
Alors qu’Armel et Alex se livrent un beau duel pour la victoire et que Jérémie Beyou, 3è à moins de 1000 de l’arrivée, la 4e, 5e et 6e place ne sont pas encore jouées.
Jean-Pierre Dick sur son foiler St Michel Virbac bloqué dans une zone avec du vent variable voit revenir dans son tableau arrière Yann Eliès et Jean Le Cam, deux sacrés clients qui foncent sur lui le mors au dent. Ils en ont profité pour refaire une grande partie de leur retard. Ils sont désormais à 121 milles et le match du trio infernal est encore relancé.
« J’ai des conditions variables avec du petit temps, parfois des grains et une houle assez désagréable. Mais j’avance un peu ce matin, ce qui est une bonne nouvelle après la pétole d’hier, heureusement car Yann et Jean reviennent comme des boulets de canon.
En ce moment, il faut que le bateau soit prêt pour finir. Il faut bien régler le bateau, bien dormir, bien manger et ne pas paniquer. Armel a réussi à contenir Alex et c’est le même scénario qui se produit pour moi avec Jean et Yann. Concernant le match en tête, la zone de vent favorable à Alex est passée et ça devrait bien se passer pour Armel. »
Yann Eliès et Jean Le Cam se trouvent à environ 450 milles dans l’ouest de l’archipel du Cap Vert et évoluent toujours dans les alizés. Ils doivent composer avec des grains, ce mardi. Si la situation n’est pas simple, elle va toutefois se corser encore un peu plus dans les prochaines 24 heures lorsqu’ils vont aborder le sud-ouest de l’anticyclone des Açores. Dès lors, ce sera une zone de transition particulièrement perturbée, avec notamment du vent très instable en direction. Tout le jeu consistera alors à trouver le meilleur compromis entre route en plus et écarts de pression, mais dans tous les cas, il faudra mettre pas mal de nord dans sa trajectoire avant de refaire cap à l’ouest.
Yann Eliès : « Il n’y a pas beaucoup de vent. Je suis d’ailleurs repassé sous J1. Je me rapproche de l’espèce de front qui talonne Jean-Pierre Dick et je n’ai pas d’autre choix que de slalomer entre les grains tout en espérant que ça distribue pareil pour Jean (Le Cam) et pour moi ou que s’il y en a un des deux qui connais un peu moins de réussite, ce ne soit pas moi… Nous arrivons dans une zone de transition un peu foireuse avec le contournement de l’anticyclone. Le hic, c’est qu’elle avance avec nous et que ça risque donc de durer un moment. En attendant, il faut prendre ce qu’il y a à prendre et essayer de négocier au mieux les grains mais ce n’est pas simple de savoir comment aborder ces gros nuages. Jean-Pierre Dick est dans une situation encore plus délicate que Jean et moi…
Je n’ai pas refait tourner de routages aujourd’hui mais sur ceux que j’avais lancés il y a 48 heures, j’avais remarqué que Jean et moi étions effectivement susceptibles de revenir sur lui dans cette zone de transition. Et pour cause, il va buter dedans lors des deux prochains jours car s’il a failli accrocher le même système météo que Jérémie (Beyou), il se retrouve finalement planté dans le même que nous. Par conséquent, nous allons forcément le rattraper, même si c’est difficile de savoir dans quelle mesure. Reste que, comme lui, nous allons devoir faire le grand tour pour éviter la bulle anticyclonique. Cela signifie que nous allons devoir faire du nord pendant trois voire quatre jours puisque ce n’est qu’à partir de samedi prochain que nous choperons les dépressions qui nous permettront de faire de l’ouest… »
Jean Le Cam lui a baptisé son Spi Yannou parceque c’est comme ça!