Denis Horeau, le Vendée Globe 2016/2017 sera votre cinquième édition au poste de directeur de course. Votre motivation reste intacte?
Denis Horeau : “Absolument ! C’est la même motivation que celle d’un skipper qui veut courir le Vendée Globe. Pour s’investir dans cette mission, la condition sine qua non est d’en avoir une envie énorme, une envie qui transporte. C’est beaucoup trop impliquant : sans cette motivation, aucun marin ne pourrait s’engager dans ce tour du monde. C’est la même chose pour une équipe de direction de course. Il faut un engagement total. Ce n’est pas une condition suffisante… mais c’est une condition absolument nécessaire. Et mon envie est intacte, toujours renouvelée !”
Qu’est-ce qui vous fascine dans cette course ?
“Sa définition est aussi simple que sa réalisation est complexe. Faire le tour du monde est déjà un pari de taille. Alors le faire seul, sans escale et sans assistance… c’est un enjeu colossal ! C’est ce qui est fascinant dans cette épreuve.”
A quoi s’attendre pour cette huitième édition, dont le départ sera donné en novembre 2016?
“Un des aspects passionnants du Vendée Globe est qu’aucune édition ne ressemble jamais à une autre. D’abord parce qu’en quatre ans les bateaux, les hommes, la société, les technologies changent… J’ai coutume de dire que chaque Vendée Globe est représentatif de son époque à bien des égards, c’est d’ailleurs aussi ce qui m’intéresse. Quand on regarde l’historique de la course, on voit bien que le profil des participants n’a jamais été identique d’une édition à l’autre.”
Vous aurez trois directeurs adjoints pour vous assister. Pouvez-vous nous les présenter?
“Il s’agit de Guillaume Evrard, Hubert Lemonnier et Jacques Caraës. Tous trois ont à la fois une grande expérience du large et une grande expérience de la direction de course. Guillaume Evrard a déjà deux Vendée Globe avec nous à son actif. Il est, entre autres, chargé des technologies, notamment des technologies embarquées sur les bateaux qui sont en perpétuelle évolution. Nous allons d’ailleurs augmenter énormément la qualité des images utilisables par les télévisions mais aussi sur les smartphones. Hubert Lemonnier, lui, est en charge des relations avec les teams étrangers et des problématiques de sécurité. Il a un gros travail de suivi des MRCC partout dans le monde : France, Espagne, Portugal, Afrique du Sud, Brésil, Argentine, Chili, Australie, Nouvelle-Zélande… Chaque pays a des souhaits en matière de sécurité et leurs matériels et procédures évoluent. Il faut donc tout actualiser, tout harmoniser.
Enfin, nous accueillons Jacques Caraës au poste de troisième directeur adjoint. Jacques a pour mission la relation étroite avec les équipes françaises. Il a une grosse expérience de la course au large et chacun sait qu’il a été aussi quelques années directeur de course de La Solitaire du Figaro.”
Votre équipe est déjà au travail… sur quels thèmes?
“Ils sont très nombreux ! Il y a bien sûr la rédaction de l’avis de course avec la SAEM Vendée, mais on peut aussi citer : la veille technologique – notamment sur le suivi par satellite des bateaux et des glaces ; les problématiques de sécurité, de départ et d’arrivée en lien avec les autorités maritimes et locales, les questions liées au parcours et aux éventuelles formes que prendront les portes des glaces… Nous travaillons aussi avec les arbitres de la Fédération Française de Voile pour établir les règles de course. Ce sont des questions qui se reposent à chaque édition, ce n’est pas figé. Avec les arbitres par exemple, nous travaillons beaucoup pour que les règles et les pénalités soient les plus justes possibles.”
Source : Vendée Globe