Dee Caffari prend la 6e place

arrivée Dee Caffari
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C’est sens dessus dessous que Dee Caffari a franchi la ligne d’arrivée devant les Sables d’Olonne : énorme émotion, acclamations du public et résultat remarquable auront marqué ces instants où l’étrave de Aviva pointait à l’horizon sous un ciel lumineux et par une petite brise d’Est. Des bords à tirer et un final étonnant quand les spectateurs découvraient l’état de déliquescence de la grand voile, partant en lambeaux… Car la Britannique n’a pas seulement ému : elle a inspiré le respect par sa détermination à finir la course malgré bien des ennuis et en particulier avec ce délaminage du tissu de sa voile principale. Un problème récurrent qui est apparu dès la latitude de la Nouvelle-Zélande, soit quasiment à la mi-parcours ! Il a fallu à la solitaire trouver des solutions de secours à coups de résine, de colle et de joint pour mettre des patchs sur un film qui peluchait.

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99 jours, 1 heure, 10 minutes et 57 secondes
Il y a à peine trois ans, Dee Caffari bouclait un tour du monde en solitaire et à l’envers, contre les vents et les courants dominants, en 178 jours 03 heures 05 minutes et voilà qu’en ce 16 février 2009, la Britannique réalise le même exploit mais cette fois, d’Ouest en Est, en course, en moins de cent jours… Une performance remarquable puisqu’ils ne sont que quinze navigateurs au monde à avoir bouclé la boucle en monocoque et en solitaire sous cette barre symbolique ! Dee Caffari en fait désormais partie, avec le panache en prime, car la skipper de Aviva ne cachait pas au départ le 9 novembre dernier, son manque d’expérience de la régate pure. En deux années de préparation dont une saison sur son nouveau monocoque, la solitaire n’a cessé de s’entraîner et de progresser. Son plan Owen Clarke Design, sistership de ceux de Mike Golding et de Dominique Wavre, s’avérait tout de même très puissant pour l’Anglaise, mais elle a réussi à s’adapter au point que son début de parcours la maintenait dans les douze premiers jusqu’aux Canaries.

Une petite erreur d’appréciation, la même que celle de Marc Guillemot, la stoppe dans son élan sous le vent des îles, mais la solitaire ne lâche rien : seizième au passage de l’équateur, elle conserve le rythme dans toute la descente de l’Atlantique et maintient sa place au cap de Bonne Espérance. Avec les abandons des Kerguelen, Dee Caffari choisit la prudence et préfère passer au Nord de l’archipel en compagnie de Brian Thompson. Onzième au passage du cap Leeuwin, la navigatrice va rester sur la même route que son compatriote quasiment jusqu’à la porte de Nouvelle-Zélande où elle constate que sa grand voile est en train de se détruire… Arnaud Boissières est aussi au contact, mais Brian Thompson prend la poudre d’escampette.

Une énorme tempête
C’est au passage du Cap Horn que le trio se regroupe car une tempête, très brève mais très violente, s’abat sur la Terre de Feu, obligeant les trois solitaires à s’abriter ou à faire route en fuite. Dee Caffari est alors septième lorsqu’elle déborde l’île des Etats. Il reste 7 000 milles à parcourir et l’état de sa grand voile ne s’améliore pas, bien au contraire… La troïka remonte vers le Brésil, mais se sépare puisque Arnaud Boissières décroche avant la latitude de l’Uruguay tandis que Brian Thompson fait parler la puissance de son monocoque. L’Anglaise revient tout de même au point de ne concéder que 200 milles à Marc Guillemot quand il passe l’équateur. Un Pot au Noir très difficile lui coûte très cher : elle perd plus de 200 milles en quelques heures ! 

Mais rien ne peut entamer sa détermination et la remontée de l’Atlantique Nord va être l’occasion d’un retour impressionnant : elle grappille mille par mille pour n’être plus qu’à soixante milles de son compatriote à l’entrée du Golfe de Gascogne. En finissant ce lundi après-midi, Dee Caffari ajoute une nouvelle page à l’histoire du Vendée Globe. La navigatrice a parcouru 27 907 milles sur l’eau soit une vitesse théorique moyenne de 10,45 nœuds et une vitesse effective sur l’eau de 11,74 nœuds.

Les temps de Dee Caffari :

Passage à l’équateur : 13j 21h 53’
Passage à Bonne Espérance : 28j 19h 43’
Passage au cap Leeuwin : 42j 07h 28’
Passage de l’antiméridien : 50j 14h 58’
Passage du cap Horn : 67j 22h 13’
Passage à l’équateur : 83j 23h 08’
Arrivée aux Sables d’Olonne : 99j 01h 11′

Arrivées du Vendée Globe

1-Michel Desjoyeaux (Foncia) 84j 03h 09′ 08”
2-Armel Le Cléac’h (Brit Air) 89j 09h 39′ 35” (bonification de 11h incluse)
3-Marc Guillemot (Safran) 95j 03h 19′ 36” (bonification de 82h incluse)
4-Samantha Davies (Roxy) 95j 04h 39′ 01” (bonification de 32h incluse)
5-Brian Thompson (Bahrain Team Pindar) 98j 20h 29′ 55”
6-Dee Caffari (Aviva) 99j 01h 10′ 57”