Laurent Voulzy, ému !

Laurent Voulzy
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« Moi j’ai un petit bateau, je mets ma petite voile mais lorsque je ne vois plus la côte j’ai peur. Je les salue car je me dis que je ne pourrais jamais le faire », confie-t-il avec humilité dans un éclat de rire. C’est pourtant sa chanson célèbre, composée il y a plus de 20 ans avec la complicité de son ami Alain Souchon, qui est à l’origine de cette transat. « Amoureux de la mer mais piètre marin », selon ses propres termes, il est heureux de baigner quelques instants dans cette ambiance mouillée-salée, fut-ce à bord d’une péniche sur la Seine.

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Pas un hasard

Le rêve de cet auteur-compositeur devient une réalité pour 28 navigateurs : « Quand on crée une chanson, on ne sait pas quelle sera sa destinée, quel accueil elle recevra du public. Quand j’ai gratté ma guitare, je n’imaginais pas qu’un jour des marins, des financiers, des politiques seraient réunis par ce texte. C’est très émouvant, je me sens honoré ». Et il raconte avec émotion la naissance de ce tube que nous avons tous fredonné : « J’avais écrit cette chanson sur un coin de table. Je l’ai fait écouter à Alain Souchon et le premier mot qu’il a écrit était Belle-Ile. Spontanément en face, j’ai mis celui de Marie-Galante ». Il y avait une logique dans cette réplique : « C’était l’île où ma mère avait vécu », précise-t-il. Si Voulzy est né à Paris, du sang guadeloupéen coule dans ses veines. La cuisine familiale, la musique antillaise, les escales chaleureuses des amis de là-bas ont entretenu son amour de cette île qu’il n’a découverte qu’à l’âge de 35 ans. Quant à Belle-Ile, il y avait fait des incursions. Chaque été, il venait passer ses vacances dans la presqu’île de Quiberon. Et l’escapade dans cette île en face était un rite incontournable qui a imprimé de jolis souvenirs.

Un trait d’union

La naissance de cette chanson mythique n’est donc pas un hasard. Aujourd’hui, elle réunit des marins, des îliens qui s’ignoraient lorsque la chanson est née. Avec l’humour qu’on lui connaît, le président de la Région Guadeloupe, Victorin Lurel, a confié que les premières fois où il a entendu cette chanson, il pensait « que Voulzy qualifiait Marie-Galante de belle île en mer ». Ce qui n’est d’ailleurs pas usurpé. Comme bien des Marie-Galantais, il n’avait pas percuté sur la référence à cette île bretonne. A l’occasion de cette transat, ces deux joyaux vont se jumeler officiellement. Chaque concurrent emportera un bidon où les Bellilois glisseront des petits cadeaux destinés à leurs cousins Marie-Galantais. « Belle-Ile-en-Mer – Marie-Galante, c’est l’eau qui vous sépare… » Le Trophée BPE va les réunir pour toujours.

G.D.