Nouveau coup de vent pour les Nordistes

Damien Seguin & Armel Tripon
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Depuis le départ de Saint-Nazaire, les partisans de la route directe n’arrêtent pas de faire du près, mais un coup en bâbord amure vers le Sud, un coup en tribord amure vers l’Ouest. Cette nuit fut le début d’un nouveau bord vers la Floride pour les trois premiers du classement, tout comme pour les trois Sudistes au large des côtes mauritaniennes. Les Sudistes sont dans des alizés qui prennent forme et vont se renforcer au fil des heures : un flux de Nord-Est d’une quinzaine de nœuds qui devrait atteindre plus de vingt-cinq nœuds dans le week-end. De quoi aller très vite vers Saint-Barthélemy dans des conditions stables, sous un soleil qui commence à cogner.

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Ces trois Class’40 de l’option canarienne pourraient ainsi regagner une centaine de milles par jour, diminuant leur déficit de plus de 800 milles de plus de la moitié, ce qui devrait leur permettre de revenir au contact du peloton avant les Antilles. Mais est-ce que cela sera suffisant pour inquiéter les leaders ? Rien n’est moins sûr à ce stade de cette traversée de l’Atlantique car, à un moment ou à un autre, les routes vont se croiser. À l’image de ce qui se passe loin au Nord-Ouest pour les premiers : avec le basculement du vent au Sud-Ouest, les leaders sont de nouveau au près dans une mer qui se forme et un vent qui prend des tours.

En effet, les Italiens Giovanni Soldini et Pietro d’Ali (Telecom Italia) ont été parmi les premiers à virer de bord en milieu de nuit en compagnie de leurs poursuivants directs, Damien Seguin et Armel Tripon (Cargill-MTTM) qui en profitaient pour prendre la place de dauphins, et de Tanguy de Lamotte et Adrien Hardy (Initiatives Novedia) calés 200 milles plus Sud. Bruno Jourdren et Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) qui ont failli démâter jeudi, ne devraient pas tarder à faire de même. Le peloton est encore en train de plonger vers le Sud, mais pour eux aussi, la route vers l’occident est incontournable dans les prochaines heures.

Car la nouvelle perturbation qu’ils vont devoir affronter ne laisse pas de choix : il faut de nouveau planter des pieux jusqu’à la fin du week-end au moins avant que le vent ne tourne vers le Sud-Est, puis se transforme en alizés portants. C’est encore un chemin de croix que les pénitents du Nord vont devoir accomplir. Un seul équipage pourrait glisser de l’autre côté de cette barrière perturbée. Patrice Carpentier et Victor Maldonado (Crédit Maritime) en approche de l’île açorienne de Santa Maria, pourraient attraper des vents de secteur Nord dès samedi s’ils avancent rapidement vers l’île de Horta. Un boulevard s’ouvrirait alors à eux pendant plusieurs jours, ce qui les remettrait dans le match à moins de 400 milles des leaders. Car Saint-Barth est encore à 1 700 milles des étraves des premiers.