Des doutes et des incertitudes dans la chaleur

Gaspe Transat AG2R 2010
DR

Au Nord, on tient toujours les commandes mais on commence à entrevoir la réalité d’un problème, la chute vertigineuse du vent en l’occurrence. Encore plutôt bien lotis hier, les tenants de la route la plus courte se rassuraient ce matin comme ils pouvaient et surtout dans la mesure du possible. Ainsi, Adrien Hardy se disait-il relativement peu mal servi avec ses 5 noeuds quand Damien Clorarec déplorait l’absence totale de vent et surtout l’incertitude planant sur la durée du phénomène. Il faudrait encore patienter environ 48 heures pour qu’une tendance se dégage quant au bien fondé des inspirations des uns et des autres. En attendant, il va leur falloir non seulement jouer avec l’enchaînement judicieux des empannages.

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Au Sud, un peu de nouveau
Au Sud des leaders, les moyennes se maintiennent sans frôler les excès de vitesse mais en permettant de garder peut-être un peu plus sereinement l’objectif en ligne de mire : le contournement du minimum dépressionnaire. La route de Generali ou de Crédit Mutuel de Bretagne suscite toujours quelques interrogations tant on n’imagine pas qu’un Jean Le Cam ou un Nicolas Troussel aient pu aller jouer ces "extrêmes" sans la meilleure des raisons. Doucement, sans faire de bruit comme à leur habitude, Joseph Brault et Antoine Koch (Gaspé 7) ouvrent une voie intermédiaire vers l’arrivée et là encore, on est en droit de se dire que ce courant pourrait être celui échappant aux pièges des petits airs. C’est à Jérémie Beyou que revient le résumé du climat qui plane sur la flotte de la Transat AG2R: "Aujourd’hui, personne n’est sûr de sa position, ça va se jouer et surtout se gagner à la fin".

Ils ont dit…

Adrien Hardy – Agir Recouvrement (1er au classement de 8h)
« La traversée ne fait que commencer. On est dans une bulle sans vent mais on avance un petit peu quand même. On se bat pour aller dans la direction que l’on souhaite, on se débrouille comme on peut : on empanne même pour une demi-heure, une heure, pour profiter du moindre souffle d’air. La journée va être difficile ainsi que les trois prochains jours. Pour ceux qui seront bien placés à la sortie de la pétole, ce sera tout droit jusqu’à Saint Barth. Il faudra aussi un peu de chance, c’est ce qui fera la différence entre le Sud et le Nord : où le vent va-t-il souffler en premier ? »

Jérémie Beyou – Generali-Europ Assistance (2e au classement de 8h)
« Nous avons pas mal de nuages, on passe vraiment dans un trou de souris bien étroit. On va infléchir notre route pour croiser avec ceux du Sud. Si on reste au Nord, ça ne passera pas. Les seuls à l’abri sont ceux très très au Sud. Pour les autres c’est plus aléatoire. Notre position est choisie même si le facteur de réussite dépend aussi de la chance et des choix des deux prochains jours. »

Damien Cloarec – Concarneau-Saint Barth (3e au classement de 8h)
« Les 2-3 prochains jours vont être durs, mais on verra enfin qui a raison entre le Sud et le Nord. On voit surtout pour le moment qu’un paquet de bateaux peut gagner la Transat. Du coup, on regarde tout le monde du coin de l’œil, on observe ce qu’ils font. Ca peut très bien passer en haut comme en bas, ça peut se jouer sur un nuage. »

Classement de 8h
1 AGIR Recouvrement Adrien Hardy / Stanislas Maslard à 1538,2 Milles de l’arrivée
2 GENERALI – EUROP ASSISTANCE Yann Elies / Jérémie Beyou à 9,9 milles
3 CONCARNEAU – SAINT BARTHELEMY Miguel Danet / Damien Cloarec à 20,4 milles
4 BRIT AIR Armel Le Cleac’h / Fabien Delahaye à 31,1 milles
5 GASPE 7 Joseph Brault / Antoine Koch à 33,3 milles