Incontestablement, le 18 pieds est une belle invention…australienne ! Même si chaque année, et dans des proportions croissantes, le J J Giltinan International Championship accueille des concurrents des quatre coins du monde, la culture vélique et la maîtrise spécifique de la glisse qu’exige le roi des dériveurs planants semble être le fait des navigateurs australiens. Sans oublier qu’ils ont régulièrement dû partager cette suprématie avec leurs voisins néo-zélandais jusqu’au milieu des années 70, sans oublier non plus que les hold-up se sont multipliés ces dernières années (l’anglais Tim Robinson en 1999, l’américain Howie Hamlin en 2002 et 2003 et un autre sujet de sa majesté Rob Greenhalg), il reste très difficile de rivaliser avec des skiffers qui régatent quasiment tous les week-end.
Et ce sera le cas visiblement encore cette année puisqu’au terme de cette première confrontation, ont trouve trois équipages australiens aux trois premières places (respectivement Asko Appliances, récent vainqueur du championnat australien, Casio Seapathfinder, aux avants postes de toutes les plus prestigieuses compétitions depuis trois ans et Fisher and Paykel, dont le skipper Andrew Cuddihy a été plusieurs fois champion du monde de 12 pieds – considéré par beaucoup comme support plus radical encore !).
Le premier « étranger », et non des moindres puisqu’il s’agit du bateau américain Pegasus Racing (qui compte tout de même deux équipiers australiens…), se place en cinquième position, juste derrière Rag and Famish. Viennent ensuite les australiens de Toshiba, Active Air, SSangyong Yandoo puis les premiers anglais d’Hermes/SELS, bientôt suivi en 13ème position des vainqueurs du circuit britannique Radii.
Le seul équipage français, qui a loué un bateau pour l’occasion, a profité de cette première régate pour faire le check list complet des bouts et autres manilles à remplacer. Il termine à une décevante 26ème place.
Mais c’est demain que commence la vraie compétition, avec chaque après-midi un parcours d’une quarantaine de miles, (il en existe six possibles – mouillés en fonction de l’orientation du vent) et des conditions météorologiques annoncées plus musclées. Avec un barème faisant correspondre nombre de point et classement (vainqueur = 1 point, second = 2 points, etc) et une seule manche enlevée si les sept sont courues, la bataille promet d’être rude pour ceux qui visent le haut du classement. Briguer les avants postes tout en se montrant régulier, en conservant une marge de sécurité raisonnable…cette logique sportive plutôt contradictoire trouve avec le 18 pieds l’un de ses développement les plus acrobatiques…spectacle garanti !