Mini Transat : La grande traversée

Mini Transat Îles de Guadeloupe 2015
DR

Les dernières minutes à terre ne sont jamais très simples pour les navigateurs solitaires. Tous sont partagés entre l’envie d’en découdre au plus vite et ce mélange d’appréhension et de légère culpabilité de laisser leurs proches à quai. Pudiques ou expansifs, chacun à sa manière, essayait d’évacuer la difficulté de ce moment pour pouvoir se concentrer sur sa course.

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Comme attendu, ce sont Davy Beaudart (Flexirub) en prototype et Benoît Hantzperg (YCA – Dhumeaux – Secours Populaire) qui se sont portés aux avant-postes. Mais tous les favoris sont au rendez-vous en ce début de course. Certains ont joué la carte des premiers empannages le long de Fuerteventura, tel Andrea Fornaro (Sideral), pointé en tête des bateaux de série, car le plus proche de la route directe, ou bien Henri Leménicier (LPO – Agir pour la Biodiversité), le premier à avoir choisi de partir à droite de la route.

Pour quelques concurrents, cette deuxième étape ne commence pas sous les meilleurs auspices. Radek Kowalczyk (Calbud) s’est trouvé handicapé par des problèmes de pilote qu’il a pu résoudre grâce aux conseils d’un autre concurrent qui l’a guidé par VHF. Frédéric de Mesel (Double Trouble) a annoncé faire route sur Puerto Calero sans préciser la nature de ses problèmes. Il décidera sur place de la suite qu’il compte donner à sa course.

En attendant, la flotte s’apprête à vivre sa première nuit en mer. Il va falloir négocier le contournement de Fuerteventura avant de faire ses choix. Si tout le monde semble d’accord pour faire route au sud, il s’agit de trouver le bon dosage. Le vent devrait tourner au nord-est dans la nuit, puis viendra l’heure de la première dispersion entre les partisans résolus du sud qui mettront le cap vers les îles du Cap-Vert et ceux qui chercheront à gagner malgré tout dans l’ouest. Il va falloir être à la fois malin tout en laissant son cerveau dans la soute à voiles. La course au large, c’est aussi l’art de cultiver les oxymores

Jean-Baptiste Daramy (Chocolats Paries)
« Ça fait du bien de partir, j’avais hâte. Je ne sais pas encore quelle toile je vais mettre, il va falloir être prudent pour les premières heures de course. »

Vincent Grison (Roll My Chicken)
« J’ai regardé sur le site de la Transat Jacques Vabre, on a des chances de croiser la route des Class40. Ce serait amusant que je croise Sam Manuard qui est l’architecte de mon bateau, on aurait de quoi causer sur l’Atlantique. »

Ian Lipinski (Entreprises Innovantes)
« Ça va, je me sens bien. J’ai un peu de marge, ça devrait me permettre de faire un départ prudent. Ce qui est certain, c’est que si des gars attaquent pied au plancher je ne vais pas prendre le risque de les suivre et de casser. »

Davy Beaudart (Flexirub)
« Ça va, tout est prêt. Il y a forcément un peu plus de tension parce que traverser l’Atlantique, ce n’est pas anodin. Je vais surtout essayer de naviguer proprement, c’est le meilleur moyen de se faire plaisir. »

Victor Turpin (Générations Océan)
“Je suis quand même un peu stressé, ça doit se voir sur mon visage. Mais j’ai hâte d’y aller. On va avoir pas mal de vent pour les premiers jours et je sais qu’il va falloir aller vite, parce que les autres ils vont partir vite. Que faut-il faire, foncer ou préserver le bateau ? On verra”.

Nikki Curwen (Go Ape! Live Life Adventurously)
« Je suis un peu stressée, mais excitée à l’idée de traverser l’Atlantique. Il faut y aller maintenant. Ça fait trois ans que j’en rêve… »

Yury Firsov (Magnum Sport)
“Je me sens bien, je suis prêt à partir. La météo est bonne, tout est paré. Je vais faire du sud comme tout le monde avant de mettre cap à l’ouest ”.

Chris Lukerman (CA Technologies)
“Ça va. Je suis un peu nerveux à cause du vent qui est fort pour les premières heures de course. Mais il est vraiment temps d’y aller. On va pouvoir faire de la glisse comme on espérait.”.

Jan Heinze (Lonestar)
“Je suis content de partir après toutes ces journées passées à terre et le nombre d’années pour préparer ce projet. Je suis fier d’être là. Il y a mon père, mon coach qui sont là, mais le reste de ma famille viendra plutôt en Guadeloupe. »