C’est une véritable course de vitesse à laquelle se livrent les seize concurrents de la Transat Bénodet – Martinique et chaque jour qui passe et les rapproche de l’échéance finale, vient accentuer les faits. Avec une trajectoire des plus rectilignes et une route pour le moment toujours incroyablement proche de l’orthodromie, les solitaires s’offrent une transatlantique comme dans les livres… des records ! En tête, le chassé-croisé se poursuit au gré des intentions des Alizés et laisse parfois les "lésés" dans un état de perplexité manifeste.
Privée d’option radicale divisant de manière très tranchée nordistes et sudistes, cette épreuve semble gagner en intérêt. Entendons par là qu’avec des écarts aussi faibles à quelques jours de l’arrivée, le concept de régate à armes égales n’aura jamais trouvé plus belle illustration et que jusque dans les derniers milles, la victoire pourra décider de sourire ou de déserter un camp. Mais avant de l’envisager et de s’enthousiasmer pour un final haletant, l’heure est toujours à la glisse pour les solitaires qui en profitent tant qu’ils peuvent.
Dans des Alizés de 25 nœuds assez semblables à ce que certains qualifieraient de conditions idéales, les concurrents poursuivent leur route à l’Ouest, emmenés par Erwan Tabarly, Thomas Rouxel et Fabien Delahaye. Adésormais 880 milles de Fort-de-France, la liste des prétendants ne se résume bien évidemment pas à un trio. Ainsi, le groupe des six composé du podium mais également de Nicolas Lunven (Generali), Jeanne Grégoire (Banque Populaire) et du "sudiste" Romain Attanasio (Savéol) a-t-il toutes les raisons d’y croire.
La chasse aux milles
Idéales aujourd’hui, les conditions de navigation devraient toutefois se corser demain avec la matérialisation des effets d’une dépression qui s’étale à mi-chemin entre les Antilles et les Bermudes et qui, tout en restant relativement loin de la route directe, ne manquera pas de venir chagriner les marins. Demain samedi, la flotte devrait donc avoir à traverser une perturbation orageuse engendrant des vents très instables, parfois violents, qu’Eric Mas de Météo Consult comparait ce midi au Pot au Noir. Estimée à 36 heures, la négociation de cette marmite pourrait être relativement douloureuse avant un retour des Alizés plein Est dimanche soir. Mais d’ici là, le groupe des cinq premiers ne devrait pas se lâcher et le décalage au Sud de Romain Attanasio livrer un premier verdict . Qu’en sera-t-il pour les poursuivants ? Auront-ils choisi de jouer leur va-tout pour recoller au paquet en contournant le phénomène ? Avec des garçons comme Eric Péron (Macif 2009), Anthony Marchand (Bretagne – Crédit Mutuel Espoir), Francisco Lobato (Roff) et finalement tout ceux dont les montures permettront de maintenir la position d’attaque, le suspense promet encore une fois.
Le pointage de 19h ce vendredi:
1 Erwan Tabarly NACARAT à 858 milles du but
2 Thomas Rouxel BRETAGNE – CREDIT MUTUEL PERFORMANCE à 0,4 milles
3 Fabien Delahaye PORT DE CAEN OUISTREHAM à 2,3 milles
4 Nicolas Lunven GENERALI à 8,0 milles
5 Jeanne Grégoire BANQUE POPULAIRE à 24,7milles
6 Romain Attanasio SAVEOL à 46,4 milles
