A moins de 48 heures de l’annonce de la liste des finalistes du Challenge Espoir Région Bretagne, Christian Le Pape, directeur du Pôle France Finistère Course au Large et en charge de la sélection fait le point : « A l’issue des deux premiers jours, nous avons pu identifier les qualités et lacunes de chacun en termes de technique pure. Nous nous concentrons désormais sur leur capacité à mener un équipage, à jouer un rôle de leader.» Côté challengers, l’humeur reste au beau fixe : le plaisir de naviguer et d’apprendre auprès des meilleurs est inestimable pour ces jeunes skippers, qui ont accepté depuis le début le principe de la sélection.
Ils ont dit
Après trois jours de tests, votre impression sur ce Challenge Espoir Région Bretagne ?
Adrien Hardy : « C’est super intéressant ! Les deux premières journées ont été difficiles, mais j’ai beaucoup appris en trois jours ! Naviguer avec des gens que l’on ne connait pas est un exercice compliqué car il faut trouver le juste équilibre entre laisser faire et aider l’autre… »
François Gabart : « C’est agréable de naviguer en équipage, tout le monde s’adapte assez facilement, c’est plus facile qu’en solitaire. Reste l’inconnue du système d’évaluation. C’est un peu difficile de comprendre comment cela fonctionne. »
Tanguy Troiville : « Je suis là pour apprendre. Je n’avais jamais navigué sur un Figaro Bénéteau II avant, mais on arrive à s’adapter assez vite. J’étais barreur, en dériveur… du coup je progresse surtout à des postes comme n°1 et régleur. »
Comment cela se passe-t-il avec le jury ?
Adrien Hardy : « Nous ne pouvons pas vraiment échanger avec eux, c’est la règle. Mais c’est extrêmement plaisant d’avoir des personnalités de cette qualité pour nous juger. »
François Gabart : « Certains jury n’hésitent pas à nous donner quelques conseils : c’est très enrichissant, surtout venant de personnes comme Michel Desjoyeaux ou Jérémie Beyou. L’entretien s’est très bien passé. Je pense que leur but est de mieux nous connaitre, d’arriver à cerner de la façon la plus juste possible notre profil, nos motivations et notre vision globale d’un projet Figaro. »
Comment est l’ambiance à deux jours de la fin de cette sélection en équipage ?
Adrien Hardy : « L’ambiance reste très bonne, mais il me semble que nous sommes à un tournant dans la sélection. Jusqu’ici, tout allait très vite, on n’avait pas le temps de cogiter. Mercredi, le rythme a changé, le jury s’est réuni entre chaque manche pour discuter : ça a fait monter la pression… »
François Gabart : « On sait que c’est une compétition mais cela se passe dans un bon état d’esprit car on ne sait pas vraiment où est la concurrence. On est là pour naviguer et se faire plaisir !
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Ce jeudi et demain vendredi, les 15 jeunes navigateurs sélectionnés pour ce Challenge Espoir Région Bretagne passent l’essentiel des tests en mer. Des entretiens complèteront la journée. Le jury du jour est composé de Michel Desjoyeaux, Sébastien Joss, Samatha Davies et Gilles Favenec. Yann Eliès devrait également apporter son grain de sel…
La liste des finalistes sera dévoilée demain, vendredi 7 mars, à 15 heures, au Pôle France Finistère Course au Large de Port La Forêt.
Le Challenge Espoir Région Bretagne
Le « Challenge Espoir » existe depuis 1993. Ce concept unique de détection et de formation créé par le Pôle France Finistère Course au Large a offert un tremplin à 10 jeunes marins aujourd’hui consacrés, parmi lesquels Franck Cammas, Yann Eliès, Sébastien Josse, Armel Le Cleac’h…
Jusqu’en 2007, le challenge était financé par le Crédit Agricole. Aujourd’hui, la Région Bretagne prend le relais pour soutenir ce challenge d’excellence, si représentatif de la filière nautique bretonne.
Le lauréat dispose pour 2 ans d’un Figaro Bénéteau II et d’un budget de fonctionnement pour disputer le Championnat de France de Course au Large en Ssolitaire. Il intégre le Pôle France Finistère Course au Large pour une formation professionnelle complète de haut niveau au contact des meilleurs skippers français. Cette année, 15 jeunes skippers sont en lice.