Javier Sanso raconte son chavirage

Javier Sanso Acciona
DR

« Tout est allé très vite. Aux alentours de midi, je naviguais au près dans 20 nœuds de vent de nord-est et je venais tout juste d’envoyer un message à la direction de course, leur indiquant ma position et leur faisant savoir que tout se déroulait parfaitement avec les systèmes d’énergie. D’un coup, alors que j’étais sur le pont afin de prendre un ris, j’ai entendu un grand bruit et le bateau a gîté brusquement. Je suis tombé à l’eau avant d’avoir le temps de réagir. J’ai pu voir ACCIONA continuer à basculer rapidement jusqu’à chavirer complètement. J’ai pu nager jusqu’au tableau arrière et activer mon canot de sauvetage, dans lequel je suis monté. J’y suis resté tout l’après-midi et une bonne partie de la nuit. J’ai profité du soleil pour sécher un peu mes vêtements. Je n’ai pas pu m’amarrer au bateau car la mer était très formée et m’en suis donc rapidement éloigné.

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 A 18h, j’ai aperçu l’avion de Sauvetage Maritime à qui j’ai fait des signes avec une fusée de détresse. La vue de l’avion m’a particulièrement rassuré car j’ai su alors que tout fonctionnait comme il le fallait, que ma situation d’urgence était sous contrôle. Vers 23h55, j’ai de nouveau entendu un bruit de moteur et j’ai vu un hélicoptère en train de manœuvrer au-dessus de la zone où se trouvait le bateau, à environ 2 milles de l’endroit où je me trouvais. La nuit était très noire et pendant une seconde, j’ai eu peur qu’il ne me repère pas. Après avoir allumé ma dernière fusée, l’hélicoptère s’est dirigé vers moi et un sauveteur a plongé pour me donner un harnais qui leur a permis de me hisser jusqu’à eux. Une fois à bord, un médecin m’a examiné et vérifié que j’allais bien.

Désormais, après un repos indispensable, il s’agit de préparer avec mon team l’opération de récupération du bateau. Ainsi, nous pourrons étudier avec exactitude ce qu’il s’est réellement passé. »