Dans deux jours le grand combat

PONTONS Vendee Globe 2
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Il n´y a pas que le nombre, il y a un plateau, et de haut vol. En cumulant les distances parcourues par ces trente solitaires sur leur bateau du Vendée Globe, on atteint déjà des sommets (plus de 50 000 milles par exemple pour Jean Le Cam ou Roland Jourdain). Mais si on additionne leurs traversées océanes depuis qu´ils (et elles) ont usé leur ciré sur un bateau, le bilan total dépasse largement le million ! Alors qu´est-ce qui pourrait donner plus de cote à l´un ou l´autre de ces trente solitaires quand on sait que les machines sont extrêmement proches en potentiel ? Et quand on se rappelle que l´incertitude est un facteur dominant en mer, surtout quand il faut réaliser un tour du monde en solitaire sans escale… L´abordage de Hugo Boss trois semaines avant le départ du Vendée Globe est là pour nous remmémorer que les aléas ne s´anticipent pas, malheureusement.

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Le péril jeune ?

 

Bien sûr il y a pour la première fois, deux vainqueurs qui remettent leur titre en jeu (Vincent Riou 2004 et Michel Desjoyeaux 2000), mais à leur côté, nombre de prétendants ont aussi un ou plusieurs tours du monde à leur actif. D´ailleurs, c´est le Suisse Dominique Wavre qui tient la corde : sept rotations planétaires dont quatre en équipage, deux Vendée Globe (5ème en 2000, 4ème en 2004) et un tour du monde en double l´hiver dernier ! Et dans cette famille des récidivistes, ils sont huit de plus : Loïck Peyron (2ème en 1989), Jean Le Cam (2ème en 2004), Marc Thiercelin (2ème en 1996, 4ème en 2001), Roland Jourdain (3ème en 2001), Mike Golding (3ème en 2004), Sébastien Josse (5ème en 2004), Jean-Pierre Dick (6ème en 2004), Raphaël Dinelli (12ème en 2004)… Sans compter ceux qui ont déjà pris le départ, mais ont dû abandonner sur avaries (Bernard Stamm en 2000, Norbert Sedlacek et Alex Thomson en 2004). À ces expérimentés-là, il faut ajouter ceux qui ont déjà sillonné les mers du Sud à l´occasion d´un record ou d´une course tels Marc Guillemot, Brian Thompson, Jonny Malbon, Dee Caffari, Yann Eliès, Rich Wilson, Derek Hatfield, Unai Basurko !

 

Ne reste plus que les « jeunes », les novices du tour du monde qui sont loin d´être sans bagage comme Samantha Davies, Jean-Baptiste Dejeanty, Arnaud Boissières, Yannick Bestaven, Kito de Pavant, Armel Le Cléac´h, Jérémie Beyou. Steve White est à peu près le seul à ne pas viser un podium mais à vouloir avant tout réaliser le tour du globe en solo… Et au regard des précédents tours du monde en solitaire, il n´est pas nécessaire de l´avoir fait auparavant : Vincent Riou n´avait jamais connu les mers du Sud avant sa victoire en 2004 ! Habitués de la régate au contact, spécialistes de la navigation en solitaire, expert en météo et stratégie, fines lames à la barre et manœuvriers hors pair, tous ont l´opportunité de monter sur le podium à l´arrivée aux Sables d´Olonne… La seule (presque) certitude, c´est que le temps de course devrait friser les quatre-vingt jours, plus ou moins trois jours. Philéas Fogg et Passepartout n´en croiraient pas leurs yeux !

 

Voix du large…

Deuxième de l´édition 2000 derrière Michel Desjoyeaux, Ellen MacArthur est venue assister, yeux grands ouverts, au départ de cette édition, avec au fond d´elle une petite envie d´y retourner un jour.

 

« Cette année, c´est la première fois que j´ai le temps de regarder vraiment. J´ouvre mes yeux, je sens les choses, c´est très fort ce qui se passe ici. Le Vendée Globe change d´année en année, mais il y a quelque chose qui reste : l´aventure. C´est la marque de fabrique de la course. Oui, c´est sportif, oui c´est rapide, oui les bateaux deviennent de plus en plus performants, mais en même temps, ça reste un tour du monde. En tant qu´humain, on ne peut pas aller plus loin sur la mer. C´est aussi un rêve. Déjà, arriver à finir, c´est énorme, alors faire ça en course à pleine vitesse ! Même si cela reste de la haute compétition, on va encore dans des endroits qui sont perdus. Et les gens qui regardent les bateaux ici ont le même sentiment. Pour moi, le Vendée Globe c´est une histoire complète qui commence dès le début, lorsqu´on essaie de trouver un partenaire, et qui finit quand on franchit la ligne d´arrivée. Difficile d´en isoler une partie. Les moments qui sont restés très fort, c´est l´angoisse avant de partir. En 2000, le départ avait été retardé, on avait 60 nœuds de prévu, c´était vraiment baston. Ça, c´était dur parce qu´au fond de toi, tu veux partir, tu as une telle angoisse, tu veux être en mer. C´était plein de sentiments mélangés. Oui, j´ai vraiment envie de refaire le Vendée Globe. Pour l´instant, mon travail sur l´environnement est quelque chose de plus important à mes yeux. Mais lorsque je vois tous les bateaux, cela me donne encore énormément envie. Peut-être dans quatre ans… »

 

 

Echos des pontons…

 

L´âge du capitaine

L´âge moyen des skippers de ce sixième Vendée Globe est de 41 ans et demi. Le plus jeune concurrent en 2008 est Jean-Baptiste Dejeanty (Maisonneuve) né le 13 février 1978 et le plus âgé est l´Américain Rich Wilson (Great American III), né le 19 avril 1950.

 

La mer est ronde

Jean-Baptiste Dejeanty (Maisonneuve) est le plus jeune des skippers de cette sixième édition du Vendée Globe. Il navigue depuis trois saisons sur un bateau construit au Brésil et optimisé au fil des ans par son équipe. « Il avait déjà un nom de baptême : Galileo. Je n´ai pas eu envie de le changer parce que cela ne se fait pas et parce que c´est l´homme qui a dit le premier que la Terre est ronde. »

 

Boulot sur Boss

Depuis sa remise à l´eau, le monocoque d´Alex Thomson est vérifié en permanence par son équipe technique pour appréhender des dégâts collatéraux que la collision avec un bateau de pêche aurait pu entraîner. Ainsi la drisse de grand-voile a fait l´objet d´une révision totale suite à une usure prématurée : pendant quinze heures toute la nuit, l´équipe a établi un système de roulement pour hisser et descendre la drisse dans le mât, 1800 allers-retours pour polir une partie agressive du mât.

(source Vendée Globe)