On ne l’a appris que tôt ce matin mais le cap à l’Est suivi désormais par Lionel Lemonchois et surtout la confirmation de son équipe à terre ne laissent plus aucun doute : le tenant du titre et recordman de La Route du Rhum, victime d’une avarie de grand voile, est contraint de se dérouter vers l’Espagne. C’est d’autant plus pénalisant pour Lionel qu’il avait choisi de contourner l’anticyclone des Açores par la route nord et qu’il était donc bien plus loin de la péninsule ibérique que les partisans du sud, comme ses deux plus sérieux concurrents à la victoire dans cette classe Multi50 que sont Franck-Yves Escoffier (Crêpes Whaou) et Yves Le Blévec (Actual).
Dans un communiqué, son équipe décrit les faits ainsi :
"A 17 heures hier mardi, la pièce qui maintient la grand voile de Prince de Bretagne sur son chariot a cédé. Lionel Lemonchois est monté en tête de mat pour intervenir, mais avec la houle et la tombée de la nuit, il n’a pas pu poursuivre les investigations au-delà. C’est le système de lashing qui a cédé et la grand voile est descendue toute seule sur le pont. Impossible pour Lionel d’intervenir en mer, tout seul, avec un bateau déstabilisé par la houle sous solent et gennaker uniquement, l’exercice est trop dangereux. Par conséquent, le skipper de Prince de Bretagne fait route vers le port le plus proche.
À 17 heures, Prince de Bretagne mettait le cap sur les côtes espagnoles, situées à 250 milles de sa position. Pour l’heure, Lionel Lemonchois est toujours en course et son partenaire tient une équipe technique à sa disposition pour le rejoindre afin de lui porter assistance si nécessaire.
La déception du dernier vainqueur de la Route du Rhum-La Banque Postale est immense. Il menait la flotte des Multi50 avec brio, grâce à une option nord ouest qui portait ses fruits, heure après heure. Il était réellement dans le coup et le changement de stratégie de Thomas Coville sur Sodebo, qui le rejoignait dans son option, le confortait encore davantage sur sa trajectoire. Cette avarie met à mal tout le travail réalisé en amont et pendant la course. C’est seulement quand Lionel atteindra un abri qu’il pourra réellement estimer les conséquences de cette avarie."
Au pointage de 3h40 ce mercredi matin, Prince de Bretagne était relevé par 43°25 Nord et 13°42 Ouest, soit à 200 milles des côtes du nord-ouest de l’Espagne. Le trimaran de 50 pieds de Lionel Lemonchois faisait route vers l’est, à une vitesse de 7,9 noeuds.
S’il parvient à maintenir cette vitesse, Lionel devrait mettre environ 24 heures pour regagner un port espagnol et éventuellement repartir demain… mais dans ce cas avec un lourd handicap, puisque Franck-Yves Escoffier et Yves Le Blévec sont déjà au large du sud Portugal et font désormais cap à l’ouest pour entamer la traversée de l’Atlantique.
BM
