Après une très belle 5e place lors de la deuxième étape de la Transat 2005, et une avant-saison 2007 marquée par cinq podiums dont deux victoires (La Sélect Pornichet 6.50 et le Mini-Pavois), la navigatrice, âgée de 30 ans, fait à l’évidence partie des aspirants crédibles et sérieux à la victoire. Tous s’accordent à le dire : outre ses qualités manifestes de marin, elle fait preuve d’une extraordinaire ténacité. Elle l’a prouvé encore dernièrement en remportant la 1ère étape de la Transgascogne, courue dans des conditions météorologiques dantesques dans le Golfe de Gascogne.
Affichant moins de 800 kilos, son Degrémont-Synergie, tout en carbone, est l’un des plus légers de la flotte.Son mât-aile rotatif, ses ballasts, sa quille basculante, ou encore ses safrans relevables en font un bateau complexe dans les manœuvres, mais particulièrement rapide au portant et nerveux.
A dix jours du départ, Isabelle se dit prête. Impatiente. « J’ai déjà un pieds dedans (…) Je reviens de dix jours de vacances en Autriche pendant lesquels je me suis bien reposée et j’ai potassé la météo. Depuis mon retour, le bateau a été mis en chantier. J’ai engagé un préparateur qui travaille dessus. Et aujourd’hui je peux me concentrer sur le matériel à emporter, l’avitaillement, l’organisation, la logistique, la préparation physique… Je suis à la fois super contente parce que c’est un moment que j’attends depuis très longtemps. Je m’en réjouis depuis deux ans. Je suis également contente parce mon bateau est prêt. On est en train de« pinailler »sur des points de détail. Alors qu’il y a deux ans, je n’étais pas prête du tout. Je n’avais pas eu le temps de me préparer convenablement. Du coup, c’est très agréable d’aborder la transat comme cela. Parallèlement, avec l’échéance qui approche, c’est sûr que la tension monte un peu. Mais je suis dans un état d’esprit positif parce que je me sens à l’aise ».
La navigatrice sait qu’elle aura face à elle des concurrents « plus que sérieux » comme Sam Manuard, Adrien Hardy, Peter Laureyssens, Alex Pella, ou encore Yves Le Blévec (encore sur liste d’attente)…« Tous ont plus d’expérience que moi dans la régate ou dans la course au large. Maintenant, je pense que j’ai d’autres atouts dans mon jeu. Je suis tenace. J’ai beaucoup préparé mon projet. Et j’ai envie de prouver que je suis capable d’aller aussi vite qu’eux ».