Isabelle Joschke (Degrémont – Synergie) 1ere à Funchal- : "J’étais très énervée depuis le début de l’après midi quand j’ai commencé à sérieusement ralentir ; c’est le scénario classique où on peut tout perdre à l’arrivée en se présentant de nuit en pleine pétole, et que les adversaires reviennent de l’arrière avec du vent. C’est un moment génial car j’ai pris un plaisir fou. C’est vraiment pour des jours comme cela que l’on fait du Mini. Les conditions ont été constamment somptueuses et idéales pour mon bateau, avec du portant et de la brise. J’ai été dès le premier jour en panne de VHF et je ne recevais pas les classements de la direction de course. Je me suis sentie un peu seule au monde, surtout quand j’ai doublé le cap Finisterre sans voir personne. Je n’ai commencé à recevoir les bulletins météos et les positions qu’il y a deux jours. Quand j’ai entendu que j’étais en tête, cela a été très fort… Il y a eu des moments très chauds mais surtout des conditions où l’on doit vraiment s’appliquer et rester très concentrée sur la marche du bateau, car c’est là que l’on fait la différence en vitesse. Il y a eu deux jours durant lesquels j’ai beaucoup barré. Mais tout cela n’est jamais qu’une étape. Il reste un Atlantique à traverser. La vraie Transat commence à Madère!"
Samuel Manuard, (Sitting Bull, 2e) : "C’est la première fois que je navigue dans de telles conditions de brise avec "Sitting Bull" . J’ai copieusement sollicité le bateau. Qu’est ce que j’ai tiré dessus ! Je me suis retrouvé seul au sortir du Golfe et j’ai cravaché tellement j’avais peur de me faire lâcher. Mais en fait, j’avais poussé un peu loin mon bord à l’ouest au niveau du cap Finisterre et Peter (Laureyssens) et Isabelle sont passés en dessous. Mais la descente le long du Portugal a été un pur moment de bonheur, avec maxi 30 nœuds de vent et sous deux ris et petit spi arrisé, le bateau marchait comme un avion. Mais, Isabelle n’a pas cessé de nous distancer, bravo. "
Yves Le Blevec (Actual) 3e : « Troisième, c’est bien ! J’ai été un petit trop prudent dans ma façon de naviguer. Je n’ai pas fait de bêtises, tous mes choix étaient réfléchis, simplement je n’ai pas pris de risques. J’ai choisi une option en début de course. Je me suis écarté de la flotte pour éviter de rester collé 12 heures dans une bulle sans vent. Au final, j’ai perdu beaucoup de temps par rapport à la tête de la flotte. Le vent est resté devant. Ensuite Samuel Manuard a appuyé sur l’accélérateur, je n’ai pas voulu jouer à ce jeu là. J’ai levé le pied. Je voulais avant tout préserver le bateau et éviter de casser. A l’arrivée, il y a seulement quelques bricoles à réparer. Pour éviter de ralentir, je n’ai pas beaucoup dormi. J’ai simplement fait attention à ne pas me mettre dans le rouge afin de garder l’esprit lucide. 5h de retard sur Isabelle c’est beaucoup. Mais nous avons tous les trois réussi à creuser l’écart par rapport aux autres concurrents. La deuxième étape est longue. Il peut se passer beaucoup de choses, rien n’est éliminatoire ! Pour le moment, je vais me reposer. Madère, c’est vraiment sympa… et la Transat est une super course ! »