David Raison : « La compétition est finie »

Arrivée David Raison Bahia
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Vraiment fini, David, après un si beau et net succès ? « J’aiderai les projets des autres si on vient me chercher, mais je ne veux plus, je ne peux plus soutenir, pour moi, un projet comme celui là. C’est trop lourd. » Et d’énumérer les contraintes : « Depuis 2008, je n’ai pris que 15 jours de vacances. J’ai investi 110.000 euros plus 3000 heures de boulot sans compter les études. Or, ces études coutent plus chères que pour un 60 pieds.»

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Des études menées de front sur un mini avec une carène classique et une autre ronde « Et on s’est aperçu que la seconde donnait 2% de bonus. En fait, à l’usage, elle en donne beaucoup plus. » Tellement plus d’ailleurs, qu’aujourd’hui David se livre sans retenue. Il avoue ainsi : « A Madère, j’ai dit à mon sponsor, ‘’Tu peux prendre les billets pour Bahia’’. Vraiment, au niveau classement je n’ai jamais douté. Je le dis depuis plus d’un an. Je savais que ça marchait.»

Il ne dit pas que ce fut facile. Loin de là « Elle fut la plus stressante des courses que j’ai disputé. » Avec cette météo très capricieuse il a dû être toujours sur le qui-vive « On nous annonçait des coups de vent à 40, 45, 50 nœuds. Si tu dors à cet instant, tu pars au tas. » Moralité David a peu dormi. Mais il n’a pas fait un vrac, juste deux petits départs au lof. Peccadilles. Il s’étonne aussi d’avoir franchi le Pot au Noir aussi facilement : « J’ai fait de l’est, parce que j’entendais qu’au-delà du 27e degré, c’était la cata. »

Ensuite, il confesse qu’il n’a pas bien géré la traversée des Canaries, ni celles du Cap Vert. Mais globalement, il est satisfait de sa trace. Pour le reste son mini révolutionnaire a été superbe : « J’ai parfois mis les deux pieds sur les freins. Ça tapait trop. Je ne voulais rien casser. »

De nouveaux projets
Pense-t-il que cette carène pourrait s’adapter à des 40 pieds, voire des 60 pieds Open qui disputent le Vendée Globe ? « Pourquoi pas. Rien ne s’y oppose. » Il faut refaire des études. « Moi, déjà sur mon mini j’ai des tas d’améliorations à apporter. Il a une marge énorme de progression devant lui. Vous vous rendez compte qu’il s’agit du seul mini de cet acabit. »

Améliorations qu’il garde pour lui. Pourtant déjà avant même de quitter la Charente-Maritime, David Raison reconnaît qu’il a eu deux contacts sérieux pour construire des bateaux comme le sien. Des minis ? « Un, oui ». Et l’autre ? « Plus grand ». Un 40 pied ? « Plus grand encore ! » Il n’en dira pas plus. Il confirmera seulement qu’il va mettre un terme à sa carrière de skipper : « Je suis conscient de mes limites dans ce domaine. Là, ça suffit. »