Favorable pour Sam Davies, cruel pour Guillemot

Samantha Davies - Roxy
DR

Finalement, Samantha Davies (Roxy) a maintenu une bonne vitesse toute la nuit en restant sur une route assez Nord : la Britannique est déjà à la latitude de Saint-Nazaire et sur la longitude du cap Finisterre. Mais la brise encore portante qui la propulse vers l´arrivée devrait s´écrouler dans les heures qui viennent avec l´installation d´une bulle anticyclonique dans le golfe de Gascogne. Et comme ces hautes pressions semblent se centrer plus au Nord que prévu initialement, c´est face à des vents de secteur Est que la solitaire devrait franchir la ligne mouillée devant les Sables d´Olonne, très certainement samedi matin. Car s´il ne reste effectivement que 300 milles à courir pour le monocoque déjà double vainqueur du Vendée Globe, le cumul d´un net ralentissement ce jeudi associé à un louvoyage pour atteindre le but ultime ne plaide pas en la faveur d´un final avant le week-end. Et puis peut-on imaginer arriver en pleine nuit quand on a passé plus de trois mois en mer, lorsqu´on aime par-dessus tout, les couchers et les levers de soleil et de lune ? Rien de mieux qu´un matin blafard pour conclure un tour du monde de plus de 25 000 milles…

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Nouvelle contrariété pour Safran

Marc Guillemot (Safran) semble avoir pris la mesure de la difficulté à faire marcher un monocoque sans quille : pour maintenir la stabilité tout en essayant d´être performant, il faut être en constance vigilance. Une configuration qui ne peut s´étaler sur une semaine, surtout lorsque le skipper a cumulé autant d´évènements, d´émotions, de fatigue, de stress et de difficultés. La raison impose sa loi pour préserver les acquis surtout lorsque les prévisions météorologiques changent le synopsis : les calmes prévus seront certes bien là dans les heures à venir, mais derrière, ce ne sont plus des vents de secteur Nord qui s´annoncent, mais des brises de secteur Sud-Est tournant à l´Est ! Il va donc falloir faire du près, voir même tirer des bords pour atteindre les Sables d´Olonne… Le défi devient nettement plus complexe quand il manque une quille car Marc Guillemot va devoir sous-toiler son monocoque pour ne pas risquer le chavirage.

Brian Thompson (Bahrain Team Pindar) pourra en profiter pour revenir dans son tableau arrière, voire même lui griller la politesse sur la ligne d´arrivée : il n´a plus que 350 milles de retard en bénéficiant encore d´un flux portant assez soutenu. Quand toute la flotte va compresser dans le petit temps du golfe de Gascogne, le géant britannique sera certainement très à l´aise face au vent avec son monocoque hyper puissant… Même Dee Caffari (Aviva) ne sera pas très loin malgré sa grand voile qui continue à partir en lambeau : l´Anglaise démontre une nouvelle fois que son incroyable détermination fait fi des plus ennuyeuses avaries ! Rappelons que le « syndrome de l´épluchage » date de la Nouvelle-Zélande… Et que la Britannique n´a cessé de jouer les infirmières en collant sparadraps sur rustines, en renouvelant les opérations chirurgicales pour limiter l´hémorragie de fibres baladeuses. Il ne serait pas étonnant d´accueillir les trois marins (Marc, Brian, Dee) à quelques heures d´intervalle, probablement lundi.