L’épine dorsale du Pot au Noir est enfin sortie du pied de ces quatre marins et ils peuvent glisser maintenant sur la route. Comme attendu, le vent a été touché en premier par Yves le Blévec et il a gentiment et consciencieusement grappillé d’importants milles à 1 000 milles de l’arrivée dans la Baie de Tous les Saints : 42 milles ce matin, 53 milles à 14h00, le plan Lombard a profité de l’occasion pour respirer un peu plus. David Sineau est sorti ensuite de ce « marasme pétolesque » suivi par Nick Brennan et Ronan Deshayes.
Comme un élastique, les écarts après s’être réduits à peau de chagrin, se détendent et prennent leurs aises. Et à ce petit jeu, les quatre premiers sont réunis en 72 milles. À noter le « petit » coussin qui s’est installé avec, ce que l’on pourrait appeler ce soir, le deuxième groupe constitué de Kristian Hajnsek (Adria Mobil), Fabien Després (Soitec), François Salabert (Areas Assurances) et Yann Riou (Caméléon). Ce petit groupe pointe à plus de 50 milles du groupe des quatre et cet écart pourrait s’agrandir au fil des heures qui passent puisque le différentiel de vitesse est 3 à 4 nœuds. Petit à petit, le Pot au Noir libère ses prisonniers et l’addition risque d’être lourde à la sortie. Car, ce soir, le plus gros de la flotte reste désespéramment engluée dans le Pot au Noir. Les vitesses sont identiques et ne dépassent pas les 4 nœuds. Clayton Burkhalter (Acadia) sauve un 6 nœuds comme Jaroslaw Kaczorowski (Allianz) en privilégiant une route plus ouest. Et la tendance n’est pas à l’améiioration comme le souligne Météo Consult : « La zone de convergence intertropicale devrait rester assez stationnaire et les concurrents devront gagner le 2N pour trouver les premiers alizés de l’hémisphère sud, un régime de sud-est qui s’annonce bien présent le long de la route pour Bahia ».
Reste qu’il y a des groupes qui ne se quittent plus. Hervé Piveteau (Jules – Imprimerie Cartoffset) et Stéphane Le Diraison (Cultisol – Institut Curie) ne sont séparés que de 6 petits milles. Ils tiennent toujours tous les deux le haut du classement Série. Même écho pour ce qui est de Francisco Lobato (BPI) et Matthieu Sannié (Orange Mini), Vincent Barnaud (Stgs.fr) et Koen Van Esch (KLM Flying Dutchman), Sébastien Marsset (Marée Haute) et Bertrand Dubucq (Toiles de Mayenne) sans oublier un petit groupe de dix qui navigue collé serré en plein milieu de l’Atlantique…
Quand arriveront les premiers en vue de la Baie de Tous les Saints et de Salvador de Bahia ? Si l’on se base sur l’actuel premier du classement et sur sa vitesse moyenne actuelle, soit 6 nœuds, Yves couperait la ligne d’arrivée le jeudi 25 octobre à 3h00 TU. Maintenant, si l’on estime qu’Yves et son coursier puissent accrocher les 7/8 nœuds de vitesse moyenne sur les 1 000 derniers milles, Yves arriverait le mercredi 24 dans la nuit. Est-ce que les alizés vont entrer progressivement et permettre aux bateaux d’allonger la foulée ? À suivre…
(source PG/GPO)