Fabrice Amedeo partage avec tous les skippers la même envie de boucler ce Vendée Globe mais le passage du Cap Horn reste un moment mythique à vivre pour un marin et il l’a fait à la 11e place sur cette 8e edition du Vendée Globe. Il devance Arnaud Boissière (La Mie Câline), Alan Roura (La Fabrique) et Rich Wilson de quelques milles.
Après 70j 13h 38min de solitude, 23j 13h 06min après le premier, Armel Le Cléac’h, le marin de Newrest-Matmut a donc vécu ce grand moment, fruit d’un long travail. Un immense moment de bonheur et une récompense amplement méritée !
« L’impression d’être à ma place… »
« J’ai passé le cap Horn ! » : les premiers mots de Fabrice Amedeo ce lundi n’appellent aucune explication, mais laissent juste s’exprimer une grande joie, mêlée de fierté et d’émotion intense. Ce rocher mythique qui annonce la fin imminente des mers du Sud et le retour en Atlantique, était attendu depuis plusieurs jours par le skipper de Newrest-Matmut. Un baptême qui s’est fait attendre, contrarié un temps par de très grosses conditions météo, infligeant au skipper et à sa monture des rafales à plus de 50 nœuds. C’est finalement la nuit dernière, à 2h40, que le bizuth est devenu cap-hornier : « J’ai vécu un grand moment de ma vie. Hier, j’avais 50 nœuds en approche du Horn, puis le vent a molli, il y avait cette lumière violette sur les montagnes de Patagonie, le Soleil qui se couchait. J’étais environ à 20 milles du rocher et quand j’ai vu ces montagnes, j’ai pris une claque ! C’était la première terre depuis le 7 novembre dernier et mon passage au cap Finisterre. Je n’ai jamais été aussi ému de voir la terre… C’était un grand moment ! Mon passage du cap Horn en lui-même a été magnifique avec cette Lune, le phare, le rocher… J’ai éprouvé une véritable sensation de plénitude et ce sentiment d’être en symbiose avec mon bateau, avec ce que je vivais, l’impression d’être à ma place… ». Un premier passage que Fabrice Amedeo a dédié naturellement à ses trois filles, Joséphine, Louise et Garance, ses partenaires et son équipe technique, Yvon Berrehar et Julien Romagne.
Sortir des 40èmes en fin de semaine
Le cap Horn dans son sillage, le skipper de Newrest-Matmut a donc fait son retour en Atlantique. Et s’il sait la route vers Les Sables d’Olonne encore longue, après plus de 70 jours de mer, il ne boude pas la symbolique : « Les mers du Sud ne sont pas encore derrière moi mais je suis en Atlantique et sur le chemin de la maison. Je vais passer à l’Est de l’île des Etats et également dans l’Est des Malouines avec une dépression sur la route et entre 35 et 40 nœuds de vent. On va se faire secouer mais on va aussi et surtout faire route au Nord. Je prévois une sortie des 40èmes pour la fin de la semaine ». A l’heure où les premiers concurrents en termineront avec leur tour du monde, Fabrice Amedeo ne sera pas loin de fêter les retrouvailles avec les alizés de l’hémisphère Sud, un pas de plus sur le chemin du retour.
Temps de passage de Fabrice Amedeo et Newrest-Matmut au cap Horn :
Lundi 16 janvier 2017, à 2h40 (heure française), en 70 jours 13 heures et 38 minutes, 23 jours 13 heures et 6 minutes après le premier.
11ème au classement de 15 heures le lundi 16 janvier, à 6903.5 nm de l’arrivée