« La Société Nautique de Genève (SNG), yacht-club Defender de la 33e America’s Cup, a présenté aujourd’hui ses éléments d’opposition devant la Cour Suprême de New York en réponse à la neuvième action en justice du Golden Gate Yacht-Club (GGYC), basée sur une interprétation erronée d’une clause du texte fondateur de l’événement, le Deed of Gift, concernant la nationalité "constructed in country" (CIC – construit dans le pays). Cet ensemble de documents réaffirme l’interprétation de la SNG pour qui seul le ‘bateau’ doit être construit dans le pays du club en possession de la Coupe, et non les voiles. »
« L’interprétation de la SNG est appuyée par un précédent historique, comme l’explique dans sa déclaration John Rousmaniere, un des plus grands historiens de l’America’s Cup : "les donateurs du Deed of Gift d’origine n’ont jamais eu l’intention d’imposer des limites sur les voiles ou sur une technologie de fabrication de voile en provenance d’un pays étranger. Ces donateurs ont d’ailleurs hissé des voiles britanniques lors de leur première victoire avec la goélette America.»
« D’autres documents présentés au tribunal confirment que, même si la réclamation du GGYC n’a pas lieu d’être : les voiles de la SNG ont été fabriquées en Suisse et ce fait est appuyé par une déclaration écrite sous serment de Tom Whidden, président de North Sails, et par un certificat d’origine officiel de la Chambre de Commerce Suisse.»
Fred Meyer, vice-président de la SNG précise : « Toutefois, même si la réclamation du GGYC était légalement recevable (ce qui n’est pas le cas), elle n’a pas lieu d’être et nous avons soumis à la Cour la preuve convaincante des experts que nos voiles sont fabriquées en Suisse. S’ils souhaitent toutefois poursuivre leur action en justice, le juge doit également regarder d’un peu plus près le bateau de BMW Oracle, qui n’est pas conforme avec la propre interprétation que fait le GGYC du Deed of Gift. ».
Contre-requête ‘Construit dans le pays’
« Parallèlement aux documents d’opposition, la SNG a présenté une contre-requête mentionnant que, si l’interprétation du GGYC concernant la clause CIC du Deed of Gift était validée par le tribunal, leur propre bateau serait dans l’illégalité. Les déclarations écrites sous serment d’un certain nombre de spécialistes en architecture navale, tels que Duncan MacLane et Nigel Irens, soutiennent le fait que le trimaran du GGYC est en vérité un bateau de conception française et non américaine et qu’il comporte plusieurs éléments qui n’ont pas été construits aux États-Unis. De plus le bateau de BMW Oracle n’est même pas un sloop, propulsé par des voiles avec une grand-voile et un foc, comme l’indique le certificat de défi du club américain, mais un mât-aile».
Extraits des déclarations écrites sous serment des différents experts :
Extrait de la déclaration écrite sous serment de Tom Whidden (USA), président de North Sails :
"En Suisse, je suppose que l’équipe d’Alinghi a fabriqué les voiles d’Alinghi 5 en (1) raccordant les pièces/sections 3DL afin de concevoir le corps des voiles ; (2) en terminant les voiles par les méthodes traditionnelles de voilerie ; et (3) en transportant les voiles fabriquées à l’endroit où se trouvait le bateau d’Alinghi".
Extrait de la déclaration écrite sous serment de Nigel Irens (GBR), architecte spécialistes des multicoques du cabinet Irens-Cabaret :
“Selon moi, le bateau de BOR représente une extrapolation et une adaptation d’autres plans actuels du cabinet français VPLP."
Extrait de la déclaration écrite sous serment de Duncan MacLane (USA), architecte spécialiste des multicoques :
“Ces dix dernières années, il n’y a eu que très peu de grands multicoques de course créés aux États-Unis. Les plus grands multicoques de course ont surtout été produits en Europe, par des architectes européens. Le trimaran de 90 pieds de BOR est très clairement le rejeton des trimarans de course européens, en particulier des 60 pieds ORMA et de leur programme de création".
On attend désormais évidemment la réponse de la réponse…