Cette nuit, les prévisions météo laissaient à penser que l’ensemble de la flotte aurait déclenché un empannage et évoluerait ce matin tribord amure. Certes, les solitaires ont manœuvré. Plusieurs fois même. Mais le fait est qu’au pointage de 5 heures ce dimanche, ils progressent tous ou presque toujours en bâbord, la bascule de vent au nord-est n’ayant toujours pas eu lieu. « En tribord amure on filerait à New-York, c’est pour ça qu’on reste bâbord pour l’instant. On attend de voir comment ça évolue. On espère que c’est juste un petit décalage dans le temps » commentait Nicolas Lunven (Generali).
Pour l’heure, les dix-sept concurrents de la Transat Bénodet – Martinique poursuivent leur route, Erwan Tabarly (Nacarat) en tête, à des vitesses comprises entre 8 et 9 nœuds dans une mer toujours chaotique qui force à privilégier la conduite. Tous espèrent y voir plus clair avec l’arrivée des derniers fichiers aux alentours de 8 heures et guettent avec plus ou moins d’inquiétude la progression du front froid très actif qui approche par le nord dans la mesure où la réalité sur l’eau ne ressemble pas à ce qui est écrit sur le papier.
A noter par ailleurs que Gildas Morvan, arrivé hier à 17h30 au port de Moihe à Santa Maria, l’île la plus au sud de l’archipel des Açores, est parvenu à remettre en place, par ses propres moyens, l’étai qu’il avait perdu dans la nuit de mardi à mercredi au large du cap Finisterre. A 20h30, après cette escale technique qui a donc duré trois heures et lui a fait perdre une quarantaine de milles, le skipper de Cercle Vert a repris sa route et crapahute maintenant pour recoller au score.
Ils ont dit
Erwan Tabarly (Generali) : « La journée d’aujourd’hui s’annonce plutôt calme par rapport à demain, qui va être ventée. Ca va être compliqué, il va falloir bien récupérer pour être au taquet sur ce passage. Le vent est tombé rapidement à 2 ou 3h, de 25 à 13/15 nœuds. J’attends la bascule qui n’arrive pas ! J’avais tout préparé pour empanner cette nuit, mais finalement je n’ai pas pu. Je serai plus à l’aise si j’étais en tribord mais je n’ai pas trop le choix. Il faut essayer de passer cette zone de transition. J’ai dépassé Nicolas (Lunven) en vitesse pure, ça c’est plutôt agréable. A un moment donné je l’empêchais même d’empanner. On était à cinq longueurs l’un de l’autre, on aurait pu se foncer dedans. »
Nicolas Lunven (Generali) : « Le vent a beaucoup molli. Actuellement, j’ai 10 nœuds avec un clapot désorganisé, donc ce n’est pas facile pour faire avancer le bateau. Erwan (Tabarly) n’est pas loin de moi. La météo n’est pas tout à fait conforme à ce qui était prévu. Si on se met tribord amure on file à New-York, c’est pour ça qu’on reste bâbord amure car on doute encore un peu, on attend de voir comment ça évolue. La stratégie pour la journée d’aujourd’hui va dépendre du vent dans les heures à venir. »
Classement de 6h
1 Erwan Tabarly NACARAT à 2229,1 milles de l’arrivée
2 Nicolas Lunven GENERALI à 0,1 mille
3 Fabien Delahaye PORT DE CAEN OUISTREHAM à 3,2 milles
4 Thomas Rouxel BRETAGNE – CREDIT MUTUEL PERFORMANCE à 4,6 milles
5 Eric Peron MACIF 2009 à 4,8 milles