L’engagement du Yacht Club de France
En préambule de la conférence de presse, Philippe Court, président du Yacht Club de France, a expliqué les raisons de son engagement aux côtés d’Energy Team : « après avoir tenté en vain de réunir les deux défis français potentiels (NDLR : Aleph et Energy Team), il nous a paru évident de soutenir le projet de Bruno et de Loïck Peyron en devenant Challenger Officiel pour la 34e Coupe de l’America. Dans le nouveau format de l’épreuve, leur palmarès en multicoques ainsi que leurs compétences techniques et managériales, donnent à la France une chance sérieuse de prétendre enfin à une victoire dans la coupe de l’America ».
Quelques mots du Defender
Dans un message enregistré en Nouvelle-Zélande, Russell Coutts, représentant du Defender américain BMW Oracle et donc organisateur de l’épreuve, s’est déclaré heureux de l’engagement des frères Peyron, « deux marins qui ont acquis une énorme expérience en multicoques, notamment Loïck qui fut très impliqué lors de la dernière America’s Cup avec Alinghi. »
Le calendrier
Richard Worth, Président du comité d’organisation de l’America’s Cup, est notamment revenu sur le calendrier des trois prochaines années : « La 34e America’s Cup se déroulera en 2013 à San Francisco (NDLR : à bord de catamarans de 72 pieds à ailes rigides, les AC72). En vue de cette échéance, un véritable circuit international – les AC World Series – sera mis en place dès le mois de juin 2011. Huit événements seront organisés autour du monde sur des AC45, dans des lieux restant à définir. » Bruno Peyron a annoncé que la mise à l’eau du premier AC45 Energy Team aurait lieu en mars 2011. La construction du premier AC72, elle, sera lancée au chantier Multiplast de Vannes en septembre 2011 pour une mise à l’eau prévue en avril 2012.
Le volet financier du projet
Après avoir rappelé que les challengers doivent confirmer leur engagement d’ici le mois d’avril 2011, Bruno Peyron a insisté sur l’attrait que représentent pour les partenaires le passage au multicoque et la création des AC World Series : « Le nouveau format de l’America’s Cup constitue une révolution au niveau des supports, mais aussi au niveau de la communication. L’événement me semble désormais viable économiquement car il garantit 200 jours de régates télévisées tout au long de l’année. » L’ainé des frères Peyron a précisé que « pour l’emporter, il faudra investir entre 60 et 75 millions d’euros sur trois ans, soit un budget global 20 à 25 millions d’euros par an. » Il ajoute : « sachant que nous partirons sans doute sur un pool de trois partenaires, cela représente 7 à 8 millions d’euros par an et par partenaire, soit 10 % du budget annuel d’une équipe de Formule 1. Les investissements sont donc importants mais abordables. Les gens avec qui nous discutons sont lucides. Ils savent que le calendrier est serré. Mais je pense que nous sommes capables de le tenir. ». Bruno Peyron, qui n’a pas souhaité révéler le nom des partenaires avec qui il a entamé des discussions, s’est toutefois déclaré « serein concernant la question du budget ».
Ambition : gagner !
Bruno Peyron a clairement indiqué qu’il ne s’engageait pas dans l’America’s Cup pour faire de la figuration. « Ce projet demande trop d’efforts et d’engagements pour simplement venir s’amuser. Nous souhaitons fédérer toutes les énergies dans une seule direction : remporter l’America’s Cup. Nous en avons les moyens car la France dispose d’un grand savoir-faire en multicoques ». Dans un message enregistré ce mardi, Loïck Peyron, actuellement leader de la Barcelona World Race aux côtés de Jean-Pierre Dick, a également insisté sur le potentiel et la motivation des marins français : « le multicoque, nous le savons, est une spécialité française. Il y a un vivier incroyable de talents qui n’ont qu’une envie : en découdre avec nous ».
L’équipe sportive
Justement, qu’avons-nous appris sur l’équipe sportive engagée dans le défi Energy Team ? Bruno Peyron : « Loïck sera le skipper en titre et gérera le processus de recrutement de la partie sportive du projet. Pour favoriser la symbiose de l’équipage, nous avons le souhait que la langue parlée à bord soit le français, a-t-il expliqué, mais cela ne nous interdira pas de faire appel à des talents étrangers si nécessaire." "La Coupe de l’America a toujours été un défi entre Yacht Clubs, mais le protocole n’impose aucun standard de nationalité » a par ailleurs confirmé Philippe Court à ce sujet. Reste que le noyau dur annoncé ce mardi matin regroupe six marins français : Bruno et Loick Peyron donc, mais aussi Yann Guichard, Jean-Christophe Mourniac, Yves Loday et Thierry Fouchier. Sachant que Bruno Peyron, qui se consacrera pour l’essentiel au management du défi Energy Team, restera à terre. Il s’en est expliqué ce matin : « Loïck a quatre ans de moins que moi, c’est un élément à prendre en compte car les AC72 seront des bateaux exigeants physiquement. Cela ne me fait pas plaisir de rester à terre mais il faut savoir ce que nous souhaitons. J’ai toujours dit que pour gagner, les meilleurs devront être sur le bateau. Je donne donc l’exemple en cédant ma place. »