provoqué pas mal de casse sur la flotte. A bord, nous avons pas mal de bricoles à faire, c’est vrai qu’on a perdu du temps sur les autres concurrents et que ça nous a pris pas mal d’énergie. Les premières 36 heures n’ont pas été de tout repos, mais on s’accroche. On est pas loin du bon paquet, c’est le plus important. On va voir les options qui se dessinent dans les prochaines heures mais j’ai impression que tout le monde a l’air de se diriger vers le sud …. Vers le soleil. Et ce n’est pas plus mal.
Corentin HOREAU (GUYOT environnement – Water Family) :C’était super intense ! En mode Figaro. On ne s’est toujours pas déshabillés pour dormir. On a eu quelques bricoles malheureusement mais ça va on garde le moral. Ça fait partie du jeu et on a les petits copains encore à côté donc c’est encore mieux.
A bord de TeamWork : « La première nuit c’était vraiment la guerre, on s’est concentrés sur le fait de garder le bateau en un morceau. C’était une nuit bien engagée avec 40 noeuds pendant assez longtemps, et on a vu que ça a fait pas mal de dégâts dans la flotte malheureusement. Il nous est arrivé quelques petits pépins mais vraiment rien de grave. Dès qu’on pourra on va faire un bon tour du bateau pour tout vérifier mais ça ne nous gêne pas pour naviguer jusqu’ici. Maintenant on essaie de se reposer, les conditions de vie à bord ne sont pas très agréables, mais rien d’insurmontable. Dès demain ça devrait commencer à être de mieux en mieux ! »
Alors que les derniers Class40 commencent à se faire rattraper par les premiers IMOCA, les leaders en Class40 vont continuer à faire le break devant. Le passage de la dorsale devrait scinder encore la flotte qui ne cesse de l’être depuis le départ.
Pour gagner, aucun répit n’est permis. Il faut rester devant. La bataille continue de se jouer entre Achille Nebout – Gildas Mahé sur Amarris face aux deux italiens IBSA et Alle Grande Pirelli. Un léger décalage sur 50 mn entre ouest et le sud pourrait déjà offrir des options stratégiques différentes aux différents concurrents où Group Snef, Café Joyeux, Projet Rescue et Intervest comptent bien venir se joindre au trio. A noter le retour de Crédit Mutuel de retour aux avants-postes malgré un nouveau gréement installé entre les deux étapes après leur démâtage. Malheureusement pour Fabien Delahaye et Corentin Douguet sur Legallais, la course s’arrête après avoir constaté un problème structurel sur la coque.
Ian Lipinski – Skipper Crédit Mutuel – La délivrance « Enfin Lisbonne ! Comme une délivrance ! Les presque trois jours qui ont passé, c’était un peu comme une apnée, une prise de respiration en attendant que ça passe. Ce fut brutal, violent, et surtout inconfortable et stressant.“
Le groupe Wichard, spécialisé dans la conception, la fabrication et la distribution de produits destinés aux marchés OEM, de rechange et industriels, a acquis Ronstan, l’un des principaux fabricants australiens d’équipements de voile, de produits industriels et architecturaux de haute qualité.
Fondée en 1953 par Ron Allatt et Stan Lenepveu et basée à Braeside, Victoria, Ronstan est réputée pour son expertise dans la conception et la fabrication de poulies, treuils, systèmes de chenilles et autres équipements essentiels pour la voile, le canotage et les sports nautiques.
« Avec l’intégration de Ronstan au sein du Groupe Wichard, nous franchissons une étape majeure dans le développement de notre stratégie de fabricant et de vendeur auprès des secteurs mondiaux de la marine et de la sécurité », explique Jean-Claude Ibos, président du groupe.
Le Groupe Wichard comprend Wichard, Profurl, Sparcraft, Facnor, Lorima, Peguet/Maillon Rapid et Courant. Le groupe Wichard est détenu par le fonds de capital-investissement français Azulis en association avec une partie du management.
« Nous sommes désormais en mesure de répondre aux besoins et aux attentes de nos clients du monde entier grâce à une gamme complète de produits et d’expertise », ajoute Ibos. « Cela renforce la cohérence de notre positionnement basé sur la performance et la sécurité. »
Avec l’acquisition de Ronstan, le Groupe Wichard compte désormais plus de 550 collaborateurs dans le monde et un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros. Cette acquisition constitue également une excellente opportunité de renforcer la position du groupe sur ses marchés historiques en proposant une gamme de produits complète. Cela comprenait déjà des mâts en aluminium et en carbone, des enrouleurs de voiles, des accastillages, des équipements de sécurité et des cordages. Il comprendra désormais une gamme de treuils, chenilles, blocs et autres accessoires.
Le groupe Wichard devient propriétaire de Ronstan International Pty Ltd, qui reste la société mère de toutes les sociétés du groupe Ronstan. La direction de Ronstan conservera ses fonctions actuelles et de nombreux membres de l’équipe de direction restent investis dans l’entreprise à travers leurs participations dans le groupe Wichard.
Jérémie Beyou et Franck Cammas sur Charal sont toujours en tête ce matin avec un décalage plus à l’ouest. Yoann Richomme et Yann Eliès sur Arkéa-Paprec sont 30 mn plus à l’est et plus bas tandis que Thomas Ruyant et Morgan Lagravière sur For People ont choisi de longer les côtes portugaises. Chacun s’est positionné avant d’arriver en milieu de mâtinée dans une dorsale qui s’étend sur 200 mn. La flotte devrait se retrouver à nouveau ensemble. Chacun pourra en profiter pour checker et réparer son bateau sans doute bien impacté par ces premières heures de course.
Sur la flotte des 40 Imoca, Maitre COq fera un pit stop à Vigo pour réparer sa GV Groupe APICIL > Bôme cassée : Le bateau est arrivé à Lorient et compte repartir. Oliver Heer Ocean Racing : le duo suisse formé par Ollie Heer et Nils Palmieri a remarqué que le côté bâbord D1 de leur gréement dormant s’était détaché de leur mât. Ils sont Camaret afin d’effectuer une escale technique pour tenter de résoudre ce problème. Abandon de Stand As One : Eric Bellion et Martin Le Pape ont averti la direction de course ce matin à 8h44 (heure locale) qu’une lice s’était décollée à l’avant du bateau. Ils convoient leur monocoque blessé au port le plus proche pour étudier ce problème structurel qui représente un risque pour le bateau. Voie d’eau à bord de l’Imoca Lazare : Ce mercredi 8 novembre, un peu avant 8h, Tanguy le Turquais et Félix De Navacelle ont pris connaissance d’une importante voie d’eau à l’avant de l’Imoca Lazare. Il fait donc route vers Lorient. MACSF > Grand-voile déchirée : Ce mardi 8 novembre 2023, peu avant 6h du matin, la grand-voile de l’IMOCA MACSF s’est déchirée. L’équipage en route vers Lorient pour réparer. Biotherm : Grand-voile déchirée. Paul Meilhat et Mariana Lobato, font route vers Brest pour réparer. Be Water Positive Sailing Team suspend sa course et rentre à Gosport (dans le Solent en Angleterre). Suite à un souci médical et après les conseils d’un professionnel, Scott Shawyer va faire escale à Gosport pour évaluer la situation.
Armel Le Cleac’h et Sébastien Josse ont bien cravaché cette nuit pour repasser devant François Gabart et Tom Laperche. Un léger décalage plus à l’ouest leur a permis de distancer le trimaran SVR-Lazartigue. Ils pointent ce matin en tête avec 27 mn d’avance.
Les différences architecturales en Utim ne sont pas forcément visibles sur les appendices ni sur les plates-formes, surtout entre SVR et BPXI mais elles existent. Mais désormais ce sont les choix de voiles, les phases de transition, les temps de manœuvres qui font la différence avec un niveau général qui s’est resserré. Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse se sont arrachés cette nuit pour repasser devant avec sans doute plus de toile et tirant mieux parti de leur bateau plus polyvalent. Ils avançaient 2-3 nds plus vite. Rien n’est joué pour autant et on pourrait avoir de nouveau un chassé croisé. Charles Caudrelier revenait sur les circonstances des milles accumulés ces dernières heures :« Là c’est plutôt sympa. Nous sommes sous les tropiques depuis plusieurs jours, on vole ce qui est bien. Le vent est un peu plus fort aujourd’hui ce qui nous convient mieux car hier et avant-hier dans le vent plus mou on était moins à l’aise, et puis on a tenté un petit décalage qui nous a coûté très cher. Nous avons eu moins de vent que nos concurrents, mal orienté… mais ce n’était pas simple car il y avait beaucoup de masses nuageuses. Est-ce que nous avons mal géré ? Est-ce que nous avons manqué de réussite ? C’est toujours très difficile de savoir. On s’est fait décrocher à ce moment-là et après c’est un peu parti par devant avec le vent et des rotations. » Charles Caudrelier et Erwann Israël, troisièmes à 134 mn ont repris 10 mn. Ils vont devoir patienter et attendre un peu plus d’air pour espérer recoller. Enfin loin derrières à 528 milles Sodebo et Actual ont passer ce matin Ascension après avoir croisé leur camarades la veille.