Loïck Peyron rassuré après un mois d´entraînement

Loïck Peyron BP VII
DR

« Ma première navigation à bord du Maxi Trimaran Solo Banque Populaire VII date du 3 septembre dernier. En un mois, on a déjà couvert, qualification comprise, pas loin de 6 000 milles, dont 1 000 en vrai solo, et le reste en équipage réduit. Ce n’est jamais suffisant, mais c’est mieux que rien. Je ne relève aucun soucis technique car l’équipe a parfaitement travaillé. Il ne reste vraiment qu’un peu de bricoles à faire. Physiquement, je me suis remis  un peu au vélo, pour travailler le foncier, et je fais un peu de gainage. Je ne fais pas de musculation ; je n’en ai jamais fait, mais un peu de préparation physique pour éviter les blessures. Il s’agit de bien gérer le peu de muscles que j’ai (rires). Je ne suis pas le perdreau de l’année, mais je suis encore en forme. Certaines manœuvres sont plus pénibles qu’il y a 20 ans, et je les accomplirai moins vite qu’un petit jeune, mais avec l’anticipation et l’expérience, cela devrait passer. »

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« Le Maxi trimaran Solo Banque Populaire VII est très rassurant. La même proposition de mener en solo sur la Route du Rhum un trimaran plus petit, y compris un MOD 70, ne m’aurait pas intéressé. Le bateau est physique parce que large, mais c’est cette même largeur qui le rend rassurant et moins stressant. Son couple de redressement est incomparable. Ce bateau est étonnant ; il n’a pas été conçu pour le solitaire, et à l’arrivée, il s’avère être exactement à la bonne taille. Il y a 8 ans, c’était une réflexion inenvisageable, mais aujourd’hui, il est parfaitement adapté au solitaire. Je regarde un peu la concurrence. Nous avons navigué récemment face aux MOD, et j’ai été rassuré du peu d’écart entre nous dans un régime de vent qui leur était favorable. Sodebo et Thomas Coville semblent constituer le duo le mieux adapté à l’exercice. »

Dernières mises au point

« Il reste pas mal de petites navigations de mise au point à effectuer d’ici le départ, des calages de polaires de vitesse notamment. Il faut affiner le tir de façon à ce que les logiciels de routage soient les mieux calés possible. On affine les réglages des pilotes… Je suis rassuré sur ce point, car ils sont primordiaux en solo. On affine aussi le matériel de rechange bien que le paradoxe sur ce bateau géant est que la taille des pièces interdit pratiquement toute grosse réparation en solo et en mer. Il n’est donc pas nécessaire d’embarquer trop de “spare”. »

« Je suis totalement dans une logique de confiance… Nos dernières sorties dans des conditions météos plus musclées se sont montrées intéressantes. Je travaille sur ma confiance en visualisant nuit et jour mes manœuvres, et les scenarii probables. Je revis tous les départs, les ennuis à venir… j’ai toujours agi comme cela… je ne me remets pas en cause, mais je vis une situation exceptionnelle. Je vis un rêve, je réalise un rêve comme lors de ma première Mini, de mon premier “Rhum”, de mon premier Vendée ou la Coupe de l’America. J’ai accepté le challenge, et je suis comme un ancien pilote de F1 qui se retrouve sur un engin encore plus rapide. Je me replonge dans des structures mentales que je n’ai plus connues depuis 2002. »