Créole, Tuiga, Moonbeam III et IV, Cambria, Mariquita, Altair, Mariette, Shamrock V, Belle Aventure, Lelantina, Oriole… quelques noms suffisent pour révéler l’éclat et le raffinement de ces joyaux des mers qui cette année encore s’affronteront avec élégance sur les eaux scintillantes de l’une des plus belles rades du monde. Les îles de Lérins et massifs de l’Esterel et du Mercantour pour toile de fond, pas moins de 114 Dragons, 71 voiliers de tradition et 19 métriques sont déjà annoncés pour venir faire honneur à leurs prestigieux architectes Fife, Nocholson, Hereshoff, Mylne, Alden… Pendant 8 jours, les équipages, de plus de 20 nationalités différentes, hisseront haut voiles et pavillons dans une valse envoûtante pour laisser s’opérer la magie du passé. Tous ont en commun l’amour des belles choses : restaurés par des propriétaires passionnés, certains bateaux sont aujourd’hui classés monuments historiques et c’est un vent d’aventure qui souffle sur ces princes de la voile pour continuer à les faire vivre pour le plaisir de petits et grands.
Le soir, c’est sur les quais du Vieux Port de Cannes que les 200 voiliers viendront s’amarrer, offrant à un public enthousiaste, le bonheur de côtoyer de plus près ces oiseaux rares, si puissants et imposants qu’ils inspirent un respect immédiat. Fidèles à la tradition, les Régates Royales seront également synonymes de festivités : concerts, expositions, remises de prix, animeront les pontons où se mêlent joyeusement chaque année rires et histoires de marin, des plus anciennes au plus inopinées.
S’il est impossible de toutes les citer, nous retrouverons notamment parmi les grandes étoiles qui croiseront l’étrave en ce début d’automne :
Voiliers de tradition : Avel, le grand vainqueur en 2004 de la catégorie des cotres auriques de plus de 17 mètres. Né des célèbres chantiers Camper & Nicholson, ce petit yacht appartenant à la famille Gucci, est considéré comme l’un des plus beaux au monde. Gréé à l’ancienne, sans winch et sans moteur, toutes les manœuvres s’y font à la force des mains et au sens marin du skipper. Pour sa part, Mariquita, merveille de William Fife, a retrouvé son élément il y a tout juste un an et se défend depuis avec brio contre ses concurrents régatiers. Célèbre pour sa superbe restauration, il ne l’est pas moins pour sa rapidité et l’ambiance qui règne à bord. Enfin, le somptueux trois-mâts Créole, qui avec plus de 1 000 mètres carré de voilure peut atteindre les 17 nœuds de vitesse dans la brise, faisant presque oublier des trésors bien dissimulés : un grand salon qui fut décoré de tableaux des plus grands maîtres de la peinture tels que Van Gogh, Renoir, Picasso ou Cézanne…
Oriole est ce que l’on appelle un bateau de légende. Il porte le célèbre NYYC30 pour New York Yacht Club 30 pieds. Dessiné par le Sorcier de Bristol, soit Nathaniel Herreshof, Oriole est l’un des 18 bateaux construits selon une jauge simple et efficace. Oriole naîtra en 1905 et les NYYC 30 régatèrent en série jusque dans les années 20.
Métrique : 12 M JI, 8 M JI, 6 M JI, Toucans… aucun ne manquera à l’appel, et parmi eux, le renommé 12 M JI Ikra, dessiné par David Boyd pour la Coupe de l’America et qui sera finalement remplacé par Sovereign.
Dragon : Ils seront plus de 100 à se retrouver au cœur de leur capitale méditerranéenne. La rencontre du « Dieu » de la série, Poul Richard Hoj Jensen à bord de Danish Blue, tenant du titre en 2003, avec Louis Urvois sur Ar Youleg, vainqueur en 2004 ne manquera pas de faire des étincelles, promettant à tous une joute des plus spectaculaires.