Erwan Tabarly : “J’ai faim”

Tabarly et Biarnes
DR

Il a beau s’appeller Tabarly, Erwan (33 ans) vient de passer deux saisons à douter. Après l’arrêt de son sponsor (Thalès) en 2006, le Fouesnantais a cru qu’il allait en trouver un autre rapidement. Certes, il en a bien eu des partenaires mais "uniquement des sponsors d’une course, aucun pour une saison complète". Pas l’idéal pour obtenir des résultats.
 
Toujours placé jamais gagnant
 Alors, il en a profité pour faire autre chose. Pour changer de suppports. Sur le VOR 70 "Abn Amro" en Suède, et l’hiver dernier, sur le 50 pieds de la Solo Océane qu’il devait mettre au point. "Avec, à la clé, un mois et demi de mer jusqu’à Cape Town en Afrique du Sud".
Il s’est efforcé de garder un pied dans le circuit Figaro : un Tour de Bretagne en double (2e) et une Cannes – Istanbul (1er). D’excellents résultats et toujours pas de sponsor à l’horizon. A n’y rien comprendre. "Après sept ans sur Figaro, je ne voulais pas quitter le circuit comme ça, sans avoir pu atteindre mes objectifs".
Ses objectifs ? Gagner la Solitaire du Figaro et la Transat ag2r. Rageant, en effet, de s’arrêter si près du but lui qui peut se prévaloir d’un titre de vice-champion de France de course au large en solitaire en 2003 (4e en 2004 et 2005), de sept participations à la Solitaire du Figaro (6 podiums d’étapes), quatre Transat AG2R (victoire d’étape en 2002) et deux "Trophée BPE" (4e en 2001).
"Disons que j’étais toujours placé et jamais gagnant". Erwan Tabarly sorte de Poulidor du Figaro ? "Peut-être que j’ai trop de retenu dans mes options. Peut-être devrais-je prendre plus de risques".
 
"Je repars d’une feuille blanche"
 Dans le circuit Figaro, il y a les "suiveurs" et les "déclencheurs", ceux qui tentent des coups : "Je me range dans la deuxième catégorie mais il me manque probablement l’aspect killer".
A terre, Erwan Tabarly, père de trois enfants, n’est pas un tueur : c’est quelqu’un de très discret. "Mais attention, en mer, j’ai la hargne". Après deux années difficiles, le skipper de Athema a faim. Il le dit : "Je repars d’une feuille blanche et cela me donne une grande envie d’aller naviguer".
Après son père Patrick, Philippe Vicariot, Jean-Luc Nélias et Gildas Morvan, Erwan a choisi d’embarquer le Costarmoricain Vincent Biarnès à bord de Athema, son nouveau partenaire pour trois ans : "Vincent a le même profil que le mien. C’est sa première transat donc il va m’apporter un regard nouveau".
 
Philippe Eliès

- Publicité -