Certes il ferme la marche dans cette édition du Vendée Globe, mais Alessandro di Benedetto a été un des grands aventuriers de cette édition du tour du monde en solitaire. Car le Vendée Globe n’est pas seulement une compétition sportive, un fait qu’aime rappeler Bruno Retailleau, le Président de la SAEM Vendée, qui organise cette épreuve : « C’est aussi une aventure fantastique, comme nous l’ont rappelé Alessandro (Di Benedetto) et Tanguy (de Lamotte). C’est ce qu’il faut retenir, que le Vendée Globe, c’est un mythe et une aventure humaine tout à fait formidable. » Lors de sa conférence de presse hier, le skipper de Team Plastique est revenu sur cet aspect de sa course. « Il n’y pas que le côté sponsoring dans le Vendée Globe, ni le côté sportif. Si on arrive à donner du plaisir aux gens, c’est magnifique. Si on arrive à faire ressortir quelque chose d’unique ne serait-ce qu’à une personne, cela me rend vraiment très content et me suffit. Mon parrain, VDH, c’est un peu le symbole du Vendée Globe. J’espère que je l’ai rendu très fier. Ces quelques mois de préparation et de course valent 15 ans dans la vraie vie. Il fallait que je monte tout un projet mais j’ai rencontré des gens incroyables. On a été confronté à certains problèmes mais on a su passer par-dessus grâce à vous, à votre solidarité. »
Et des problèmes il en a eus. « Les vrais soucis, je les ai racontés. Ma montée au mât alors qu’il y avait de la houle, c’était une erreur que je ne referais pas à ce jour. Je n’étais pas bien préparé et n’avais pas l’expérience pour savoir que je n’aurai pas dû le faire. Heureusement, il ne m’est rien arrivé. On risque notre vie mais ça fait aussi partie de la course. On ne fait pas une régate côtière, c’est un vrai tour du monde. Les petites galères font partie de la navigation. Pour moi, les choses vraiment importantes, ce sont des choses graves qui arrivent au bonhomme ou au bateau. Le reste, il n’y a pas besoin d’en parler. Je n’ai jamais rencontré de psychiatre et il est peut-être temps de le faire (rires). Ce qui me motive, je pense que ça vient de mon éducation et de l’environnement dans lequel j’ai évolué enfant. Il y a aussi la passion mais je pense que ce sont les parents et l’entourage qui te mènent dans un chemin et vers la façon d’être que tu auras toute ta vie. »
Alessandro est également revenu sur ses motivations et sur son premier tour du monde à bord d’un Mini 6.50. « Moi j’avais envie de découvrir le monde et c’est ce qui m’a poussé à faire un tour du monde en 6,50. Pour l’aspect compétition de la course, je pense que c’est faisable mais ça ne me tente pas spécialement. Je ne ferai pas de courses comme le Figaro. Je suis plus attiré par le large, par le tour du monde et les trois caps (rires). Je n’ai pas forcément envie de faire le tour du monde à l’envers. Avoir le vent de face dans le golfe de Gascogne n’est pas ce qu’il y a de mieux (rires). Du point de vue difficulté, j’en ai eu beaucoup plus en 6,50 que sur un IMOCA. A certains moments, en 6,50, je me préparais à perdre le mât, la quille… Alors que pendant la course, j’ai fais des pointes à plus de 30 nœuds et j’y ai pris plaisir. Sur le 6,50, je me demandais toujours si j’allais être en vie le lendemain. Sur un Vendée Globe il y a aussi le rapport avec les autres concurrents qui entre en jeu. Et au niveau confort, c’est totalement différent. Sur Team Plastique, je pouvais courir sur le pont et me tenir debout par endroits. Alors que sur le 6,50 je ne pouvais même pas m’allonger correctement. Donc si je dois comparer les deux, j’ai trouvé le Vendée Globe plus facile. Sur le Vendée Globe, on part pour revenir et je me suis senti beaucoup plus en sécurité cette fois. »