Certes, les conditions au départ de l’édition 2008 étaient bien différentes de celles rencontrées cette année dans le golfe de Gascogne. Mais les déceptions, les espoirs brisés et les abandons ont émaillé les premiers jours des deux éditions, bien que les causes ne soient pas identiques. En 2008, trois skippers ont été contraints d’abandonner dès les premières heures de la course. Sous des rafales de 55 noeuds et une navigation au près, la première nuit a été en effet peu confortable, mais a été surtout marquée par trois démâtages et la fin du voyage pour Kito de Pavant, Yannick Bestaven et Marc Thiercelin. Quant à Alex Thomson, le skipper britannique a découvert une avarie structurelle sérieuse le contraignant également à renoncer peu après. Cependant, tous ces abandons peuvent être expliqués par la violence des conditions rencontrées dans le golfe. Aucun autre abandon n’a été signalé dans l’hémisphère nord en 2008. Jérémie Beyou a été le prochain à jeter l’éponge et cela au large du Brésil après la casse de ses barres de flèche.
Cette année au moment où les premiers laissent le pot au noir dans leur sillage, 5 abandons ont déjà été signalés. Marc Guillemot a perdu sa quille quelques heures après le départ pour des raisons qui restent à déterminer. Louis Burton et Kito de Pavant ont tous les deux été victimes d’une collision avec des chalutiers. Sam Davies connue pour son grand sourire et sa joie d’être en mer, a pleuré devant sa caméra après son démâtage et enfin, Jérémie Beyou voit son rêve du Vendée brisé pour une deuxième fois, lorsque sa tête de quille casse.
Si en 2008, quelques voix se sont élevées concernant la sagesse de laisser partir 30 solitaires au moment où un coup de vent allait balayer le golfe de Gascogne, cette fois dans la blogosphère, c’est la jauge même de la classe IMOCA qui devient l’objet des interrogations, surtout à un moment où la classe envisage la monotypie et souhaite se développer avec la mise en place d’une nouvelle stratégie de communication et de marketing.
En 2008, ils étaient 10 solitaires, soit un tiers du plateau en moins de 100 milles lors du franchissement de l’équateur. Ce midi, on a 6 skippers en moins de trente milles. A noter que le vainqueur de la dernière édition, Michel Desjoyeaux, contraint de rentrer aux Sables moins de 24 heures après le départ de la course, n’a franchi l’équateur qu’en quinzième place. Cela devrait nous rappeler que la route est encore très longue…