Changement de conditions
Hier après-midi à la même heure, les 42 concurrents de la Transat Jacques Vabre tentaient tant bien que mal de sortir de la baie de Seine dans un vent erratique et sous un grand soleil. Vingt-quatre heures plus tard, changement d’ambiance : le gris est de mise, le pont des IMOCA 60′ est en permanence balayé par des paquets de mer, tandis qu’un vent soutenu propulse les monocoques à plus de 20 noeuds. C’est sportif, humide et tonique mais pour le moment, cela glisse ! « Nous avons actuellement 30 noeuds de vent et Safran file à près de 25 noeuds en permanence. En sortie de baie de Seine, nous sommes bien revenus dans le match. Nous sommes contents de notre position. On a fait de belles manoeuvres, on se relaye régulièrement à la barre et on a fait de bons choix de voiles. Physiquement c’est éprouvant, mais tout se passe comme on veut. Avec Nicolas, nous avons tout de suite trouvé notre rythme », confie Morgan Lagravière en fin de matinée.
Chacun son camp !
Depuis ce matin, la flotte des IMOCA s’est scindée en deux groupes. Cinq concurrents – dont les leaders provisoires de la classe – ont choisi de mettre le cap au Sud-Ouest pour bénéficier d’une trajectoire proche de la route directe mais au près, tandis que le monocoque Safran, ainsi que le tiers de la flotte, ont décidé de contourner la dépression par le Nord pour privilégier la vitesse. A 16h00, sur les deux dernières heures de course, Safran progressait ainsi à 4 noeuds de plus qu’Hugo Boss d’Alex Thomson et Guillermo Altadill. « Malheureusement, le plus dur est devant nous ! C’est un peu l’inconnu et on s’y prépare le mieux possible », explique Morgan dont c’est la première épreuve sur le monocoque Safran. D’ici à ce soir, le vent de Sud va se renforcer jusqu’à 30-35 noeuds avec des rafales à 45 noeuds et les marins devront composer avec des vagues de 6 à 7 mètres. Autant dire des conditions de navigation musclées ! Pendant quelques heures, les équipages devront préserver leur monture au détriment, peut-être, de la compétition. Mais la course au large, c’est aussi faire preuve de bon sens marin. Quant à savoir laquelle de ces deux options va payer, il faudra encore patienter quelques jours !