Javier Sansó : « Quand je mords, je ne lâche plus »

Acciona
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En 2000, Bubi s’est aligné au départ des Sables, mais a dû abandonner dans l’océan Indien après avoir cassé son safran. Cette première expérience était néanmoins très différente de son projet actuel.  « Cela m’a énormément aidé et, en toute franchise, jamais je ne repartirais dans les mêmes conditions qu’à l’époque. Je n’étais pas assez préparé tandis que cette année, je savais ce que j’avais à faire. Par exemple, je n’avais pas emporté assez de nourriture. Cette fois, j’ai assez pour un régiment (rires). »

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Le skipper majorcain partira le 10 novembre prochain sur le plan Owen-Clarke mis à l’eau il y a tout juste un an. Il s’agit du premier IMOCA à énergie  « propre », disposant d’un générateur fonctionnant à partir des énergies produites par la mer, le soleil et le vent, sans combustible fossile. « Contrairement aux autres skippers, je n’aurai pas une goutte de diesel à bord. Comme nous sommes sur des voiliers, les gens ne réalisent pas toujours que les bateaux transportent – et utilisent – d’énormes quantités de diesel. Le bateau Acciona est un bateau pionnier en matière d’innovation. J’aime la mer, il est donc normal que je veuille la protéger. Et si nous pouvons montrer qu’il est possible de concurrencer les bateaux les plus performants du monde avec le 60 pieds Acciona, en n’utilisant que des énergies « propres », notre message pourra être entendu. »

Si certains estiment que la monotypie dans la classe IMOCA facilitera l’accession à ces monocoques, Bubi ne partage pas cet avis. « Je ne suis pas pour. Avec la monotypie, plusieurs skippers ne pourraient pas être au départ de ce Vendée Globe. Il ne faut pas me lancer sur le sujet car je deviens vite intarissable, mais je ne pense pas que ce soit une bonne chose. »

Javier « Bubi » Sansó se définit lui-même comme « un navigateur solitaire ». La solitude en mer ne le dérange pas. « Nous autres marins, nous sommes solitaires de nature. Et puis on sait que nous partons pour trois mois, seuls en mer. Nous devons donc être préparés à rester seuls. La solitude fait partie du jeu. Et je dois admettre que ça me plaît ! » Son plus grand défaut ? « Quand je mords, je ne lâche plus »,mais cela est à son avis également sa plus grande vertu, et cela se confirme dans son palmarès. Troisième lors de la Transat Jacques Vabre 2009 et quatrième dans la Barcelona World Race  2007, Bubi a remporté de nombreuses épreuves nationales et internationales en ¾ Ton, Mumm36, Corel45,  IMS, Sydney 40 et catamaran Clairefontaine 30…