Francisco Lobato, nouveau leader en série

Francisco Lobato
DR

Raison ou tort d’avoir fait de l’Est comme la plupart des concurrents et notamment HP Schipman (Maisons de l’Avenir Urbatys) et Bertrand Delesne (Entreprendre durablement) qui restent à une poignée de milles de Thomas Ruyant (Faber France), 1er au pointage de 15h00, qui obliquait d’ailleurs plein « est » en fin d’après-midi. Comment savoir avec certitude, aujourd’hui, où se trouve la vérité ? Une seule chose est certaine : ils sont tous englués dans ce piège naturel. Alors, plus gluant à droite ? À gauche ? Ils ont tous une idée en tête, en sortir le plus vite possible en tentant de donner du sud à leur mini, tantôt ballotté sous un grain, tantôt à l’arrêt dans la pétole. La nuit dernière avait été particulièrement délicate à négocier. L’un des bateaux suiveurs, le 60 pieds Max Havelaar, expliquait : « Les orages se sont succédés sans interruption. Mais les rafales sous les grains n’ont pas dépassé 30 nœuds. » Ce même Max Havelaar disait en milieu de journée : « Ca s’est calmé ! Ce n’était plus la folie. » Vive le Pot !

Premier sorti, premier servi !
Reste que tous les skippers doivent se battre à chaque instant, au grès des grains et des nuages, pour tenter de trouver la moindre risée, le plus petit souffle d’air. Tirer des bords encore et toujours. Etre sur le pont presque 24 heures par jour. Rester concentré jusqu’à épuisement. Pour avoir, peut-être, un peu trop dormi Nicolas Boidevezi (Défi GDE) et Olivier Avram (Cap Monde 2) ont perdu plusieurs milles. Ici, sous ce ciel changeant, entre éclairs et lumière calme, la moindre erreur se paye cash. Les leaders en ont encore pour une journée environ à galérer ainsi avant de toucher enfin un peu de vent. Un flux sud-sud-est et voir regonfler les voiles. Qui touchera Eole en premier pourra souffler un peu, prendre du repos et surtout… de l’avance. Car, en quelques heures, entre une vitesse retrouvée de 5-6 nœuds et un bateau « tanké » la différence se fait en un rien de temps.

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Francisco, le retour…
Alors Lobato en série ? Rien n’est moins certain. Il a certes plus de pression actuellement même si son allure démontre qu’il est bien « pris » lui aussi dans ce pot pourri. Et puis, le flux de sud devrait (conditionnel obligatoire) toucher en priorité ceux qui sont plus à l’est. Et même s’il venait, malgré tout, à sortir plus vite que les autres de cet endroit maudit, Francisco devra naviguer dans un près serré jusqu’à Fernando do Noronha. Bref, à cet instant, les classements ne valent pas grand-chose tant ce coin est aléatoire, curieux, bizarre au choix, qui change en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Car n’oublions pas que le classement a changé plusieurs fois ce jour entre un Charlie Dalin (Cherche sponsor-charliedalin.com) en tête ce matin, un Ricardo Apolloni (Ma Vie pour Mapei) à 11h00 et maintenant Francisco Lobato… Rien n’est jamais terminé !

Tous en mer…
Nouvelle heureuse, en revanche. Tous les skippers qui avaient fait des arrêts aux îles du Cap Vert, ont repris la mer. Ils sont donc tous revenus en course. Ils vont donc tous « apprécier » ce Pot au Noir. Certains sont venus sur cette transat presque uniquement pour connaître, pour découvrir, pour vivre ce qu’ils ont lu dans les livres. Ils ne vont pas le regretter…

Classement de 15h00, jeudi 15 octobre 2009 :
Prototypes – 33 en course :
1. Thomas Ruyant (Faber France) à 1137 de l’arrivée
2. Henry-Paul Schipman (Maison de l’Avenir Urbatys) à 3,64 milles
3. Matt Trautman (Mini Mac) à 5,39 milles
5. Pierre Brasseur (Région Nord Pas de Calias-Ripolin) à 12,6 milles

Série – 47 en course :
1. Francisco Lobato (Roff-TMN) à 1355 milles de l’arrivée
2. Ricardo Apolloni (Ma Vie pour Mapeï) à 4,2 milles
3. Charlie Dalin (Cherche sponsor-charlindalin.com) à 9,67 milles
4. Xavier Macaire (Masoco Bay) à 19,58
5. Fabien Sellier (Surfrider Fondation) à 28,57 milles