Deux transat, une tempête

The Transat Bakerly yacht race. The start of solo transatlantic race start from Plymouth UK - New York. USA. Image licensed to Lloyd Images

Cette transat ne ressemble à aucune autre et on a le sentiment d’en avoir deux pour le prix d’une. D’abord la trajectoire très sud. Les deux ultimes devant font bande à part et s’éclatent. François Gabart à fait parler la poudre, rattraper son retard et dépasser Thomas Coville. Impressionnant alors que Thomas Covile hier était à deux vagues de battre le record de milles en 24h.
L’autre transat, moins sympa mais qui porte une part de sa légende c’est celle que vivent les Imoca, Class40, multi50 qui vont en baver prochainement.
Avec le programme annoncé, des vents à 50 nds et une mer démontée, on prend la mesure de la dureté de la course. L’inquiétude est grande et se répand en nombreux messages de soutien sur les réseaux sociaux pour chacun des participants.

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En Imoca, Vincent Riou et Armel Le Cleac’h sont remontés au nord pour affronter la dépression et espérer en sortir indemne pour faire une route plus ou moins directe vers l’arrivée. Vincent : « J’ai une vision assez précise des deux jours à venir. Après le passage du front, ce sera tout droit dans le vent qui adonnera petit à petit. Puis on aura une nouvelle dorsale à passer au portant et un empannage à placer. Enfin, un nouveau front puis ce sera au reaching jusqu’au sud de la porte des glaces » avant de conclure, d’une voix très sereine « J’ai le défilé de la course en permanence dans la tête ».

Plus bas, Jean-Pierre Dick n’a pas ses deux compères et pris une option intermédiaire au centre de la depression. « Il y a de nombreux détails à vérifier pour affronter ces zones difficiles et risquées comme celle-là. J’ai bien rangé StMichel-Virbac : les sacs et les voiles sont bien arrimées,  le piano est rangé, la voile d’avant est bien enroulée. Enfin j’ai scratché la souris à la table à cartes (rires).”  Paul Meilhat, lui a plongé plein sud et se retrouve aux Açores dans une zone où il avait démâté sur la Transat Jacques Vabre. A l’approche de la dépression on imagine son appréhension.

Côté Multi50, la French Tech a plongé plein sud, quand Arkema est resté sur la route. Un choix difficile pour les skippers comme pour ceux des Class40. Toute la flotte est remonté au Nord à l’exception d’Armel Trippon qui est resté au sud.
« J’ai rangé le bateau en prévision de l’obstacle : une dépression bien active avec des barbules à 50 nœuds. C’est très rare et vraiment violent. On désactive le mode course pour gérer la sécurité. Il est possible que j’arrête le bateau, un moment proche du centre dépressionnaire, pour laisser passer le plus fort. » Louis Duc (Carac)
Sur Imérys, Phil Sharp a du batailler après que sa drisse de spi ait lâché : La rupture de la drisse m’a totalement exténué et cet accident s’ajoute à la liste déjà longue de réparations à effectuer. J’ai réussi à réparer la poche mais la drisse est toujours en haut du mât. Avec les vagues qui grossissent, il n’est pas raisonnable pour l’instant de grimper. J’espère que ça se calmera mais cela risque de se passer au milieu de la nuit.” déclare Phil

Les vents et la mer qui s’annoncent feront certainement des dégâts. Prions pour qu’ils ne soient pas trop graves.